Lysianassa Dei'Teleshal

Post by Lysianassa Dei'Teleshal - September 9, 2005 at 6:11 AM

Ses cris resteront pour toujours dans ma mémoire. Des cris de douleur, les cris d’un être brisé. Pourtant la surprise n’était aucunement présente dans ceux-ci, oh non…

Quelle ridicule propos ma mère avait -t’elle bien pu ajouter à cette querelle insignifiante pour que nous en aboutissons jusque là? Aucun souvenir cependant de ce moment, sinon une rage brûlante dans ma poitrine, une puissance incontrôlée issue des profondeurs de mon être.

Jamais plus je n’agirai de la sorte, il s’en est fallu de si peu pour que le coup ne lui soit fatal. J’ai décidé de quitter notre demeure, je préférais la laisser seule, plutôt qu’avec le potentiel danger que je représente. Mes maigres effets sur l’épaule, sans un mot à celle qui m’avait élever avec amour, je me dirigeai vers le sud, vers la cité de Systéria. Dans cette ville, m’as- t’on dit, vivent des hommes et des femmes capables de maîtriser des pouvoirs semblables aux miens. Ces gens, mon espoir de salut, ceux qui m’apprendront l’art de contrôler les puissances magiques.

Quelle ironie, l’histoire de la famille Dei'Teleshal… Chacun des membres, de fervents suivants de l’Ordre du Soleil depuis des décennies, attendaient avec impatience la venu de ce dernier né si désiré. Mon arrivée prochaine avait apporté une telle joie à mes parents. Après les douleurs de l’enfantement, alors que j’aspirais à vivre dans ce monde qui allait me rejeter sans équivoque, ma mère vit avec effroi ma condition. Quoique j’avais les cheveux de couleur rouge sang, comme le reste des Dei’Teleshal, les quelques anomalies non-négligeables de mon anatomie apportât la honte sur ma famille. À la différence des autres poupons, mes yeux n’étaient pas bleus, mais bien doré, semblable à ceux d’un félin. Une Tiefling, parmi les plus fidèles de l’Ordre de Lumière, il ne fallait pas qu’on me découvre, le risque était trop grand, l’humiliation trop douloureuse. On avait souhaité, même prévue ma mort, mais que peut la raison contre l’amour inconditionnelle d’une mère? C’est ainsi qu’elle parti, son enfant contre elle, vers les contrées éloignées afin de protéger la réputation de ma famille.

Ma mère a vite constaté que mes anormalités n’étaient pas seulement physiques. Néanmoins, elle me montra tout ce qu’elle savait : amour, tolérance, droiture ; tentant vainement de contrer l’inévitable, mon destin étant écrit dans les étoiles depuis ma naissance. Sous mes allures discrètes et sages se cachait un tempérament explosif, un volcan prêt à déverser sa hargne ardente contre ceux qui s’aventurait contre mes envies. Je n’aurais jamais penser un jour commettre un acte de cette nature, d’abord car je m’en ignorais capable. Ô combien grande a dû être la déception de ma mère… Malgré ses efforts, le mal coulait dans mes veines.

Un jour, lorsque j’aurai appris à enchaîner mes pulsions, je retournerai vers les miens. Je pourrai, sans crainte d’apporter la honte à ma famille, proclamer mon nom. Ainsi je serai une étoile, lumineuse et pure.

Les plus belles lumières naissent dans l’obscurité.