Leanna Mihr
Post by Leanna Mihr, Ind. - July 17, 2009 at 3:37 PM
La fillette à la chevelure rousse était assise dans un coin, admirant le travail du forgeron du village. Emmitouflée dans d'épaisses fourrures la protégeant du froid mordant du nord, elle était tout simplement fascinée par le son du marteau, et la petite étincelle que produisait celui-ci en frappant de manière continue et régulière la plaque de métal chauffée à blanc auquel le forgeron donnait lentement forme. Leanna aimait par dessus tout ce moment privilégié du matin ou elle se faufilait dehors pour rejoindre le forgeron, alors que le bastion dormait encore. C'était en effet le seul moment de la journée qu'elle pouvait passer seule sans sa soeur jumelle, seule avec l'artisan. Non pas qu'elle n'aimât pas sa soeur, au contraire, elle portait un amour profond pour celle-ci, mais elle ressentait au fond d'elle même que sa jumelle n'aurais pas compris sa fascination pour le métier. Le travail du forgeron l'envoutait, et elle n'avait aucun doute qu'un jour, elle aussi ferait de la magie avec les métaux...
La fillette avait grandi et était devenue une jeune femme, mais sa passion ne l'avait pas quittée. Le forgeron, la voyant si déterminée et assidue à le visiter chaque matin de bonne heure lui avait proposé un poste d'assistante, et c'est avec une joie incontrôlée que Leanna avait accepté. Plusieurs se seraient découragés devant le travail ingrat, épuisant et salissant de la forge, mais la jeune femme semblait voir une sorte de magie dans le travail du métal que seul le forgeron pouvait comprendre. Il avait donc décidé de lui apprendre les ficelles du métier, et chaque jour l'humaine rousse s'améliorait un peu plus. Alors que sa soeur rêvait d'enjôler tous les hommes du village, Leanna préférait penser à tous les minéraux qui se trouvaient de par le monde, imaginant déjà la couleur des étincelles que produiraient des métaux différents sous les coups de son marteau.
C'est ainsi que les deux jeunes femmes grandirent, l'une devenant lentement forgeronne, l'autre apprenant la couture. Mais chacune semblait étouffer dans le village, désirant voir le monde, élargir leurs horizons et surtout, vivre leur propre vie. Un matin, main dans la main, les jumelles firent leurs adieux à leur famille, et partirent ensemble vers les grands centres. Une nouvelle vie leur tendait les bras, et seulement elle leur offrirait les nouvelles connaissances dont elles étaient toutes deux assoiffées.