Kaonashi Ogino

Kaonashi Ogino

Post by Kaonashi Ogino - June 27, 2008 at 5:20 PM

Kaonashi Ogino

Le ciel était zébré d'éclairs, debout dans les rizières, un homme d'une trentaine d'années plongait ses mains calleuses dans l'eau afin d'arracher les mauvaises herbes qui y trainaient. Une chaise à porteur s'arreta non loin de lui au moment même ou le tonnerre asourdissait toutes les personnes présentes.

Un homme vouté dont le kimono claquait au vent fit signe au paysan de s'approcher...
*" Hé ! Toi ! Viens ici ! " *

*L'homme se redressa, les deux pieds dans la boue des rizières, son regard caché par un chapeau cônique qu'il portait depuis des années pour protéger sa tête des coups de soleil et de la pluie. D'un pas pesant, il s'arracha à la boue de la rizière et s'approcha du groupe, s'agrippant aux plantes qui longaient le bord du champ pour se hisser à la hauteur de la route. *

*La pluie n'allait pas tarder a tomber, l'air était electrique, tendu comme si d'un moment ou un autre le cie allait se déchirer, le Seigneur Maoh l'avait fait mander, il savait pourquoi, c'était le moment de payer sa part de location du champ. Jamais il n'aurait pu payer la location, il était seul depuis que sa femme avait été emportée par une fièvre jaune, impossible seul de prendre assez de riz pour en faire un chiffre d'affaire décent, elle n'avait jamais pu lui donner d'enfants qui auraient pu les aider alors il travaillait seul depuis plusieurs mois, face à lui dans les champs environnants il avait des armées d'enfants, de vieux a combattre pour dépasser leur productivité et seul c'était impossible. *

Tout cela n'avait plus d'importance puisqu'il allait mourir cette après midi, il n'avait pas su récolter les sommes demandées. Arrivant à la hauteur du propriétaire de la terre, il mit un genou à terre pour saluer celui par qui il avait vécu depuis son enfance et par qui il allait mourrir ce jour. Le vieux se pencha vers l'homme, ses mains se joignant à son dos. " Alors paysan ? Je n'ai pas recu mon or cette semaine ? Aurais tu oublié de remercier ton seigneur ?"

*Il savait qu'il était seul et qu'il était impossible pour lui seul d'accomplir cette tâche mais il lui laissait tout de même l'honneur d'avoir essayé. La voix du paysan était rauque, le poing qu'il avait posé sur le sol était fermé et tremblait de rage. *

*" Seigneur, je n'ai pas votre or, il me serait impossible de vous le donner." *
*Le vieil homme le regarda, son garde du corps qui le protégait depuis sa descente de la chaise à porteur vint frapper le chapeau du paysan qui roula au sol. D'un coup, un rideau de pluie tomba sur le groupe, une ombrelle vint avec une rapidité sans précédent s'ouvrir au dessus du seigneur afin qu'il ne soit pas touché par ce changement climatique. *

*" Si tu n'as pas mon or, tu as failli à ta mission et tu n'auras que ce que tu mérites." *
D'un geste à ses gardes du corps, il leur engagea de se débarasser de l'importun qui maintenant génait d'autres paysans qui ne demandaient qu'a travailler et à rapporter de l'or à leur Seigneur. L'un des gardes dégaina son katana et s'approcha d'un pas rapide pour cloturer la vie du paysan sans honneur, levant son katana à l'horizontal pour prendre de l'élan, il ricana tout en regardant l'homme à genoux dans la terre maintenant détrempée par l'averse qui n'avait pas cessé.

La lame émit un éclair et... Un son lourd déchira le paysage et l'endroit... Plusieurs personnes furent soufflées et le paysan se retrouva à presqu'une dizaine de pas de l'endroit ou il se tenait, le derrière dans le champ qu'il avait quitté plus tot. Il lui fallut près d'une dizaine de minutes pour retrouver la vue, l'ouie pris quelques heures de plus par contre... Sur la route délavée par la pluie, il ne restait du groupe que quelques formes noircies, toutes les parties dorées et métaliques de la chaise à porteur avaient fondues, laissant des traces sous formes de flaques dorées. Le Seigneur Maoh n'était plus, ses gardes du corps et ses porteurs n'étaient plus que des particules flottante dans l'air saturé d'une odeur salée et brulée.

Le destin lui avait offert une seconde chance, a lui de s'en servir à bon escient. Rester à cet endroit équivalait à la mort car il serait tenu pour responsable de la mort de son seigneur. Secouant la tête puis regardant toujours hagard les environs, il pris la route de la ville la plus proche ou un navire en partance d'une destination lointaine largait les amares.