Morvan l'étranger
Post by Morvan Hérembourg, près de Thaar - July 23, 2008 at 3:34 PM
Morvan fut engendrée dans la violence et l'ignominie d’un viol.
Le père de l’enfant et de cette infamie n’était autre qu’un noble, marié mais infidèle et prompt aux pires bassesses. En effet il arrivait souvent au comte d’abuser sexuellement des servantes de son château lors de l’absence de sa femme légitime et les en menaçaient d’en parler, sous peine des pires tortures. Un jour, alors que le comte recevait des invités de l’aristocratie de la région, l’on remarqua l’absence d’une des servantes de la maison alors que le repas attendait d’être servit. Après quelques escuses de politesse auprès des invités le comte se décida d’aller chercher la servante dans sa chambre pour voir ce qu’il en était. Malheureusement c’est là qu’il constata que la servante en question avait un enfant de lui, heureusement âgé de seulement quelques mois. Mais il n’en fallut pas plus pour que toute sa rage se délivre sur la femme qu’il frappa longuement avec une brutalité sanglante. Lorsque toute son ardeur fut dissipée il détourna son regard de ce qu’il resta de la femme et remarqua enfin ce jeune homme qui attendait au seuil de la porte.
-\tMe… messire les invités... vous attendent… bredouilla le page abasourdit.
Le comte resta un moment muet puis quitta la pièce laissant derrière lui un corps ensanglanté par les contusions et la cruauté. Elle était morte.
- Débarrassez vous d’elle et du gosse, siffla entre ses dents le noble
Après avoir pris entièrement consciente de la situation le page obéit aux ordres. Néanmoins il ne put se résoudre à tuer l’enfant lui même et décida de l’abandonner dans la forêt même où il enterra le corps de la mère. Dans la froideur de la nuit tout juste tombée, l’enfant sans nom pleura de toutes ses forces.
Cela ne fut pas vain : un vieil homme à l’oreille fine entendit ses cris de sa masure toute proche. Il sortit et découvrit, à son étonnement, un rejeton pleurant. L’ermite fut, malgré son choix de vie, dans l’incapacité morale de laisser mourir l’enfant. Il le recueillit et lui donna le nom de Morvan. Le temps passa ensuite très vite tandis que le vieil ermite éduquait le jeune Morvan sur le pourquoi du comment et en particulier sur l’inhumanité des villes.
Dix sept ans passèrent ainsi jusqu’au jour où Morvan décida d’aller voir ce qu’il en était vraiment de ces « lieux ou les êtres vivent côte à côte sans jamais se voir» . Le jeune homme partit donc en direction du port le plus proche. Il voyagea en navire et, au coût de toutes ses économies, arriva sur l’île de Systéria. Morvan était bien conscient que - n’ayant ni biens, ni argent, ni capacité particulière- pour survivre en ce lieu il devrait mendier ou voler…
A moins qu'une opportunité se présente ?