La descendance des El'Idhrin
Post by Anirà El'Idhrin, CP - August 21, 2009 at 7:32 PM
La descendance El'Idhrin ou la pomme ne tombe jamais loin du pommier.
Depuis tout jeune elle n'avait que son frère comme compagnon de jeu, elle l'aimait plus que toutes les autres personnes qu'elle connaissait, sa grand-mère était gentille mais pas très drôle et Tàriand qui n'arrêtait pas de remuer partout la faisait beaucoup rire. Chaque que fois que son frère venait la chercher pour aller s'amuser à l'extérieur elle le faisait de bonne grâce, rien n'était plus important que de lui faire plaisir. Malgré cela elle préférait le calme de la bibliothèque, où elle laissait ses yeux bleus, les mêmes que son père, errer sur les rayons ou sur les pages d'un gros livre qu'elle ne comprenait pas, personne ne lui avait appris à lire, mais elle était fascinée par tout ces petits caractères sur les pages. Le soir pendant que Tàriand continuait à fatiguer sa nourrice, Anirà allait s'asseoir auprès de sa grand-mère qui lui racontait des histoires sur son père quand il était petit et sur la nature. Ses parents, des gens très importants dans une grande ville lointaine où elle était née, mais dont elle n'avait aucun souvenir, l'avait laissée chez sa grand-mère mais un lien permanent les unissait, jamais ils ne la laissaient seule. Entourée de l'amour de ses parents et de sa grand-mère elle s'épanouissait comme une fleur au soleil.
Une courte visite de sa mère à Arnad'Idhren, qui avait du fuir des troubles graves dans la ville, perturba un peu Anirà. Comment un Empereur pouvait ainsi changer du jour au lendemain et devenir méchant? Son père n'avait surement rien fait et il était recherché, quelle absurdité! Bien sur, cela Anirà l'apprit en écoutant aux portes et en demandant plus d'informations aux autres elfes de la communauté, qui bien que désintéressé par la question des humains et de leurs problèmes insignifiants lui répondirent avec douceur, car après tout Saël était l'un des leurs. Sa mère repartit bientôt, elle ne pouvait pas laisser son bien aimé seul contre toutes ses menaces.
Son père devint un héros aux yeux de tous en plaçant la belle et jeune Impératrice Cybelle première sur le trône. Il revint dans ses terres natales, mais les amis qu'il s'était fait à Systéria lui manquait et le déménagement du couple El'Idhrin fut décidé. Son frère insista et argumenta tant et si bien qu'il put les suivre. Elle était soulagée de voir son frère s'en aller, elle allait enfin pouvoir être tranquille avec sa chère grand-mère, mais au bout de quelques heures à peine le calme qui régnait commença à l'ennuyer il lui manquait quelque chose et c'était Tàriand. Elle réclama assez pour que sa grand-mère l'envoie elle aussi dans la grande ville avec ses parents et son petit frère. Dans le bateau l'angoisse lui nouait la gorge, elle n'avait pas l'intrépidité de son frère et tout ces inconnus sur le bateau alors qu'elle était seule l'effrayait. Arrivé au port ses parents n'étaient pas venu l'accueillir mais au moins il y avait Tàriand avec un homme. Sa nouvelle vie allait commencer, alors qu'elle aurait préféré finalement rester chez sa grande mère.
Après quelques temps passé à Systéria la ville paru moins effrayante à Anirà, même si ses ruelles et ses nombreuses impasses continuaient à lui jouer des tours assez régulièrement. Dans la grande maison des El'Idhrin elle avait tout le loisir de se développer selon ses souhaits et son père en fin pédagogue lui apprit à lire et à écrire. Ses progrès évidents satisfaisaient tout le monde. Ses liens avec Tàriand étaient toujours aussi fort, bien qu'elle ne le voyait que très peu, Anirà lui portait le plus grand amour. Sa mère et leur servante apprirent à Anirà comment il fallait se comporter dans le monde des hommes, sans jamais se départir de sa vraie nature. Elle sut ainsi qu'un jour, elle aussi, serait amenée à fréquenter la cour impériale et qu'elle devrait faire honneur au nom et au rang de ses parents. Elles lui apprirent aussi à se coiffer, ses petites tresses brunes convenaient à l'enfant qu'elle était en train de laisser derrière elle, mais pas à la jeune elfe qu'elle devenait.
Tout aurait pu continuer ainsi, Anirà chez elle à se faire protéger et Tàriand apprenant la vie au contact des gens de Systéria. Malheureusement, un matin en se levant, elle découvrit sa mère au milieu de grosses malles, le sourire aux lèvres, mais le regard un peu triste. Sans poser de question Anirà aida sa mère à finir les valises. Elle aurait voulu que rien ne change, elle avait néanmoins apprit par son père que les changements amenaient toujours des choses positives. Partir le cœur léger en pensant à ce qu'on va trouver plutôt que de regretter ce qu'on quitte. Son père était un sage et il savait qu'Anirà avait tendance à s'appesantir sur le passé. Anirà partit la première avec certaines des malles les plus fragiles pour surveiller leur chargement dans le bateau. Cela étant fait elle attendit sagement le reste de la famille en se promenant sur les quais. Quand ils arrivèrent, elle constata que son père n'était pas avec eux. Sa mère la rassura et ils embarquèrent tous pour les terres ancestrales des elfes, à Arnad'Idhren. Anirà reçut des nouvelles de son père quelques jours plus tard. Il prit contact avec elle par la pensée. Il lui expliqua qu'il était temps pour lui de laisser sa place, le cycle de la nature continuerait sans lui. Il tenta de l'apaiser mais Anirà en conçut un vif chagrin. Cependant au bout de quelques temps elle arriva à se faire une raison, au fond d'elle-même, elle savait que son père avait vécu heureux pendant longtemps et qu'il avait fait tout ce qu'il souhaitait avant de s'en aller. Sa mère ne s'en remit pas aussi facilement et Anirà ne put que regarder cette elfe si belle perdre tout goût à la vie. Elle ne prit plus la peine de maintenir le décorum auquel elle avait été habituée, elle ne s'habillait que plus que par obligation et sans plaisir. Souvent on la retrouvait les yeux perdus dans le vague repensant à son cher Saël. Devant cette morne vie, Anirà et tous les habitants d'Arnad tentèrent de lui faire retrouver le sourire. Elle passa ainsi quelques années auprès d'elle et de son frère qui s'était finalement assagi.
Ses dons s'étaient amenuisés au fur et à mesure qu'elle avait cessé de les utiliser, sa mère n'ayant pas l'envie ou le courage de lui transmettre ses connaissances et son frère n'en sachant que trop peu ils avaient fini par abandonner la communication par pensée au profit du langage oral. A l'approche de l'âge adulte, Anirà sentait confusément qu'il lui fallait faire quelque chose pour elle. Elle aurait voulu maîtriser les sciences et le secret des pensées, mais elle ne savait vers qui se tourner. Elle se rappela qu'à Systéria son père appartenait à une Confrérie qui étudiait et enseignait la magie, il lui semblait même que Saël en était un membre important. Elle pourrait peut-être retrouver des livres écrits de la main de son père et profitait de leurs connaissances?