Calandel le sans famille
Post by Calandel, HS - February 5, 2006 at 8:32 PM
Des grands chênes feuillus, un tapis d’herbe et de feuille et quelques sifflements d’oiseaux, tel fut le berceau d’un petit enfant. Ni humain ni elfe, le destin ne semblait pas clair pour le petit être fragile mais Nellas Lovélyss, qui venait d’accoucher, n’y pensait même pas. Une soignante remis le petit à la mère qui laissait pleurer sa joie. Un nouveau demi-elfe venait d’apparaître, Calandel était né.
…
L’enfant se développa plus rapidement que ces congénères elfes. Malgré les brins de jalousie des petits elfes qui le voyaient plus grand et pourtant plus jeune, Calandel vivait confortablement en compagnie du peu de famille elfe qu’il avait. L’apprentissage de la musique, de la peinture, des sciences et des traditions elfes lui étaient obligatoire même s’il détestait cela ou qu’il était simplement peu doué. Un instrument dans ses mains se transformait en objet de cacophonie, un pinceau en épandeur de peinture et une épée en objet volant. Malgré tout, il était fort doué avec un arc et la forêt l’accueillait déjà durant les après midi où Calandel laissait une activité de côté. Dans la grande maison elfe, aucune règle n’avait pas été transgressée au moins une fois par le jeune demi-elfe et cela semblait ne pas l’atteindre. Ses amis lui disaient d’obéir pour éviter les ennuis mais il n’en faisait qu’à sa tête. Néanmoins, jamais il n’a été particulièrement méchant. On se demandait toujours s’il était noir ou blanc, jamais on a trouvé une bonne réponse. Nellas était la seule qui pouvait faire obéir le garçon. Une phrase, aucun ordre, aucun reproche et Calandel prêtait main forte à sa mère.
Un jour, alors que Calandel n’avait que 15 ans, s’en qu’on s’y attende, Nellas tomba malade. C’était comme si elle n’avait plus de force et au dernier mois de sa maladie, elle ouvrait à peine les yeux pour parler. Calandel n’en faisait que plus en plus à sa tête plus sa mère dépérissait. Il se détachait lentement de ceux qui l’entouraient et ne se souciait bientôt plus que de sa mère. Le dernier jour de Nellas se passa dans l’intimité du garçon et de la mère.
- Calandel, viens ici, mon petit.
- Oui mère ? Besoin de quelque chose ?
Calandel avait déjà traversé la chambre pour se trouver au pied du lit de Nellas, tenait la frêle main froide.
- Il faut que je te le dise… Et puis non, je n’en ai pas la force. Mais je veux que tu le sache par toi-même…
- Quoi ? Que veux-tu me dire mère ?
- Ton père, je veux que tu vives avec lui maintenant…
- Mon père ? Mais je croyais…
- Il habite à l’autre bout de la ville. Va le voir et dit lui que tu es mon fils. S’il-te-plait…
- Tout pour te faire plaisir, mais je ne partirai pas tant que tu auras besoin de… mère ?
Les yeux de Nellas s’était fermé et sa main s’était relâcher. Calandel lâcha lentement la main de sa mère et s’aperçut que les paroles étaient vaines maintenant. Il se passa un long moment avant que Calandel ne sorte de la chambre. La porte claqua violement contre le mur et l’un des proches de Nellas arriva subitement.
- Ce n’est pas une façon de se conduire ! Les portes et les murs, ce n’est pas des jouets ! Tu ferais mieux…
- Mais tu va te l’a ferme deux secondes et descendre des grands chevaux pour que je puisse parler ! Va chercher un clerc et amène le voir ma mère, monsieur l’autoritaire ! Et la prochaine fois que tu me parles comme ça, c’est mon poing qui va s’excuser dans ta figure !
L’elfe restant interdit un moment avant de courir faire ce qu’on lui avait dit. Lorsqu’il revint, Calandel avait prit ses vêtements et quelques affaires personnels et marchait déjà dans les rues. Aucun adieu, aucun mot aux autres, juste un point au cœur en marchant rapidement. C’est ainsi que Calandel alla vivre chez son père, que sa mère mourut et qu’il quitta la petite communauté d’elfe qui l’avait vu grandir.
…
- Combien fois je vais devoir te dire qu’ici, on rentre avant que le soleil soit coucher !
- Jusqu’à ce que tu sois fatigué de le répété.
Calandel entrait dans la petite maison en revenant d’une petite promenade de soirée et se dirigeait vers le maigre lit qu’il devait partager avec son demi-frère.
- Demain tu vas me nettoyer toute la maison garçon !
- Je suis pas un servant pour ton information.
- On a des règles et tu vas les respecter !
Le père venait d’empoigner une lanière de cuir en restant à sa table. Les deux se fixèrent un moment.
- Si ça te tient tellement à cœur…
Calandel venait de laisser tomber, même s’il ne voulait pas trop. Le nettoyage lui ferait de quoi faire le lendemain.
Depuis qu’il était arrivé ce fameux soir, il ne s’était jamais senti chez lui, n’y même désiré. Son père avait une autre femme et trois enfants maintenant. Marome ne l’avait laissé habiter chez lui que pour pouvoir se vanter de sa sympathie mais il n’a jamais montré un signe d’enthousiasme à ce que le jeune demi-elfe s’installe chez lui. Depuis ces dix dernières années, Calandel ne s’était jamais senti désirer dans cette maison. La femme de Marome le voyait comme un porteur de mauvaise nouvelle, le père le traitait comme un servant et les enfants se moquaient de ses oreilles pointues quand ils ne le traitaient pas de bâtard. Si ce n’était pas de la dernière volonté de sa mère, il n’y serait jamais resté. Au moins, la plupart de son temps se passait avec son seul ami restant. C’était une sorte d’hermite qui vivait dans la forêt. Tous l’évitaient sauf Calandel. Pour lui, il était la seule personne qui valait la peine de connaître. Le lendemain, Marome arrivait des champs et commença à parler.
- T’aurais pu te forcer ici, on jurerait que tu n’as rien fait de la journée.
- T’aurais pu te forcer et enlever la boue de tes bottes alors à quoi bon que je nettoie à fond.
- Tu ne me parles pas sur ce ton garçon ! Je suis ton père et c’est moi qui commande !
- Justement, comment tu peux te prétendre mon père !? Tu n’a jamais rien fait pour moi et c’est pas partit pour commencer !
- Tu veux savoir ? Alors assis tes fesses et je vais te le dire, insolent d’elfe ! J’ai rencontré ta mère durant mes années d’aventures. Je venais d’achever quelque vermine qui rôdait autour des champs quand elle est venue me voir pour me soigner un peu. En bonne catin qu’elle était, elle s’est offerte et tu es né ! Voila !
- Comment peux-tu oser profaner le nom d’une morte !
En se levant, Calandel retourna la table dans un grand fracas et s’avança rapidement vers Marome. Jamais sa colère n’avait été aussi grande que maintenant. Il était si proche de Marome qu’il pouvait sentir son haleine et l’odeur des champs.
- Tu essais de mentir mais tu es si pitoyable à le faire ! Je vois clair à la différence de la femme que tu as prise et de tes chers petits monstres ! Tu as profité de l’occasion, avoue !
- Oui et tu vas devoir t’y faire, morveux !
- Plutôt mourir que de vivre sous le toit d’un humain imbécile, vantard, sans le sous et crétin !
Sans même prendre ses affaires, Calandel quitta la maison en défonçant presque la porte d’entré. Le père riait et s’accommodait bien du départ. Pour la famille d’humain, la soirée fut agréable. Oreilles pointues et mauvaise nouvelle était partit et ne reviendrait pas. Le même soir, le père mourut dans son sommeil d’un coup de dague à la gorge et la maison avait été pillée. Tous pointèrent du doigt Calandel mais aucun n’avait pu prouver quoi que ce soit.
…
- Alors, finalement prêt à apprendre le métier de rôdeur le jeune ?
L’hermite se tenait sur un tronc d’un arbre mort qui pourrissait depuis longtemps.
- Je n’ai rien d’autres à faire de toute façon. Le vieux est mort mais j’aurais bien voulu avoir quelque chose avec ca honnêtement.
- Un porc comme lui méritait que ça. Allez, tu va voir : la vie est bien plus simple et agréable dans la forêt. Il y a pas de mesquinerie n’y d’opinion, juste des faits et la vérité et le temps qui passe.
Et c’est ainsi que Calandel abandonna son nom de famille et habita la forêt avec le vieil hermite. Il revient cependant en ville le jour de ses 30 ans.