Une seconde chance, mais le coeur brisé
Post by Cirdan Sirois - January 26, 2006 at 10:46 AM
Enfin, ces sons habituels et réconfortants lui parvinrent aux oreilles. Doux chants harmonieux ne pouvant être ignorés de quiconque, sauf des plus malheureux sourds en ce monde ! Tous ces gens qui parlaient, se disputaient aux cartes tout en buvant leur alcool. Toutes ces dames qui ne demandaient qu'à se faire remarquer dans de tendres paroles alléchantes. Ces riches gens qui ne désiraient que lui donner leur or en échange de quelques vêtements... ceci était son monde, ceci était sa vie. Cette taverne, il en était roi !
- Eh oh !! Que faites-vous ? Mais....qu'ai-je fait ? AIE !
Le pauvre humain se fit jeter tel un déchet dans la rue, atterrissant lourdement dans quelques flaques de boues. La pluie tombait au-dehors et celle-ci aida tristement à embêllir sa défiguration sur sa misérable personne. Tout en restant au sol, il se retourna alors vers ceux qui l'avaient lancé sans ménagement. Deux hommes musclés tels des Demi-Orques, sans toutefois en avoir l'apparence, le regardaient de haut avec un rictus au visage. Eh bien...ce n'était pas son jour de chance. Cirdan pensait à un moyen de se sortir de cette mauvaise situation quand il entendit une voix qu'il connaissait que trop bien. Un humain plus frêle apparu devant ses yeux, étant caché préalablement par la carrure imposante de l'un de ses gardes du corps.
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Messir Sirois, il me semblait vous avoir interdit de courtiser les dames dans ma taverne. L'auriez-vous d'or et déjà oublié ?
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Oh, mais non ! Vous n'y êtes pas du tout voyons. Ce n'est pas à cause que j'offrais une fleur à votre fille et que je lui disais à quel point elle pouvait voler le coeur des hommes qu'il faut que vous pensiez que je la charmais !
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Me prenez-vous pour un sot ? Tut tut tut, il ne serait pas sage de continuer à me mentir. Que faisiez-vous alors les mains contre ses hanches ?
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Mais...mais monseigneur Dubois, vous savez fort bien que j'ai le métier de couturier. Votre fille désirait simplement une nouvelle robe qui s'appliquerait à mettre sa taille, ô ma foi magnifique, en très grande valeur aux yeux des hommes. Je me devais donc d'évaluer la mesure de celle-ci, évidemment très fine et élégante, mais je n'avais d'autres choix que mes mains en ma possession.
À ces mots, la dite fille passa dans l'encadrement de la porte. Le visage agréable, les joues rosies, elle baissa la tête d'un air timide. Visiblement, elle avait entendu l'échange de conversation et s'amusait à écouter Cirdan se démêler avec son père tout en vantant les mérites de sa propre personne.
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Messir Sirois, je ne tolèrerai plus vos manipulations envers les dames cherchant la paix dans ma propriété. Considérez-vous banni de ma taverne.
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Quoi ?! Non, vous ne pouvez me faire ceci ! Monseigneur Dubois ! Je vous pris de pardonner mes gestes ! Où irais-je désormais ?
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Ceci n'est pas mon problème. Adieu.
Se disant, il ferma la porte et ses gardes du corps restèrent à surveiller Cirdan qui était encore au sol. Des larmes coulèrent, désemparé.
Quelques années étaient passées depuis cette histoire qui avait changé sa vie. Oh...il n'avait guère changé de métier et ce dernier i lui avait rapporté gros à quelques reprises, mais il avait appris bien d'autres choses. En effet, lorsqu'il avait quitté la taverne, il était allé cherché refuge à la Cathédrale et ceux-ci s'employèrent à l'aider à refaire une vie agréable. Il apprit à aimer Thaar puisque la Cathédrale lui avait influencé sur le fait que malgré l'injustice portée contre lui, Thaar l'avait amener à eux pour lui donner une seconde vie, une vie meilleure.
Alors qu'il était au marché un jour de ventes de bas prix par l'Association des Commerçants, il tomba sur elle. Était-ce un signe ou le soleil de Thaar venait de l'entourrer d'un halo de lumière pûre à l'instant qu'il la fixait ? Encore plus étrange fut-il qu'elle regarda au même moment vers lui et leurs regards se croisèrent. C'était la première fois qu'il n'osait approcher une dame...la première fois qu'il était incertain de pouvoir conquérir le coeur d'une femme avec ses propres paroles. Son estomac se noua et il recula lentement...jusqu'à quitter cet endroit qui le déséquilibrait.
Pendant plusieurs jours, il ne pensait qu'à cette vision de pûreté qu'il avait vu. Il était retourné constamment sur la place du marché afin de pouvoir simplement la revoir, en vain. Le destin lui avait donné une dame sur son chemin et il n'avait su en prendre l'opportunité. Ou encore n'était-ce qu'une messagère de Thaar et qu'il l'avait trahi en fuyant ? Ses pensées divaguaient et il perdait le fil des heures... ses commandes retardaient, il n'avait plus aucune autre volonté que de pouvoir revoir celle qui l'avait conquis d'un simple regard. C'est ainsi qu'il perdit nombres de clients et qu'il se ramassa seul après quelques mois de désorientation totale.