Il était un petit navire
Post by Thomas Bolton, Emp - February 15, 2012 at 10:21 PM
En fin d’après-midi, un navire marchand fit son apparition parmi tant d’autres dans le port de Systéria. En ce début d’automne, le soleil commençait déjà à décliner. Après les manœuvres destinées à jeter l’ancre et à rabattre les voiles, les marins purent enfin profiter d’un repos bien mérité. Ils n’avaient qu’une hâte : profiter de ce bref séjour sur la terre ferme pour boire et surtout visiter les lieux les plus courus de la ville quand on cherchait un peu de plaisir. La Rose Cendrée en faisait bien évidemment partie.
Sur le pont, le capitaine discutait avec le seigneur-marchand d’Exophon qui avait affrété le bateau pour transporter ses marchandises…
« Il va falloir décharger ça maintenant, capitaine. Ce sont des biens pour Sa Majesté. »
L’homme se renfrogna et parla dans sa barbe avant de répondre.
« Hors de question. Ca fait plus d’une semaine depuis la dernière escale. Je suis vanné, les hommes aussi. Ils ont besoin de s’amuser. On ferra ça demain matin. »
« Mais voyons, c’est précieux ! Autant s’en charger de suite ! Et puis demain matin, ces hommes n’auront même pas dessaoulé ! »
« Non, c’est non, monsieur Ursinis. Allez en ville, vous l’avez bien mérité. De mon côté, je vais m’occuper des paperasseries à la capitainerie. »
Devant le refus catégorique du capitaine, le bourgeois baissa les bras et finit par s’en aller, tout préoccupé qu'il était par ses caisses pleines de fourrures et d'épices exotiques. Les marins partirent tous profiter de l’hospitalité des systériennes – et des systériens, car il en fallait pour tous les goûts ! Quant au capitaine, les dernières formalités l’attendaient avant une bonne nuit de sommeil.
Pendant que la ville s’endormait, que la situation restait explosive à l’ancien camp gitans entre les mercenaires et les barbares, que la Rose Cendrée allait faire grimper en flèche son chiffre d’affaires, le bateau restait là, bien amarré, deux gardes en gardant la passerelle…