Insurrection
Post by Keith Helmet, Ind - January 22, 2012 at 2:12 AM
[Les trois premiers postes se déroulent avant la refonte de la Cour par Thomas.]
Quelque part dans la forêt..
On parle de ceux d'en haut
« Tu l'as vu, la montagne ? » demanda-t-elle entre deux coups de couteau, éventrant la créature sans dédain aucun.
« Je l'ai vu, Rose. » répondit-il du ton de voix diplomate et calme qu'on lui connaissait (ou qu'on ne lui connaissait pas, parce qu'après tout il est quand même question des premières lignes descriptives écrites sur ce personnage à vie). Du revers d'une main pleine de sang, il essuya la sueur de son front, laissant une trace sanglante ce qui ne sembla pas déranger la jeune femme avec qui il conversait. Ils continuaient le massacre en discutant paisiblement...
« C'est n'importe quoi ! Cela fait trois ans que la vieille Mona a demandé à ce que les latrines de son établissement soient réparées ! Deux ans et demi que les frères Venteux tentent par tout les moyens de réparer la couverture du toit de la chaumière de Carol la pâtissière ! Quatre mois que.... » *et la jolie brune continua de déblatérer ses indignations en poursuivant le dépeçage de la chèvre sauvage préalablement chassée par son frère aîné. *
Mais Keith ne l'écoutait plus. Sa sœur avait ce don de scander les mêmes sujets à de nombreuses reprises en y mettant autant d'ardeur et de passion à chaque fois; au grand déplaisir de son auditoire. Son ouvrage terminé, il se lava les mains dans la rivière, la pensée voguant sur une mer de préoccupations, ce qui n'avait rien d'anormal pour un habitant de la Basse-Ville. Que mangeraient-ils demain? Où trouveraient-ils l'or pour...
« HEY ! Tu m'écoutes ?! Je disais juste que je trouve ça complètement injuste que rien ne soit fait ici alors que la montagne de la Haute-Ville a passé de merveille à merveilleuse merveille en moins d'un cycle ! » *s'écria Rose en faisant sursauter le chasseur dont les mains étaient maintenant propres. *
« Que veux-tu que j'y fasse, Rose ? »
« Bah tu vois, c'est ça le problème, personne ne fait rien ! »
... il dormirait là-dessus.
Post by Keith Helmet, Ind - January 22, 2012 at 2:13 AM
Sueur et acide
Regardez où vous mettez les pieds...
Il avait chaud. Il faisait chaud. Quelques minutes eurent tôt suffit pour donner congé à la chemise du jeune chasseur, qui œuvrait à la réfection de la cheminée qui siégeait maladroitement sur l'insalubre chaumière de la petite famille de quatre, en Basse-Ville. Keith, au corps athlétique et rigoureusement travaillé par les multiples tâches de sa vie quotidienne, faisait tout ce qu'il pouvait pour préparer sa famille aux contraintes qu'impose l'hiver, qu'on attendait d'ici quelques mois à peine. Il prit une pause, profitant de la vue que lui occasionnait l'altitude de l'endroit. Jouissant de la placidité que lui procurait ce petit moment, il prit le temps d'observer la Haute-Ville, qui faisait l'envie des gens qu'il côtoyait chaque jours; mais pas la sienne. Il répugnait ce monde et ces gens, qui avec détachement jetaient aux ordures des richesses pour lesquelles les gens de Basse pourraient tuer. D'égoïstes profiteurs qui baignaient dans leurs chance, pour la plus part de modestes crétins, héritiers d'illustres ancêtres, qui dépensaient sans compter l'œuvre de la vie de leurs prédécesseurs. Mais il était Thaarien et il avait foi. Justice serait faite, il fallait s'en remettre à la providence.
Ses songes furent troublés par l'explosion d'un puissant brouillage venant d'en bas, mélange de cris et pleurs et autres exclamations. Quelques acrobaties plus tard, l'agile chasseur était de retour au niveau du sol et se dirigea vers la source de tout ce vacarme. Il entra dans la maison de son voisin sans frapper et personne ne s'en indigna; le protocole de Basse était différent. Sa soeur, jolie et explosive rouquine dont vous connaissez déjà sommairement le caractère, était déjà présente. Elle vint le rejoindre et lui expliquer..
« C'est Charlot, il a marché dans l'acide ! » s'époumona-t-elle en serrant les poings, les joues écarlates.
C'était le troisième enfant en deux semaine, et ce seulement dans leurs patelin. On disait que le centre de soins de Basse peinait à fournir les soins nécessaires tant ces incidents étaient devenus fréquents...
« Ça va faire quatre ans, Keith !! Quatre ans ! L'acide a abimé les précieux manoirs et on répare, mais nous, hen ?! Et nous?! » les yeux humides, hors d'elle, elle quitta l'endroit pour s'en retourner à leurs taudis familial.
Keith s'approcha du triste spectacle et s'agenouilla aux côtés des parents de Charlot. Le petit était tombé sur la connaissance, tant la souffrance devait lui être insupportable. Il avait les pieds ensanglantés et brulés, les petites larmes avaient séchés sur ses joues, laissant de tristes sillons brillants, vestige d'une souffrance qu'aucun enfant ne devrait subir. Charlot ne pourrait pas marcher pendant de nombreux mois. Keith s'adressa au père...
« Il faut.. il faut traiter avec de l'eau de chaux et.. mettre quelque chose pour apaiser la douleur, on conseil un onguent à base d'algues jaunes et de.... »* mais il se fit interrompre.*
« On sait tout ça, Keith. Tout le monde le sait. Quatre ans qu'on endure le même calvaire, le discours des médecins est maintenant aussi connu que les saintes prières du clergé. Tu as tant à faire, rentre chez toi, Charlot s'en remettra vite, c'est un dur.. » mentit le père qui visiblement retenait ses larmes; sans doutes laisserait-il libre-court à sa peine une fois le Chasseur parti. N'imposant pas sa présence plus longtemps, Keith quitta les lieux...
... juste un peu révolté.
Post by Keith Helmet, Ind - January 22, 2012 at 2:14 AM
(je m'excuse si ça manque de détail, il est tard et je suis moins inspiré sous fatigue..!)
Or, sang et alcool !
Joindre l'utile à l'agréable...
Il y a de ces soirées, en Basse-Ville. Mais pire encore; il y a de ces soirées, chez Kahz'Burn ! C'était un vendredi soir, longtemps après minuit, l'endroit grouillait de sans-papiers et d'ivrognes en tout genre. L'alcool coulait à flots et la musique était endiablée, réchauffant le cœur de ceux qui n'avaient pas encore abandonné la perspective du bonheur. Une bringue similaire se déroulait dans l'établissement adjacent, si ce n'était que la musique y était plus vive et agressante; les esprits s'échauffaient, le combat allait commencer !
La boxe en Basse-Ville avait été élevé au rang de discipline religieuse; on la pratiquait, on la respectait, et on craignait ceux qui y performaient ! Mais mieux encore, c'était une occasion pour les plus habiles de se faire quelques pièces rapides, à leurs risques et périls, bien entendu.
« Je met sept pièces sur Helmet ! » tonna fièrement Rémi Venteux, ou étais-ce Thomas ? Va savoir, ils sont jumeaux. Tout les deux petits mais musculeux, travailleurs de ferme, avec des visages exécrables; on les devinait arrogants et joueurs au premier regard !
« C'est parce que c'est ton pote ! On sait tous que Dreck va le remettre à sa place, ton chasseur ! Je dois te décrire quelques images qui t'évoquerons des souvenirs, Rémi? » grogna un partisan de Dreck qui, vous l'avez deviné, était l'adversaire de Keith.
« Moi c'est Thomas. Et puis bon, bon, j'avoue que Keith a pas trop bien fait à son dernier combat mais il s'est bien entraîné, depuis..! Et puis vous allez voir, bande de d'innommables gredins ! Pas vrai, Saul ? » dit le Venteux en balayant l'air du revers d'une main, prenant une gorgée de bière de l'autre, le menton bien haut.
« Keith est un frère pour moi, tu le sais, Venteux... mais il va vraiment se faire foutre une raclée ! » dit-il en ne pouvant réprimer un franc rire puissant et sonore. Saul était le meilleur ami de Keith et ce depuis leurs jeunes années, large et trapus, aussi barbu que se peut, il avait de quoi faire s'abstenir même les plus intrépides de s'en prendre à lui. Et pourtant, il ne livrait que rarement combat, si ce n'était lorsque venait le temps de défendre un des gars de sa bande.
Les paris allaient de bon train. À cette fréquence, Keith avait estimé ses gains, si il venait à vaincre, à plus ou moin 120 pièces d'or. Vous imaginez tout ce qu'il pourrait se permettre avec cet or..? De quoi en faire rêver même les plus riches des gens présents ce soir là, chez Kahz'Burn.
Une voix tenta tant bien que mal de percer tout le brouhaha de la ripaille. C'est après quelques secondes qu'elle y parvint, tous se taisant pour écouter Kahz'Burn, qui avait ce soir là délaissé son comptoir pour annoncer les combats.
« Mesdames et autres scélérats, le septième et avant-dernier combat de la soirée va bientôt débuter ! » cria-t-il avec cette passion qu'on lui connaissait; il avait le tour avec la foule, Kahz'Burn ! Tous se mirent à encourager leurs favoris, les seuls silencieux étant ceux trop occupés à fricoter avec d'autres femmes que la leurs (à cette heure si rentable pour les courtisanes).
« À ma dextre, vous le connaissez, vous le redoutez, DRECK « BROYEUR » DUMONT ! » et la moitié de la foule se mit à hurler !
« À ma gauche, celui dont on se souvient tous du dernier combat... » tous rirent, Keith roula des yeux « ... Le néanmoins très agile et talentueux KEITH « BELLE GEULE » HELMET ! » et l'autre moitié de la foule se mit à hurler, au travers de quoi on pouvait clairement entendre les frères Venteux s'époumoner à en perdre la voix. Saul, quant à lui, s'était déplacé aux côtés de Keith.
« Belle gueule, c'est nouveau, ça... » remarqua Keith alors accoudé aux cordages de l'arène de fortune assemblée pour la soirée. « Tu crois que c'est pour faire une blague de mauvais gout du genre Keith « Plus tant une belle gueule » après le combat? » poursuivit-il alors que son sourire s'intensifia largement.
« Rassure-toi, mon ami... » dit Saul en lui tapotant l'épaule « ... tu n'es pas si beau que ça. »
Ils rirent puis, après un clin d'oeil confiant, le chasseur se retourna vers son adversaire. Dreck était plus grand, plus gros et plus saoul que l'était Keith ! Une musculature moins évidente mais qu'il était connu pour compenser à l'aide de divers coups plus ou moins légaux. Mais bon, tel que précisé dans le précédent chapitre, le protocole est différent en Basse !
Kahz'Burn énuméra sommairement les règles...
« Ne vous tuez pas. »
Voilà c'était fait. Les deux adversaires s'approchèrent donc et débutèrent la danse !
Comme tout bons combattants, ils s'évaluèrent l'un l'autre pendant les premières secondes de l'affrontement, feintant un crochet qui ne vint pas, esquivant un coup fictif. Puis le premier coup vint, Dreck portant une puissante droite aux cotes de Keith ce qui ne manqua pas d'arracher des cris à la foule et un gémissement au récipiendaire. Le combat continua, et Dreck prit rapidement l'avantage sur un Keith dont l'agilité et la précision ne semblait pas atteindre le colosse qui lui faisait face.
« WAHAHA ! C'est tout ce que t'as, Helmet ? C'est surement ton vieux qui t'as enseigné à te battre ainsi, tu recules aussi vite que lui..! »
Première erreur.
Le regard sombre, le chasseur s'élança vers Dreck et sauta si haut qu'on aurait pensé le voir s'envoler, puis un puissant coup de tête fut porté au visage du colosse, lui éclatant le nez. Le visage aussi rouge que le regard, Dreck empoigna un balais qu'il tenta de fracasser sur la tête de Keith, mais le coup fut esquivé de justesse. La foule ne se tenait plus, on pouvait surement entendre le boucan du Coin Chaud tant les cris étouffaient le son des instruments de musique (les musiciens jouaient-ils seulement encore?).
« Keith ! » c'était Saul, il lanca à son camarade le crin du violon de l'un des musiciens, histoire de donner à Keith de quoi se défendre dans ce combat qui n'avait plus rien de la boxe traditionnelle. Dreck était lent et prévisible, et à chaque coup porté par le géant, Keith esquivait habilement puis répondait en fouettant le visage bientôt lacéré de coupures de Dreck avec le crin dans un puissant « clack !», ce qui ne manquait pas de faire rire la foule aux éclats.
Complètement saoul, désemparé et affolé, Dreck fit la seule chose logique à faire dans une pareille situation.
« AHHHH VA AUX ENFERS, HELMET !!! » cria-t-il en sautant au travers d'une fenêtre dont il, de l'autre côté, tomba sur la connaissance, étendu avec les éclats de verre.
Le geste plongea la foule dans un profond silence. Keith cligna des yeux. Puis ce fut l'euphorie ! Les cris des victorieux, les rires spectateurs et les plaintes de ceux qui venaient de perdre de quoi nourrir leurs famille ! Keith rejoint rapidement ses amis et entreprit de festoyer lorsque son attention fut détournée...
« KEEEEIIIITTHHHH !! » c'était Alex, le dernier de la bande, un blond relativement séduisant surtout reconnu pour ses talents au jeu de hasard (il triche, on le sait tous).
« C'est Rose... il est arrivé quelque chose. »
Post by Yriel Asuryan, AdM - January 22, 2012 at 5:18 AM
Marmonant une ou deux phrases à Khaz Burn alors qu'il était accoudé au comptoir, Yriel Asuryan fit tinter quelques écus sur le bois pour commander deux bières. Après s'être fait servir deux copieuses pintes, il parti s'installer à côté d'une personne en fond de salle. Les mines patibulaires des deux individus ne donnaient guère envie d'engager la conversation. Et si les deux hommes étaient amis, ils ne le montraient aucunement.
Entamant sa bière, il entrepris de jauger les deux futurs combattants.
Alors qu'il se massait la machoire, visiblement douloureuse au vu de son faciès couvert d'ématomes, son voisin l'interrogea du regard.
Lui répondant d'un signe de tête, Asuryan piocha dans une besace de sa ceinture pour en sortir une poignée d'écus, qui venait rejoindre celle de l'autre homme sur la table.
Alors que le combat se déroulait et que l'ambiance de la pièce était aux hurlements d'encouragement et de rage, les deux hommes restèrent plutôt sereins, ne bougeant réellement que pour reporter la bière à leurs lèvres.
Une fois que le colosse se fut défenêstré lui même, Yriel émit un petit sifflement reptilien qui ressemblait à de la satisfaction avant de racler le tas d'or sur la table devant lui.
Il aurait bien été dire deux mots au vainqueur, mais ce dernier semblait voir venir d'autres ennuis que l'individu ventripotent qu'il venait de déconfire.
Une autre fois peut-être.
Post by Keith Helmet, Ind - January 24, 2012 at 8:37 AM
**Rose Cendrée... **
... Rose fanée
Encore haletant de sa ruée vers la Rose Cendrée, il avait pour seul souvenir celui de le rideau de silhouettes qui s'ouvrit sur un bien sinistre spectacle. Ses sens lui faisaient défauts, le voilà à genoux, les mains pleines de sang, le regard si vide.
« ... L'a pas voulut danser pour lui, lui disait qu'l'était seul'ment serveuse... » « ... Ça bougeait déjà pas mal, y avait de la bagarre partout... » « ... On l'a vu regagné la Caserne... » « ... Trafalgar Selmy... »
... Trafalgar Selmy, l'avatar même de la corruption, Caporal de l'Armée en charge des rondes de nuit. Il avait su se faire craindre en Basse, fort du pouvoir que lui octroyaient sa cape, son attitude exécrable et la nuit, qui avaient fait de lui un homme influent, même chez ses égaux de l'Armée. Sa corruption ne bravait pas la loi; elle s'en était fait elle-même, à chaques nuits, alors qu'avec le soleil allaient s'assoupir les Mercenaires justes. Surement qu'un Mercenaire de Moyenne ignora jusqu'à son nom et cela était normal, car on ne se préoccupait pas de ce qui se passait la nuit,en Basse, on ferme les yeux, on peine à y croire...
« Ohh, Rose... »
Post by Keith Helmet, Ind - January 24, 2012 at 10:36 AM
[Il est tard et quand il est tard je ne me relis pas ! Ça donne ce que ça donne =)]
Devant la Caserne de Basse-Ville
Droits, hommes libres et choses brisées
*Ils étaient tout au plus cinquante; Keith, sa bande, les amis de Rose, les plus téméraires et les plus saouls. Ensemble, ils partagaient le silence de la nuit, sommairement armés. On aurait pu s'attendre à du tapage. Il y aurait dut y avoir du tapage. Mais cette nuit était différente. Face à eux, une vingtaine de mercenaires encore endormis, armés d'acier et harnachés de cuir. La moitié de ceux-là étaient des hommes bons forcés de lever le fer par l'autre moitié, corrompue et pervertie avec à leurs tête le Caporal Selmy. *
« Keith Helmet, au nom de sa Majesté, je te somme de te retirer, toi et ton armée de gueux et mendiants. Les intervenants de nuits ne s'occupent pas de ces cas là, j'ai déjà rédigé le rapport de l'incident, cela ne relève plus que de ceux qui font la loi sous le soleil. » tonna le gredin, fort de la confiance que lui inspiraient ses hommes lourdement armés et des renforts de Moyenne qui devaient déjà être en chemin. « Tu as deux minutes pour me foutre le camp, sinon je me ferai moi-même le plaisir de... »
*Il fut interrompu par l'arrivée de six hommes qui vinrent jetter au pieds du fielleux caporal deux corps inconscients, qu'il pu reconnaitre comme les veilleurs du pont. Les renforts ne viendraient pas. Toujours dans le plus sombre des silences, le groupe de forcenés faisait face, alors que comme seul acteur s'écriait Trafalgar... *
« Alors c'est comme ça ?! Si tu savais dans quelle merde tu viens de marcher. Ta soeur m'a agressé et je me suis défendu, tu crois peut-être que ça te donne le droit d'ouvertement me défier ? Tu crois que ça te donne le droit.. » il se fit interrompre, encore.
Par un rire, un rire d'ailleurs, qui surpris même les plus proches amis de celui dont il provenait. Keith s'esclaffait d'un rire fou qu'il finit, au bout de longues secondes, par étouffer et débuta :
« Le droit.. »* il ponctua d'un rictus* « Le droit.. Nous avons des droits. Je pourrais te parler d'insalubrité, d'acide, de famine, de maladies.. oh, des droits nous en avons, mais voilà déjà quelques preuves que vous vous en foutez. Tout comme tu t'es foutu du droit qu'avait ma sœur de vivre. Ce soir, Selmy, le droit de te défier, je le prend. Le droit de nous révolter, nous le prenons. Ton Impératrice se moque bien de nos droits, et tu auras eu la grâce d'avoir été celui qui les auras violés une fois de trop. Ce nuit personne n'est à genoux. Cette nuit une poignée d'hommes libres affronte un empire. Cette nuit nous nous insurgeons car c'est le plus sacré de nos droits et le plus indispensables de nos devoirs. »
Le Caporal entre-ouvrit la bouche en voyant les insurgés inspirés par le discours et en réalisant qu'il faisait face à davantage qu'un échauffement d'esprits. Il fit ce qui lui sembla, à ce juste moment, le plus pertinent.. Il déroba la lame de son voisins et la lança aux pieds de Keith.
« On va s'éviter un bain de sang et faire ça à ma manière; toi et moi, ici et maintenant. Tu vas être le seul à crever pour ta chienne de sœur ce soir, Helmet. Elle était ma favorite, tu sais? Je lui ai ouvert la gosier d'une caresse aussi satinée que la soierie d'été, mais n'espère pas le même traitement de faveur.. »
Et alors qu'on aurait pu s'imaginer le chasseur provoqué par l'ignoble remarque, contre toute attente, c'est un fin sourire amer qui vint courber le coin de ses lèvres alors qu'en réponse à l'épée il lança aux pieds du scélérat une rose couverte de sang...
« Si nous le faisions à ta manière, tu gagnerais, meurtrier. »* tranquillement, autour de Keith, les silhouettes des insurgés s’effaçaient dans la nuit et regagnaient leurs gîtes.* « Nous ne le ferons pas à ta manière »* il se retourna pour à son tour se laisser éteindre dans la noirceur, laissant les Mercenaires en plan.*
Gageons que dès le lendemain, un rapport peu fiable de l'évènement, dans lequel les rédacteurs ne manqueraient pas d'omettre certains détails, ferait son chemin jusqu'à la caserne de Moyenne alors qu'en Basse, Les Rumeurs feraient leur travail.
Cette nuit-là, pour les habitants de la Basse-Ville, naquit une promesse, une vérité... une idée.
Post by Shigeru Maeda, Adm - January 25, 2012 at 5:48 PM
Pendu...
Tout simplement pendu, comme tout ceux qui tentaient tristement de tromper l'Etat Major, de profiter de la détresse des plus démunis et d'abuser des pouvoirs octroyés par le grade.
A croire que toutes ces années passées à tenter de changer le visage de l'Armée pouvait enfin être payant ou du moins, faire naître dans la tête des gens les prémices d'une relation de respect et de confiance entre les Mercenaires et les citoyens de la Basse-ville.
Aucune obsèques, dégradé et défait de son uniforme, c'est en homme sans gloire, sans honneur et sans famille que suffoqua Trafalgar Selmy, brute épaisse de l'Armée. Sur son torse, marqué au charbon :
"Ainsi périsse ceux qui font honte à leur frères."
Quant aux hommes du Caporal... bras droits fidèles, ils terminèrent aux mains soigneuses du Sergent Al Kazar sur l'île prison. Parmi ceux en poste à la Caserne de la Basse-ville cette nuit là, il existait des hommes envieux de faire cesser la tyrannie du Caporal Selmy. Quant aux vigies du pont, des hommes sans réelles implications, ils firent rapidement leur rapport avant d'être congédié pour deux lunes complètes.
Ailleurs... dans une salle de Réunion, un haut-gradé et son état major discutaient, sur leur table, de nombreuses notes et dossiers... l'un deux : "Suspect dangereux - Keith Helmet" attira particulièrement l'attention du Tsen.
Si Keith Helmet n'avait pas obtenu Vengeance, au moins il y avait une justice à Systéria...
Post by Jezan Nazgaroth, Ind - January 25, 2012 at 7:04 PM
La basse-ville ne manquait pas de distraction, il s'y passait toujours quelque chose. Et quelle était la dernière distraction en date? Un petit groupe de gens pas contents qui défiaient des gardes de la basse-ville en criant à l'injustice. Parmi les ombres, la silhouette bouffonesque observait, un rictus amusé aux lèvres. Même si personne n'en n'avait après lui, il avait préféré détacher les grelots de son chapeau, histoire de ne pas attirer l'attention pendant qu'il admirait le spectacle. Un individu à la tête de la foule défiait un caporal de l'Armée, qui préféra régler ça d'homme à homme plutôt que de provoquer un massacre, qui ferait sans doute passer les capes vertes pour des bourreaux. Surprise, l'individu préféra refuser l'offre, s'éloignant. Décidément, ça promettait quelques belles rigolades en basse, cette histoire de droits et d'insurrection. Se faufilant parmi les ombre, le demi-elfe noir traversa quelques ruelles, s'adossant contre une bâtisse en lançant une dague en l'air, la rattrapant ensuite. Il poursuivait ce petit manège alors que l'homme frustré passé non-loin.
-J'admire ton courage, vraiment. Rien de plus distrayant qu'un type qui se casse après avoir défier un soldat, héhéhé.
L'homme à la tenue bouffonesque garda un rictus narquois aux lèvres. De quoi se mêlait-il? Pourquoi venait-il faire cette remarque à cet inconnu? S'il y avait une réelle motivation, seul lui la connaissant. en attendant, il continuait à lancer et rattraper sa lame avec dextérité. Si sa tenue le rendait difficile à prendre au sérieux, l'habileté de ses doigts était une bonne mise en garde: la lame pouvait tout aussi bien monter et retomber que filer à toute vitesse se planter dans un coeur ...
Post by Naella, ind. - January 25, 2012 at 8:04 PM
Elle aussi avait été témoin de l'incident, bras croisés, dos appuyé contre un mur non loin. Elle était silencieuse, pensive... Cet homme qui se dressait contre les capes vertes, il semblait en inspirer plus d'un. Parmi les conversations des gens qui retournaient chez eux, une idée semblait avoir été germée. Un changement d'ambiance était palpable et cette femme vêtue de violet en surveillerait attentivement le déroulement.
Post by Asphaar Meliamne, AdM - January 25, 2012 at 9:46 PM
Les nouvelles de cet incident s'étaient rendu aux oreilles du Capitaine Meliamne. Il était évident de croire que la nouvelle l'avait rendu furieux. Quelques gens de la basse affirmaient même l'avoir vu armurer du haut de son cheval, arriver en basse-ville suivit de quelques soldats et caporaux. Il s'était enfermé dans la caserne de la basse-ville on ne sait trop pour quelle raison. Espérait-il lui même mettre un terme à cette petite rébellion? Souhaitait-il rencontrer monsieur Helmet? Le chevalier n'avait pas pour habitude de mettre des gants blanc avec les crimminels de ce genre, c'était bien connu, Helmet pouvait se douter qu'il n'était plus le bienvenue en basse-ville et qu'il serait sans aucun doute recherché par les mercenaires.
Quelques groupes de soldat s'étaient mis à patrouiller les rues de la basse plus en profondeur peu de temps après l'arrivé du capitaine. Cherchant dans les endroits publiques, les recoins, les ruelles, il n'y a que dans les demeures qu'ils n'avaient pas osé fouiller encore.
Le capitaine pour sa part restait à la caserne et laissait ses hommes travailler. Un soldat un peu curieux s'approcha et lui demanda timidement:
- Capitaine Meliamne? Pourquoi tant d'effort pour ce Helmet? Il ne me semble pas bien dangeureux.
C'est d'un regard sévère que le chevalier scruta le mercenaire quelques instants avant de prendre la parole. Visiblement il n'entendait pas à rire avec cette histoire.
- J'ai oeuvré pour la protection de cette cité, j'étais au front lorsque la guerre est venu. J'ai fais débourser de l'or de la part de l'armée pour le financement des recherches du Baron Corvus et monsieur Dusyel afin que les sols soient purifiés et je risque ma propre vie au nord pour trouver quelques crystaux rare nécessaires à ce projet. Nous avons réglé le problème de la fosse commune. Jamais je ne laisserai un banal vaux rien inciter les gens à se rebeller contre nous soit disant que nous ne faisons rien pour eux.
Suite à cette réponse, le soldat retourna à son poste, laissant le chevalier a ses songes et sa paperasse. Il n'était visiblement pas d'humeur à discuter d'avantage.
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - January 25, 2012 at 10:33 PM
Le paladin était dans la caserne en basse-ville, les rumeurs, vrais ou fausses, ne manquaient pas quant à ces évènements et à tout ce qui l'entourait. Il avait rapidement su pour la petite rébellion, le petit avertissement des mécontents de la basse-ville. Il se trouvait sur le toit de la caserne, les bras croisés, le regard porté vers la basse-ville. Un vent léger soufflait et les nuages gris quasi-permanent de Systéria couvraient le ciel, sans néanmoins laisser la pluie tomber dans la ville. Le religieux avait aussi entendu parler de la fameuse pendaison du mercenaire qui avait fait se lever plusieurs personnes de leur chaise, dont probablement la famille dudit mercenaire, qui était maintenant peut-être privé d'un père ou d'un oncle, et d'un salaire. Il ne le saurait jamais mais il n'y portait pas le plus grand intérêt en ce moment, il n'avait aucun pouvoir en basse-ville et il ne pouvait que regarder les deux camps s'entre-reprocher toutes les reproches possibles. Cela faisait plusieurs minutes qu'il posait son regard, dans un silence religieux, sur la basse-ville, tandis que les réflexions passaient dans son esprit, et le quittaient ensuite. Un templier vint à sa rencontre, et demeura dans le silence un moment, après que les deux aient hoché la tête vers l'autre avec le respect et l'union si présente dans l'Ordre. Le Templier s'adressa au Gardien alors, et celui-ci lui répondit d'une voix calme.
- Comptez-vous contrer ces mouvements de rebellions, Gardien?
- Même si je le voulais, nous n'avons aucun pouvoir en basse-ville. Vous le savez comme moi, les mercenaires aiment travailler seul et s'approprier le plus de choses possibles. Pour les rebellions.. Je ne suis personne pour savoir s'ils ont raison d'ainsi faire ou non, les lois actuelles ne l'interdisent pas. Et le jugement d'un mortel sur un autre ne signifie rien, s'il n'est pas appuyé sur la Justice.
Le Templier acquiesça calmement du chef alors que son regard retrouva la basse-ville, rejoignant les réflexions du Gardien alors que tout deux revinrent dans le silence. Ce silence dura plusieurs minutes, mais aucun des deux n'en étaient incommodés, bien au contraire. On trouve plus aisément la sagesse dans la réflexion, lorsque celle-ci se fait dans le silence. Ce n'est qu'après un moment que le Templier posa une nouvelle question à son confrère.
- Mais.. Si le codex actuel ne l'interdit pas, ils n'ont aucune raison de l'arrêter. Pourquoi recherchent-ils cet homme si activement, alors?
- L'orgueil, Templier. L'Armée n'aiment pas avoir tord, qu'ils aient raison ou non. S'ils le trouvent, ils trouveront un moyen de le punir, tant que cet homme ne sera pas citoyen, et encore même s'il l'est, il est préférable pour lui de rester caché.
Le silence revint alors, tandis que le Templier acquiesça plus gravement cette fois. Le Gardien patienterait la suite dans la plus grande des curiosités, comment cette histoire allait-elle se dérouler, donc?
Post by Keith Helmet, Ind - January 26, 2012 at 5:15 AM
Deux jours plus tard
Quelque part en Basse...
Dans un endroit connu des seules personnes qui y étaient présentent, on parlait depuis des heures déjà. La fatigue était présente dans chaque regards, le doute dans toutes les voix.
« ... et il parrait que c'est le Chevalier qui a capturé la Bête, Asphaar Meliamne, qui s'est lancé à ta recherche. Un soldat lui a demandé pourquoi et il a répondu qu'il a trop fait, avec l'acide, la fosse commune et tout ça, pour qu'il te permette de monter la Basse contre l'Armée.. » expliqua nerveusement Alex entre deux bouffées de tabac maladroitement roulé.
« En attendant, l'acide est toujours là et ben franchement, pour la fosse, j'aimerais cent-fois mieux que ces grippes-minaudes se préoccupent de notre vivant plutôt que de la façons dont ils vont empiler nos cadavres ! Ventre-dieu... » s’exclama Remi Venteux avec toute la hargne qu'on lui connaissait.
Keith, resté silencieux jusque-là, le resta encore un peu. Il avait faim mais y était habitué. Il était fatigué mais ne saurait trouver le sommeil. Il était malheureux et s'y était résigné. Rose était morte. S'ajoutait à ses malheurs la traque, bien qu'anticipée, des Mercenaires. Asphaar Meliamne était connu en Basse-Ville, qui ignorait encore les faits héroïques du chevalier, dont la course aux exploits semblait s'être fixée un nouvel objectif.
« L'Armée a tout faux de penser que c'est directement à elle que nous nous opposons. Ce ne sont pas de mauvais bougres, la moitié viennent du coin... Selmy était un pleutre et il a eut son compte. Mais cela ne change rien. Rose reste morte. » finit par glisser le chasseur, d'une voix feutrée.
« Keith. Tu en as inspiré plus d'un, l'autre soir. Ils penseraient quoi si ils t'entendaient parler ? Tu fais tout ça pour Rose, n'est-ce pas ? Par vengeance. » accusa Saul, qui n'y croyait pas mais qui avait mit tout son talent d'acteur, si limité soit-il, pour donner de la crédibilité à sa médisance. Immédiatement, Keith ancra solidement son regard dans celui qu'il considérait comme son meilleur ami. Ses yeux étaient claires et bons, alors qu'au creux de son regard y brillait, en contraste, une lueur réfractaire.
« Nous le faisons tous pour Rose. Nous le faisons tous pour Charlot. Nous le faisons tous pour les victimes des négligences de la Couronne. Chaque habitant de Basse a sa Rose, son histoire, sa raison de se dresser contre les insouciances de la Couronne. Nous sommes des laissés-pour-comptes, le bas-fond du peuple. Et c'est à ça que je m'oppose, Saul. » siffla sèchement l'accusé qui s'était levé et dressé de tout son corps.
« Bien et maintenant, on fait quoi ? » demanda Saul comme si rien ne s'était passé, un sourire désincarné aux lèvres, ce qui ne manqua pas de laisser Keith dubitatif, qui reprit place sur son siège...
« J'ai.. j'ai trouvé une lettre pour moi, chez Khaz', ce matin. Un homme qui semble-t-il disposerait des moyens nécessaires à notre mouvement. On ne peut pas se soulever contre un empire armés de la seule épée du père d'Alex, de marteaux et de fourchettes, t'crois bien. Je vais le rencontrer... » *finit par avouer celui qui avait malgré lui visiblement attiré beaucoup d'attention. *
« Ehh bien on dirait que sa Majesté a un beau réseau d'amis-pas-contents qui n'est pas exclusif à la Basse ! Sur'ment un nobliaux frustré par les destitutions.. et tu comptes le rencontrer ? C'est p'tête un piège... »* dit le très pertinent Thomas Venteux.*
...
« Si j'avais peur de prendre des risques, quel serait le but. »
Post by Keith Helmet, Ind - February 15, 2012 at 2:32 AM
Parce qu'en Basse...
Assez vaut festin.
« Approchez mes FRÈRES ! Mes CAMARADES ! » ... « De ceux de la Basse, pour la Basse ! » ... « Il y en a assez pour tout le monde !! », *et c'était peu dire. Galettes de sarrasin, pain frais, légumes, vin et bien plus que le nécessaire à la composition d'un repas du coins ! Les plus chanceux avaient même pu s'en tirer avec des morceaux de gibier à en faire baver un juste salarié ! Perchés sur l'auvent d'un marchand de fruits du coins, sur le toit d'une auberge, du haut des murs qui entouraient la Basse, ceux qu'on avait rapidement pu reconnaitre comme les rebelles distribuaient des vivres sans lésiner ! De ceux qui arpentaient les rues de Basse-Ville ce jours-là, aucun n'aurait faim le soir venu. *
« Vive les rebelles ! »
Lorsque les représentants de l'Empire finirent par arriver, il ne restait pour seule trace des rebelles que les murmures sur les lèvres de gens heureux alors que dans un endroit secret avait lieux un échange.
« Ils vont se questionner sur la nature de nos moyens financiers, tu sais, Keith. », expliqua Saul qui n'avait cessé de sourire depuis.
« Oui, je sais. À défaut de mieux, maintenant, ils savent au moins que nous en avons, des moyens. Et les braves de Basse-Ville le savent aussi. Je me plais d'ailleurs à croire que cela aura aider à persuader la fraction du peuple encore hésitante... » répondit simplement le Chasseur, pipe à la bouche, pensif alors.
« Dis-moi, Saul... tu as des nouvelles des armes ? »
Post by Keith Helmet, Ind - February 15, 2012 at 8:53 PM
Ombres et factieux
Buts communs, moyens différents.
*La ville était noire comme une forêt alors que là où collaboraient ceux qui oeuvraient dans l'ombre avec les autres dont le combat était à la surface avait lieux un face-à-face. Le Taulier disposait d'un reseau et de moyens considérables, il n'avait d'ailleurs pas manqué d'en faire la démonstration, ayant la bonne grâce de fournir aux rebelles de Keith des informations dont la pertinence était indéniable. Cet individus, qui se démenait à conserver l'anonymat, était le dernier révolutionnaire affirmé avec lequel Keith n'avait encore eut la chance de pactiser. Il ne prit pas une heure pour que les deux hommes voient en l'autre un interêt relevant et déjà, sous un stricte secret, planifièrent dans l'ombre. *
« Bien. Il ne vous manquera plus qu'à déterminer le navire et le moment auquel il mouillera au port. Je m'occupe du reste. », conclut le rebelle au terme de l'accord.
« Et ce sera fait. D'abord cela, et demain, nous donnerons la Couronne au Peuple. », *tonna, inspiré, le Taulier. *
Ils se levèrent et s'apprêtèrent à abandonner la pièce, forts des résultats de ce qu'un agent de la Couronne aurait pu qualifier de conspiration, quand le Taulier ajouta :
« Vous savez qu'on vous dit Prince de Basse ? C'est ironique, quand pense que c'est au concept même de la Monarchie que nous nous opposons. ». Keith aurait pu parier que l'influent personnage souriait sous son foulard, mais cela il ne le saurait jamais.
« Je suis un homme ordinaire, camarade. Et c'est quand les hommes ordinaires se soulèvent que le gouvernement a toute les raisons de trembler. ». Ils se quittèrent là-dessus.
Tout était en place.
Post by Keith Helmet, Ind - February 24, 2012 at 3:23 AM
Quelques jours plus tôt
À ce moment-là, près de ce bateau-là...
De la folie.
C'est tout ce que se répétait, intérieurement et incessamment, le rebelle qui se déplaçait maladroitement sur la petite et furtive embarcation qui leurs servait de navette à ce moment. Il ignorait ce qui lui avait prit d'accepter, le plan brillait de logique mais comportait un risque irresponsable et inconsidéré ! Déjà quelques heures que le Soleil avait cédé sa place à une lune aussi blanche que se peut et Keith, qui n'avait pas le pied marin, était nerveux.
« Il fait plus noir qu'au purgatoire ! Ne risquons-nous pas de le percuter..? J'espère que tu sais ce que tu fais. » *murmura le Chasseur qui s'évertuait à garder le ton bas malgré la distance considérable qui les éloignaient encore de leur objectif. *
« Oh si, ne t'en fais pas. Je me suis pratiqué de jours ! » *tonna le Taulier d'une voix forte et confiante, ce qui ne manqua pas de tirer une grimace et un shhhh à notre ami insurgé. *
Quelques minutes plus tard, torches étouffées et vitesse atténuée, ils s'approchèrent du navire qui mouillait depuis quelques heures déjà. Keith se pencha et extirpa deux grappins, une torche et un morceau de corde de son sac, s'en appareillant correctement. Prêt mais hésitant, il consulta le Taulier des yeux, attendant son signal. Et hop ! Les grappins furent lancés et... tombèrent à l'eau.
« Merde.. » ... « C'est bon. Ça ne s'est jamais produit. »
Le deuxième essai fut plus concluant. Une fois sur le navire, ils se dirigèrent rapidement vers la passerelle au-bas de laquelle somnolait un garde. Problème; ils devaient être deux. Enfin, ils allaient régler ce détail plus tard, il ne fallait pas dévier du plan.
« À trois.. Un... deux... trois ! » et ils forcèrent de tout leurs muscles.. pour n'arriver à soulever la passerelle que de quelques centimètres (en fait elle n'a pas bougée, mais ils affirmèrent le contraire). Après la consommation d'une étrange mixture aux effets vigoureux, ils réussirent à balancer la passerelle à l'eau; ils ne seraient pas dérangés. Alors que le garde resté sur la berge s'époumona de tout son souffle à alerter les deux seuls hommes restés sur le navire, son collègue et le capitaine, il n'obtint pour seul réponse que le bruit de verre brisé suivit d'étranges ronflement.
Personne ne pu dire ce qui se passa en suite, néanmoins, des points hauts de la ville, on vit les voiles aux emblèmes Systériennes se teintées du rouge des flammes. Les agents du port ayant rapidement manoeuvré, il prit moins d'une heure à maîtriser l’incendie et retrouver le navire tel que laissé... mais vidé de ses marchandises. Gageons que ce seigneur-marchand Zanthérien ne manquerait pas de ternir la réputation des navires de transport Systériens !
Le lendemain, soir venu, des hommes encapuchonnés vinrent cogner aux portes des familles de Basse-Ville, distribuant à ceux qui n'avaient jamais rien eu des denrées qu'ils n'auraient jamais du avoir. Des fourrures luxueuses qui devaient valoir davantage que les insalubres cabanes qui leurs servaient de gîtes, des épices qui pouvaient donner au plus faisandé des repas le goût des mets du Palais et autres items exotiques destinés à sa Majesté. Quand les moins informés questionnaient les livreurs sur la provenance de ces dons, ils se faisaient répondre, de toutes les bouches mais d'une seule voix...
« De la Basse-Ville pour la Basse-Ville.»
[Cette scène et celles qui l'entourent ont étées jouées en jeu]
Post by Keith Helmet, Ind - March 5, 2012 at 5:46 AM
Ne jamais abandonner...
... jusqu'à ce qu'agneaux deviennent lions.
La nuit était tombée depuis des heures déjà. Keith était à la chapelle, aux côtés d'un quelque sanctifiant lettré qui appuyait la cause des insurgés. Il dictait depuis longtemps déjà et le vieil homme cessait fréquemment sa rédaction pour masser ses paumes engourdies.
« Les signerez-vous de votre nom, mon jeune ami ? » demanda le vieil homme, fort d'avoir enfin terminé, en relevant ses yeux cernés sur le rebelle qui, le fourneau de son éternelle pipe en main vint mordre au bec pour en inspirer une longue bouffée. « Non. Ce ne sont pas mes mots que vous avez mis sur papier ce soir, mon père. »
Quelques heures plus tard, cinq lettres qui bouleverseraient cette tranquillité dans laquelle se complaisaient ceux qui depuis toujours se protègent de tout avaient su faire leurs chemins jusqu'aux décideurs des institutions Systériennes.
Assemblée Druidique,
Le temps des choix est venu,
Nous vous sommes reconnaissants pour tout ce que vous avez fait pour le peuple alors que vos engagements ne vous y contraignaient pas. Néanmoins, la précarité de la situation nous impose de vous soumettre le même choix qu'aux autres institutions et de faire appel, une fois de plus, à vous.
Le Peuple se révolte. Chaque fraction du peuple, chaque homme, chaque femme, a sa raison de se révolter. Et ceux qui n'en ont pas en auront bientôt une.
Le Peuple ou la Couronne.
Vous avez trois jours pour élever, au sommet de vos lieux, un drapeau Systérien hissé à l'envers.
Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n’a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix.
La Basse-Ville
Les autres missives, toutes du même moule, faisaient moins dans les éloges...
Confrérie Pourpre,
Le temps des choix est venu,
Depuis trop longtemps vous vous targuez d'un savoir et d'un mysticisme inégalé. Depuis trop longtemps vous nous regardez du haut de vos démesurées tours, forts de vos connaissances sans en faire profiter les nécessiteux, les laissés-pour-comptes. Votre manque d'interventionnisme est à l'image d'Isaleïa, qui a tout d'une Pourpre et rien d'une Impératrice. Vous ne pouvez plus esquiver les méfaits de votre carence plus longtemps.
Mais vous avez une chance. Une chance de voir pardonnée votre mollesse. Nous avons besoin de vous, aujourd'hui encore plus qu'hier. Le choix est simple : Ceux qui vous paient ou ceux que le devoir vous impose d'instruire ? Ceux qui vous exploitent où ceux que la justice, la vrai, vous impose de défendre ? La Couronne ou le Peuple.
Vous avez trois jours pour élever, au sommet de vos lieux, un drapeau Systérien hissé à l'envers.
Le seul mauvais choix est l’absence de choix.
La Basse-Ville
Association des Commerçants,
Le temps des choix est venu,
Depuis trop longtemps vous vous complaisez dans la richesse et l’oisiveté. Vous exploités les pauvres pour le compte d'un Empire qui ne reconnait rien. Vous confondez les chiens et les loups. Vous offrez ce qui n'est rien à la Couronne ce qui pourrait être tout à ceux qui en ont besoin.
Mais vous avez une chance. Une chance de voir soulagée votre conscience de tout le mal que vous auriez pu nous esquiver. Nous avons besoin de vous, aujourd'hui encore plus qu'hier. Le choix est simple : Ceux qui vous paient où ceux que le devoir vous impose d'améliorer le sort ? Ceux qui ont tout ou ceux qui n'ont rien ? Le Couronne ou le Peuple.
Vous avez trois jours pour élever, au sommet de vos lieux, un drapeau Systérien hissé à l'envers.
Choix et conscience sont une seule et même chose.
La Basse-Ville
Armée des Mercenaires,
Le temps des choix est venu,
Depuis trop longtemps vous nous prenez pour acquis. Vous voyez en nous un simple facteur servant à faire peser votre influence auprès des autres institutions, un quartier où votre parole fait figure de loi sans jamais nous consulter. Vous avez estimés nos intérêts sans vraiment vous questionner sur ce dont nous avions réellement besoin. Vous prétendez que la Basse est à vous, mais la Basse, c'est nous.
Mais vous avez une chance. Une chance d'honorer vos engagements. Le choix est simple : Ceux qui vous achètent où ceux que le devoir vous impose de protéger ? Ceux qui prennent armés de la loi ou ceux qui prennent armés de leurs seul courage ? La Couronne ou le Peuple. Soyez le rempart de cette oppression, comme vous avez déjà su l'être.
Vous avez trois jours pour élever, au sommet de vos lieux, un drapeau Systérien hissé à l'envers.
Où le choix commence finissent le paradis et l’innocence.
La Basse-Ville
Ordre du Soleil,
Depuis trop longtemps vous vous êtes détournés des fondements mêmes de votre Ordre. Vous êtes les indignes héritiers d'une illustre lignée de fervents. Thaar n'est pour vous plus qu'un nom servant à faire peser votre influence auprès des autres institutions. Vous aviez les moyens de changer les choses, les valeurs vous imposaient de changer les choses, vous ne l'avez pas fait.
Mais vous avez une chance. Une chance de trouver la rédemption en une cause qui vous serait salutaire. Le choix est simple : Ceux qui vous achètent ou ceux que les valeurs vous impose de protéger ? Ceux qui déprécient la portée de Thaar ou ceux qui ont la foi ? La Couronne ou le Peuple.
Vous avez trois jours pour élever, au sommet de vos lieux, un drapeau Systérien hissé à l'envers.
Ce choix entre les mondes possibles est la marque du châtiment divin.
La Basse-Ville
Trois jours.
Post by Le Taulier - March 5, 2012 at 5:51 AM
L'organisation semblait de mise du coté de la basse ville, à peine les lettres étaient envoyées que quelques petits gars de la basse ville allait afficher ses joyeuses affiches un peu partout en basse-ville.
Le ton était donné, l'appel fut lancé.
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - March 5, 2012 at 7:22 AM
Un papier circulerait ensuite en Basse. Apparemment, la "passive" Association avait pris connaissance des griefs, injures et avanies, et de la requête qui se trouvait dessous.
Peuple de la Basse-Ville,
Nous accusons bonne réception de votre demande et vous répondrons de la manière requise, après débat, dans les délais impartis.
Nous prenons également connaissance de vos accusations, et de toute l'infamie que vous nous taxez de porter.
Nous émettons à notre tour une requête. Celle de vous souvenir.
Vous souvenir de l'entreprise de désadification portée par Esméral Dusyel, Administrateur de l'Association.
Vous souvenir des efforts afin de neutraliser les sols par des transplantation d'Axel Aerigson, Brocanteure de l'Association.
De vous rappeler des entreprises multiples de Domilixia Segal, Agente de l'Association, allant de la concertation à l'implantation d'un atelier public.
Vous oubliez ces membres de l'Association qui se dévouent à l'essence même de Systéria, son peuple.
Le geste, peuple de la Basse-Ville, ne compte-t-il pas davantage qu'un drapeau à l'envers? Ou bien, trop empressés de présumer de nos choix et intentions, vous montrerez vous plus aveugles encore que ceux contre qui vous vous dressez? Le Peuple est-il prêt à reconnaitre une main tendue?
L'Association des Commerçants.
Post by Keith Helmet, Ind - March 5, 2012 at 1:10 PM
Un peu plus tard
Dans les ruelles de Basse-Ville
« Y'parait qu't'as été dur, dans tes messages, ça fait de la grogne ! Pas le meilleur moyen de se faire des alliés, t'sais ça... »* débuta Saul en talonnant son vieil ami de quelques pas entre les misérables gîtes du coins nord.*
« Nous... » s'empressa de préciser le Chasseur « ... n'avons pas étés durs, nous avons étés vrais. Le salissage est la pratique de ceux d'en Haut. » dit-il sur un ton qui ne laissait aucune place à l'argumentation, ce qui n'était pas dans les habitudes du Chasseur...
« Et le mot de l'Association, tu en as entendu parler..? C'est pas tout-faux, t'sais ça..? » demanda le costaud si tant bien qu'il en connaissait déjà la réponse.
« Oui. Et c'est justement ça le problème. Elle est trop pertinente pour que je me contente de l'ignorer... » finit par admettre Keith en affaissant les épaules, parlant alors de la lettre ou de sa rédactrice.
« Et que feras-tu..? » ... « Je l'ignore, mais j'ai trois jours pour l'avoir fait. »
Post by Le Taulier - March 5, 2012 at 3:03 PM
Un peu plus tard
Dans un squat de Basse-Ville
<<T'as vu ça l'taulier ? L'association semble vouloir vous mettre une fessée !>> C'était un jeune fougueux de la basse, ceux qui aimaient faire n'importe quoi pour combler son ennuis. Un petit gars que le Taulier avait prit sous son aile pour l'aider à mieux s'organiser, lui et ses amis
<<J'ai vu oui...>> Rétorqua le Taulier, confortablement assis dans un amas de couvertures situés dans un bâtiments abandonné quelques part en basse
<<Ils ont pas tord, qu'est ce que t'a à répondre a ça toi qu'est si malin ?>> Son ton était arrogant et provocateur, une banalité en basse.
<<De la masturbation de pensée... Tu pensait que les guildes allait nous accueillir la bouche en coeur ? Ils vont jouer avec tout les moyens possibles pour nous discréditer, sentiments, menaces, esprits, mais en rien tout leurs mots n'ont le poids en face de ce qu'est la réalité. Dois-je te rappeler depuis combien de temps la basse ville est mise de coté ? Cela remonte encore plus loin que la création des guildes.>>Tout en tirant sur son cigare, le visage caché par l'ombre de sa capuche il restait à parler tout en affûtant un poignard.
<
<<Mais la vie n'est pas juste.* Trancha l'homme, ce qui coupa court à tout autre débat philosophique de bas étage, apparement il semblait sur de lui et pas le moindrement ebranlé par cette missive de l'association*
<<Et on fou quoi alors ?>> <
Post by Gardtalang, ind - March 5, 2012 at 7:03 PM
Les barbares s'en mêleraient-ils?
Isolationnisme était la devise!
Le soleil s'était lever il y a à peine une heure sur Systéria. Tout comme les citadins, les barbares et les sauvages s'afféraient au trin-trin quotidiens pour assurer la survie du clan. Certain allaient chasser, d'autres entretenaient la primitive agriculture, etc, etc. Pour sa part, le demi-orque Gardtalang était en quête d'eau. Près du campement, ceci s'avérait à une tâche plutôt banale mais essentielle.
Il pénétra dans le campement avec deux énormes chaudières pleines d'eau sur ses épaules. Pour un gaillard comme lui qui avait sans exagération le double de la force brute d'un humain, c'était chose facile. Il déposa rudement les chaudières sur le sol lorsque son fidèle scribe revenait de la cité en y ayant passé la nuit.
Je vous rapportes les dernières rumeurs au sujet de la ville Monsieur Gardtalang.
L'Orque ne bronchait pas sauf peut-être pour faire un quart de tour afin de lui faire face. Il attendait visiblement que le scribe poursuive.
Semble-t-il que la basse-ville lance un ultimatum aux différentes guildes qui composent la cité. Elle leur demande de choisir entre le peuple ou bien la couronne.
Encore là, le Mastodonte ne réagit pas en conservant son air bestiale et monstrueux. Pas même un haussement de sourcils, comme si cette information lui était connu. Son fidèle scribe aux différents tatouages artisitique sur le visage en l'honneur de Lathan eu tôt fait de le remarquer. Se connaissant depuis plusieurs années, l'humain jugeait qu'il avait le droit d'insister.
Cela ne vous étonne pas?
Gardtalang porta son attention sur la cité avant de lui répondre. De son ton rude et brusque, il répondait finalement.
Je ne vois aucune fumé et je n'entends ni cri de guerre ni armes qui s'entrechoque. Ce ne sont que des écrits et des paroles et on ne fait pas la guerre avec ce genre de chose. C'est à quoi il faut s'attendre d'eux! Fini-t-il avec une expression terriblement septique et empli d'aucune confiance en la race des humains de toute évidance.
L'Orque reprit d'autre chaudière vide afin de se diriger vers l'extérieur du campement. Bien qu'il ne vivait plus dans la cité à proprement parler, il était toujours bon de connaître les dernières nouvelles. La cité représentait pour les barbares une constante menace. Vallait mieux ne jamais baisser la garde...
Post by Okum AkFrur EkUndil, Ods - March 7, 2012 at 12:26 AM
La lettre figurait sur les dossiers chaud de l'ordre du soleil. Un choix difficile? Le Chevalier de la couronne avait dès la réception de la lettre donné son avis. Personne n'aurait pus tenter de dissuadé le nain.
S'attendait-il a une révolution lors de son adoubement? surement pas . Mais une promesse, un serment ne se brise pas. Du moins, c'est ce que ses ancêtres lui après apprit.
C'est alors qu'au troisième jours, le paladin alla sur le toit du temple. Il hissa fièrement la bannière de Systeria...
dans le bon Sens.
Post by Jezan Nazgaroth, Ind - March 7, 2012 at 12:44 AM
Il y avait eu certains racontars imposant un ultimatum aux guildes. Les rebelles avaient-ils vraiment contacté les guildes pour une raison ou une autre? Ce fût apparemment le cas car deux guildes avaient hissé les bannières de l'Empire Systérien, l'une étant coupée en deux et l'autre parfaitement normale, l'Ordre n'ayant pas l'intention de céder, apparemment. Qu'en pensait le bâtard à grelots? Une partie de lui s'en fichait, il doutait que les rebelles puissent faire le poids contre les guildes, à moins qu'une de ces guildes décide de se soulever avec le peuple. Une bande de truites comptaient tenter de remonter le courant alors que seuls les saumons pouvaient y parvenir, c'est de cette façon que Jezan voyait la situation.
Mais, et si malgré tout les rebelles parvenaient à leur fins? Il n'était pas nécessaire d'éliminer toute une armée si l'on parvenait à éliminer les dirigeants. Si le rat à chemise de bouffon appréciait la méthode, les conséquences le dérangeaient un peu. Que se passerait-il si la rébellion était victorieuse? La basse deviendrait un autre de ces quartiers opulents où rien ne se passe. Le crime et la prostitution donnaient de la vie à la basse-ville, quelle serait la place d'un individu comme Jezan Nazgaroth dans un quartier devenu proche de ce que les rebelles détestaient? Jezan ne faisait pas qu'accepter son sort, il l'appréciait, étrangement. Le chaos était dans la nature des elfes noirs et bien que demi-sang, Jezan avait été élevé dans un milieu chaotique, forcément, il se complaisait dans ce miasme désordonné où régnaient le crime et le sang. Mais peut-être trouverait-il une façon de prendre sa place dans ce nouveau quartier? L'acrobate aux couteaux garda un rictus aux lèvres, attendant la suite. Il finirait bien par mettre la main sur Keith, le chef des rebelles afin de lui toucher un mot sur l'avenir de la basse ...
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - March 7, 2012 at 1:17 AM
Au bout du troisième jour, l'Association éleva à son tour une bannière au faîte du Manoir d'Orbrillant. Elle avait cela de si particulier, que si on y reconnaissait le fanion systérien, on remarquerait que celui-ci avait été coupé en deux. Si la première moitié était à l'endroit, la seconde, elle, était cousue à l'envers.
Quant à savoir ce que cela voudrait dire, les échanges épistolaires adressés respectivement à la couronne et au peuple en diraient davantage. Par on ne sait quels canaux, ce pli avait fini par tomber dans les mains des rebelles, après avoir circulé ça et là en Basse.
Au peuple de la Basse-Ville,
L'Association, comme les autres guildes, fait les frais de vos colères. Foudroyée, comme bien d'autres, par le mécontentement, elle endosse le blâme que vous lui imputez de ne pas faire assez, ni de faire assez bien. Vous n'êtes pas les seuls à le prétendre : ayant pris connaissance de la réponse de la Couronne, vous aurez remarquez qu'elle aussi impute aux guildes la responsabilité de la grogne. La Couronne, en d'autres mots, nous aura pointé du même doigt que vous.
Comme institution officielle, nous sommes de parfaits boucs émissaires. Nous sommes, comme guildes, tiraillés, que dis-je, déchirés. Entre un peuple que nous tentons d'aider à se reprendre en main non par une charité destinée à entretenir un climat de dépendance, mais bien en fournissant des outils afin de lui faciliter une reprise en main. Entre une couronne qui, si elle a pour seul geste de délier les cordons de sa bourse, nous fournit une partie du pécule que nécessite nos actions.
Cet ultimatum jette les institutions entre l'arbre et l'écorce, dans un choix impossible. Entre une population souffrante que nous désirons continuer à soutenir, et la Couronne dont nous dépendons. Nos membres eux-mêmes sont déchirés par cet ultimatum. L'Association a décidé de ne pas trancher le noeud gordien, à respecter ses valeurs et ne renier ni le peuple, ni la couronne.
Dans la joute dont Systéria deviendra l'arène, nous demeurerons une institution neutre. Malgré vos propos, l'oisiveté n'est et ne sera pas notre propre : nos projets ne seront pas suspendus, quoi qu'il en soit. Nos membres seront libres de leurs choix politiques, et nous ne leur imposeront pas de rendre de comptes. Leurs convictions personnelles ne seront pas l'affaire d'une guilde.
Notre décision nous fera peut-être ennemis des deux camps. Nous décidons toutefois de l'assumer, et de choisir hors du carcan prévu à cet effet, une alternative en adéquation avec les valeurs de nos membres et qui reflète l'impossibilité du choix qui nous est imposé.
L'Association des Commerçants.
Post by Keith Helmet, Ind - March 7, 2012 at 1:35 AM
Étrangement, en Basse, on racontait que Keith Helmet était introuvable; ayant été vu pour la dernière fois entrer dans l'arène de Basse avec un inconnu. Était-il mort ? Avait-il fuit? Ferait-il surface lorsque viendrait le crépuscule du troisième jour ?
Post by Jezan Nazgaroth, Ind - March 7, 2012 at 1:56 AM
C'est en s'informant sur le chef des insurgés que Jezan avait commit une bêtise, par cette simple phrase dite à une mercenaire en civil lors d'un entretien privé:
-S'il veut un autre joueur dans son équipe, l'aura pas l'choix d'me voir.
Si la propriétaire de la Rose savait être discrète, la serveuse laissée derrière le comptoir l'était un peu moins. Jezan ne resta pas plus longtemps à la Rose après avoir appris que la propriétaire de la Rose était membre de l'Armée. Mieux valait rester loin en tant que spectateur, le bâtard à grelots ne voyait pas la nécessité d'ajouter une arrestation au tableau de chasse des mercenaires ...
Post by Nëa, Ind - March 16, 2012 at 6:09 PM
Un homme et une femme, prudemment masqués de voiles, s'étaient rendus dans quelque coin de la Basse-Ville. La femme donna quelques indications à son compère. Seules de fines oreilles en pointe, dépassant d'une chevelure brune, aurait pu permettre de l'identifier.
Ils disposèrent une scène improvisée : un petit piédestal, une chaise ornée de dorures dépliée comme seul élément de décor. Et quelques lanternes autour de la scène, pour percer le voile opaque de la nuit.
Ils se parèrent de masques de porcelaine ouvragée, qui couvraient leurs foulards. L'homme portait un masque ornée d'une expression rusée surplombant une petite barbiche, la femme, des joues roses et une expression de candeur figée. Et laissèrent tomber de concert leurs manteaux. La femme portait une tenue humble, peut-être de servante. L'homme, une tenue de tissus fastueux et richement teints, ainsi que de lourds bijoux -réels ou factices, telle était la question-.
Et ils débutèrent leur jeu.
La femme annonça, d'une voix légèrement étouffée par le masque opaque qui la parait.
-Les chiens de garde.
L'homme en tenue fastueuse arpente la scène. Ses apparats, ses lourds bijoux, le lient plausiblement à la noblesse. Peut-on y voir le Marquis de Gremory, voix de l’Empire de longue date en vertu du silence de l'Impératrice?
La femme endossait le rôle d'un serviteur incliné et obséquieux, qui arrive et le talonne un moment dans ses allées et venues. Toujours plié en deux, allant courbé de la sorte en une soumission forcée, profondément ridicule.
La femme annonça, talonnant toujours le "Marquis":
-Acte 1
-Monsieur… le…. Marquis…le… peuple… attends… une de vos décisions…
Le marquis fit halte, la servante buta sur lui.
-Le peuple. Ah, le peuple. Le peuple, ce fat, ce sot. Qu’en ai-je à faire, du peuple, jamais content? Il n’a plus de pain, alors qu’il mange de la brioche. Il a l’acide? Qu’il en fasse des potions.
-Vous venez tout de même de dissoudre le Conseil de Guilde, il n’a plus de voix, votre Magnificence.
Le Marquis eut un ricanement, et un geste désinvolte. Chacun de ses geste était imprégné d’une grâce maniérée et affectée.
-Ahah, mais ce Conseil ne servait à rien, ne faisant qu’éluder le pouvoir de l’Empire. Empire qui se doit de régner en maitre, les guildes ne sont après tout que de vagues instruments de sa volonté, sans grande valeur. Si le peuple n’est pas content, il n’a, après tout, qu’à s’en prendre à elles, c’est de leur faute, si les choses vont mal.
-Bien, votre Magnificence. Nos espions inciteront le peuple à descendre les guildes. Nous nous assurerons donc que le pouvoir Impérial apparaitra comme un sauveur, et les guildes, comme le responsable des affres.
-Merveilleux! La ville est un chenil, le peuple, ses habitants. Il importe que les chiens de garde soient bien dressés, vraiment. Oh et… allez me chercher mes dix couturiers personnels. Il importe que je porte avec hauteur mon titre de Magnificence, n’est-il pas?
Les deux acteurs firent une pause, soufflant un peu sous leurs déguisements étouffants. L'homme se posa dans le fauteuil fastueux. La femme annonça ensuite.
**-Acte 2 : **
*On retrouve le marquis dans un fauteuil fastueux, fait de coussins et de dorures, presque un trône. Il claque des doigts, sa servante accourt. *
-J’ai décidé. Le nouveau surintendant sera le Baron Recaedre.
-Ah…?
-La présence sporadique, corruptible, manipulable, jeune beau et fringant. Il sera parfait.
-Il pourra donc calmer le peuple?
-Ohh! Comme vous êtes amusante! Il les écrasera, tout simplement. Il est possible de battre un chien pour le faire obéir. Son expérience dans la légion le servira. Nous avons, mon cher, un excellent pion qui scellera l’absolutisme de notre pouvoir. Qu’il respecte ou non les promesses faites au bas-peuple m’importe peu. Si la populace finance ses projets sans aide impériale, c’est encore mieux, nous nous épargnerons la dépense de nourrir nos fidèles bêtes.
*Nouvelle petite pause, les acteurs reprennent leurs souffle, en restant sur place. La femme annonce ensuite. *
-Acte 3
-Votre Magnificence! Votre Magnificence! Le Baron Recaedre s’est désisté…
-Damnation, ramenez moi un pauvre hère famélique, ou quelque chose de semblable, ce sera parfait.
*La servante sortit de scène, et tracta un pantin de chiffon qui était jusqu'alors laissé parmi les bagages des acteurs. Elle le posa, en tas, devant le Marquis. *
-Voilà, nous l’appellerons Bolton, comme l’ancien que nous avions. De lui-même, il ne fera pas grand-chose, mais nous pourrons le faire bouger, s’agiter un petit peu. Il pourra parler et promettre. Mais l’acte ne sera pas sa force. Bolton, à lui seul le nom inspire la confiance, des petits comme des grands, des pauvres comme des riches. Ainsi, cette… présence calmera le jeu, et nous permettra de prospérer. Qu’importe si nous couvrons le peuple de petites friandises et de fausses promesses… jamais il n’osera s’en prendre à nous. Bolton sera le rempart qui nous protégera, et au mieux, ce sera cette nouvelle noblesse active que le peuple décapitera, dans sa folie. Nous avons montré nos cibles, maintenant laissons nos chiens les déchiqueter.
Une nouvelle petite pause, durant laquelle la servante écarta le pantin de la scène. Avant d'annoncer :
-Acte 4 :
-Voilà que le Bolton serait Patricien de Medelia, votre Magnifissime Magnificence.
-Fâcheux, fâcheux. Il m’en faudra un de rechange.
-Alors… quoi?
-Alors, pourquoi pas un putois. Va pour une marquise défraichie, que le Bolton avait pour amante. Elle s’occupera du bon peuple comme de ses enfants.
-Si vous permettez, c’est bien ce qui m’inquiète… Sa progéniture n’est-elle pas névrosée et infecte? Inepte et pédante tout à la fois?
-Oh. Hum. En ce cas, nous leur demanderons de faire comme d’habitude, et de le traiter avec tout le mépris dont elle est capable. Se dédouaner des fautes est pour elle un don inné : elle rejettera donc le blâme sur les guildes avec brio. Nous regarderons le peuple les mettre à feu et à sang, les mettre en pièces de leurs crocs insolents et nous applaudiront devant ce spectacle si divertissant. L’Assemblée a de quoi être complimentée : il est vrai que nos bêtes sont bien dressées.
*Il fouille sous son trône, déviant ses prunelles vers le bas, il se saisit d’un objet ovale drapé de velours qui était alors invisible du public. Délicatement, il soulève le tissu fin, révélant une tête décapitée aux oreilles en pointe, et aux cheveux d’un blond cuivré. *
-N’est-ce pas, votre douce Majesté?
Une révérence.
Quelques mouvements plus tard, le trône était plié, les acteurs reprenaient leurs bagages.
Et ils se fondirent dans les ombres : mieux ne valait pas rester sur place bien longtemps après ce satyre.
Depuis l'ombre de la Basse, quartier mal éclairé si tant est, on entendit :
-Vas Rel Por.
Et ils étaient partis.
Post by Keith Helmet, Ind - March 29, 2012 at 5:02 AM
Ce soir là, sur une île lointaine, le rebelle écrivait à la lueur d'une chandelle...
30ième d'Humis
J'ai passé les quatre derniers mois en détention au bagne des Mercenaires. Ça ne s'est pas passé comme prévu, mais je m'en suis relativement bien tiré... je lui en dois une. J'ai pu connaitre une seule journée de réconfort, bien que surveillé par deux mercenaires bêtes comme des iguanes, où j'ai pu revoir des amis et même prendre un verre. Cela n'aura pas duré.
Voilà qu'une cohorte de lycanthropes en quête de chair fraîche se pointe. On me répète sans cesse que la Basse, bien que perdue aux mains des hommes-loups, a été évacuée mais je n'ai jusqu'ici reconnu aucun visage et ce même après la visite des points de résistance; j'espère qu'ils vont bien. Je me suis rendu au fort Armstrong avec la ferme intention d'en décamper sitôt que j'aurai fais l'acquisition d'une lame d'argent, en me disant qu'il valait mieux crever avec les loups que de survivre avec les chiens... mais voilà qu'après une seule journée sur l'île j'ai pris consicence d'une réalité à laquelle je ne m'étais pas préparé en acceptant de suivre ce mage jusqu'ici...
Peu importe d'où on vient; en ces temps d'obscurité, nous sommes tous Systériens.