Leinyu Farahn
Post by Leinyu Farahn, CP - June 25, 2008 at 6:20 PM
Nom : Leinyu Farahn
Age : 24 ans
Origines : T’sen et Systéria
Les deux hommes entrèrent dans l’auberge, défonçant la porte d’un puissant coup de pied. Les clients avaient déjà quittés en partie l’établissement après que la jeune femme l’eut traversée en courant. Les habitués savaient qu’un tel événement ne pouvait qu’apporter son lot d’ennuis, et les clients de passages avaient pour la plupart suivit les autres. Les rares hommes toujours accoudés au bar n’avaient pas mit longtemps à comprendre que les grands gaillards qui avaient réduit la porte en échardes faisaient partie de la garde.
Un silence de quelques instants pesa lourd dans la pièce qui, en général, déborde d’agitation. Les hommes d’armes observaient les badauds, cherchant la jeune femme. Un des gardes se dirigea vers l’étage, tandis que l’autre demandait de sa vive voix par où s’était enfuie la fugitive.
[…]
Elle avait vraiment fait une boulette. Elle qui pensait pouvoir s’infiltrer dans les archives de l’Empire et y découvrir des ouvrages rares, elle était au final bien loin du compte. Non seulement il n’y avait que des parchemins recouverts de poussières, indiquant lois et cadastres, mais en plus elle avait été découverte pas un de ces petits scribouillard qui rangeait des documents dans des coffres de bois.
Le petit homme aux yeux de taupe avait alors alerté la garde. C’est de cette façon qu’elle se retrouvait dans une chambre d’auberge, des gardes à ses trousses. Bien sur, elle aurait pu se laisser arrêter, expliquer les choses, en espérant qu’ils comprennent qu’elle ne faisait rien de vraiment mal… Mais les réflexes sont parfois loin de la logique. Elle s’était donc mise à courir, bousculant au passage le rat de bibliothèque qui se tenait dans l’embrasure de la porte.
Son cœur battait la chamade, elle sentait la pierre froide contre son dos. Elle venait de traverser une bonne partie de la cité en courant, bousculant nombre de passant, pour se retrouver dans cette pièce sombre qui servait de chambre. Elle entendait déjà les pas lourds d’un de ses assaillants qui s’approchait. Les lames de parquet du couloir grinçaient sous le poids de l’homme.
Elle repensa à son père, « noble » citoyen de Systéria, se demandant ce qu’il aurait fait dans cette situation. Il serait sorti par la fenêtre, et se serait échappé par les toits, tel un voleur. Il faut dire qu’il avait l’habitude de se glisser chez les gens et de sortir discrètement… Du moins, dans les maisons où se trouvaient ses maitresses. Les gens du spectacle avaient en général des mœurs un peu plus légères que la plupart des gens.
Sa mère, elle, serait sortie par la porte, les mains sur la taille. Elle aurait affrontée la garde, et fait face aux conséquences de ses actes. Décidément, ses parents étaient véritablement opposés. La justice et la sagesse de l’Empire T’sen mélangé à la débauche d’un comédien de Systéria. Hélas, Leinyu avait plus hérité de son père. Elle ouvra donc la fenêtre et descendit jusque dans la rue, en s’aidant des pierres et des poutres du colombage.
Elle commençait à s’élancer dans une autre ruelle lorsque les gardes sortirent en courant de l’auberge. Malheureusement pour eux, ils avaient déjà prit trop de retard.
Post by Leinyu Farahn, CP - June 25, 2008 at 7:44 PM
La nuit tombait sur la ville, l’enveloppant dans ses bras glacés. Leinyu s’était réfugiées dans une rue séparant une boutique de chandelle et les hauts remparts. Elle avait attendu pendant quelques heures, cachée derrière une caisse de bois dont la résistance était des plus incertaines.
Bien que le froid commence à l’engourdir, il était plus prudent d’attendre qu’elle ait jeté son voile sur les derniers rayons de soleil. Il était probable que la garde la recherchait toujours, mieux valait être prudent.
« Dégage, vagabonde, mes caisses ne sont pas une auberge de charité. »
La voix de l’homme la réveilla. Le jour venait déjà de se lever. Elle avait du s’endormir sans s’en rendre compte, poussée par la fatigue et la longue attente à ne rien faire.
Elle marmonna une excuse et sortie de sa cachette, sous le regard noir du commerçant. Ses cheveux étaient sales, ainsi que sa tunique. Il n’était pas curieux que l’homme l’ai prise pour une mendiante.
Prudemment, Leinyu prit le chemin de chez sa mère, honteuse de s’être mise dans une telle situation pour quelques malheureux livres qu’elle n’avait même pas trouvée.
Post by Leinyu Farahn, CP - June 25, 2008 at 10:31 PM
La pluie commençait à tomber lorsque la jeune femme arriva enfin devant la bâtisse. Les haies qui séparaient la rue de la cour venaient d’être taillées, à en juger par les branches qui restaient sur le sol. La maison était silencieuse, comme vide.
Leinyu s’approcha de la porte de chêne, et prit la poignée pour l’ouvrir. Ses soupçons s’étaient révélés exacts, sa mère s’était absentée.
*« C’est une chance ma foi, j’aurais ainsi le temps de me changer et de prendre un bain. » *Se dit la fugitive.
Tandis qu’elle faisait couler l’eau chaude du sceau à la baignoire, sa mère rentra. Elle ne dit mot, se dirigea vers un des fauteuils et s’y installa.
Une fois lavée, et vêtu de linge propre, la jeune fille descendit retrouver sa mère. Elle gardait toujours le silence, accrochant une théière sur le crochet de métal suspendu à la cheminée.
La fille ne mit pas longtemps à comprendre que quelque chose n’allait pas. Bien que calme, sa mère était une grande bavarde. Il ne se passait pas une soirée sans qu’elle raconte à sa fille les derniers potins de voisinage.
Dérangée par le silence pesant, Leinyu lança d’un ton peu intéressé :
« Tu as fait tailler les haies de devant j’ai vu, c’est une bonne chose car elles en avaient bien besoin. »
Joignant le geste à la parole, elle prit deux petites tasses sur le guéridon se trouvant à côté de la cheminée, et servit le thé en prenant l’anse de la théière dans un chiffon pour ne pas se brûler.
Sa mère prit la tasse fumante, et en bu une petite gorgée, avant de la reposer délicatement sur l’accoudoir de son fauteuil.
« Je reviens de la garde, ma fille. J’y ai payé une amende afin que les poursuites contre toi ne soient pas retenues. »
Sa mère avait lancée cette phrase d’un ton à la fois doux et glaçant, comme sait faire une mère lorsqu’elle veut réprimander l’un de ses enfants. Elle prit une nouvelle gorgée de thé, laissant ainsi un instant de silence, permettant de donner du poids à ses mots.
Leinyu avait rougit. Elle craignait que sa mère n’apprenne ce qu’il lui était arrivé la veille.
Avant qu’elle puisse dire un mot, sa mère reprit sur un ton plus sévère.
« Mais qu’avait tu donc dans la tête ?! Se glisser dans les archives de l’Empire pour y faire je ne sais quoi ! Et comme si cela ne suffisait pas, tu t’enfuis devant les gardes ! Vraiment, tu aurais voulu te faire accuser des pires crimes, tu n’aurais pu t’y prendre autrement. »
« Mère, je voulais seulement y trouver un ouvrage rare qui parle de plantes et d’élixirs tout aussi rares… »
« Et est ce là une raison valable pour passer outre les règles ? Pour quelques potions de je ne sais quoi ? »
*« Non mère, excuse-moi. » *Fit Leinyu dans un murmure emplit de honte, les yeux baissés sur sa tasse dont la fumée commençait à s’estomper.
« Non, je ne t’excuse pas ceci, ma fille. Peut être que ton père était un homme sans morale, mais tu ne suivras pas son chemin. Je t’assure que non… Tu ne suivras pas ce chemin là. »
Elle reprit une nouvelle gorgée.
« Va à la chandellerie, et prend une douzaine de bougie, nous n’en avons plus. »
Suite à ces mots, elle reposa sa tasse sur le guéridon et sortit du salon, laissant sa fille réfléchir à ses actes.
Post by Leinyu Farahn, CP - June 26, 2008 at 1:37 PM
Leinyu traversait la rue, les chandelles soigneusement pliées dans un tissu, afin d’éviter qu’elles ne prennent l’humidité.
Le soleil laissait petit à petit place à la nuit, se retirant dans une lumière orangée qui tâchait les quelques nuages.
Sa mère l’avait envoyée acheter des bougies bien plus tôt dans la journée. Certainement une raison pour lui faire quitter la maison le temps de réfléchir à ce qu’elle allait faire de sa fille. Son attitude l’avait apparemment touchée plus profondément qu’elle ne l’aurait cru. Il faut dire qu’elle n’avait jamais réellement pardonnée à son père, il était compréhensible qu’elle ne veuille pas voir sa fille suivre ses traces.
Leinyu entra dans la maison, puis rangea les bougies dans un petit coffret de cèdre. Il était à moitié plein.
Elle trouva sa mère dans le petit bureau, penchée sur un parchemin, plume à la main. Ne voulant pas la déranger, la jeune femme monta dans sa chambre, prit un livre, et l’étudia jusqu’à ce que le sommeil ne l’emporte.
Cette nuit là, ses rêves furent agités. Un homme difforme, suivit d’une jeune fille. Un pervers et sa proie.
Post by Leinyu Farahn, CP - June 27, 2008 at 1:12 AM
La douceur du soleil matinal réveilla la jeune femme aux traits T’sen. Son sommeil avait été agité, ce qui ne lui avait pas vraiment permit de se reposer.
Elle descendit dans la cuisine, les yeux encore à moitié fermés, et seulement vêtue d’une fine tunique de lin blanche et rouge. L’odeur du pain qui chauffait dans le four lui emplit les narines, réveillant par la même occasion un appétit qu’elle avait laissé de côté la veille, trop décontenancée par la distance que sa mère avaient mit entre elles.
Tout en préparant quelques pâtisseries, Lun , sa mère, lui servit son petit déjeuner. Elle semblait de meilleure humeur.
« J’ai écrit une lettre pour la Confrérie Pourpre. J’aimerais que tu aille faire une demande afin d’entrer la bas, et y étudier. Ils ont bonne réputation, et qui plus est… Tu ne seras pas en manque d’ouvrages.» Elle ajouta les derniers mots avec un regard qui en disait long…
Leinyu approuvait le choix de sa mère, mais ne lui montrait pas, se contentant d’acquiescer
Post by Leinyu Farahn, CP - June 30, 2008 at 12:44 PM
Quelques jours s’étaient passés depuis qu’une lettre avait été envoyée à l’académie de la Confrérie Pourpre.
Une réponse lui avait été donnée, demandant un entretient afin de passer les tests qui pourraient, si elle réussissait, entrer à l’académie.
Depuis lors, Leinyu restait comme invisible en ville, et plus particulièrement au Coin Chaud où elle avait l’habitude de s’installer en soirée. Elle n’entendait plus les ballades de la ménestrelle, pas plus que les discussions souvent simples des clients.
La seule chose qu’elle pouvait entendre, c’était le grattement de sa plume sur un parchemin, ainsi que le bruissement des pages de vélin entourée par d’épaisses reliures de cuir brun.
Divers ouvrages ayant pour sujet la magie et l’alchimie étaient entassés sur la table d’étude qu’elle s’était accaparée. Elle ne connaissait pas le contenu du test qu’elle allait devoir passer, mais mieux valait être prête si jamais des questions d’ordres arcanique lui étaient posées.
Leinyu était tout à fait consciente que le maigre contenu d’ouvrages traitant de la magie étant disponible dans la bibliothèque de la ville ne lui serait pas d’une grande aide, mais elle ne voyait pas comment mieux occuper son temps. Etudier pourrait peut être avoir un effet placebo sur l’angoisse qu’elle ressentait au fin fond de son ventre, et qui semblait prendre plus de place de jour en jour.