Ombre, Feu & Lumière.

Ombre, Feu & Lumière.

Post by Asphodèl du Typhon - August 6, 2011 at 11:56 PM

I N T R O D U C T I O N

Nom:
Asphodèl, mais l'Etat civil impérial lui en connaît d'autres de naissance, comme Eolia.

Sexe:
Féminin, aux dernières nouvelles.

Race:
Humaine, rien qu'humaine. Une épée peut la tuer, une maladie la terrasser, un enchantement la toucher.

Age:
Entre 18 et 20 ans, elle ne sait pas précisément. Officiellement, sa mère déclare qu'elle en a 19.

Origine:
Systerienne de père, Zanthéroise de mère. Elle n'a jamais connu la patrie de sa mère. Naissant et vivant à Systéria. Quant à y mourir, c'est une autre question.

Aime:
Les carottes, les livres, tout ce qui vole (oiseaux). Elle a développé une fascination pour les dragons bien qu'ils soient sa plus grande phobie. Elle aime manger pimenté, mais déteste les plats salés. Sa couleur favorite est le bleu pâle qui lui fait penser à l'immensité du ciel libre. Asphodèl aime les hauteurs et le vent.

Déteste:
Les fruits rouges, de mauvaises histoires circulent comme quoi ils sont généralement empoisonnés par des enchanteresses. Les sucreries, qu'elle a paradoxalement en horreur, ainsi que les fleurs. De nombreux hommes ont tenté de lui offrir moult bouquets floraux, grosse et grossière erreur; c'est éliminatoire. Elle honnit également toute forme d'alcool, qu'elle ne boit jamais. Plus que tout, elle hait se retrouver enfermée sous terre. Sa plus grande peur est d'être enterrée vivante.

Trait physique :
Blonde platine, virant presque sur le blanc lunaire. Ses grands yeux sont violets, ses sourcils bien dessinés et fournis. Sa voix est mélodieuse, mais souvent sèche. Elle donne presque toujours l'impression d'avoir le regard perdu dans un vide lointain ce qui la rend distraite d'apparence. Elle n'est pas très grande, ni très mince : ses formes appuyées, généreuses et sculptées dans l'argile pâle de sa peau lui confèrent un corps de femme épanouie, alors qu'elle vient de sortir de l'adolescence. Elle porte librement ses cheveux dans son dos qui ondulent facilement. Elle a une toute petite cicatrice au menton.

**Qualités : **
Courageuse, Protectrice, Discrète, Intelligente, Patiente, Polie.

Défaut :
Parfois Impulsive, Marginale, Effacée, Rancunière (Elle attribue volontiers sa confiance, mais une fois qu'on perd cette dernière, c'est définitif).


Post by Asphodèl du Typhon - August 10, 2011 at 10:15 PM

La bâtarde.

Asphodèl s’était agenouillée au chevet de sa mère souffrante. La fièvre la consumait sans peine sur sa couche moite. Demeuré excentré, dans un angle mort de la chambre, le père assistait à la scène.

« Ma chérie, ma fille adorée….Asphodèl… » murmura Lyanna en ouvrant les yeux qu’elle avait aussi clairs que le diamant brut. « N’aies pas peur… »

La jeune humaine admirait celle qui avait enduré tant de souffrances pour la mettre au monde. Elle se sentit faiblir devant l’agonie inéluctable venue terrassée sa mère.

« Tout comme mon frère, et son père avant lui, et encore son père avant lui, et leurs ancêtres; tu es née dans le feu magique. La lame d’une épée, la richesse de l’or, ou la puissance de Thaar ne pourront rien pour ta destinée, ma toute belle. Tu…comprends? (Sa fille acquiesça timidement sous le regard froid de son père qui, plus loin, envisageait d’intervenir.) Je peux m’éteindre en te sachant heureuse et grande. Je n’aurais pas failli…la pureté du sang Zanthérois t’a atteinte, plus que n’importe quel autre de mes enfants.  »

Lyanna ne rendit pas encore son dernier souffle. Les médecins se pressaient à son chevet depuis des jours et autant de nuit, dans un roulement infernal. Leurs tentatives paraissaient vaines et coûteuses. Ni la magie, ni la chirurgie n’étaient venues à bout de ce mal abrasif. Même Thaar semblait se morfondre dans le silence de l’impuissance. Asphodèl quittait la pièce après une brève hésitation devant la silhouette de son père. Semant dans le sillage de sa marche des fragrances de rose fraîche, elle parcourait la villa familiale d’un pas cadencé pour regagner sa chambre. Elle savait que tout n’était qu’une question de temps; elle le pressentait. Ces nœuds qui serraient sa gorge et son ventre étaient autant de signes annonçant le changement. Une fois sa mère envoyée à Sainte-Elisa, plus rien ne la garderait du courroux de son père. Elle commençait à préparer ses affaires, sans pleurs.

Aussi, quand le paternel la trouvait au bord de son lit avec pour simple bagage : une besace de toile blanche, Asphodèl était prête à subir.

« Il est temps que tu quittes cette maison, Eolia. »

Asphodèl voulait dire « Vent brûlant » en dialecte zanthérois; ce n’était pas un prénom systérien. Aussi, son père l’avait renommé Eolia, en hommage au vent toujours. Il l’appelait ainsi, préférant la consonance.

« Je t’ai supporté. Quand je te regardais, j’ignorais ton physique bâtard. Et pourtant, tes yeux mauves, ton teint pâle et tes longs cheveux blonds m’ont toujours rappelé la trahison de ta mère voilà dix-neuf années. J’ai réussi à lui pardonner son adultère, mais…je ne lui ai pas pardonné toi. ».

Elle encaissait l’insulte sans broncher, aussi imperturbable qu’une poupée de marbre. Son troisième prénom, Daenys, lui avait été octroyé par son véritable père : un obscur être dont elle ignorait tout - excepté qu‘il se nommait Maekar du Typhon. Elle savait simplement que sa mère avait croisé la route de cet homme, et que l’improbable s’était produit. Tout ses frères, ainsi que sa sœur, étaient bruns ou roux, selon qu’ils avaient plus tenu de leur mère ou de leur mère; et leurs yeux, à l’unanimité possédaient l’obscurité de la nuit. Aussi loin qu’elle se souvenait, Asphodèl n’avait jamais ressemblé à sa fratrie, encore moins au capitaine Ledwynn. Avait-elle tout juste quelques traits de sa mère.

« Tu iras, tu deviendras citoyenne; cette maison ne t’accueillera plus tant que tu n’auras pas honoré cela. Aussi perds-tu mon nom que plus jamais tu ne porteras. »

Elle était tout simplement déshéritée. Le courroux brûlait dans la voix du Capitaine, et la fragrance de l’alcool l’atteignait, elle, lorsqu’il parlait. Il avait tendance à boire plus que de raison depuis la maladie de son épouse bien-aimée.

« Tu as jusqu’à l’aube prochaine. Je t’ai laissé un peu d’argent, mais après tu devras te débrouiller seule. »

Elle était partie la nuit même, après avoir admiré Jalyne et Shared, les deux cadets, dormir paisiblement dans leur chambre. Elle n’avait fait aucun adieu, pas même à sa vieille nourrice zanthéroise, Stensa. Désormais, elle errerait sous l’identité d’Asphodèl du Typhon. Elle se promettait d’en révéler le moins possible à son sujet, sachant que les promesses étaient faites pour être rompues.
Voilà la première fois qu’elle foulait les pavés de Systéria. En dix-neuf années, elle n’avait jamais quitté le domicile familial. Son père étant trop honteux que l’on reconnaisse en elle une bâtarde, et souhaitant couvrir l’adultère de sa femme.
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Post by Asphodèl du Typhon - February 15, 2012 at 7:01 PM

Au petit matin, on était venu tôt frapper à la porte de sa petite cellule. Asphodèl se toilettait avec cet air morne qu'elle avait perpétuellement collée au visage. A son annulaire gauche une alliance reluisait sous les premiers rayons du Soleil. Elle ne répondit pas, mais la servante se permit d'entrouvrir la porte pour l'interpeller d'une voix incertaine :

"Dame de Nogar? J'ai...une mauvaise nouvelle..."

Depuis qu'elle avait annoncé sa retraite spirituelle à son époux, pour réfléchir à sa foi, Asphodèl avait eu très peu d'occasion d'être nommée ainsi. Dans ce lieu de villégiature religieuse, et de silence, les noms ne comptaient plus.

"C'est votre époux..."

La toute blonde reposa calmement le peigne qu'elle tenait en main et délaissa son aimé reflet pour accorder une sombre attention à la jeune servante qui poursuivit sans jamais pénétrer dans l'espace clos qu'était la petite chambre. L'ancienne pourpre apprit la nouvelle sans réagir aux premiers abords.

Les mois passèrent sans qu'elle ne quitta l'endroit qui lui servait de refuge. Elle laissait s'entasser devant la porte de son humble cellule les missives qui jaunissaient sur le pallier. Elle refusait également toute visite, peu importe le rang ou le sang, fusse-t-il le sien, du visiteur. Ses yeux violacés avaient admiré de nombreuses fois les feuilles colorées tomber et mourir sous une neige qui n'avait pas de pitié. Dans le jardin du cloître, près de la fontaine, elle avait goûté à la chaleur des nouveaux étés, annonceurs de triomphe avant qu'ils ne se meurent dans le souffle terne de l'automne. Peu à peu, les visites cessèrent, les lettres ne lui parvenaient plus. Elle avait si peu parlé au cours de cette année que les novices de l'établissement monastique la croyaient muette, ou sourde, peut-être sûrement les deux.

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