[Bg] Aurée Tomirel
Post by Aurée Tomirel, ind - July 8, 2008 at 4:45 AM
Aurée Tomirel
Le soucis du détail
La soirée était déjà bien avancée. Elle achevait le portrait du Baron Satarie. Ce vieux narcissique aurait encore un autre portrait de son gros visage sur l’un des murs déjà bien garnis de ces horreurs. Comment osait-il se prendre pour une œuvre d’art, l’artiste se le demandait bien. Cependant celle-ci commençait à s’y faire… C’était fréquent que la noblesse demande de se faire mettre en toile… Histoire d’être certain d’immortaliser à jamais leur existence par le biais d’un tableau … Plus ou moins réussit à ce qui pouvait être aperçu parfois. Mais donnons le bénéfice du doute aux créateurs, parfois le modèle était réellement peu charmant…
Aurée travaillait déjà depuis quelques semaines sur le portrait du Baron. C’était un moment exaltant que de finir une toile surtout envers un homme comme celui-ci. S’il appréciait le travail, c’était une bonne façon de se faire connaitre et à Briganne, c’était important, tout le monde le savait. Si on espérait un jour que nos talents rapportent, il fallait exceller. Combien de fois une toile avait pu être refusée à un peintre sous le caprice d’une duchesse qui ne supportait pas la réalité de son visage ou encore d’un compte qui se trouvait trop bedonnant? Peu importe, Aurée était convaincue que cette toile lui plairait. À ce qu’elle avait pu voir dans le manoir, il n’avait pas grand gout de toute manière. Au fil des heures passées avec lui, la jeune femme pouvait maintenant presque prétendre le connaitre. Elle avait visité ses appartements, elle connaissait son emploi du temps. Mine de rien il c’était confié à la jeune peintre qui avait su attirer la confiance de monsieur Satarie. Aurée avait été astucieuse en fait. Ce n’était pas qu’elle s’attardait vraiment à la vie de cet homme mais quelques choses avaient attiré son attention… Malgré son manque de gout flagrant, il y avait au moins quelques choses de potable.
« Quel superbe drapé, c’est brodé de fils d’or Seigneur Satarie? C’est magnifique.»
Ces mielleuses paroles avaient été dites plusieurs jours auparavant avec plusieurs autres compliments qui servaient à flatter l’égo du noble. C’était facile, il n’était pas tellement futé. Il avait sans doute obtenu son titre de noblesse par quelconque descendance qui remontait à loin. En visitant l’immense demeure avec l’homme elle avait remarqué cette unique étoffe sur un des luxueux canapés du salon. Vraiment c’était superbe, une pièce d’art comme elle les appréciait… Et comme qui était facilement revendable si on savait où se rendre… Ça lui fendrait le cœur de s’en départir mais il fallait ce qu’il fallait… De plus sa lui brisait encore plus le cœur de voir un objet aussi superbe mal utilisé à ce point. Mais la réelle raison était sans aucun doute qu’elle n’était pas très connue à Briganne, le baron ne la payait pas selon la justesse de son talent. Il fallait ajuster les honoraires se disait-elle.
« Vous savez rendre les gens comme ils le sont vraiment Mademoiselle Tomirel, c’est parfait! Mon nez est peut-être un peu trop gros mais c’est malgré tout du bon travail. Dès qu’il sera sec je le ferai mettre dans le salon. Vous recevrez votre paye très prochainement! Je suis satisfait. »
« Il sera parfait à aux côté du tableau où vous porter ce nœud papillon vert et entre la grande horloge de facture T’sen que vous avez faite importée, vous resplendirez pour toujours monsieur le Baron. »
Des détails comme ceux-là, elle en connaissait maintenant des centaines à propos de cette demeure et son contenu. Aurée avait le souci des détails à bien des égards… Ce devait être parfait. Non pas la peinture mais bien ce qui suivrait… Rien ne devait lui échappé. La jeune femme pouvait compter sur sa mémoire, mais aussi sur ses toiles qui lui en disait un peu plus chaque jour…
« Je ne montre pas ma toile avant de l’avoir terminée, Si vous la regardiez, l’âme que j’essaie de lui transmettre pourrait s’envoler et le portrait ne serait pas aussi… Réussit. »
C’était parfois plus dur de les faire de soumettre, mais généralement ca réussissait. Ainsi on pouvait se laisser des traces qu’on étudierait plus tard. Comme une prise de note artistique en quelque sorte… C’est comme cela qu’elle réussissait à réunir tous les éléments nécessaire à l’élaboration du moment le plus émoustillant…!
À suivre...
Post by Aurée Tomirel, ind - July 9, 2008 at 4:42 AM
L’inconscience du désir…
Plus qu’un simple vol
« Tu es certaine de ce que tu dis là ? » Disait une voix féminine incertaine.
« Bien sur j’ai tout vu, c’est le seul moment où nous pourront nous y infiltrer. » Répondait la jeune femme enthousiaste.
« Je le sens pas ce coup là, on devrait laisser tomber… » Soupirait un des hommes à table…
« Pense à tout ce que je t’ai décris…!» Renchérissait l’artiste.
« Tu ne pense qu’à cette satanée étoffe toi… » Maugréait un autre homme dans le coin de la pièce…
« Ce sera plus payant pour vous si je ne pense qu’à cela… alors… Pensez à toutes les importations que vous pourrez revendre! Il n’a pas de gout pour les agencer, mais vous en tirerez un bon prix… »
Le groupuscule c’était regroupé dans le sous-sol d’un des membres pour discuter de leur futur méfait. Ils ne risqueraient pas de s’afficher dans une taverne mal famée pour faire comme certains malfrats. Le hasard les avaient fait se rencontrer il y avait quelques années lors d’un des premiers délits de la jeune peintre. L’un de ses comparses était jadis un des servants maltraités de la marquise Dumontpetit… Mais aussi un petit bandit contrebandier qui magouillait dans les plus bas fond de Briganne. Alors que notre jeune intrépide s’était infiltrée dans la richissime demeure il l’avait surprise en flagrant délit. Cependant, il détestait profondément sa maitresse et avait immédiatement vu en Aurée une personne qui pourrait lui être utile. Déjà qu’elle eu osé s’aventurer pour si peu dans un endroit comme celui-ci… C’était un bon gage de détermination. Cet homme découvrit également chez la jeune femme, non pas de la malveillance, mais bien de l’obsession. On aurait dit que c’était plus fort qu’elle. Quand mademoiselle Tomirel avait un plan en tête… Il devait se réaliser. Habilement il l’avait introduit dans le petit groupe où maintenant, chacun servait à l’autre.
« Je vous assure qu’il n’y aura pas de problème… » Insistait Aurée.
« Tu as dis cela aussi pour la comtesse Sorcadion et nous avons presque tous faillit y laisser notre peau. Tu t'emmêle les pinceaux. » Répondit l'autre jeune femme, un peu lasse.
« Pas du tout! Si vous aviez été moins avare nous aurions suivit le plan. Cessez de vouloir tout ramasser… Prenez seulement ce qui est potable. Je vous en fais déjà la liste assez complète, ce n’est pas pour rien. » Répondit la peintre d'un ton un peu insulté.
« Tu peux bien parler toi l’obsédée, tu risque beaucoup pour pas grand-chose souvent… Tant qu’à se faire prendre... Aussi bien que ça en valle la peine! »
« Tu sais, nous aurions pu y retourner… D’ailleurs… Je n’ai toujours pas le…Bo..»Disait-elle bien banalement avant de se faire couper la parole…
« Non oublie ce satané Bonsaï de T’sen…! » Disait l’homme sur une pointe de mécontentement en interrompant la jeune femme.
Leur conversation durait toujours des heures et des heures. Le plan était vu et revu sous toutes les coutures. Malgré tout à chaque fois quelque chose tournait mal. Ils réussissaient généralement le délit sans se faire prendre, mais pas sans laisser de trace. Quand ce n’était pas l’un qui ne suivait pas le plan, c’était l’autre…
Cette fois, il fallait que ce soit parfait…!
À suivre
Post by Aurée Tomirel, ind - July 10, 2008 at 7:40 AM
Mauvaise surprise...
Malgré que ce ne fut pas surprenant
C’était enfin le grand soir… C’était la pénombre à l’extérieur et carrosse du Baron Satarie quittait les lieux. À cette heure il ne restait plus grands domestiques. Ceux engagés par l’homme ne résidaient pas à même la luxueuse demeure, ce qui facilitait grandement les choses pour notre petit groupuscule amateur. Ce détail avait tout de suite interpellé la peintre lorsque le Baron lui en avait faire part. D’un coup de pinceau elle avait ajouté une note sur la toile. Aurée avait pu savoir de cette façon qu’ils ne disposeraient que d’environ une heure pour s’infiltrer, prendre ce que désiré et quitter les lieux sans laisser de trace. C’était un délai vraiment très raisonnable. Le seul problème était ce gardien qui faisait des rondes dans la maisonnée. C’était sans doute l’unique employé qui demeurait là et il était vigilant, l’artiste le savait. Le baron s’était bien vanté d’avoir le garde le plus doué de tout Briganne et à la nature des récits, ce semblait proche de la vérité. Restait à voir si c’était vrai… On ne savait vraiment avec ce dodu narcissique! Ce n’est surement pas elle qui le mettrait hors d’état de nuire mais bien les autres, Aurée détestait devoir agir ainsi, elle n’aimait pas faire brutaliser les gens… Ce n’était pas ses intentions. Mais il le fallait.
« Il faut absolument s’en débarrasser sinon nous n’y parviendront pas… » Déclarait l’artiste d’un ton convaincue.
« C’est facile à dire Tomirel quand on ne fait pas le sale boulot! » Répondit l’homme irrité.
« Je vous fournis déjà plus d’informations que tout le groupe alors… et bon sale boulot… Quand même nous ne le tuerons pas! » se défendait la jeune peintre.
« Tu le décris comme l’élite en terme de gardien et tu voudrais qu’on est pas peur! » Déclare l’autre complice masculin.
« Écoutez à deux vous pourrez aisément le faire, de toute façon nous sommes déjà en route… » L’autre femme élevait enfin la voix, elle voulant suivre le plan.
« Nous devons y aller! Nous perdons du temps… » Interrompant Aurée.
[…]
Tout allait Bien. Tout fonctionnait! Ils avaient été capable de s’introduire sans se faire voir jusqu’à pouvoir maitriser le pauvre gardien. Le baron avait été absurde de vanter cet homme. Visiblement c’était du pipo tout ce qu’il avait raconté. Bien trop avare pour payer quelqu’un de réellement compétant…. Non monsieur Satarie n’était pas rusé, vraiment pas futé. Le drapé cousu d’or… ho quel moment d’exaltation! Alors qu’elle le glissait avec précaution dans son sac, Aurée souriait. Elle était complètement ravie d’enfin pouvoir tenir entre ses mains l’objet de son désir. La voleuse en avait même rêvé de cet instant tellement cet objet occupait son esprit. C’est alors que… Un bruit venant de la porte d’entrée? Ha non le Baron revenait déjà ? Elle se dirigea discrètement près de la fenêtre pour jeter un coup d’œil. Rien. Le carrosse n’était pas là donc impossible que ce soit le retour du Baron… Et s’il y avait eu un autre garde et qu’il avait pu avertir la garde impérial? Cette hypothèse fut malheureusement la bonne. Près de six hommes faisait une invasion chez le Baron Satarie. Le groupuscule était vraiment dans les problèmes jusqu’au cou maintenant.
L’autre femme fit irruption dans le salon et aperçu l’air un peu inquiet de sa complice. Cette expression là n’était jamais bon signe. Généralement c’est à partir de ce moment là que les choses tournaient au vinaigre… Cette fois ne serait surement pas l’exception qui confirme la règle.
« Je crois que monsieur Satarie ne m’a pas tout dit… Il y avait peut-être un autre gardien je crains et il a avertit la garde impériale… Il faut décamper d’ici. »
« C’est toujours comme ça bon sang! Vite vite…! »
La nuit était presque totalement tombée et le stress lui augmentait pour le groupe. En effet l’arrivé de ces « intrus » venait complètement briser le plan. Ils devraient abandonner leur butin pour fuir le plus rapidement possible. Sauf Aurée bien sur qui ne transportait que ce maudit drapé qui l’obsédait. Tandis que les deux hommes avaient fuit comme des lâches avant même de revoir les deux autres femmes, celles-ci cherchaient toujours une sortie possiblement sans danger. Les bruits de pas de la garde se rapprochant avait un petit quelque chose d’excitant et d’affolant à la fois…
Allaient-elles s’en sortir ?
À Suivre…