~ Terre ferme, terre des songes, si terre à terre ... ~

~ Terre ferme, terre des songes, si terre à terre ... ~

Post by Cassandre D'Estré, Cp - March 24, 2012 at 5:50 AM

*Bruissement des vagues, ondes mélodieuses qui bercent ce sommeil si léger, si trouble. Ce songe éveillé qui appelle mon esprit errant sur les côtes ravagés du souvenir. J'ouvre les yeux la terre se ferme, se renferme, s'immobilise dans le silence ouaté du bruissement des boiseries flottantes de ce bateau toujours à flot. *

Lentement, elle secoue sa tête à la chevelure d'or brulant et ruisselant. Qui est-elle cette baronne déchue, cet ange perdue qui erre sur les mers à en quête d'un absolu utopique et que le ressac de l'échec a rejeté vers ces rivages tortueux et torturés de Systéria. Elle ouvre ses yeux, troublante dualité de mauve et de bleu unis dans un même visage marmoréen.
Un dernier grain de sable roule dans le sablier se brisant dans un crissement frêle, il perce la bulle du temps suspendu dans lequel elle maintenait sa vie. Le présent explose brisant à jamais le charme de cet immobilisme. Le monde reprend vit telle une pendule qui égraine ses secondes d'existences. Elle inspire cet air neuf, pur, et sourit.

- Lanedrin, faites préparer la barque pour aller à terre. Envoyez le navire mouillé dans une crique isolée. Maintenez juste le minimum d'équipage à bord et donnez le congé au reste en payant leur solde.

*Vent léger virevoltant en tourbillons mutins venant étirer leurs doigts fins sur les pans de ma cape, caressant les mèches de cheveux volages, lissant la peau satinée du visage. Libre, solitaire et inconnue, cette ivresse m'emporte vers ces routes si souvent foulées toujours seule même au milieu d'une foule. Cette solitude qui m'isole du monde jouant sa pièce chaotique devant mes yeux attentifs. *

La route s'écourte sous les sabots de la monture laissant derrière eux une fine poussière, résidu de son passage en ces bois. Ne pas s'écarter de la route où le loup vous piègera ... Mais les voyageurs cheminant sur la route, ne sont-ils pas eux aussi des prédateurs ? Qui ne l'est pas ? Qui ne cherche pas à faire sa place en ce monde ?
A l'orée boisée de la cité, l'auberge s’élève, vivante, chaleureuse après cet univers sauvage. La femme vêtue de pourpre chatoyant arrête son cheval. Son regard erre un moment sur le lieu. Au pas, elle le mène à l'écurie et le confie au bon soin d'un palefrenier, avant d'entrée dans la salle commune.

- Bonsoir, je souhaite louer une chambre pour la semaine.
- C'la vous fera 150 écus ma petite dame.

les pièces tintent sur le comptoir, puis le silence, l'inconnue regarde l'homme et attend.

- Hum ... la seconde à votre gauche en montant l'escalier....... *** il fouille rapidement dans un coffret *** vl'a vo'te clef. *** Il se dandine gêné par l'étrange regard de la femme J'vous monte vos affaires ma pet.... il s'arrête étudie les traits hautains et glacials * **euh ...hum ma Dame.
V'oulez qu'on vous prépare un bain ?

**Elle acquiesce d'un signe de tête avant de se détourner et de monter dans sa chambre. La clef tourne refermant la porte sur l'humanité. Haletante, elle s'avance d'une démarche hésitante. Elle s'arrête devant la coiffeuse et observe son reflet, un délicat sourire aux lèvres. **

La première étape est passée, le reste sera plus simple....


Post by Cassandre D'Estré, Cp - April 4, 2012 at 1:47 AM

L'heure du thé.
Parfum diffus de fleurs de cerisier, biscuits agréablement sucrés,
moment de calmes et de tranquillités après une bataille que d'autres ont menés.....

Une douce clarté illuminait cette première matinée d'un renouveau. L'air semblait léger, le personnel de l'auberge, soulagé, reprenait lentement le rythme d'une vie normale. Les traces de la violence des jours passés marquaient encore le paysage aux alentours et le bâtiment en lui même. Parfois des regards, dans lequel se lisait une certaine gêne voir un peu de confusion, s'échangeaient entre les employés. Certains baissaient les yeux soit avec colère, soit avec honte. D'autres gardaient crânement la tête bien droite observant leur vis à vis avec une once de défit. Chacun, bien qu'il n'eut gardé que des souvenirs embrouillés voir aucun, sentait au fond de lui qu'il avait, d'une manière ou d'une autre, une part de responsabilité dans la vague de destruction et de morts ayant balayée Systéria.

Toujours confortablement installée dans un fauteuil l'ancienne Pourpre, n'ayant pas encore perdu son titre, observait nonchalamment cette humanité reprenant le dessus. Se relevant sans cesse après avoir avoisinée l'apocalypse et reconstruisant laborieusement son petit monde, comme une colonie de fourmis. Non rien de tout cela ne la surprenait, elle avait foi en la capacités de survivre de son espèce. Ce qui l'intéressait plutôt s'avérait plus les interactions perçues entre les différents protagonistes. Lorsque l'on n'a aucun rôle à tenir, lorsque l'on n'éprouve nul besoin de défendre une cause, une vie ... il s'avère tellement plus facile d'observer et d'étudier. D'autant plus que la cité, avec autant de guilde se bataillant pour la gloire de la sauver, ne manquait nullement de protecteurs motivés.

Ainsi libre de toutes entraves et ayant remarqué la nette préférence qu'éprouvaient les belligérants canidés à assiéger la capitale et ses environs , elle prit ses quartiers à l'auberge du Chien qui Dort. L'endroit, suffisamment reculé, lui permettait néanmoins de garder une promiscuité avec la ville lui évitant de trop s'épuiser en usant de magie afin de se téléporter d'un endroit à un autre. Bien que possédant une grande puissance, user des arcanes l'affaiblissait. Probablement de constitution trop fragile chaque sort lui drainer de la force vitale.

Dans ses déplacements dans centre, la valse des affiches sur les murs maculés de sang n'échappa aucunement à son attention. Toujours les mêmes en avant : le très Saint Ordre, la savante Confrérie et la vigilante armée des Mercenaires.
Les autres louvoyaient dans l'ombre, présentes en arrière plein et menant leurs pions de manière plus discrète dans cette lutte pour le pouvoir essence même la vie de l'île.
Encore une fois rien de bien nouveau, bien que ...

Comment définir l'absence totale d'intervention de l'Empire ?
Au cours de son précédent séjour au sein de l'archipel, le pouvoir central dominait chaque instant de la vie des citoyens. A cette époque, des réunions de crises entre guilde se seraient déroulées sous l'égide du Surintendant Bolton. Tous auraient travaillé de concert, du moins en façade, afin de s'attirer les bonnes grâces de la Couronne.
Cette fois-ci pourtant la donne paraissait différente. Sans personne pour les arbitrer les guildes s'étaient engagées dans des courses personnelles pour la protection. Chacune empiétant sur les actes des autres. Un troublant chaos chargé de tensions et de rancœurs. A première vue, L'Ordre paraissait avoir dominé la situation après un début plutôt laborieux. Des accusations voilés d'incompétences, des rumeurs de traitrises entachées à présent les réputations des plus importantes.

Oui, l'ancienne Baronne avait trouvé ceci fort intéressant. Qui dominait la ville à présent que l'Empire se murait dans un silence et un immobilisme des plus troublant. Quant est-il de cette fameuse révolution ... le surintendant de nouveau disparu ...

Un agréable sourire étira les lèvres de la jeune femme. Le retour a parfois du bon.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - April 17, 2012 at 5:32 PM

Ville endormie, ville apaisée ?
Dans l'apparente béatitude engourdissant la cité, une demeure abandonnée s'éveille.

Parcourant les rues pavées de la moyenne, la Pourpre se pose la question. Les terribles évènements du mois précédent semblent oubliés. Comme si, ce tourbillon de violence extrême ayant entrainé la plus grande part de la population dans l'aberration ne fut jamais advenu.

Un sourire ravit se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Alors qu'elle observe le cheminement lent mais sûr du cheval de traits, à la robe luisante, peinant sous la charge de ses quelques possessions ramenées à terre. L'onde s'est brisée et à présent de nouveau liée, elle s'apprête à s'installer dans une demeure discrète et modeste.
Les deux hommes engagés pour la besogne, déchargent rapidement et sans heurt le peu de meubles et de bibelots empaquetés dans du papier de soie.
La maison, petite et fort mal bâtie n'a que pour seul mérite d'être libre. Systéria souffre d'une crise du logement aigüe. Toutes les habitations sont prises, la plupart vides de tout meubles, ou d'habitant voir des deux. Ne reste à la vente que les bâtisses les plus laides et moins bien situées, ou les magnifiques, mais réservés à l'élite noble, manoirs de la Haute.

**Certains doivent posséder le don d'ubiquité afin de pouvoir profiter de leur trois ou quatre maisons peut-être plus. Probablement une pour dormir, une pour les amis en visite et une autre pour prendre leur bain ... qui sait à quel extrême de décadence en sont-ils arrivés durant mes longues errances. **

La porte close, les babioles dispersées dans l'étroite pièce principale, elle s'attarde un moment à contempler le fleuve passant sous ses fenêtres. Puis elle se retourne jetant un bref regard sur le capharnaüm l'entourant, s'étire, attrape un ouvrage dépassant d'une caisse et se dirige vers la sortie.

** Demain j'engagerai une personne pour s'occuper du rangement, en attendant j'ai mieux à faire.* *