Il était une fois ... Shandri
Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - August 4, 2009 at 10:25 AM
Il était une fois... Shandri
Il était une fois, dans une contrée lointaine nommée Briganne, dans un temps jadis nommé incertain, un gentilhomme et une noble dame si épris l'un de l'autre qu'ils ne connurent que bonheur, suite à leur mariage. Les ans passèrent et le jeune couple dévoué à Thaar devint peu à peu adulte et marqué par le temps, sans pour autant qu’une descendance puisse promettre la survie de leur nom. Tous les moyens furent mis en œuvre pour favoriser une union prometteuse : prières, offrandes à la Dame Féconde, le Souffle de Vie, Mélurine, bénédiction de ses fidèles... Rien n’en venait à bout. Enfin, la noble Dame Calathra de Nalambar devint grosse et donna bientôt naissance, à l’aube de ses trente années, à une délicieuse enfant. Le gentilhomme Nyderann Eäm’Arylth et son épouse eut tôt fait de la prénommer Shandri, en raison de son gazouillement si mélodieux qu’on aurait cru entendre une cascade de clochettes harmonieuses lorsqu’elle élevait la voix. On lui fit un somptueux baptême selon le rituel thaarien, et on lui donna pour marraines les sœurs de la noble Dame sa mère. Chacune arrivèrent des quatre coins d’Enrya pour lui offrir un présent unique : des soieries et de l’encens t’sen, des instruments de musique elfiques, des fourrures berguenoises et même des pierres précieuses de Nguelundi. On lui souhaita également d’être pourvue des qualités les plus féminines et délicates : la douceur, la gentillesse, l’art du chant et la beauté.
\tCependant le bonheur du gentilhomme et de la petite Shandri arriva à sa fin alors que cette dernière n’était encore qu’une enfant. La noble dame Calathra de Nalambar poussa son dernier souffle suite à de longues et souffrantes années de maladie. La petite Shandri n’était alors qu’une très jeune demoiselle, et par souci de lui trouver une véritable famille, le gentilhomme Nyderann se fit un devoir de dénicher une épouse, une seconde. Pendant près de cinq années, la rumeur courrait qu’un gentilhomme dévoué à Thaar, possédant une belle maison et une enfant ravissante, lui donnant tout ce qu’il pouvait, cherchait désormais une femme afin de reformer une famille pour sa pupille. Ainsi, avec une nouvelle mère, la petite Shandri pourrait peut-être être heureuse à nouveau !
\tC’est ainsi que le gentilhomme Nyderann épousa en seconde noce Dame Coelina Nirval, la femme la plus fière et exigeante que Briganne n’avait jamais vu. Son humeur se dévoila peu à peu suite aux noces, devant la jalousie qu’elle éprouvait devant la petite Shandri. Le cœur de cette deuxième épouse était noir des sentiments les plus mesquins et vouait secrètement culte aux sombres divinités et aux formes obscures crachées des entrailles mêmes de la perversion. L’affection que portail le gentilhomme à sa fille était sans fin, et rien ne lui était interdit : les bibliothèques privées lui étaient accessibles pour agrandir son savoir, les bains furent agrémentés de mille et un flacons aux parfums délicats selon sa volonté, les professeurs se déplacèrent jusqu’à la maison familiale pour lui octroyer le meilleur enseignement qu’il était possible d’avoir à cette époque. La gentillesse et la douceur de la petite Shandri l’éloignèrent d’une destinée capricieuse, alors qu’elles gonflèrent les sentiments que lui portait son horrible belle-mère.
\tC’est tout à fait par hasard que la petite Shandri devenue jeune femme tomba sur les preuves indéniables de l’appartenance de Dame Coelina Nirval aux sombres divinités. Elle avait d’abord entraperçu cette cruelle femme en compagnie de certains hommes, à plusieurs reprises. Plus tard, le clergé thaarien eut tôt fait de purifier précisément ces hommes jugés immoraux et coupables de crimes odieux. La petite Shandri, curieuse de nature, investigua ces relations jusqu’à comprendre les sombres desseins de cette femme horrible. Vitement, le gentilhomme Nyderann son père fut mis au courant et tenta de retrouver sa seconde épouse pour faire justice. Cette dernière demeurait mystérieusement introuvable.
\tCe n’est que quelques années plus tard que Dame Coelina Nirval refit surface et tenta un geste abominable à l’endroit du gentilhomme Nyderann. Blessé, pris de peur pour la créature qu’il affectionnait tant, il emporta de force la petite Shandri afin qu’elle prenne les voiles vers des contrées moins hostiles, vers Systéria l’effervescente.
Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - September 11, 2009 at 7:09 PM
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«Ne me touche pas. Je vais te tuer.»
Il s’agissait d’une simple menace, d’un souci de préservation venant d’une enfant du Prince Noir. Mais la peur qui me tiraillait le ventre refusait de s’apaiser. Je risquais beaucoup ; tout mon corps de femme le comprenait. J’étais celle qui avait mis à la lumière ses sombres desseins. ...Avait-elle dit de ne pas la toucher sous peine d’une mort terrible, ou avançait-elle un constat, celui de ma mort prochaine, déjà calculée et planifiée, et de ce fait m’exigeait-elle le calme, alors que sa lame lacèrerait ma peau ?
Nous entamâmes alors une danse d’une beauté morbide, cette somptueuse femme et moi-même. Elle fit un pas en ma direction, alors que, tel son reflet, je m’en éloignais tout aussi promptement. Là où le vice animait ses traits, la terreur se lisait sur mon visage. C’est lorsqu’elle leva sa dague incurvée vers moi que je perdis mon sang froid et chancela. Sous mes pieds, le sol se déroba et mes genoux trouvèrent refuge sur les dalles ouvragées de la pièce. Ma délicieuse belle-mère en profita pour lancer devant moi, sur ce marbre que j’appréciais tant, son poignard. Elle s’éloigna à toute vitesse sans me lancer le moindre regard ; ce fut la dernière fois que mes yeux se posèrent sur elle.