[BG] Lorsque jour et nuit se rencontrent

[BG] Lorsque jour et nuit se rencontrent

Post by Nullaeth Sanyë - November 12, 2005 at 6:05 AM

Premier BG de Nullaeth Sanyë
Le Bien et la Justice qu'on ne voit pas.

Il était seul, son ombre demeurait fixe, immobile, alors qu’il observait les étoiles remuer devant ses yeux. La lune affichait une surface froide, aussi pâle que sa peau elfique, dans une image qui sans cesse bougeait ça et là, sans demeurer fixe, en perpétuel mouvement. Devant ses yeux, le ciel remuait, il allait vers la gauche, puis vers la droite, en ondulations floues, sans régularité… Il regardait la molle clarté de la lune qui se reflétait sur la surface des flots, assis sur la rive d’une étendue large, semblant infinie… La nuit était particulièrement claire, les étoiles brillaient de mille feux, et de nombreux amants étaient collés l’un à l’autre, admirant la mélopée des astres qui s’offraient à leur regard si vierge, si innocent. Pour sa part, lui, il était seul, les bras enveloppant ses genoux, ses mains tenant ses poignets avec fermeté. Cette sensation de vide, d’un vide d’émotion, d’un vide noir, obscur, d’une immuabilité totale, l’envahissait. Balayé par la vérité, il avait basculé. De la lumière aux ombres, voilà où son regard s’était posé.

Il était pourtant plus optimiste auparavant. La lumière se répandait devant les rangs desquels il faisait partie, éternelle, intemporelle, résistant aux assauts des hordes du mal. Nombre de fléaux du mal tombaient, sous les coups et les tactiques efficaces des maîtres des rangs du bien, mais nombre de preux chevaliers, nobles templiers ou dévots de la lumière s’écroulaient également, posant leur genou au sol, dans une dernière agonie, avant de périr. Lui-même avait souvent frôlé ce vide, cette mort, où il aurait pu basculer. Lui-même avait vu ses frères d’armes, valeureux, tomber au sol, tentant de s’agripper à l’herbe qu’ils sentaient une dernière fois entre leurs doigts, glissant vainement, de la même manière que la vie glissait hors d’eux. Les terres avaient à de maintes reprises bu le sang sous ses pieds, à maintes reprises des crépuscules rougeâtres s’éteignaient après que sa lame se soit abreuvée du sang des serviteurs du mal et de la mort.

Mais en quel nom? En quel honneur son bras avait-il guidé sa lame vers la chair de l’ennemi? En vertu de quel principe sa lame extirpait-elle le sang des impies? Pour quelles gens devait-il subir cette difficile épreuve, soit celle de tuer et de voir les siens périr? Les mécréants poursuivaient leurs petits crimes dans la cité, abattant un mari revenant d’une journée épuisante des mines, pillant un honnête homme qui avait su prospérer avec les années, violant une mère qui, enfant à la main, avait fait l’erreur de prendre un raccourci parmi une ruelle trop sombre. Malgré les viles âmes repoussées, le mal rôdait toujours à l’intérieur même de Systéria. Même si, des contrées plus loin, le mal avait été fauché et abattu selon les principes de l’honneur et les vertus de la lumière, les innocents périssaient encore, de village en village.

- Il faut des gens pour repousser ces hordes viles et impies, mais il faut également des gens pour sauver cette populace… La loi n’effraie plus personne, les ombres se meuvent parmi la lumière tant elle est impuissante à les révéler…

Il parlait toujours seul, devant cette rive, le regard mi-clos, laissant ses propos aller vers l’éther, se répandre en vain, pour seul soulagement son âme tourmentée. La veille, une femme avait été violentée, dans une ruelle plus loin. Il en avait eut ouï-dire car, comme toujours, ces potins intéressent toujours la populace qui s’évertue à les répandre. En fait, c’est un gueux, Arthorias, plutôt vieux, le crâne à demi dégarni, qui l’en avait prévenu. Depuis quelques jours, il avait pris un retrait sur les activités de croisades de l’Ordre, afin de prendre un peu de repos et se recueillir. C’est ainsi qu’il put découvrir l’atrocité de la vie dans la ville elle-même.


- Je vous le dit, monsieur Seralis, la vie ici n’est pas plus belle que la vie dans vos croisades. Ça non… J’ai souvent vu des meurtres, de la mort moi aussi… Et vous ne savez rien de ces mécréants qui rôdent dans la cité…

Le vieil homme, appuyé contre une canne plutôt frêle, suivait la marche du vigile qui scrutait longuement les structures qui remplissaient les rues dans lesquelles il vagabondait librement.

Ces propos avaient frappé de plein fouet le paladin, le preux combattant, qui prit un moment de recul. Il porta un regard troublé vers le vieillard, faisant contraste au regard bienveillant qu’il arborait habituellement en sa présence.

Le vieillard tourna les pas, lentement, après avoir salué le vertueux. Ce dernier, lentement, déambula dans la cité, hagard, pendant la journée entière, pour aller par la suite se reposer, sur le bord d’une rive, où son destin chamboulerait…


La lune brillait maintenant à son point le plus culminant. Nombre d’amants s’étaient lassés de cette vue, mais le guerrier qui se tenait maintenant debout, une main contre la garde de sa lame, demeurait toujours aussi inflexible, profondément réflexif.

Il passa la nuit à réfléchir, avant de tourner les talons aux premières lueurs de l’aube. Ses pas, certains, le ramenaient vers les quartiers de l’Ordre, où il irait annoncer un retrait momentané.

Venger l’opprimé, punir le vil, guider le traître, effrayer l’immoral, débusquer le mal.

Description générale du RP : Mélange entre Inquisiteur//Vengeur//Chevalier, soit chaotique, tout en honorant au plus haut point le bien, sans être bonasse pour autant. Punira le vil sans aucun remord et s'assurera que les protégés honoreront la vie, ferons honneur au don de vie qui leur fut accordé.


Post by Nullaeth Sanyë - January 24, 2006 at 9:44 AM

Le Soleil et la Lune ~ Lorsque jour et nuit se rencontrent

Partie 1
Une rencontre fortuite ~ L’étincelle

Nullaeth Sanyë s’était, parmi la basse-ville de Systéria, illustré tel un héros de la basse populace. Main haute, dans ses heures de gloire, il saluait tous et chacun, petit sourire au visage. Ce qui, pendant des mois, l’avait conservé d’une humeur stoïque, implacable, avait laissé place à une effervescence de bonté et de charité. Revêtant des couleurs nobles et fières, ainsi qu’une cape brodée de fils d’or, il circulait, parmi les rues vagabondes et errait, lame au fourreau, sens aux aguets, sauvant ainsi une femme du veuvage, protégeant l’hymen d’une jeune dame ou prodiguant conseils aux jeunes voyous qui portaient la bourse d’autrui. Parmi l’Ordre du Soleil, il ne s’afficha que discrètement, se présentant à moult entraînements afin de persévérer dans l’art de la lame et des stratégies militaires.

De nature sombre et d’humeur taciturne, le jeune humain de sang croisé, mi-pur, de la souche elfique, et mi-bâtard, de la souche humaine, avait appris à rayonner, devenant illustre, objet de remerciements et louanges pour le bas-peuple. Sa cape d’un bleu hâlé délaissa ses épaules, revêtant enfin les couleurs dorées de Thaar, la Justice Lumineuse, ainsi que ses habits. Les malfrats qu’il tuait jadis, au coin d’une ruelle, dans les ténèbres d’un passage reclus, il les traînait maintenant devant la place publique, les défiant du bout de la lame, s’ils refusaient de se rendre devant la Justice. Ainsi, de la lune, ténébreuse, obscurcie, reflétant le Soleil dans ses molles clartés, il s’était illustré aussi lumineux que l’astre lui-même.

Il ne suffit, toutefois, que d’un poids dans la balance afin de la faire chavirer.

C’était une nuit particulière, pendant laquelle la sphère argentée était inapparente, dissimulée derrière les halos de vapeur que sont les nuages. Sombre, le ciel n’offrait que de rares et faibles éclats de lumière éphémères qui se dissipaient aussitôt. Même si le ciel, lui, offrait tout le nécessaire pour le sommeil des bonnes gens, le dévot, lui, ne trouvait dans la nuit qu’une légère somnolence qui ne suffisait pas à l’assoupir. Si bien que, après des heures de concentration, il n’avait réussi qu’à entremêler les couvertures au pied de son lit, qu’il repoussait sans cesse, d’un air perturbé. Il avait maintenant les yeux ronds, fixant le plafond de la chambre qui lui était allouée dans la salle d’une auberge de haute qualité, dans les hauts-quartiers.

Il posa un pied sur le sol, grinçant des dents en sentant le marbre froid irradier sa morsure froide et crue à la plante de son pied. Glissant ses pieds dans les pantoufles au pied du lit, il se releva, lentement, s’appuyant de ses bras sur le lit pour se hisser lentement. La fenêtre qui donnait sur sa chambre, verrouillée et munie d’une corde ingénieusement placée et nouée, ne laissait aucune lueur s’immiscer dans la pièce qui en avait un air sinistre. Lentement, sans grande presse, il revêtit ses sous-vêtements, avant de revêtir son armure, se ceignant de son fourreau, avant de quitter d’un pas sans hâte la chambre, d’un pas lent, furtif. À peine sorti, il se dirigeait déjà vers la basse-ville, là où il errait souvent les nuits où il ne parvenait pas à dormir, afin de se reposer un peu et de veiller à la sécurité du peuple. Chaque pas qu’il prenait de plus le guidait vers un lieu où il n’aurait jamais dû aller, le guidait vers le point tournant de sa gloire, le guidait vers l’erreur la plus décisive de sa vie.

Au loin, un cri se faisait ouïr. La voix, pure et cristalline, ne laissa s’émettre qu’un appel à l’aide, d’une requête urgente. Le cri strident parvint jusqu’aux oreilles du brave qui, immédiatement, accourut vers la ruelle d’où l’appel provenait. Elle était inerte, ou presque, Les pâles clartés permettant de voir sur ses cheveux des reflets d’un blond doré. Les lueurs du ciel permettaient à peine de la percevoir, tant la nuit était obscure, mais les rares lanternes encore allumées des rues lointaines permettaient de discerner un peu les ombres. Puis, elle se remit à remuer, crachant des insultes et des demandes à l’aide de nouveau.

-Goujat! Malotru! Lâche-moi, espèce de racaille! À l’aide, venez m’aider!

La voix avait rapidement interrompu les propos de la voix dure et grave du scélérat... Un sifflement métallique se fit entendre, alors que le justicier sortait rapidement sa lame de son fourreau, précédant un son de déglutition, soudain, brusque, secoué. Puis, de la caisse où elle était assise, la jeune fille tomba soudainement au sol, son sang giclant de l’artère à son cou, ne laissant entendre que son souffle devenu rauque et interrompu. Sa chevelure avait suivi sa chute, brillant de mille éclats, suivant sa tête qui rudement se percutait au sol. Interloqué, Nullaeth fixa la chute, alors que déjà, prenant la fuite, la silhouette de l’homme tentait de fuir. Peine perdue parmi les ténèbres, il se résigna à le suivre, prenant dans ses bras la jeune femme qui avait peine à respirer, la gorge tailladée. Il la prit dans ses bras, accourant vers un lieu plus éclairé, afin de lui prodiguer les soins nécessaires.

Vint l’aube, elle était encore étendue, dans l’une des chambres où il l’avait portée, veillant à son chevet chaque instant. Ses lèvres, couleur vermeille, faisaient contraste à sa peau pâle, douce et délicate. Ses yeux étaient clos, sa chevelure claire tombant en cascade sur l’oreiller puis sur le lit, son corps fébrile et délicat, de mille charmes, demeurant immobile, hormis sa poitrine s’élevant et se rabaissant sous ses respirations rares.
Elle était jeune, âgée d’environ une quinzaine d’années, un peu plus, et ses traits démontraient une splendeur hors du commun. Pendant plusieurs jours, il veilla sur elle, attendant avec patience son retour à la lumière, dormant à la pointe de sa main, perché de la chaise où il siégeait, vivant à ses côtés, exerçant des mouvements de combat dans la salle, faisant quelques exercices routiniers pour la forme.

Vint enfin le jour où, miraculeusement, elle ouvrit les yeux, portant ceux-ci vers le semi-elfe qui, relâchant son épée au sol dans un fracas, s’approcha d’elle.

-Vous voilà revenue des ténèbres parmi la lumière, douce dame.

-Plaît-il… Êtes-vous mon sauveur?

Il esquissa un mince sourire en réponse à celui qu’elle affichait…

(HRP: Si jamais quelqu'un est intéressée à jouer la fille, pour laquelle j'élaborerai une histoire plus concrète au fil de l'aventure, venez m'en parler sur MSN. Toutefois, je ne laisserai pas n'importe qui la jouer, je vais prendre quelqu'un de compétent, afin de rendre fidélité au personnage. Elle ferait partie de l'ordre de la lumière, probablement une moine, pour les spécificités RP, on en parlera, mais j'ai une bonne idée de son jeu. Je le propose comme ça, je prévoyais la jouer, mais bon, jouer un duo à deux c'est mieux que de jouer un après l'autre.)