[BG] Sil'ilos Sol (Rei Lassen) d'lil Blynar da'ur

[BG] Sil'ilos Sol (Rei Lassen) d'lil Blynar da'ur

Post by Shineriasta Senger, Ind. - August 16, 2009 at 10:03 PM

[Certains éléments ont été soustraits par crainte de metagaming]

Histoire :

Le clair de Lune illuminait un ciel libre de nuages, parsemés de milles étoiles aux mystères inaccessibles. La brise forestière soulevait les feuilles jonchant le sol sanglant d’automne, alors que les arbres pleurent leur sève et apparat. Dans un bourg aux élévations obsidiennes d’Udossta Thac’zil, non loin de la capitale J’nesstren Qu’ellar, un Iythiiri nâquit et son premier cri fit écho aux côtés du vent qui rapporta vers sa mère le songe d’un nom, Rei Lassen (Feuilles d’Automne). Tel l’automne il sait s’évanouir dans le sang pour survivre, mais sans faille se relever et renaître dans toute sa gloire. Il était issu de famille bourgeoise fortunée et fière, quoique cette richesse ne sut reposer que sur les vices de la traite luxirieuse de la contrebande humaine et une main-mise financière, usurière même, sur les bas-fonds sociaux des quartiers opprimés par la providence. Rei eut son premier esclave pour s’occuper de lui dès la naissance même, s’y habituer fut rapide, mais hélas ô combien cicatrisant : la blessure de l’autonomie forcée et fauchée sera profonde.

Faste, luxe, abondance et dans un âge plus tardif, luxure, comblait une importante part de ses journées. Fort heureusement, l’essence des elfes noirs reignait en cette famille. Bien que l’aisance de son existence était manifeste, cela ne le rendait guère oisif et n’affaiblissait point l’esprit. Un rigoureux entraînement, tant physique que mental ou spirituel s’exerçait dans un cadre familial, par une mère austère animant les séances renforcements négatifs, y prenant sans l’ombre d’un doute un suave plaisir. À ses 70 ans, l’esprit mûr et les talents aiguisés, il se fit brodé le verso d’un foulard, pour être appuyées contre la peau de l’arrière de sa nuque, la devise familiale :

« Harl eluith'orth uss zhal ku'lam,
Whol yol d'issan uss z'klaen el,
Jhal areion zha'linth xun udos elendar,
Lueth ji fotus enrot udossta haruk »

Signifiant, dans une traduction approximative :

« Sous la foi l’un s'épanouira,
Car depuis l’aube la mort nous suira,
Mais au coeur de la mémoire nous perdurons,
Et ainsi du destin aurons-nous raison. »

Et dans ces quelques vers s’inscrivent plusieurs grands fondements de sa pensée construite de toute pièce au fil des ans. Croyant de souche, il ne lui est jamais venu à l’idée de remettre en question l’existence des Dieux Ilythiiri, ni la pertinence du Matriarchisme spirituel chapeauté par la Grande-Prêtresse. Lassen depuis toujours est résolu dans sa croyance de l’inévitable mort et que nulle mégalomanie ne saurait altérer son avènement, mais à travers les signes sombres du destin, il croit y percevoir l’opportunité de le marquer à jamais, d’inscrire son sang dans les sphères supérieures de ce monde.

La lignée de Rei Lassen remonte par la mère de plusieurs générations d’opulence au sein de la maison Blynar da’ur, la septième patte de huit maisons sous la dominence d’une souche unique, méconnue des pattes elles-mêmes, Jabbress Orbb Qu’ellar, la Maison de la Maîtresse Arachnide. Blynar da’ur n’était point dirigé par son cercle familial immédiat, mais par des cousins de sang rapproché, entretenant des liens étroits avec ses parents.

Les lignées ne restent hélas jamais indemne, d’autant soit plus que toute puissance attire naturellement sa contre-partie. La rivalité grandît à l’intérieur même de Blynar da’ur, les complots fomentaient, les assassinats se multipliaient, dont un seul performé par Lassen lui-même, à l’endroit d’un cousin distant. La famillise se désagrégeait et bientôt la tête de la doyenne roula contre le sol, pour être remplacée par une nouvelle. Un méchanisme d’épurement des éléments dits « infidèles » à la nouvelle gouvernance fut systématiquement appliqué, emportant au passage les parents bicentenaires du jeune elfe. Il fut épargné par la bonne fortune, alors qu’il était lui-même en mission et ainsi absent de son dortoir. Sitôt l’évènement su, dont la perte parentale, ceux-ci qui s’étaient faits de rigides, glacials et distants enseignants, lui importait peu, il fuit sa demeure, emportant quelques vivres et gemmes lui assurant le voyage.

La corruption s’avère immanquablement le fléau des fugitifs, si bien qu’au fil des rencontres et des pots de vin pour le passage, il arriva à sa nouvelle demeure déclassé, fauché. (...) Amené de force vers Systéria pour refaire son existence et regagner son rang déchu, il effacera son nom pour adopter Sil’ilos Sol, l’Oeil Pourpre, et d’user de ses talents de discrétion et filatures acquis par l’éducation pour survivre. Le reste, seul le destin saura en paver le chemin.