Ärold, la drôle d'expérience.

Ärold, la drôle d'expérience.

Post by Ärold, AdC - July 13, 2009 at 12:03 PM

Nom: inconnu
Prénom: Ärold

Histoire:

C’était une nuit froide d'hiver, la neige parsemait la fenêtre d’une chambre encore allumée, éclairant ainsi le bas de la rue. A l’intérieur, un jeune garçon s’amusait à souffler sur la vitre pour faire de la buée, traçant de ses doigts habiles des dessins de son âge. Le gamin devait avoir 12 ans, les cheveux plutôt longs pour son âge et noirs, un pyjama long, bleu marine et un peu trop grand pour lui, troué à quelques endroits, réparé à d’autres. Son lit n’était pas très loin, les draps défaits, une lampe à huile allumée sur la table de chevet. Par terre, des livres éparpillés et des feuilles vierges. Soudain, on frappait à la porte de la chambre, d’un mouvement un peu trop brusque, le jeune garçon se précipita dans son lit, soufflant sur la lampe à huile. Il remontait sa couverture jusque sous ses yeux, qui braquaient vers la porte.

« Ärold, je t’ai dit cent fois, le couvre feu est à 21h, les gardes de la ville peuvent repasser à tout moment dans notre rue et voir la lumière de ta chambre et nous arrêter. Si tu recommences je te supprime ta lampe !! »

La porte claqua, le cœur du gamin ralentit, l’adrénaline s’ évacuant. Il se redressa contre son oreiller, fixant la fenêtre couverte de dessins, les rayons de lunes traversaient la pièce, suffisamment pour procurer à Ärold de la lumière. Il se leva, se mit devant les rayons observant la lune, elle était si belle si ronde ! Mais à combien de kilomètres de lui se trouvait-elle ? Il se promettait de chercher la réponse un jour, dans un livre qui aurait échappé à sa vue et à son intelligence hors du commun. A 13 ans il avait déjà inventé des théorèmes et les écoles se battaient pour l’avoir en tant qu’étudiant, ce qui lui promettait un bel avenir bien tracé. Ses parents plutôt riches, avaient de quoi l’inscrire et lui fournir tout ce dont il avait besoin. Ärold était un privilégié dans une ville ou la pauvreté battait son fort.
« Un jour je ferais de cette ville, un État libre, sans couvre feux imposé par ce régime totalitaire !!! » se disait il. Il se recoucha, revigoré par son élan de patriotisme, sombrant petit à petit dans des rêves ou il était le héros, épée à la main, faisant un coup d’ État pour libérer son pays de cette emprise politique insoutenable, qui obligeait les pauvres gens à mendier leurs enfants pour survivre, en plus du froid omniprésent dans ce coin du monde.

"Mais je fus bientôt tiré de mes rêves par un bruit sourd. Pensant que c’était maman qui revenait pour me gronder de la lumière, je m’apprêtais à lui dire que c’était la lune, mais au lieu de ça j’entendais crier en bas. Le bruit déchirant et rauque de mon père, cherchant à protéger ma mère d’inconnus. Les gardes avaient bel et bien repéré la lumière !!! Sautant hors du lit, je me réfugiai dessous, mon corps plutôt charpenté pour mon âge passant aisément, attrapant ma couverture au passage pour me rouler dedans, afin que l’on ne me découvre pas en regardant dessous. L’autre cri que j’entendis alors me fit frissonner la nuque d’effroi, sentant couler le long de mon cou une sueur de peur, le hurlement de ma mère et d’une autre personne, dont je n’arrivai pas à déterminer l’origine, mais une chose était sûre : on tuait mes parents.
L’idée même que l’on puisse leur faire du mal à mon jeune âge était insoutenable, mon cœur battait à tout rompre, et j’aurai parié tout mon argent qu’on aurait pu l’entendre à des lieux. Je voulais bouger, mais mon corps entier se dérobait, suant à grosses gouttes sous cette couverture de mouton. J’entendais des pas monter et des portes s’ouvrir à la volée. Sous mon lit je me recroquevillai et mordais puissamment mes lèvres pour ne pas crier, arrêtant de respirer quand ce fut au tour de la mienne d’être brisée par une force inconnue. Les gardes allaient me trouver !! Pourtant personne ne parlait, j’entendais, sur le qui vive, les lattes du sol craquer sous un certain poids, puis, plus rien. Le garde attendait peut être, mais je ne suis pas assez bête pour me laisser leurrer de cette manière. Mais ce qui se déroula me surpris encore plus. Une chose m’agrippa, couverture comprise, comme si je n’étais qu’un appât, sa force était extraordinaire et moi, tel un pantin désarticulé, pétrifié de cette image, je restais là, sans me débattre jusqu'à ce que je sente un gourdin battre ma tête fortement… »

Des hommes vêtus de noirs et encagoulés amenèrent dans cette nuit glacée le petit garçon dans des souterrains, jusqu'à découvrir une ville sous terre, mélange de salle d'expériences et d'opération, plus un centre d'expérimentation qu'une maison de repos. On jeta le gamin dans un cachot, il était parfait pour ce qui allait suivre: Grand et musclé pour son âge, l'œil aguerrit et doté d'une intelligence que peu d'enfant avaient. L'homme rabaissa sa capuche et il s'avérait que c'était une femme à la peau extrêmement noire qui dirigeait l'opération, aux traits divinement bien dessinés et des oreilles légèrement pointues. Tout autour d'elle, telle une fourmilière en marche, des espèces de scientifiques s'affairaient à préparer dans des alambics des potions, des élixirs et autres choses dont on n'aurait pas idée.

Une douleur atroce dans ma tête, le seul fait de penser à la bouger me faisait mal. Mais je n'étais pas de ceux qui se laissaient vaincre par un mal, alors je me relevai et analysait tout sur mon passage. Du cadavre de rat mort dans le coin du cachot, au grain de beauté situé sur le cou de l'homme qui se tenait en face de moi, derrière les barreaux.
"Qu'est ce que vous me voulez?"
"Tu verras bientôt, ferme là et mange, falloir t'habituer à la viande froide."
Il lui balança une tranche de viande, Ärold n'y toucha pas et essayait de comprendre, il entendait des bruits bizarres autour de lui, des grognements étranges. Plus tard, deux hommes cagoulés entrèrent dans son cachot avec des chaînes et l'emmenèrent avec force, car le gamin se débattait.

"Je voyais des salles et des salles défiler devant mes yeux, tirant sur mes chaînes, mais ces hommes semblaient au dessus de bien des forces, alors je faisais mon poids mort, me laissant traîner. On me souleva et m'attacha à une table d'opération, je n'arrêtai pas de répéter "qu'est ce que vous allez me faire?" mais aucune réponse, je hurlai alors qu'on ne me touchai pas jusqu'à ce que je me rende compte d'une autre table à côté de moi avec un énorme loup dessus, et je compris alors, les mythes sur les loups-garous..."

L'opération se fit sans anesthésie, Ärold sentait tout, les injections d'hormones du mâle et des potions qu'on le forçait à boire, des drogues, il hurla quand on lui arracha ses dents pour les remplacer par des crocs, les tatouages qu'on lui fit sur tout son corps pour marquer l'expérience. Une poussée de violence du aux produits administrés émergea de lui, envie de tuer tout ce qui se trouvait sur son passage, comme une réaction allergique. Il avait mal, il n'arrivait plus à parler, on l'assomma de nouveau pour continuer les expériences sur lui afin qu'il bouge moins.

Des années passèrent après cette opération expérience sur lui, Ärold se souvenait de tout sauf de l'endroit ou on l'avait emmené et avait appris à rester muet pour communiquer avec les autres afin ne pas dévoiler les crocs qu'il avait, ce qui effraierait à coup sûr les citoyens. Mais son crane rasé et tatoué, sa taille largement voyante finirent par avoir raison de lui un jour ou il se prélassait dans un champs. Il entendait de drôles de bruits, tendant son oreille mi humaine mi loup, ses yeux se plissèrent d’un seul coup lorsqu’il reconnut le cri d’une fillette et les rires gras d’hommes. Son nez se retroussa à la manière d’un animal et il fonça de ses grandes jambes en direction du son, de l’odeur qui émanait de la jeune fille, une odeur de rose. Ärold surpris alors les malfrats mais avait du mal calculer le nombre, il pensait en avoir sentit cinq mais ils étaient une dizaine, armés, et la fille au milieu, tenue par les cheveux sans doute par le chef, qui allait la revendre à bon prix.
Mais Ärold n’étais plus humain à ce moment là, s’élevant de toute sa hauteur, il ouvrit sa bouche pour dévoiler ses crocs acérés et d’un bon sauta sur le premier homme, lui déchiquetant la jugulaire à pleine bouche. S’ensuivit un combat acharné contre ces violeurs, ces marchands d’esclaves. Des coups d’épées furent donné, esquivés, Ärold grognait tel un animal enragé, ils se resserraient autour de lui, oubliant alors la fillette qui en profita pour partir à grandes enjambées. Le chef du groupe ordonna alors à ses hommes de le capturer vivant afin de le vendre à bon prix, ce qui décupla encore un peu plus la rage de l’hybride. Il sentit une chaîne avec des picots lui lacérer le bras, puis une autre, ils essayaient de tirer mais les bras d’Ärold furent plus puissant, peut être par la montée d’adrénaline un peu plus importante en lui, il ne fallait pas l’énerver. Il ramena avec puissance ses bras, les deux hommes se percutant en pleine tête.
Sur sa droite, Ärold avait le champ libre, sur sa gauche des hommes à présent hésitant à le capturer, et en face, un chef qui hurlait des ordres, crachant sa haine par les mots sur son groupe, leur promettant des horreurs s’ils n’obéissaient pas. L’hybride se jeta alors sur lui, le mordant en plein le cou, arrachant et déchiquetant avec hargne, des lambeaux de chairs dégoulinant de ses crocs, comment ne pas voir en lui une bête ?
Il jeta d’un seul coup le cadavre et regarda les autres s’essuyant de son meurtre d’un revers de manche. Puis il courut aussi vite qu’il pu, expulsant ainsi les dernières traces de violence en lui, courant à en perdre le souffle, ne prêtant pas attention aux branches qui le lacéraient au passage, il devait fuir, on allait le rechercher dans toute la contrée, il n’avait pas voulu ça, il avait voulu protéger la fille mais avait été aussi cruel que ces hommes. Il arriva sur les côtes ou un bateau s’apprêtait à mener le large, il en profita et plongea dans l’eau, le rejoignant à la nage. Il avait réussit à se mettre avec le bétail, quelque peu affolé d’un nouveau visiteur mais fit le long voyage avec les marchands qui ne se doutaient de rien, même lorsque quelques lapins disparaissaient de temps à autre. Il comprit un peu plus tard qu’ils se dirigeaient dans un continent plus au Sud, Systéria. Amarré là-bas il alla directement dans les sous bois, se cachant des habitants qui allaient et venaient dans la ville. Ärold était à peu près présentable, il n’était pas sauvage, il savait se laver parler s’il le souhaitait, mais décida de se faire passer ici aussi pour muet, il ne savait pas comment ces habitants allaient réagir en apprenant qu’il était hybride, contre sa volonté…