[BG en attente de validation] Dabager
Post by Bash Barkell, AdC - August 29, 2005 at 11:15 AM
Chroniques de Dabager
\tJe me penche ici afin de débuter ce qui sera, je l’espère, une brillante chronique. Tout d’abord je me présente, Dabager le chroniqueur. Je ne sais ou je suis né, je ne connais pas mes parents donc, je ne puis donner ma région, ni même mon véritable nom. Je puis cependant donner mon lieu d’apprentissage ainsi que le nom du maître qui m’a élevé et enseigné le peu de connaissance que j’ai pu acquérir de sa sage personne. Mais, avant de le présenter sur ce parchemin, je vais terminer ma présentation.
Je me nomme donc maintenant, Dabager, j’ai été abandonné, enfant de très bas age, quelque part dans l’horrible marécage s’étendant à de nombreux lieux au sud de Systéria. La chance a voulu qu’en cette journée pluvieuse et brumeuse, un sage moine de la déesse Aerduyn se perdit dans ces marécages et me retrouva à moitié mort de faim. Aujourd’hui encore, je me demande si c’est réellement par chance que ce moine me trouva, mais je doute de ne jamais avoir la sagesse de connaître cette réponse. Ce moine me nourrit et m’emmena avec lui. Il nous installa dans une maisonnette ce situant dans, une petite clairière, au cœur d’une forêt. C’est à cet endroit qu’il entrepris mon éducation. Seulement lui et moi, loin de toute la turbulence que le monde connaît.
Cet homme sage se faisait appeler Badagre, en fait c’est le nom qu’il utilisait pour signer ses écrits. Je n’ai jamais su son véritable nom, comme nous n’avons jamais su le miens, mais je l’appelais « maître » et lui « fils » ou « mon garçon ». Tout ce que je sais de lui est que jadis, il était bien en vu dans la société, qu’il était régulièrement invité à des soupers mondains, à produire des conférences et que ces écrits étaient très recherchés. Je sais que maintenant, il se cache dans cette forêt. Un jour, il me fit part qu’il était en exil. Lorsque je lui demanda la raison de cet exil il me lança un regard qui me fit regretter ma question et m’enleva toute envies de la lui reposé pendant un temps. Donc, cet homme, seul au cœur de la forêt, entrepris de m’enseigner l’écriture afin que je puisse, tout comme lui, laisser une trace des événements du passé. Il montra aussi la sagesse des enseignements de la déesse Aerduyn. Par manque de sagesse, je ne peux affirmer que j’ai tout retenu de son enseignement mais je suis fier de l’avoir eu comme maître.
\tMa jeunesse se passa sans trop de problèmes notables, mon Maître m’enseigna les rudiments de l’écriture, les enseignements d’Aerduyn, l’entretient de la maison, de notre potager et de nos quelques animaux. Lorsque le Maître va au village, il me laissait seul à la maison, je profitai de ces instants pour lire les manuscrits qui s’y entassaient. Un jour, le Maître me surpris en train de lire un traité sur la monté de la Guilde de l’Ombre sur le territoire de Systéria. Je n’avais jamais eu peur jusqu’alors, il se mit à me rouer de coup en me criant que je ne devais jamais lire ces parchemins. Je me suis alors enfuis et ai erré pendant près d’une semaine me nourrissant que de baies et de racines. Mon Maître ne m’a jamais reparlé de cet épisode et ce n’est pas moi qui le lui aurais rappelé. Je continuais tout de même à lire en cachette ses manuscrits, ils traitaient de tellement de sujet incroyable, j’avais du mal à comprendre qu’un homme, se faisant appeler Empereur, dirigeait plusieurs milliers d’hommes. Je n’avais jamais entendu parler de villes tellement immenses que même le chemin de notre maison au village ne me paraissait plus très long. Toutes ces choses me donnaient envie de les voir mais, je ne pouvais en parler au Maître car il apprendrait que je lui désobéissais. Je gardai donc le silence, pendant un temps…
\tUn soir, voila pas si longtemps, le Maître tentait de m’expliquer que la neutralité ne voulait pas dire l’inaction mais, l’absence d’actions favorisant un tiers, un concept que je n’ai toujours pas réussi à comprendre, lorsque, en me donnant un exemple, cita une dénommée Naomie d’Atango. Je ne pu m’empêcher de lui répondre que c’était l’instigatrice de l’Union des Gitans. Il en resta pantois… Je venais de me vendre, je venais de lui confirmer que je lisais encore, 8 ans après lui avoir promis de ne plus le faire, ses manuscrits. Je l’observai près à m’enfuir au moindre signe de colère mais, il resta là, à me regarder la bouche ouverte, abasourdit. Je décidai que je n’avais rien à craindre de lui alors je lui ai posé une question qui me trottait dans la tête depuis de nombreuses années; je lui ai demandé pourquoi il était parti en exil, pourquoi il avait quitté ce monde si fabuleux qu’il décrivait dans ses manuscrits. Il continuait à me regarder, il se déplaça d’une démarche lourde, le dos voûté comme s’il transportait une lourde charge… Jamais il ne m’a pari si vieux, si fragile, pendant un bref instant, il me fit pitié mais, devant rester neutre, je ne dis rien et attendai sa réponse. Il s’assit lourdement sur un tabouret posé près de la cheminer et me déclara que jamais il ne me mentionnera la raison de son exil et que, si je devais partir, je ne devais jamais mentionner son nom. Je lui dis que le seul nom que je lui connaissais était Badagre, il en parut satisfait. Je lui fis remarquer que je ne possédais pas de nom, que, de par le monde, je ne pouvais pas garder le sobriquet de « mon garçon ». Il rie et me dit que le nom ne faisait pas l’homme et que si j’en voulais un, je n’avais qu’a m’en choisir un. Je lui demandai alors de me parler de Systéria et il m’en parla longuement…
Le lendemain, mon Maître me demanda d’aller acheter quelques provisions au village. Il sait que je déteste m’y rendre, les villageois n’aiment pas non plus m’y voire. Même depuis que je me suis laissé poussé les cheveux afin qu’ils cachent mes oreilles et que je souris le moins possible, ils savent que mes oreilles et mes dents sont pointus, même le chapeau à long bord ne peut les empêcher de penser à mes yeux. Je déteste ça mais je ne peux rien y faire… Mes commissions s’y passèrent sans trop de problème, les villageois me traitent quand même bien et se dépêchent de me vendre ce que je désire afin de me faire partir le plus rapidement possible.
Sur le chemin du retour, je décidai de pique niquez au bord de la rivière et de faire un petit somme. Je le regrette amèrement en ce jour car, lorsque j’arrivai en vu de notre maison, le paysage qui m’y était offert ne correspondait en aucun point avec celui que j’avais quitté. Il y avait quelques cochons sur le sentier, en m’approchant, je découvris qu’ils étaient morts mais, je ne puis dire de quels maux. Une odeur de viande grillé et de feu de bois me parvint aux narines. Je commençai à observer ce qui m’entourait, la maison n’était plus qu’un amas de bois en flamme et de cendre, l’enclot a bétail était vide a présent et tous les animaux y résident se trouvaient morts tout autour de moi. Je me mis à courir pour voir ou était le Maître mais, aucune trace autour de la maison, je pris conscience à ce moment précis que toutes les muses de mes rêves étaient parties en fumé. Tous les manuscrits de mon Maître… Tous ce savoir et cette sagesse s’éparpilleraient maintenant au gré des vents. Un léger bruit attira mon attention, une forme recouverte de paille près de l’enclos bougea. Je m’y précipitai pour y trouver mon Maître agonisant. Il prit le temps de me faire ses adieux et me fit jurer de garder mes promesses de la veille. Lorsqu’il me demanda si je m’étais trouvé un nom, je lui répondu que oui, il mourut au moment ou je lui donnais mon nom : « Dabager » l’anagramme de Badagre. Le nom ne fait peut-être pas l’homme, mais c’est par son nom que sa renommée est acquise.
Je suis maintenant à un jour de marche de Systéria, je désire ardemment voire toutes ces choses que mon Maître décrivait dans ces manuscrits. Peut-être y découvrirais-je aussi les raisons de son exil et de son meurtre. Je ne peux le dire mais une chose est sure, je suis persuadé que cet écris n’est que le début de mes chroniques.