Virgil

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Post by Virgil - July 1, 2011 at 9:33 AM

Commencement...

Dans une masure au nord du Bastion Berguénois le long d’une rivière gelée par les neiges éternelles, un jeune garçon armé d’un marteau fixe les étendues immaculées face à lui. Dans son dos, un homme, bourru et solide comme un fjord à la barbe drue et au regard d’acier frappe le fer chauffé à blanc. D’apparence, le garçon est presque aussi large que son père et pourtant son cadet, si peu rare pour un Berguénois d’à peine quinze ans et pourtant déjà un homme. De bonne constitution, il affirme sa carrure par un regard rude mais pas spécialement agressif. Un sourire simple collé aux lèvres et des mains d’artisans lui assurent une relative amabilité des gens qu’il rencontre. Le regard du père coule sur lui avec la rudesse des hommes du nord puis le siffle le rappelant une nouvelle fois à l’ordre.
Depuis que Virgil est en âge de rêver, il n’a de cesse d’observer ce lointain qu’il n’a vu que dans les comptes et les histoires racontées par sa mère. Un garçon rêveur certes mais également habitué au travail. Volontaire, son seul défaut serait peut-être cette nonchalance dont il fait preuve si souvent ou peut-être ce manque d’intérêt pour tout ce qu’il trouve secondaire et cette facilité qu’il a de se désintéresser des autres. Pas qu’il soit mauvais de nature, simplement il n’a pas pour habitude de trop se préoccuper des autres.

Natif d’un milieu isolé, son père l’a rapidement formé à la forge des armes et à la construction de meubles pour l’ensemble des villages avoisinants. Bien que son père soit reconnu pour ses équipements et que les hommes puissent venir de loin pour ne fut-ce qu’acheter une épée, sa maîtrise n’est pas parfaite et, voilà que depuis plusieurs années, Virgil songe à peaufiner sa maîtrise, partir loin de ce qu’il connait pour pouvoir à loisir profiter des enseignements de véritables forgerons, reconnus et compétents, plus que son père en tout cas.
Un deuxième sifflement, il sort de ses songes alors, pivotant pour retrouver les fourneaux embrasés et son labeur sans que cette idée ne puisse le quitter, une envie de liberté rare et de fortune.
Quelques jours plus tard, une embarcation de marins partant vers le Sud du pays, sur laquelle il put payer son voyage contre une poignée d’or après avoir salué sa famille, bien que son père soit contre l’idée de perdre son unique garçon, Virgil n’en fit pas réellement cas.

Sur le bateau, il fit la connaissance d’une jeune femme avec qui il se lia d’amitié durant les trois semaines de traversée, aidant les marins dans l’entretien du matériel de guerre et du bateau en lui-même. Cette jeune femme partait en direction de Briganne, en quête de bonne fortune au nom de Gaphaël le Trésorier.
Ainsi, après un mois de traversée supplémentaire, ils firent halte là-bas, le temps pour eux de se rendre compte du coût abusif de la vie et leur quelques économies partirent bien trop rapidement. Durant cette période, ils enchaînèrent tous deux petits boulots et débrouillardises pour survivre. Virgil travaillait auprès de commerçants en les aidants à la forge et aux traitements des minerais grâce à son physique naturellement propice aux travaux manuels.

Il put amasser suffisamment d’or et sa camarade également pour quitter ce territoire trop coûteux pour eux, et prendre la direction de Systéria par voie maritime. Terre d’accueil, ils purent enfin poser pied à terre. C’est ainsi que débute leur histoire…