Prise d'otages.

Prise d'otages.

Post by Animateur Hadès - June 9, 2012 at 12:00 PM

Sous une nuit à ciel couvert, un groupe de brigands avait opérés leur coup bien préparé. À sept personnes, ils s'en étaient pris au quelques personnes qui habitaient encore le village-arène. Sept personnes armées étaient entrés dans la taverne, où seulement trois personnes demeuraient à boire: ce qui leur servait désormais d'otage. La tavernière avait été épargnée, ayant su quitter les lieux aussitôt les hostilités remarqués. Le groupe de sept personnes étaient de toute évidence des brigands, dirigés par une femme d'un jeune âge. Ils ont clamés qu'il s'agissait d'une vengeance, qu'ils en avaient eu assez d’incessamment se faire repousser. Ils ont ensuite quittés à la hâte, emportant avec eux trois personnes attachées. C'était ce qu'avait pu voir les gens dont le vacarme des combats avait su réveiller. Deux lettres furent écrites, une pour chacune des guildes touchés par leur prise d'otage.

Mercenaires,

Nous demandons une rançon de 300 000 écus pour les deux mercenaires que nous avons en otage. Vous avez voulu vous en prendre à nous, vous devez payer le prix de vos meurtres. Vous allez laisser la rançon sur le pont de pierre en face de l'entrée du village-arène. Il ne doit y avoir qu'une seule personne. Vous avez une semaine pour répondre à cette missive par un communiqué dans le journal, et nous donner notre rançon. Après 7 jours, nous tuerons un des deux, ou les deux.

7 jours.

Assemblé,

Nous détenons une de vos membres en otages. Nous demandons une rançon de 300 000 écus sinon nous la tuons. Vous devez remettre la rançon sur le pont de pierre en face du Village-Arène, il ne doit y avoir qu'une seule personne. Vous avez 5 jours pour répondre à cette missive par un communiqué dans le journal, et nous donner la rançon. Après 5 jours nous lui coupons les jambes, ou la tuons.

5 jours.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - June 9, 2012 at 4:09 PM

Installée à son bureau, la Pourpre étudiait divers dossier. Assis non loin d'elle, son second auto-attitrait le sieur Gratte-Papier s'activait à divers tâches rédactionnelles.
Tout en travaillant il égrainait aux oreilles de la Dame, de sa voix légèrement crissante similaire au bruit d'une plume grattant sur un parchemin , les divers rumeurs circulants aussi bien au sein de l'Académie que dans le restant de la cité.

- Si comme je le crois, l'apprenti Glavus subtilise des composants aux laboratoires, il vous faudra intervenir. Je vous ferai un rapport complet dès que j'en aurai la preuve formelle.

Un bref moment de silence puis il reprend.

- Ce matin en me baladant dans le Basse, j'ai entendu une rumeur assez particulière. Il se raconte que des membres de l'Armée et de l'Assemblée auraient été enlevés. Il se dit même que des demandes de rançon furent envoyées.

Alors que jusqu'à présent, la jeune femme ne paraissait pas porter attention aux dires de l'homme, elle redressa légèrement la tête en écoutant cette nouvelle.

- Tachez d'en savoir plus, Sieur Gratte-Papier. Je serais curieuse, si jamais cela s'avérait exacte, de voir comment réagiront les guildes concernées.


Post by Asphaar Meliamne, AdM - June 9, 2012 at 6:08 PM

Le jeune coursier qui avait apporté la petite note au Général Meliamne pu remarquer la colère monter sur les traits du visage de ce dernier. Asphaar avait été longtemps le bourreau des brigands, mais semble-t-il que leur nombreuses défaites ne leur aient rien appris après toute ces années. Sans rien ajouter ni même regarder le jeune coursier, le général se rendit au bureau de son subalterne immédiat, le lieutenant barbedepierre. Peut-être avait-il un plan en tête?


Post by Garibald Adalard, Ad - June 11, 2012 at 1:56 AM

L'Adalard reçu la missive quelque jours plus tard, personne sachant à qui la remettre dans cette Guilde.

Il se gratte le crâne de l'index en y observant le montant. Il se marmonna quelque mots.

Nous n'avons même pas cette somme...

C'est ainsi qu'il pris plume et envoya notice au Journal Systérien. Après tout... des vies étaient en danger... Il fallait bien faire un petit quelque chose...


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - June 11, 2012 at 2:24 AM

*L'histoire n'était plus un secret, en particulier depuis la récente publication dans le journal. Ainsi, au sein du Manoir d'Orbrillant, havre des rumeurs et ragots en tous genres, les spéculations allaient bon train. Les aménagements de la taverne intérieure au Manoir permettait justement de faire fourmiller les discussions du genre. *

-Ils pourraient demander un prêt à notre institution.

-Mais l'Armée défraiera-t-elle pour le dernier troufion venu? J'en doute.

-Et l'Assemblée... eux qui ne répondent même pas quand vient le temps de vendre des arbres fruitiers, vont-ils seulement répondre aux truands qui veulent les détrousser?

-Ah, mais j'ai lu que si. Enfin, j'ai lu qu'ils allaient négocier.

-Ah ah. Ça promet.

La voix de la demoiselle Selaquii interrompit les discussions.

-Mesdemoiselles, messieurs. Trêve de palabres : mademoiselle Amaihel a besoin de votre aide au dépot. Vu sa grossesse avancée, vous ne serez pas de trop.

-Mais...

-Mais cette histoire ne concerne pas l'Association, heureusement. Et cet état de fait est optimal. J'ose croire que l'ensemble d'entre vous saurez éviter les tavernes douteuses, et éviterez de sortir des enceintes, ou de vous aventurer en Basse-Ville, si vous ne pouvez pas repousser ces truands. À moins que vous soyez sûr de valoir 300 000 écus, au regard de messieurs Lidenbrock et Vloss'Killian.

La demoiselle s'en fut ensuite sitôt à ses affaires, ne laissant pas le loisir à ses subalternes de s'objecter. Elle songea, in petto, au Général Méliamne qui séjournait de plus en plus souvent au Manoir. -Une autre histoire pour faire jaser les langues noires du tout-systéria-.

Pauvre Monsieur Méliamne... lui qui rêvait d'aventure... le voilà bien tristement servi.


Post by Asphaar Meliamne, AdM - June 11, 2012 at 9:52 AM

La nuit dernière, un gros feu fut allumé sur le bord de la rivière près de la montagne où se cachait quelques brigands d'ordinnaire. Naturellement il n'y eu aucun témoins toujours en vie. Le cavalier en armure et à la cape noir s'en était assuré avant de quitter les lieux rapidement emportant avec lui un gros sac qui semblait remplie. Malgré la pluie, l'huile avait alimenté le feu un bon moment et avait sans aucuns doutes créé quelques nuages de fumée. L'odeur qui s'en dégageait était infecte, presque insupportable. Au lendemain, il fut difficile de dire ce qui avait bien pu prendre feu durant la nuit, certes ce n'était pas naturel, mais rien ne laissait croire à quoi que soit, du moins chacun avait droit à son hypothèse...


Post by Mavolio Bolton, cp - June 11, 2012 at 10:22 AM

Et par delà les moyennes, hautes, basses villes, le jeune chercheur au quartier pourpre lisait le journal d'une main, l'autre occupée à tenir une pipe sur laquelle ses lèvres tiraient un produit de sa dernière trouvaille: les graines de pavot broyées. Les doigts encore salit de craie (on se demandait bien pourquoi) vinrent déposer ensuite le papier par terre. Ouvrant son esprit aux mondes onirique, ou plutôt divaguant, totalement consommé par la drogue récente, le jeune homme se permit une réflexion amusante à la créature mi-homme, mi-rat qui se tenait non loin de lui.

"Mon cher Dimple, s'ils n'avaient pas voulu à tout prix revendre le manoir en haute, il n'y aurait pas eu de rançon demandé... Je suis certain que c'est pour le payer qu'ils font tout ce remue ménage. Je suis même persuadé que les hommes qui devront être en vie et en santé étaient ceux gardant le bâtiment... les meilleurs... A quand inventera t'on de l'or éphémère comme la nourriture pour attraper ces vilains maître-chanteur?"

Du coin de l'oeil de nouveau, il regardait la petite annonce de Garibald, plus inquiétante que celle du général.

"Au moins cela leur laisserait une chance."

Après toute cette ironie, le jeune Bolton pris les devants qu'un père aurait fait en envoyant une note personnelle aux deux hommes. Pour leur dire quoi? Mystère mon cher Watson, mystère... L'avenir avait un goût de coquelicot.


Post by Crystale d'Ambre, AdC - June 11, 2012 at 12:50 PM

Les rumeurs se répandirent dans les sillons des bas et hauts quartiers, aussi contagieuses et impartiales que la peste. Bientôt, même les plus illettrés savaient les derniers potins. Bien sûr, quelques détails, discrets ou protubérants, modelèrent plusieurs versions du même événement. Mais la trame de fond restait la même: le Mal est toujours omniprésent, rien ni personne n'est à l'abri.

Sans être une irrationnelle, la louvette comprenait bien qu'il ne fallait pas trop faire la brave au crépuscule. Entre chien et loup, l'on pouvait facilement la trouver à l'Institut des Arts. Parfois même, en cherchant bien, on pouvait trouver une niche entre les caisses de rangement au premier étage.


Post by Gardtalang, ind - June 11, 2012 at 10:02 PM

Les barbares et les brigands eurent aussi leur histoire commune qui remonte à un passé pas si lointain. Le vestige du camp des troubadours dans la forêt étainte était leur zone d'influence autrefois. On y rapportait nombreux méfaits de petite envergure mais suffisament éclante pour que les citoyens en parlèrent.

Malheureusement pour eux, ils purent réclamer ce territoire après deux événements importants. D'une part les mercenaires qui avaient porté un coup important à leur organisation mais aussi les barbares qui s'y étaient installés. Une fois en place, on rapportait quelques escarmouches ici et là. Dans la réalité, il s'agissait d'une bataille d'influence que les barbares avaient remportés, particulièrement avec l'aide du défun Mélandre.

Ils durent trouver un nouveau terrain pour rétablir leur organisation. Ces échos de la ville se rendirent facilement jusqu'aux oreilles du demi-orque Gardtalang. Les brigands ne restaient pas moins de vieux ennemi aux barbares. Le Mastodonte n'avait jamais réellement perdu de vue cet attroupement.

En cet fin d'après midi, un petit groupe de jeune barbare fraîchement affranchi de leur initiation vinrent à la rencontre de Gardtalang qui s'occupait à entretenir son énorme marteau avec ses connaissance rudimentaire en forgeronnerie.

Mmmgrrrrr... ils ont bougés au nord se dit-il en gromellant à lui-même tout en posant son regard en cette direction.

C'est alors que son fidèle scribe se manifesta.

Si je peux me permettre, monsieur, il y a des rumeurs qui courent au sein des murs. Semble-t-il qu'ils auraient enlevés des gens à la ville-arène. Des mercenaires dirait-on. D'autres disent qu'ils vont jusqu'à demander rançon mais je ne suis pas en mesure de confirmer cette information.

L'Orque hocha de la tête sans réellement dévoiler une expression nouvelle sauf celle qui portait en permanence. Un air bourru, sévère et mécontante.

Mmgrrrr, dites aux guerriers de ce préparer. Vaerdon nous lancera bientôt un nouveau défi à relever.

Suite à cela, il fit signe aux guerriers de le laisser seul avec son scribe. Le Gros Colosse avait affaires aux humains...

Dans la soirée, un humain encapuchonné se présenta devant la caserne des mercenaires. Il s'agissait de l'humain fidèle au chef de barabre. Celui-ci clamait qu'il avait une lettre pour le Général.

Le chef militaire ne pouvait pas douter de la provenance de celle-ci. Le style lui était familier.

Général

J'ai une proposition à te faire.

Gardtalang

Rude, mais efficace. Directement au point. C'était là sa signature!


Post by Animateur Hadès - June 15, 2012 at 12:06 PM

Tous se posaient la même question actuellement, concernant les brigands. Qu'est-il advenu de l'otage restant, qu'est-il advenu du membre de l'Assemblé Druidique? Cette prise d'otage avait su faire rapidement le tour du peuple Systérien, propulsée par les différents ragots. Les réactions étaient différentes à chacun, et des plans se tramaient alors que d'autres continuaient leur quotidien, légitimement. La question demeurait toutefois.

Un colis parvint à l'Assemblé Druidique, il renfermait un bras d'homme coupé. Il y avait également une note dans le colis, et elle stipulait:

Le Grand Oeil vous regarde, nous aurons notre vengeance. Si l'or est versé, vous serez épargnés. C'est à vous de trouver un moyen de nous le remettre, si vous voulez conserver la vie de votre camarade. Nous ne procédons plus aux échanges.

"Ginette!! Tu ne sais pas ce qu'a reçu L'Assemblé dans une boite!?" Avait lancé une jeune dame à sa tente, en déambulant dans la cour extérieure de leur petite chaumière en basse-ville.

"Respire, respire. Quoi donc ma belle?" De répondre la plus vieille dame à la plus jeune en panique.

"Un bras !!! Les brigands disaient vrai dans le journal !!"

Était-ce néanmoins le bras de l'otage, ou celui d'un des corps du dernier combat? Les ragots ne semblaient pas révéler la vérité à ce sujet, et cela restait aux membres de l'Assemblé, prit avec ce colis, d'en déterminer la réelle nature. Voilà qui était particulier.


Post by Diablotine - June 15, 2012 at 6:59 PM

La rumeur vint aux oreilles de Diablotine. Enfin la cité se secouait après ces semaines de léthargie. Au vent de cette dernière nouvelle, elle décida de s'amuser un peu. Simple spectatrice jusqu'ici, elle décida d'ajouter un peu d'huile sur le feu. Elle prit donc une plume et un parchemin vierge, et entama l'écriture d'une lettre.

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Post by Claude Morgan - June 17, 2012 at 6:15 AM

Le capitaine n'avait pas manqué d'en entendre parlé. C'est la nuit tombé qu'il jeta l'ancre. S'il y aurait un campement brigand au sud, Jeromy lui dirait certainement, enfin.. avec un peu d'aide.

Les barques furent jetées à l'eau. Les hommes, encapuchonnés, foulards remontés, il ramaient afin de s'approcher silencieusement de la tente du voleur. Il fut réveillé en sursaut par un saut d'eau qui se déversa sur son visage.

-Tu sais où se sont installés les brigands ici?

"hein, quoi? vous parlez de quoi là?

Il eut droit à une claque au visage. Le chef du groupe se pencha, le fixant dangereusement.

-Dit le nous vaurien, ils sont où?

"Qui?

Il eut une autre claque au visage.

-Tu nous dis où sont les brigands!

Il eut droit à un autre coup.

"Arrêtez je sais pas de quoi vous voulez parler!

Une dague se présenta à lui.

-C'est ça que tu veux? Tu me dis où est l'otage sinon tu y goûtes.

Parlerait-il? Pourquoi pas.

-Aller les gars, ramenez le plomb.

Ce plomb était un boulet de canon attaché solidement entre des cordages. Il fut fixé aux pieds de l'homme. Alors que sa taille était harnachée d'un épais cordage. Puis, il fut trempé à l'eau. D'abord lentement, puis submergé. Le silence de la nuit.... Puis on le remonta après un long moment.

-Il a perdu connaissance ce bandit!

Il fut réveillé à larges coups du revers de la main.

-Je te jure que tout le monde se fiche de toi alors parle sale voleur!


Post by Le Navigateur - June 17, 2012 at 6:17 AM

Des brigands qui prenaient de l’expansion, c'était de la concurrence. Un groupe à rayer de la carte ou... à apprivoiser? Il fallait les trouver avant les autres.


Post by Garibald Adalard, Ad - June 21, 2012 at 12:37 AM

M'ah... et puis quoi encore avec se bras ? L'Assemblé devait se démerder pour s'acquitter de la demande des brigands de leurs propres initiatives. À savoir se qui déplaisait à l'Adalard dans cette histoire... Le bras ou l'initiative ? Se dernier mot n'était pas une chose réellement d'intégrer dans l'Assemblé Druidique depuis des lustres.

Qu'allait il préparer ? Il ne le savait pas lui même. Mais un gage en quoi il était certain. L'armée avait décider de l'écarter, l'Adalard lui cracherait dans l’œil avant d'accepter son aide proposer. Bande de bâtards, ils pouvaient bien s'étouffer avec leurs pièces d'or.


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - June 30, 2012 at 3:07 AM

C'était avant l'aube que l'ont vit un massif scarabée à la chitine luisante, et sa toute menue cavalière franchir les herses des bas-quartiers.

La direction de la jeune femme était incertaine, mais les gardes à demi assoupis ne s'étaient pas donnés la peine de s'en enquérir.

Il fallait dire qu'il était courant que la demoiselle aille courir les confins de l'Archipel, en quête de renseignements sur telle ou telle structure dont les informations n'auraient pas encore été couchées sur papier. Mais... ce n'était pas ce que cherchait la demoiselle, ce jour-là.

Sa première destination fut l'ancien campement brigand, qui avait toujours le don de renaître de ses cendres, on ne savait ni pourquoi ni comment. Il suffisait que les gardes mercenaires en factions se soient détournés de la place reconquise, pour que le campement des irréductibles rebelles à l'autorité systérienne reprenne de l'activité. De quoi faire pester, bien évidemment, un certain Baron paré des vertes insignes.. !

Sans trop s'approcher du campement, la demoiselle descendit de sa monture. Les mots ne semblaient pas nécessaires, entre la demoiselle et l'animal, le lien psychique remplaçant avantageusement les ordonnances doctes des dresseurs conventionnels. L'insecte colossal replia ses pattes sous lui. La froideur de la nuit finissante ne l'incitait que davantage à l'immobilité, indispensable à la discrétion. Derrière ce rocher factice, la rouquine se mit à l'abri, et cueillit en son sac une orbe bleutée. L'instant d'après, elle était apparamment assoupie... bien que son esprit se projetait d'un bond, à l'avant, vers le campement peuplé de truands.

Outrepassant les gardes qui frissonnaient sous la bourrasque légère, franchissant les grilles comme si elles n'étaient qu'illusoires, elle poussa l'audace à pousser son esprit à travers la matière des portes, pour trouver les réponses qu'elle espérait. Deux individus se tenaient là, parmi le groupe compact. Elle blonde, lui, roux. Elle gracile et basanée. Lui râblé, dépenaillé et barbu. Était-ce... eux?

Elle poussa un peu plus son élan psychique vers leurs visages encore indéchiffrables, insondables comme ceux de personnages de pantomime masquée. La vision mentale avait parfois ces incertitudes, ces moments de flou, pour les pythies improvisées...

Et en sursaut elle s'éveilla. Elle avait regagné son enveloppe charnelle.

Un craquement étrange attira son attention. Elle se redressa, balaya des brins de paille déparant sa robe aux couleurs d'automne, pour découvrir le mouvement régulier du scarabée, qui se dandinait sur ses pattes en broyant entre ses mandibules puissantes le crâne de ce qui devait être un éclaireur brigand. Les chitineux appendices luisaient d'écume et de sang, et ses yeux, billes noires comme l'onyx, dardèrent soudain sa maitresse. Celle-ci se détourna, avec l'embarras pudibond d'un témoin surprenant l'acte charnel ou le crime sur le fait. Pendant que la scène, dont elle avait sciemment détourné le regard, se poursuivait en craquement sinistre des os malaxés et ingurgités, la Comtesse philosophait sur cette acte de justice, sans doute bien involontaire, perpétré par l'insecte géant. Ne valait-il pas mieux que ce scarabée se repaisse de la chair d'un truand que de celle d'une créature innocente? D'autant que le truand n'aurait sans doute pas manqué de dépiauter sa silhouette incongrue et assoupie s'il était tombé dessus. L'humanité de l'individu déchiqueté ne permettait toutefois pas d'effacer le malaise. Mais, d'un autre côté, comme le disait si bien le Général, ce n'était toujours qu'un brigand de moins, qu'un paria qui faisait de la mort d'innocent son pain et son beurre, de disparu...

Le scarabée approchant son corps massif, signala la fin des tergiversations et sonna l'heure du départ.

Elle se jucha sur l'encombrante bestiole, en se promettant de ne rien dire de cette histoire à Monsieur Balgor. Ce dernier avait en sa vie subi bien assez de tracas et d'ennuis, personnels comme professionnels, pour se dispenser de savoir que son futur scarabée était mangeur d'hommes.


La Comtesse ne rentra en Haute-Ville que très tard, et éprouvée. Le scarabée violet semblait, lui aussi, recru de fatigue. Sa carapace parée d'estafilade racontait sans paroles une aventure qui l'avait mené lui et sa cavalière aux quatre coins de l'ile. Entre le nouveau camp brigand, l'extrême nord, l'ardent désert, la jungle étouffante, le plateau des titans... Le long des berges, comme des montagnes. Dans des vallées oubliées, laissées en friche, qui s'offraient aux mauvaises herbes quand tant aurait pu en être tiré...

Les otages de l'Assemblée, car c'était eux qu'elle cherchait, au nom d'une promesse échangée devant un verre de vin, étaient aussi discrets et effacés que les membres libres de la même Assemblée. Sa seule piste demeurait les énigmatiques silhouettes en toge.

Elle se promit d'écrire au Capitaine Barbedepierre le soir même, alors qu'elle pénétrait dans sa vaste demeure endormie.