prince des voleurs...

prince des voleurs...

Post by Aziz, AdM - August 31, 2010 at 1:56 AM

... titre un peu trop prétentieux non?

Des pas rapides, l'un avec une bourse, l'autre en arrière dague à la main. La combinaison parfaite. Ils avaient détroussés une nouvelle victime.

L'un voulait aider sa famille, mère travailleuse, père alcolique, l'autre rêvait de pouvoir soulever un peuple, prendre l'or le redistribuer aux pauvres. Des histoires d'enfant de la basse, que beaucoup voulaient réaliser, malgré les aides multiples. Déjà tout petits leur avenir était tracé.

L'âge de la raison, l'âge de l'oraison sur les valeurs de la vie dans ce quartier minable. Une pomme volée, une dague pour menacer, le parfait duo. Une main habile, une autre tactile, lorsqu'elle passait le fil de la lame sous la gorge. C'était ainsi que fonctionnait les jumeaux. Courant sur les toits dès leur plus jeune âge, faute d'aller à l'école.

"T'es fou? On avait dit que pour de la fausse Aziz."
"Tais-toi donc Assim, t'as pas compris que pour survivre ici, fallait employer les grands moyens?"
"Mama ne serait pas fière tu sais."
"Elle est fière, on rapport de quoi manger, allez bouge tes fesses!"

Un peu inconscients les deux, ils avaient eu leur formation sur le tare comme beaucoup d'enfants. Assim et Aziz, les jumeaux inséparables. Le premier aimait les jeux de mains et de rapidités, une bourse par-ci, une autre par là, l'autre défendait son frère, lorsque le tout tournait mal, un bagarreur. Jusqu'au jour ou...

... ou tout sentait le vinaigre. Un mauvais coup encore, Assim essayait de résonner son frère, alors qu'ils venaient de détrousser un peu trop d'or. Ils étaient arrivés à l'adolescence, leur traits se dissociaient un peu. Assim plus maigre que son aîné, et plus sensible psychologiquement. Leur yeux tout aussi noirs, des billes d'obsidiennes. Aziz avait acquérit une musculature plus poussée que son frère jumeau, maniant des armes à longueur de journée, avec des personnes mal famées. L'autre préférait jouer, faire tourner en bourrique les âmes les plus débiles de ce monde, et tout rapporter à sa mère et à sa famille, comme toujours. Il avait un on ne sait quoi de saltimbanque, ses airs, sa façon de se mouvoir dans l'espace, fluidité. L'autre avait l'oeil méchant, et l'alcool facile.
Ne soyez pas naïfs, les deux avaient une complicité sur ce qu'ils faisaient.

Mais ce jour là, tout allait les séparer.

L'un avait la main habile, l'autre la dague, leur avenir était tracé, sur du sable, éphémère.

Une dague plantée pour la première fois, ce n'était plus un jeu qu'Aziz faisait, et c'est un triste spectacle auquel Assim assistait. Un haut de coeur s'ensuivit, en voyant son frère sourire. Assim n'en revenait pas, comment avait il pu?

"Qu'est ce que tu fous Aziz?"
"On dégage de là avant que les gardes arrivent."

Son coeur battait à tout rompre, son frère un assassin? Il n'y croyait pas. Ils détalèrent comme des garennes alors que le pauvre homme agonisait en pleine basse. Des larmes coulaient sur ses joues, il n'y avait pas de honte, à pleurer, pour quelqu'un de la basse. Tous n'avaient pas vu de meurtre sous leurs yeux, encore moins, quand c'était un frère qui le commettait.

"Tu l'as tué! C'est contraire à ce qu'on c'était fait comme pacte! Tu souilles notre nom Aziz!"
"Et toi? Tu te crois mieux à voler les gens sur ton passage avec tes jeux de cartes?"
"Je ne les tue pas moi! Je ne leur vole pas tout! Et seulement aux plus bêtes d'entre eux! Je ne leur vole pas la vie!"
"Tu vas t'arrêter avec tes leçons de morales? au lieu de m'accuser aide moi à me laver les mains."
"Non Aziz, jamais. T'assumes tout seul, j'en ai marre.
"De quoi?"
"De tes plans foireux."
"Tu l'aura voulu."

Un coup de poignard, une esquive. Assim tenait sa bourse à la main, l'autre la dague, plantée dans la cuisse de son frère, leur avenir était tracé, dans du sable, éphémère.
Puis un deuxième, une seconde esquive.
Aziz n'eut pas le temps de mettre le troisième, un mercenaire était venait de le voir dans la ruelle, alerté par les cris du jumeau, et se rua sur lui. Mais Aziz était bien plus agile, sans armure, connaissant la ville comme sa poche. Assim ne pu le voir que partir, loin très loin, pour ne plus jamais le revoir, de sa vie.

"Un avenir tracé, dans le sable, éphémère. C'est comme perdre sa vie une fois. Perdre sa moitié, en la sachant vivante, dans les bras d'un autre. Tu comprends?"

Aïna sa soeur acquiesça alors que son frère Assim finissait de lui raconter cet aveu, ce pourquoi la famille Bakhir s'interrogeait sur la disparition du frère jumeau.

"Mais si il a essayé de te tuer. Pourquoi prendre son nom?"
"Si un jour il revient, je veux qu'il sache que je l'attend."

Les années avaient passé depuis ce tragique incident ayant séparé les frères inséparables. Assim avait fait son chemin de son côté, profitant de son corps svelte pour danser, avec sa soeur, mais également à continuer à voler, sans que sa mère ne le sache. Le principal, c'est qu'il rapportait à manger à la maison, non?

Petits secrets de familles, Aziz, Assim, étrange histoire, quand on savait qu'un des jumeaux mentait sur la présence de l'autre. Un tableau d'illusion, tout ceci était faux, puisqu'on savait qu'Aziz était fils unique, alors allez savoir ce qui est vrai ou non dans cette histoire, c'était l'instant envoutant.

"Vous êtes juste mes voleurs de rêves, moi je suis votre voleur de pensée. Vous êtes perplexe non?"

La carte était un as de carreau,
pourquoi?


Post by Aziz, AdM - January 26, 2012 at 12:36 AM

Un lien.
Un rêve ou une réalité

Il existe un lien étroit entre deux frères, même éloignés, des jumeaux se sentent vivre, se sentent mourir, ils sentent leur amour ou leur haine. Mais ce lien là lui était totalement inconnu, jamais ressenti. Quelqu'un ailleurs en ville ressentait la mélancolie de l'homme du désert, une profonde tristesse. Après tout cela faisait plusieurs semaines que personne ne c'était occupé de lui. Etait il encore dans le monde des vivants? Allez savoir. Tout était gris, la vie avait un goût de poussière et la seule lumière qui lui permettait encore d'avancer s'appelait Noür.

Ses pas foulaient le sable brûlant, un foulard autour de son visage, bronzé par le soleil. La tempête arriverait bientôt, il déroula alors son drap de cuir pour s'envelopper dedans, telle une momie.

Tomber aussi bas, pour une histoire des plus douteuses, même un nécromancien ne subirait pas ce sort. Mais il en était ainsi à Systéria, une marée emportant avec elle les plus faibles. Ceux ayant de bonnes relations s'accrochaient aux branches et pouvaient être repêchés, d'autres avaient le malheur de choisir la branche cassée, beaucoup plus difficile alors pour survivre. Mais cela ne faisait qu'augmenter les poussées de haine. Quand on avait toutes les cartes en main pour rendre un mouton, agneau, il pouvait à tout moment, délaissé, se transformer en un véritable loup.

De nouveau en ville un quelqu'un pu sentir des pulsions de haine et de colère, à vous faire bouillir le sang, à éclater la tête du premier rencontré. Ce lien si étroit et intime prendrait peut être tout à coup un essort particulier dans la vie future d'Aziz.

La tempête se calmait, le sable fut débarrassé de ses grains. Un jour de marche supplémentaire, à errer entre le plan des hommes et celui des djinns. Et un matin, Ses yeux noirs purent enfin rencontrer ceux de son frère. Rêve ou réalité?

Aucune joie, sensation de vide.

Le tout ne dura que quelques secondes.

Il avait été pris au piège, mais par qui.

L'une des deux silhouette s'effondra au sol, la tempe affectée, assommée.

Rancœur, regrets, amertume, fidélité, survie. Les sentiments se déchaînaient. Une chose était certaine, Aziz subirait ces prochains jours sa mise à mort.