Un lieu merveilleux...

Un lieu merveilleux...

Post by La Naga - January 9, 2012 at 1:19 AM

Il existe un lieu merveilleux au cœur de notre grande ville de Systeria. Un lieu que tous connaissent que l'on soit un riche marchand ou un simple manant. Ce lieu de liberté est à l'image des hommes qui l'ont créée; sombre, étrange et mystérieux. La basse ville, lieu de tout les tourments, est sans doute ce que qualifierait la Naga d'un véritable paradis sur terre. Nous y trouvons de tout, de la vermine cachée au tournant d'un coin de rue, des prédateurs nocturnes qui pour un peu d'or vous font saigner comme des porcs. Il y a aussi les belles enchanteresses de minuit qui elles aussi pour un peu d'or vous ferons perdre un peu de votre vous-même. Ce quartier a aussi vu naître de grandes légendes, des gens qui sont aller loin, qui on su réaliser leur rêves et qui on repoussés la fin inexorable de leur destin écrit d’avance. Malgré tout, malgré les efforts de l'Empire afin de redonner un peu de lumière à ce lieu de désolation, les ténèbres étant ce qu'ils sont, serons toujours là pour nous le rappeler; les cauchemars viennent toujours la nuit tombée.

Cette nuit-là, une créature étrange sirotait un verre de vodka à une table de la tristement célèbre taverne de Kahz'Burn. Elle se fondait au décor, dans le noir, sa sombre capuche ne laissait rien montrer. Elle aurait eu l'aire d'une sinistre faucheuse si elle aurait eu les ailes et peut-être une faux aussi. La nuit s'y prête bien dans les ombres qui englobe la ville. Cette chose aux formes humaines et de taille moyenne n'était pas nouvelle dans la basse, cependant personne ne semblait l'avoir vu avant. Elle avait été en dormance depuis plusieurs années puis un jour elle s'éveilla pour partager le corps d'une autre femme. La Naga, se faisait-elle appeler, était une vieille de la vieille dans le secteur mais comme une ombre elle passait inaperçue. Elle n'était pas vue, elle n'était pas connue et son répertoire de crime restait un mystère. Avait-elle du sang sur les mains ou bien était-elle seulement une jouvencelle en quette de sensation forte? Personne ne le savait, même pas ceux osant l'aborder autour d'un pichet de bière forte. Être invisible était sa spécialité, donc, était-elle une espionne au service des plus offrant? Dans ce merveilleux monde qu'est la basse ville, tout est possible.

Outre le fait qu'elle était une ombre parmi tant d'autre, nous savions cependant qu'elle avaient des clients, pour les habituer des lieux, Naga prenait parfois des contras. Impossible de savoir quoi, sans doute des contras d’espionnage de voisinage, de mari ou de femme infidèle. On allait même jusqu'à dire qu'elle prenait des contras d'intimidation et d'assassinat. Les rumeurs dans le milieux allaient toujours bon train et le répertoire des assassins étaient large et aussi varier qu'improbable. Après tout, en basse, il n'y avait que ça! Toujours est-il que Naga sirotait son verre, cette nuit-là, à une table sombre à peine éclairée, chez Kahz'Burn. C'est à ce moment là qu'un homme vain vers elle, un homme en manteau long au visage caché. Il se posa devant elle.

''Je viens au rapport.''
''Asseyez-vous, j'ai des nouvelles pour vous...''
''J'espère que vous avez ce que je vous est demander, au prix que ça me coûte!''
''Allons, vous ai-je déjà déçu? J'ai ce que vous vouliez.''
''Et... Est-ce ce que je croyais?''
''Effectivement, mon cher, vos doutes étaient fondés, il y a bel et bien un homme qui la courtise quand vous êtes absent. Chose qui ne m'étonne pas.''
''Vous êtes en train de parler de ma femme quand même un peu de respect! Et pourquoi vous n'êtes pas surprise?''
''Avec la cohorte d'homme qui la visite chaque jour, je crois qu'elle peut se permettre quelques... distractions supplémentaire, vous voyez de quoi je parle?''

L'homme jeta contre Naga une bourse et se leva, en colère, pris de panique et blesser. Il partit avec la rage au cœur. Ce qui arriva ensuite, Naga s'en moquait éperdument. Elle ne faisait que son travail. Elle n'allait jamais s'informer de ce qui arrivait après. La vérité étant dite, c'était pour elle une forme comme une autre de justice. Elle faisait le bien à sa façon, était-ce la meilleur des façons? Certainement pas! Mais elle rapportait un revenu supplémentaire non négligeable. Même la mort peut être considéré comme justicière à certain égard. La nuit s'achevant, elle se levait puis rentrait chez elle. La suite de l'histoire est un secret. Personne ne sait rien et ne saura jamais, car dans ce lieu sombre, étrange et mystérieux, dans ce lieu de tout les tourments, et sans doute ce que qualifierait la Naga d'un véritable paradis sur terre, tout est possible. Tout comme le serpent qui se défile entre les hautes herbes, nous la perdons de vu. C'est ainsi qu'elle voulait les choses, c'est ainsi que tout ce passait.


Post by La Naga - March 14, 2012 at 9:47 PM

Il existe un lieu merveilleux au cœur de notre grande ville de Systeria. Un lieu que tous connaissent, que l'on soit un riche marchand ou un simple manant. Ce lieu de liberté est à l'image des hommes qui l'ont créé; sombre, étrange et mystérieux. La basse ville, lieu de tout les tourments, est sans doute ce que qualifierait la Naga d'un véritable paradis sur terre. La nuit y est belle pour ceux sachant se contenter de la lune comme source de lumière. C'est ce qu'elle faisait d’ailleurs, perchée sur un toit, étendu de ton son long. Elle était couchée, avait pour oreiller ses bras et pour toit l’immensité du ciel. Un beau noir infini comme elle l'aimait. Elle avait rarement le temps d'admirer le ciel, puisse qu'elle devait constamment se déplacer ci et là. Une vie stable ne signifiait rien pour elle tant le chaos faisait partie intégrante de ce qu'elle était. Elle se redressa finalement, le serpent avait suffisamment pris de repos; la chasse commença...

[...]

Un peu plus tôt cette nuit-là...
Taverne de Kahz'Burn.

''Même chose que d'habitude Naga?''
''Oui...''

C'était la nuit et comme souvent à cette heure Naga était à la taverne la plus mal famé de la basse. Assise au comptoir elle sirotait une bière alors qu'il y avait peu de client. Le patron vain vers elle, linge et choppe à la main.

''Il y a un homme qui veut te parler, il est au fond a droite. J'ai aucune idée de ce qu'il te cherche et je veux pas le savoir. Fais ça discret.''
''Tu sais très bien que j'ai horreur du bruit...''

D'un geste lasse elle balança quelques écus sur le bar et se dirigea vers celui qui semblait vouloir lui parler. La sombre créature posa son regard sur la table du seul homme du fond à droite qui semblait attendre. Leur regard se croisèrent alors et il lui fit signe au loin de venir.

''Tien donc...''

Elle vain prendre place à la table, pour venir analyser le physique de l'homme. Il semblait grand, avait une posture droite et semblait plutôt costaud.

''Vous êtes Naga, je devine?''
''Que me vaut l'honneur d'être invitée à la table d'un guerrier du désert?''
''Est-ce si évident?''
''Simple déduction logique; vous êtes grand, costaud et vous portez un sabre à votre ceinturon, épée qui semble en avoir connue d'autre. Vous venez tout juste de poser votre main sur le pommeau, réflexe de combattant. Votre fort accent du désert me fais penser a un homme venant d'Allabram.''
''Intéressent... Très intéressent. Vous m'avez démasqué. A quoi dois-je m'attendre maintenant?
''Rassurez-vous je n'attaque jamais de face.''

Ils se turent un moment, ne faisant que se regarder une longue minute, chacun semblait analyser l'autre afin de le mettre en déroute.

''Que me voulez-vous, guerrier? Vous n'êtes pas dans votre élément ici, vous feriez mieux de rentrer chez vous avant de prendre froid.''
''Je suis parfaitement au bon endroit ma chère, je suis ici pour vous.''
''Désolé mais vous vous êtes tromper de lieu, la Rose c'est a côté.''
''Non pas ce genre de service là, j'ai un contra à vous formulez.''

A la mention du mot ''contra'' Naga cessa de plaisanter et se redressa pour faire face à son nouveau client. Il semblait lui aussi très sérieux, le jeu était terminé.

''A ce qu'on dit vous êtes d'une discrétion hors paire, rapide comme un serpent, d'où votre surnom, n'est-ce pas? La femme serpent naga est une plaie pour l'homme audacieux. J'aimerais vous voir mettre en œuvre tout ce talent afin de me venger d'une femme qui a autre fois bafouer mon honneur.''
''Une vengeance, vraiment? Ça va vous coûter cher... Je ne fais jamais rien à moitié.''
''Ce n'est pas un problème pour moi. Voici le nom de cette femme et ce que je veux que vous en fassiez. Je compte sur vous pour une totale discrétion.''

Sous l'épais foulard de Naga, un sourire se dessinait. Elle attrapa l'enveloppe que le client tendait et consulta le nom de la future victime. D'abord surprise puis ensuite curieuse, elle plia l'enveloppe et hocha la tête. Il lui tendu un acompte de plusieurs centaine de pièce.

''Ce sera fait dans les heures à venir, la nuit est encore jeune et j'ai tout mon temps.''
''Je savais que vous seriez à la hauteur Naga. Je compte sur vous pour me venger et laver mon honneur. Oh et, rapportez moi des preuves, je n'aime pas qu'on se moque de moi impunément.''

[…]

La nuit était belle, l'aire était juste assez frais pour enivré Naga d'une douce folie. La chasse à l'homme l'avait toujours excitée au plus haut point et la rendait preste démente. Assise sur son toit, une porte grinçante l’interpella. Sa victime venait de sortir de chez elle sans se douter une seconde que ce serait sa dernière nuit sur terre. Tel un fauve Naga s’accroupit et suivi du regard la femme. Elle avait un sourire terriblement sadique sous son étoffe rouge comme le sang. La chasse était ouverte, elle plongea rapidement sur le toit voisin pour atterrir au sol. Rapidement, au pas de course, elle dépassa bien vite sa victime qui tourna un coin de rue alors. Naga suivait la femme de très proche, dégaina une arbalète d'assaut et chargea l'arme d'un carreau de fer tout en courant puis s'arrêta net. Dans l'ombre la plus total, elle s'était cachée telle une vipère, attendant que son repas passe près d'elle. La jeune femme passa juste devant Naga et ne l'avait aucunement vu, le prédateur suivi alors sa proie un bon moment. Puis quand la jeune fille comprit qu'on la suivait de très très prêt, Naga était juste derrière elle, bien en vue. Elle se tenait comme la sombre faucheuse, droite, terrifiante. La victime fut pétrifiée par la peur en croisant le regard sinistre de Naga, incapable de bouger ou de parler, elle tremblait comme une feuille. Naga alors dégaina son arbalète et fit crinquer le loquet de sécurité, la femme savait alors que cette horrible créature voulait la tuer. Dès que Naga fit un pas, la jeune femme se retourna et prit ses jambes à son cou le plus vite possible. Elle chercha à regagner son domicile avant qu'il ne soit trop tard mais Naga était sur ses talons, proche, très proche, aussi agile que sa victime elle n'avait aucun mal à la suivre dans les dédales de la basse. Puis Naga disparue... Le son de ses pas, sa présence même semblait s'être envolée. La jeune femme s'arrêta pour regarder autour, le calme plat. Elle reprit son souffle en voyant sa rue à quelques pas. En sécurité? Non. Alors que la jeune fille entreprit de marcher vers sa maison elle entendu derrière elle un bruit de carreau qui décoche et une douleur vive dans le dos. Elle tomba au sol instantanément, les yeux encore ouvert. Morte? Non.

La sombre créature marcha vers elle, et du pied elle la retourna pour qu'elle soit sur le dos après avoir arracher le carreau. Naga avait envoyée son carreau directe sur la colonne vertébrale de la jeune femme, la paralysant instantanément. Elle était encore vivant et avait encore conscience de ce qui se passait mais ne pouvait ni bouger ni crier. Seuls les yeux de la victime bougeaient encore et se posèrent sur Naga qui se tenait juste devant elle. Le regard qu'elle lança à son assassin en aurait déchiré plus d'un. Dommage que notre femme serpent soit dénudée de tout sentiment, de tout remord et de toute conscience. Elle se pencha et caressait le visage de sa proie à l'ombre d'une maison sombre. D'une voix mielleuse elle murmura que pour elle quelques mots.

''Comme toute fleur des sables tu es éphémère et fragile. Mais ne t’inquiète pas petite fleur du désert, ton supplice achève.''

La gorgone de minuit donna à la jeune fille une fin rapide et sans douleur grâce au carreau qui l'avait paralysée. Avec une précision chirurgicale Naga mis fin à l'existence de cette fleure du désert et lui avait fauché la vie comme on coupe une marguerite sauvage. Elle posa sur la tête de sa victime ses mains gantelées et lui cassa rapidement le cou, assurant une mort certaine et très rapide. Elle attendit que son cœur cesse de battre puis elle prit ce que son client voulait comme preuve. Naga se releva en laissant derrière elle le cadavre de cette jeune femme. La lune était souvent témoin des pires atrocités. Forcée de garder le secret, l'astre de la nuit allait sans doute pleurée.

Plus tard à la taverne, Naga était retournée voir son client qui avait simplement attendu là toute la nuit. Il buvait calmement son alcool quand notre assassin prit place à la table.

''Vous avez déjà accomplie cette quête? Ou est-ce pour me dire que vous avez échouer?''

Naga posa sur la table un paquet cadeau que l'homme vain déballer. Dans le linge se tenait l’œil gauche de la victime. Un œil au iris rouge comme le sang et une mèche de cheveux blanche. L'homme ferma les yeux et soupira d'aise, hocha la tête et remballa le cadeau. Peut-être était-ce parce qu'il était soulagé d'un terrible poids ou parce qu'il avait enfin sa vengeance, mais l'aura autour de lui changea. Il posa sur table une bourse généreuse, des bijoux et des joyaux.

''Je suis un homme d'honneur, voici ce que vous méritez pour avoir réussi votre contra. Je vais pouvoir retourner a Allabram l'honneur lavé.''

Naga prit ce qui lui revenait de droit et se leva pour quitter la taverne avant que le soleil ne se lève sur le drame, le corps n'était pas loin.

''Vous ne voulez pas savoir pourquoi je désirais l'assassiner?''

Naga s'arrêta dans sa fouler sans se retourné.

''Les raisons de mes clients ne me regarde pas, on me paye et j'exécute. Que ce soit par vengeance ou par plaisir, un assassinat reste un assassinat. Personne n'est gagnant, pas même vous.''
''Que voulez-vous dire Naga?''
''Est-ce que vous vous sentez mieux? Saurez-vous capable de vivre avec son sang sur les mains? Car ce n'est pas moi la tueuse, c'est vous. Je ne suis que votre instrument.''

L'homme resta bêtement là, la fixant. Il n'avait rien à ajouter, Naga non plus. Ils se séparèrent donc pour ne plus se revoir jamais. Elle prit le chemin de la sortie pour se faufiler dans la forêt en même temps qu'une caravane de fermier entrait, le soleil était sur le point de se lever. Naga tel le serpent disparue alors à travers les arbres de la forêt entourant la ville...


Post by Noür/S. Eringyas, mortes - March 14, 2012 at 10:34 PM

Quand le serpent chasse la souris.

La blanche et petite adolescente sortit du domicile. Trop visible, sur la terre battue, comme le serait un flocon de neige sur la boue sombre. Une proie de choix, pour la femme-serpent.

Un pressentiment.

Car oui, être un des rats de la Basse dotait d'un indiscutable instinct de survie. Lutter chaque jour pour voir le lendemain octroyait le don indiscutable de mieux deviner les dangers que le commun des mortels. Hélas.

Une tentative de fuite.

Une fuite vaine, car pour l'albinos, il était trop tard. Le serpent aurait été trop agile, trop vive, trop forte.

Un sifflement.

Le carreau s'était fiché en son corps fluet. Déjà, elle se sentait tomber. La boue amortit sa chute dans un bruit moite. Elle reposa, inarticulée comme une poupée de chiffon.

Les dernières paroles de l'Assassin.

Elle comprit qu'il était trop tard. Immobilisée, figée sur place par le carreau ayant tranché net le lien de ses pensées et de ses sens, elle ne pouvait plus agir. Ses ultimes pensées s'orientèrent vers Aziz. Tout lointain qu'il était, malgré que, confiné en ses pensées et prisonnier de la toile du deuil, il l'ait oublié... elle l'aimait encore.

Noür, la lumière, s'éteignit, entre les mains de la Naga.

On trouverait son corps, un oeil en moins, dans les ruelles fangeuses, au petit matin. Une de plus, une de moins, ce n'était qu'une carcasse d'une habitante de la Basse-Ville parmi d'autre, comme on en cueillait si souvent après les nuits sans lune.


Dans le camp d'Allabram, un guerrier présenta un oeil écarlate au Conseil des Chefs, un genou au sol. Il avait lavé l'honneur du camp, compromis depuis longtemps par la survie de la dernière du clan Al'Hazred. Le clan d'Abdul le Fou était enfin rayé de l'histoire. La honte pouvait être ensevelie. Le clan Al'Hazred et ses membres, oubliés.

La leçon pouvait enfin être entendue des parias, fugitifs ou impies du désert : on ne dérogeait pas aux codes d'honneur d'Allabram impunément. Peu importe la succession des jours, Allabram n'oubliait jamais.


Post by Aziz, AdM - March 15, 2012 at 12:50 AM

Il l'avait dit. Il les avait prévenu, elles n'auraient pas du... poser trop de questions. Une sensation d'inflammation de l'intérieur. Les poumons en feu.

"Je n'arrive plus à respirer. Je ne suis plus dans le même monde, ce n'est pas possible. Pas après toute cette torture. J'inspire, tout se bloque, je sens un déchirement intérieur, du chagrin, de la haine ou de la peine. Je ne sais plus. Je me perds dans ces divers refoulements, dans cette incompréhension de l'espèce humaine qui préfère abandonner ce qu'elle est pour mourir. Il est si facile d'abandonner sa vie plutôt que de vaincre les tourments qui nous entourent. Je l'avais compris. Souffrir était l'un des plus beaux combats que j'avais mené jusque maintenant: sans jamais briser le dernier fil de ma vie, je m'étais mutilé, humilié, rabaissé à ce qu'on pourrait appeler une sous-espèce, un animal.
Mais l'homme en est. Il a beau se cacher derrière des croyances ou des préceptes, son langage n'est qu'une des mille interprétations du monde; Le suicide a été longtemps l'une de mes envies, que tout s'arrête, que je n'ai plus à entendre le malheur des uns, la tristesse des autres tandis que la mienne restait enfouit, prisonnière, prête à hurler la douleur accumulée durant tant d'années. Je n'en pouvais simplement plus, mes forces m'abandonnaient en apprenant ça. Même mes doigts, mes pensées avaient du mal à véhiculer le message, le fil conducteur de ce récit. Je suis si lasse de voir que malgré le don de la vue, nous préférons la gâcher en regardant du sang, en essayant de voir la mort brandissant sa faux, plutôt que de s'arrêter un instant sur une fleur.

Nous sommes ce qu'il y a de plus chaotique dans le monde, nous nous complaisons dans la destruction avec comme volonté de faire du mal: il n'y a que chez nous que cela arrive. Aucun animal, pour sa survie, ne souhaite tuer les siens par simple plaisir de tuer, ou par simple instrumentalisation. Parce que nous sommes des moutons de l'assassinat, parce que nous sommes les poules de la basse-cour, parce que nous aimons nous comparer alors que nous ne comprenons pas que nous sommes ce qu'il y a de pire...

En un blocage d'inspiration j'arrive à penser à tout cela en même temps et une détresse se forme en moi. Une angoisse. Mes bras ne me répondent plus, mon crâne veut exploser, puis j'expulse tout cela en pleurant, car c'est ce qui avait été voulu: elle avait gagné..."

Le jeune homme du désert avait quitté définitivement la ville, quitte à devenir un paria, autant continuer son avenir seul sur les routes. Et si un jour un passant lui demandait qui i était il répondrait simplement:

"J'étais un amoureux, un amoureux de la vie. Mais la mort m'a rappelé que je n'avais pas cette chance là. L'humain m'a fait comprendre tout son vice et sa perfidie. Alors si vous voulez réellement savoir qui je suis, je suis un animal."

Plus aucune nouvelle d'Aziz ne serait donné.