[BG]Saemon Havarian
Post by Anonymous - August 8, 2005 at 5:28 AM
Vos premiers pas vous guident vers l’entrée du cirque, d’où un présentateur fort éloquent annonce les événements du soir.
« Vous mes très braves, mesdames et messieurs, venez assister au spectacle le plus ahurissant que vous n’ayez jamais vu ! Acrobates et prestidigitateurs vont emplir votre soirée d’émerveillements ! Et pour ceux ayant du courage, dirigez vous vers la maison des horreurs où vous aurez la chance d’admirer la femme singe, l’homme sans bras, les soeurs siamoises et surtout notre attraction principale de la soirée, une créature effrayante, le diable aux yeux félins ! »
Votre curiosité vous pousse à vous rendre à cette demeure où loge ces erreurs de la nature, vous ainsi que quelques curieux qui souhaitent rassasier une curiosité grandissante.
Vous prenez place devant la petite scène, et à tour de rôle devant vous défilent ces monstres, au plus grand plaisir des spectateurs présents.
Vous entendez à nouveau la voix du teneur de soirée résonner avec passion et suspense.
« Et voilà pour l’exposition principale, du jamais vu en Systéria ! Le diable ! »
*Devant vous se dresse à présent une cage, couverte par un rideau rouge, vous êtes à la foi angoissé et excité de voir le clou du spectacle. Vous pouvez entendre les murmures des gens derrière vous lorsqu’un homme s’approche du voile et que d'un geste théâtral il le tire pour révéler... une cage complètement vide. *
Une clameur s’élève à présent de l’arrière scène, vous réalisez rapidement que quelque chose ne tourne pas rond mais c’est bien le dernier de vos soucis alors que vous quittez la pièce, mécontent d’avoir perdu votre or et votre temps pour un simple coup d’éclat qui visait à attirer un publique niais. Vous ne pourriez avoir plus tord.
Plusieurs années plus tôt
Saemon Havarian n’a jamais eu la vie facile, surtout grâce à son apparence qui ne lui a apporté que du mépris depuis sa naissance ; Des yeux de félins, des crocs et une de ses mains munie de griffes, voilà ce qui le caractérise. Mais si l’on fait objection à ses atouts plus que particuliers il pourrait facilement passer inaperçu au milieu d’une foule, même pour un Tiefling.
Laissé au porche même d’un monastère dès son plus jeune âge, il fut prit en charge par quelques prêtres. Une enfance plus que calme dans un milieu compatissant, il apprit à lire et écrire, compter et même chanter. Malheureusement pour lui son séjour ne put durer que dix huit années, ou il fut ensuite laissé à lui même au pied d’un monde qu’il ne connaissait pas. Après une dizaine d’années d’errance, il était plutôt difficile de reconnaître l’ancien Saemon Havarian, le visage maintenant caché par un masque en bois et sa main griffue couverte d’un long gant de cuir, il tentait d’oublier le plus possible son héritage. Malheureusement pour lui, celui-ci finit par le rattraper, au milieu d’une nuit fraîche quelques esclavagistes tombèrent sur son campement et il fut prit en captivité, pas comme un homme mais tel un animal.
Un collier de fer autour du cou, il fut trainé dans une charrette de bois jusqu’à ce qu’un acheteur se manifeste, quelques mois plus tard.
« Combien pour cette horreur mon ami ? Dit-il sur un ton vaguement amusé »
« Deux cent pièces et c’est une affaire »
« Voilà alors vos pièces cher ami, il sera une magnifique addition à ma troupe »
C’est ainsi que le pauvre Saemon devint au service d’Hanrik Varnam, un être crapuleux et mesquin mais au dialecte habile.
Cinq années de dur labeur comme bête de foire, voilà ce qui l’attendait, jamais une journée ne pu passer sans qu’il ne maudisse son héritage. Chaque jours il endurait coups de fouets, insultes et humiliation. Il n’était plus qu’une bête.
Un jour vint une jeune fille plusieurs fois près de l’enclos, mais jamais elle n’osa s’approcher à portée de main. Tout ce que Saemon apercevait devant lui c’était ceci, une mince broche de fer qui retenait les cheveux de la jeune fille. Il prit une petite voix et interpella l’enfant.
« Fillette... n’ait pas peur de moi, approche que je puisse voir ton visage »
Ce qu’elle fit, et d’un coup soudain il agrippa la broche, la jeune fille s’enfuit en hurlant mais il avait réalisé son but, il réussirait surement crocheter la serrure ce soir.
Il entendait déjà les gens entrer dans la salle et le propriétaire déclarer à quel point le spectacle serait à couper le souffle, il l’espérait bien car il pourrait lui aussi en profiter, de l’extérieur cette fois-ci.
Il ouvrit lentement la porte de la cage et s’éclipsa le plus silencieusement possible et de ses griffes, troua la toile de la tente et s’enfuit dans les ruelles. Derrière lui venaient déjà les cris des maîtres de foire, complètement terrorisés à ce que leur bête soit libre, mais il n’en avait cure. Il fuyait aux travers des rues de la ville tel un animal pourchassé par quelques traqueurs et se glissa vers un endroit plus que nauséabond, les égouts.
C’est de là qu’il émergea quelques jours plus tard, couvert de la même manière que lors de son errance, un masque de bois, un gant de cuir et une toge déchirée. Il marcha rapidement en direction d’une taverne quelconque et il entendit le souffle des murmures de deux femmes qui discutaient.
« Quel étrange homme, non ? »
Il ne put que sourire, il venait tout juste d’être traité comme un homme, pour une des rare fois de sa vie.
Il leur dit rapidement « Merci » sans qu’elles ne puissent vraiment comprendre à quoi il faisait allusion et reprit son pas rapide.
Saemon Havarian était libre.