Razyr Vor'Drazz
Post by Noham Salim, AdC - July 12, 2008 at 9:49 AM
La nuit tirait sur sa fin. Sous le reflet de la lune et des étoiles, c’est à profil bas sur un rocher, qu’il se trouvait. C’est en regardant quelques marques de violences sur son avant-bras, jusqu’à sa main gauche fracturée, qu’il semblait réfléchir ardemment. Toutes ces années, où est-ce qu’il avait écopé de la cruauté des siens, où est-ce qu’il avait été aussi bien traité qu’un esclave, car il était un homme, dans cette citée matriarcale. Où est-ce qu’à la moindre erreur, il se faisait battre jusqu’à en perdre connaissance. Tout cela était sur le point de se terminer. Un étrange sourire paru au visage de l’elfe noir à cette pensée. Tout se déroulerait parfaitement, il en était persuadé.
Plus qu’une heure, et le bateau commercial arriverait à bon port. Ayant déjà eu un ami, du moins, si on pouvait l’appeler ainsi, avant qu’il ne le trahisse, cet ami se nommait Ragnar. Il travaillait au port commercial et s’était souvent vanté à lui de quelques unes de ses connaissances et des failles de sécurité. Selon ce soit disant ami, c’était possible de s’enfuir de J'nesstren Qu'ellar, et qu’il le ferait bien un jour, en s’infiltrant en même temps que les cargaisons dans un des bateaux. Il lui avait tout expliqué son plan. Mais bien évidemment, ce traitre n’avait jamais eu le courage d’effectuer celui-ci jusqu’à la fin.
Quelques semaines plus tôt, ils avaient tentés de s’enfuir tout deux à la fois. Mais alors qu’ils n’avaient même pas franchis le quais, une voix sévère s’était élevée, alors qu’ils s’étaient fait remarqués. Son « ami » avait tout de suite craché le morceau, en affirmant qu’il tentait de retenir Razyr. Les jours suivants de cet évènement, le jeune elfe noir ne s’était jamais fait autant brutalisé. Il ne pouvait même plus faire usage de sa main gauche, donc quelques os s’étaient brisés.
Une forme apparu près des quais, qui le tira hors de ses songes. Cette fois, il n’échouerait pas, et il sortirait enfin de cet enfer. C’est alors qu’il partait pour se diriger vers le bateau, qu’une voix- qu’il connaissait bien, s’éleva derrière lui- c’était Ragnar.
<<Allons Razyr, tu n’as tout de même pas oublié ce qui t’es arrivé la dernière fois que tu t’es…>>
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’il reçu le poing droit sur la mâchoire, les deux « amis » tombèrent de la roche en roulant au sol. Le drow cracha un peu de sang en semblant se délecter de la colère de Razyr. Ils s’étaient souvent entrainés ensemble, et il savait bien comment cela finirait. Surtout depuis que son ami ne pouvait que se servir d’une main. Sans avertir, il empoigna vivement le poing blessé de Razyr, alors que celui-ci retint un cri de douleur.
<<Je crois que tu as besoin de te faire rappeler quelques souvenirs, je suis certain qu’ils seront ravis d’apprendre que tu as encore tenté de t’enfuir.>>
Un léger bruit de cuir se fit entendre, au même moment qu’un léger reflet parvint aux yeux de Ragnar. Il tenta de reculer, mais il était trop tard, sa propre dague avait transpercé son propre cou. Il eut à peine le temps d’entendre ces mots d’une voix méprisante :
<<J’espère que tu apprécies les ombres, car tu ne verras que ça éternellement! Alors que moi, je sortirai finalement de cette prison!>>
Razyr fut surpris par le ton qu’il prenait, et surtout de l’étrange sentiment qui parcourait chaque parcelle de son corps, jusqu’à sa nuque. Son sourire disparu avec le dernier souffle de Ragnar- dit le traître. Il n’avait plus beaucoup de temps pour s’infiltrer dans le bateau marchand. Cela devait à tout prix fonctionner, il n’osait même pas imaginer ce qu’il subirait, s’il se faisait prendre à nouveau.
Essuyant vivement la dague avec le gilet de Ragnar, il la glissa dans sa botte avant de descendre la colline jusqu’au bateau, en prenant soin de rester très discret.
Caché à travers les cargaisons dans la cale, des paroles venant de loin lui parvint à son ouïe fine, disant que l’ile de Systéria n’était plus bien loin.
Systéria? Pourtant il croyait que ce navire avait une toute autre destination. Quoi qu’il en soit, il en avait déjà entendu parler, et cela n’était tout de même pas si mal, selon les rumeurs. Il se dit que rien ne pouvait être pire que l’enfer qu’il avait vécu à J'nesstren Qu'ellar, un étrange et mince sourire paru à ses lèvres…