Thylian

Thylian

Post by Thylian, AdM - June 15, 2008 at 10:50 PM

Thylian
27 ans
Neutre Bon

Les soldats traversaient le désert sous le soleil de plomb. Le bruit de la marche rythmant l’avancée de ces hommes cuirassés, les armures fumant sous la chaleur de l’apogée. Plusieurs s’étaient déjà effondrés, épuisés par la marche. D’autres vidaient les dernières goutes que contenaient leurs gourdes sur la nuque, pensant pouvoir se rafraichir de se geste futile.

Ils marchaient depuis le début de la matinée, rejoignant un petit village tenu par des pillards fanatiques. Kal’Mu, le « chef » des ces criminels, était parvenu à s’attirer le soutient d’un certains nombre de paysans, marchands et autres gens du peuple, grâce à son éloquence. Il proclamait la bonne parole d’un soit disant Dieu dont il était l’envoyé, afin de lancer ces hommes sur quelques petits camps et villages proches des oasis.

Thylian s’était engagé à Bregunia. Un homme en armure chevauchait de villages en villages, proposant une place dans la petite armée qu’il montait. Peu l’écoutaient, et encore moins acceptaient. Les gens de Bregunia n’étaient pas désireux de quitter leurs maisons, leurs commerces, ou leurs familles, pour aller se battre pour une gloire qu’ils n’attendaient pas. Thylian les comprenaient, à quoi bon tout quitter, risquer sa vie dans une quête dont ils ne savaient presque rien ?
Quoiqu’il en soit, il avait accepté. La chose ne s’était bien entendu pas faite sans en apprendre plus sur la mission qu’ils devaient réaliser. Il avait apprit par un des hommes qui suivait le guerrier monté, qu’ils allaient au sud, en Kazad’Iaur, afin de combattre un groupe de fanatique. Il avait aussi apprit que le guerrier était connu sous le nom de Fran Waen, et que sa famille vivait dans les contrées du sud menacée par Kal’Mu.

Thylian prépara son baluchon en quelques heures, puis salua ses parents, en emportant la vieille épée de son père, autrefois chevalier. L’homme avait quitté les Ordres après de longues années de service, et avait choisit d’élever son fils, plutôt que de combattre pour la religion.

[…]

Les guerriers étaient arrivés dans le petit village quelques heures auparavant, juste avant que la nuit tombe. Ils s’étaient tous débarrassés de leurs armures, avant de profiter de l’hospitalité des habitants. Les éclaireurs annonçaient l’arrivée des pillards pour l’aube, ils profiteraient de la fraicheur de la nuit pour progresser, économisant ainsi leurs forces.
Les hommes de Fran profitèrent des quelques heures de sommeil pour regagner des forces, tout en organisant des tours de garde.
Quelques heures avant le levé du jour, ils se levèrent pour enfiler leurs armures. Du moins, leurs équipement, car tous n’avaient pas d’armures de métal. Certains ne portaient que des pièces de cuirs les protégeant sommairement des coups. Thylian avait revêtu avant de partir la cotte de maille de son père, ses épaules de plate, ainsi que son surcot noir, brodé d’argent sur le torse. Une épaisse ceinture de cuir tenait le fourreau de son épée, tandis qu’il avait préparé quelques protections de métal à fixer sur les phalanges de ses gants de cuir.
Les soldats prirent un rapide repas composé d’un ragout qui avait plus de bouillon que de viande, accompagné d’un morceau de pain galette comme ils avaient l’habitude d’en manger dans les contrées du sud.
Dans les quelques heures de répit qu’ils avaient devant eux, certains jouaient aux dés, d’autres aiguisaient ou graissaient leurs armes, tandis que d’autres, plus pieux, priaient. C’est ce qu’était en train de faire Thylian, il priait Aerduyn, déesse de la vérité.
Un sifflement censé imiter le chant d’un rossignol se fit entendre. Il s’agissait du signal pour que les guerriers se mettent en place, cachés dans divers endroit du village. Ils devaient laisser l’ennemi entrer, avant de le prendre par surprise de tous les côtés. La tactique avait été choisit la veille par Fran et un des vétérans de leur compagnie.
Thylian se signa, et eut un bref sourire en pensant que le signal censé être discret était en fait assez déplacé dans cette région désertique. Ils devaient entendre des rossignols aussi souvent que des dauphins.
Un instant d’agitation se fit, puis le calme. Tous étaient cachés, attendant que leur proie tombe dans le piège.

Caché derrière un tas de brique en terre cuite, Thylian guettait l’arrivée des hommes. Ils étaient pour la plupart tous sur des chevaux, ce qui risquait de leur poser problème. Les pillards n’étaient vêtus que de simples tuniques, peu habitués à rencontrer une grande résistance de la part des paysans. Le combat fût bref. Le sol vermeil du sang des ennemis contrastait avec le ciel azur. Les corps gisaient dans les ruelles, vestige de la bêtise humaine.

[…]

Thylian attendait le bateau qui devait faire voile sur Systéria. Suite à la dissolution de l’armée improvisée, il avait décidé de partir pour cet empire qu’il ne connaissait pas. Fort de son entrainement aux armes et aux bases de la ferronnerie, il espérait pouvoir s’installer là bas et y fonder les bases de sa nouvelle vie. Il avait déjà 27 ans et ne voulait plus vivre aux crochets de ses parents, ce qui ne l’empêcherait pas de leurs rendre visite de temps à autres.