Le docteur Asuryan, et ses amis.

Le docteur Asuryan, et ses amis.

Post by Yriel Asuryan, AdM - January 30, 2012 at 10:48 PM

Sifflottant une ballade quelconque d'un barde itinérant, Yriel Asuryan était penché sur le bassin d'eau proche de la table d'autopsie.
Se lavant les mains d'un air guilleret, ses pensées allaient à l'une ou l'autre femme qu’il avait connue.
Alors qu'il égoutait ses mains, prenant soin de ne pas les essuyer avec cette maudite serviette, il fit une légère pirouette pour se tourner vers la table d'autopsie, à laquelle il faisait désormais face, les bras levés, tel un maître d'orchestre.

Vision d'horreur, sur la table gisait le cadavre d'une filette sur laquelle aurait pu s'être acharnés deux trolls, ainsi qu'une tête, visiblement arrachée et dans un état de décomposition avancée.
"Excellent ! Commençons !"

Yriel Asuryan était seul dans la pièce froide, Melodie, une aide-soignante s'était proposée mais la vision des deux résidus de corps avaient eu raison de sa bonne volonté.
Posant un à un les différents outils dont il aurait besoin le long du bord de la table, il se saisit d'une pince, qui était autant utile pour coincer certaines choses que pour les mesurer. Examinant la taille des yeux, de la machoir ainsi que du front, il laisse choir la pince au sol avant de se saisir du second outil, à grand renfort de gestes théâtraux inutils. Individu mâle, assurément.

D'un coup sec, il vint inciser au niveau de la langue, puis du nez, pour en ressortir ce qui devait être un mélange de morve et de sang seché, avec peut-être aussi, si l'on regardait bien, une pincée de liquide cérabral crystalisé.

Dans un petit « Hooo. » d’émerveillement, il porta son attention sur de très petites plaies au niveau du sommet de la tête, visiblement de nombreux insectes s’étaient donnés à cœur joie. Le cadavre de l’un ou l’autre de leurs compères gisaient également dans les fosses nasales.
La tête avait bien été sectionnée, mais seulement en partie, le reste de la peau semblait s’être détachée du fait de la décomposition. La décapitation n’avait donc pas été nette, bien qu’évidemment cause de la mort. L’état de putréfaction avancée des peaux faisait remonter la mort à 5 ou 6 jours, mais pas de traces de terres à quelqu’endroit que ce soit.

Difficile de dire si le tueur était également celui qui s’était saisi de la tête, il aurait très bien pu sectionner le reste du cou avec ce qui avait sectionné la première partie. Non non, il s’agissait plus que probablement encore d’un pillage sur le cadavre d’un malheureux qui n’avait pas eu la chance d’avoir une sépulture décente. Peu d’intérêt !

Saisissant le crâne par ce qui lui restait de cheveux pour venir le lover dans un sympathique petit panier d’osier, et de l’enrober de tissu, il se permit un instant de répit avant de passer à la partie vraiment intéressante de cette journée ; l’autopsie d’une fillette atrocement mutilée.

Estimer sa taille passée n’était pas aisé, le crâne ayant volé en éclat, probablement sous l’assaut de coups répétés. Un bon mètre-trente aurait-il dit. La fillette ne devait pas avoir plus de 14 ans.
Le corps de la fillette était parcouru de lacérations multiples. De taille large et particulièrement profonde. Notre héro ne savait pas encore qui avait pu lui infliger ça, mais bons dieux, il y avait mis de l’entrain !
"Alors mon petit chou ? On s'est fait des gros bobos ?"
Yriel Asuryan aimait à discuter dans les situations difficiles, la plupart du temps avec lui même, mais sa tendance à le faire de plus en plus souvent ces derniers temps l'avait amené à se poser des questions sur ce phénomène, ainsi préférait-il la conversation d'un mort. Il ne la blâmait pas de ne pas lui répondre, qui aurait pu réussir à articuler sans la moindre dent et des gencives en purée, il vous le demande.

Sept Coups au total, probablement avec une hache, peut-être un sabre. Sans doute sept fois plus qu’il n’en fallait pour tuer un être aussi chétif.
C’était sans compter la tête, qui pouvait bien s’être acharné ainsi juqu’ à faire exploser le corps d’une fillette morte ? C’était à tous les coups l’œuvre d’un fou. Si Yriel Asuryan avait jamais eu une quelconque sensibilité, il aurait sans doute été choqué. En effet, il semblait qu’après les différents coups portés au corps, le ou les agresseurs se soient employés à frapper sur le crâne, jusqu’à l’implosion de celui-ci sous la force des coups.

A quelques endroits la peau commençait déjà à prendre des couleurs, signe de la pourriture. La décomposition du corps avait en effet déjà commencé, deux ou trois jours probablement. Appuyé des deux mains sur le marbre de la table d’autopsie, Yriel prit une profonde inspiration, avant de pester en crachant sur le sol, maudissant l’odeur infecte qu’avait pris la pièce.

C’est avec un plaisir non dissimulé qu’il quitta la pièce, laissant le corps sur la table, et le soin de l’enterrer à bien d’autres personnes.
Il était temps de coucher cette charmante histoire dans toute une série de rapports.