~ Au grès du vent ~

~ Au grès du vent ~

Post by Tahys Delmaraé - February 22, 2006 at 8:39 AM

Dans la rue sombre elle avance. Son passé pour un temps abolit. Qui est-elle vraiment ? Qui fut-elle parfois ? Elle s'en moque, les doigts humides de peinture, elle erre au grès des vents. Une rengaine qu'elle lance en avant, lui ouvre le chemin.

Un pas, puis un autre, sur la faille elle chantonne.
Fillette, fillette, à l'âme déchue.
Dans l'oubli elle fonde ses rêves.
Pour une vie, elle danse à corps perdu.

Elle se moque du qu'en dira t'on. Du passé elle n'en a cure, de l'avenir une autre s'en soucis. Pourquoi pleurer sur ce qui nous échappe ou qui n'est plus. Le présent, lui suffit amplement.
Pour une toile, un croquis, ses mains de fée figeront l'éternité. Mais à chaque coup de pinceaux, un peu de vérité sera dévoilée. Qui n'a crainte d'affronter son reflet, d'elle sera comblé. Pour les autres ... à eux de juger si ce qu'ils voient leur fait peur ou les ravis.
Mais voila la nuit venue il est temps de laisser la place, bien d'autres veulent vivre et eux savent pourquoi.


Post by Tahys Delmaraé - February 25, 2006 at 4:23 AM

- Je n'aime pas la nuit, ses doigts froids comme l'oubli remonte jusqu'à mon âme et l'emprisonne dans une cage d'inconscience

** Pelotonnée sur une chaise, elle regarde la lumière vacillante de sa lanterne. Le lieu est désert, ne reste que le serveur à moitié endormi derrier son comptoir. Elle remonte ses jambes contre son torse et elle les emprisonne avec ses bras.**

** Un sanglot étouffé s'échappe de ses lèvres closes, dans la tranquillité de l'établissement il raisonne comme un glas. Son corps est secoué d'un spasme violent alors que la flamme s'éteint. Pendant un long moment plus un seul son ne parvient de la table ou se trouve la jeune fille. Puis le crissement des pieds d'une chaise qui racle le sol brise ce calme relatif.**

*- Aubergiste, combien vous doit-elle ? *

** Etonné il observe la personne qui lui fait face, d'un geste mécanique il se gratte la tête se disant qu'avec son boulot de nuit il en rencontre des malades. Mais c'est d'un ton neutre du commerçant avisé qu'il répond.**

- 5 pièces ma p'tit Dame.


Post by Tahys Delmaraé - August 11, 2006 at 1:38 AM

** L'aube, les yeux perdus dans le vide la jeune fille chantonnait d'un air morose contemplant l'horizon à l'inverse des autres passagers. Tous regardaient la cote qui lentement se rapprochait, bientôt la traversée prendrait fin. La terre promise pour la plupart, un retour pour certain dont elle faisait parti. Mais il faut bien avouer qu'ici où ailleurs peu lui importe. Seul l'instant compte, fugitif et immuable le temps se conjugue uniquement au présent dans son âme. Peu à peu un sourire désarmant éclaire son visage d'une joie sauvage. Rejetant sa tête en arrière elle se met à danser sur le pont, sa voix délicate résonnant dans le ressac du matin.**

Un pas, deux pas dans la rosée du matin
Elle s'estompe devant son air mutin.
Courir, rire, chanter avant la nuit,
Car de l'instant née sa vie.

Elle s'immobilise d'un coup ses traits à nouveau figés. Muette maintenant elle semble détachée du monde qui l'entoure.


Post by Tahys Delmaraé - September 2, 2006 at 6:02 PM

-Mademoiselle !! Hé mademoiselle..ça va ?

** La voix venait de loin.. atténuée elle passait des parois de silence et de noirceur. Quelque chose faisait bouger son corps, réveillant les douleurs lanscinantes, la rappelant au réel. Lentement l'appel se faisait plus fort, plus précis.**

- Mademoiselle .. A vous ouvrez les yeux...Comment vous sentez vous ? Eh! gardez les yeux ouvert !!!!

Elle ouvre les yeux et son regard encore perdu embrasse ce qui l'entour. Le monde est bleu sur fond blanc. Cela la surprend mais ne l'inquiéte pas. Puis il y la boule sombre avec des touffes. Elle bouge au dessus d'elle. C'est d'un drole, malgrès la migraine et le bourdonnement qui lui vrille les tempes elle ne peut s'empêcher de rire, cette boule est d'un comique. Elle tente de tendre ses mains vers la chose

- Mais faite donc attention... Rahaha!! Bon je vais vous aidez à vous relever. Vous ne pouvez pas rester là au milieu de la route. Mais cessez donc de lancer vos mains vers mes yeux !!!

Plus que du bleu et du blanc, l'autre a disparu....elle sent son corps bouger, mais ce n'est pas elle qui le dirige..Le monde devient obscure...Des blocs compacts et par intermittence du bleu. Elle remarque que si elle lève la tête elle ne voit que du bleu. Elle rit de nouveau.

L'homme l'ayant installée sur un banc près d'un feu. Observe avec attention la jeune fille. Elle a un air étrange avec ces yeux de chat vairons. Puis ça façon de rire... Cependant elle semble si inoffensive et sans défense. Il va l'aider.

-Ca va aller ? Attendez ici je reviens dans peu de temps.

Jaune, orange...oui oui brullant comme la douleur...Elle sourit et tend ses mains vers la chaleur. Cela lui fait du bien, elle sent chacun de ses membres reprendre vie. .... Un bol de bois rustique apparait dans ses mains. L'odeur qui s'en dégage est alléchante. Elle boit avec avidité le liquide chaud avec des morceaux. Elle mord dedans une saveur métalique se repend dans son palais. Une explosion de délice envahit son âme entière elle en frémit.
L'homme la regarde avaler sa soupe avec un sourire amusé. Puis il se penche doucement et pose sa main sur son épaule.

** Tahys lui sourit et après un bref moment de concentration elle repond.**

** La jeune fille hoche la tête, puis reposant le bol, commence à lisser sa robe. Sur son visage différentes emotions apparaissent. Elle se lève soudain d'un bond.**

** La rage déforme ses traits tandis que ses yeux semblent s'enflammer de haine pure. L'homme recule, mais la jeune fille a cessé de le voir. Seul compte sa rancoeur et c'est d'un pas décidé qu'elle prend le chemin de l'auberge. En s'éloignant l'homme l'entend murmurer de vagues imprécations.**


Post by Tahys Delmaraé - September 9, 2006 at 5:42 AM

** Un homme noir, une tavene inconnue. Elle ouvre les yeux. Ici est ailleurs et elle s'y trouve sans passé. Gentil monsieur du lait chaud avec de miel qu'il lui donne.**

** Elle le fixe cet étranger au teint pâle et aux yeux aimantés. Il lui inspire des visions le sans visage qui a perdu son âme. Alors elle sort son nécessaire de peinture et se met au travail.**

Pas de suite, non pas de suite, maintenant s'exprime son délire. Oui, oui tout ce rouge qui se mélange à l'abîme. Elle dessine éffrénée, possedée.

"Des visages hurlant leur démence dans un univers en dégradé de gris. De leur yeux morts, crevés par le vice, des larmes de sang coulent innondant la plaine grise de tâches pourpres. Au loin des arbres noirs et rachitiques au formes torturées répandent leur lamentation sous la lumière fade d'une lune sanglante.
Haletante elle s'arrête ses mains tachées de peinture et pousse son dessin vers l'autre.

** Il pousse le verre vers elle. Elle le prend le tourne et fait la moue. En boit une gorgée et grimace.**

- Pas bon, pas Bon, amer et froid comme la nuit. Bon Pour chat... Il est ou mon petit chat dit. Tu m'en offres un.

** Il s'énerve, elle s'obstine. Son lait, elle le boira pas, elle elle veut un petit chat pour l'accompagner dans l'errance. Une compagnie douce et chaude qui serait là à chaque lieu nouveau dans lequel elle ouvrira les yeux. Plus rien à faire pour elle dans cette ici, elle va ailleurs pour voir si elle retrouvera ici.**


Post by Tahys Delmaraé - October 24, 2006 at 8:51 PM

Noir rien que du noir. Son âme chantonne recroquevillée dans un coin obscur. Dans le grand néant, elle lutte pour garder consience. Elle a une vie, elle a une essence. Elle devrait pouvoir fouler le sol dallé de ses pas légers et sentir la frivole caressant du vent sur son visage.

Et pourtant, cela n'est pas le cas elle vogue dans les limbes, regardant le monde comme à travers une vague de brouillard. Elle hurle, trépigne, ses poings donnent des coups, ses ongles griffent. Mais tout cela dans le vide. Parfois entre deux périodes d'oubli, elle a comme un sentiment de renaissance. Durant une seconde fugitive, elle sent le réel déferler sur elle. Bref et tranchant comme la vie, il la giffle violemment attisant ainsi sa rage.

Mais pour le moment rien, alors elle rêve. Les chimères hantent son monde impalpable. Peuplant sa solitude d'une multitude d'ombres dansantes. Alors doucement elle chantonne pour ne pas dispraitre entièrement.


Post by Tahys Delmaraé - February 25, 2007 at 11:46 PM

Bruits sourds et explosions. Comme des pulsations ils troublent son oubli..Un cri de douleur, un hurlement de peur. Cette mélodie hante son rêve. Une sensation de déchirement fond dans son âme. Tandis qu'une douleur lancinante redonne vie à son corps.

Un éclair pourpre, du noir, un autre éclair puis encore le noir.... il lui faut du temps pour comprendre que c'est elle. Elle sent sur sa peau le souffle chaud de la lave.

Le souffle chaud !!! les mots volent dans son esprit. Tandis qu'elle ordonne à sa main de toucher son visage. Une pression sur ses yeux... les impressions sont là. Cette fois elle ouvre ses paupières et observe.

Devant elle un cailloux immense roulant sur lui même en une danse macabre fini de broyer les restes ensanglanté d'un animal indéfini. Le sang gicle sur elle inondant sa robe et ses bras..
Son corps se met à trembler traverser de spasme... vivante !!! elle est vivante !!!

Son rire s'élève dément et enfantin. De ses doigts pâteux de sang elle dessine sur ses pommettes deux traînées ensanglantées. Puis prend la direction de la ville en titubant. Sa voix d'enfant cruelle roulant au rythme chaloupée de sa démarche.


Post by Tahys Delmaraé - September 30, 2007 at 9:26 PM

** Ici et maintenant.... ouvre les yeux **

Elle connaissait cette voix. C'était la sienne. Lentement elle battit des paupières. L'impacte de la lumière sur son esprit enténébré la fit se torde de douleur.
Recroquevillée au sol, elle attendit que cela cesse. Sa joue reposant sur le bois sale de la pièce, elle suivit du regard une bouloche de poussière dansant au rythme de sa respiration saccadée. Un sourire aux lèvres elle se mit à fredonner d'un ton enfantin.

Danse, Danse fille de la lune !
Tourne et virevolte enfant oubliée,
Nul ne se souviendra de toi, quand la mélodie cessera.

**Lentement et inexorablement la douleur s'estompe. Avec précaution elle se redresse. La pièce est vaste, des coussins au sol, un grand feu au centre. **

** Portant les mains à sa tête, elle laisse échapper un rire. **

*- Lâche, elle croyait m'asservir. Sotte et stupide enfant. La salamandre s'enroule et s'agrippe à ton âme. Tu n'en seras jamais le maître. *

** Elle lève les yeux et croise le visage perplexe d'une vendeuse. Riant à nouveau, elle exécute un pas de danse qu'elle finit dans une révérence plongeant avant de fuir le lieu.**

[....]

Le souffle du vent caresse son visage. Les parfums piquant de la nuit effleurent ses narines. Tandis que la lune pâle éclaire ses pas.
D'une main elle tient un parchemin où l'on devine un dessin. De l'autre elle sert sa cape.
Elle le contemple, fronce les sourcils. De vagues souvenirs, une femme, un parfum de cerisier et un rire moqueur ... puis l'homme. Elle voulait son portrait à lui. Il vibrait troublant et mortel.
Elle haussa les épaules. Cela ne la regardait plus. Le passé n'a plus lieu d'être et d'avenir elle n'en a pas.
Relevant son visage vers les cieux elle laisse échapper un long cri lugubre. Puis d'un geste mécanique elle froisse son oeuvre et l'enfourne dans sa besace.
Bientôt tout sera encore fini, elle le sent et n'a plus la force de lutter.


Post by Tahys Delmaraé - March 24, 2010 at 8:01 PM

Un glissement dans le réel, juste l'impression d'un mouvement presque intangible. Elle cligne des yeux éblouie par le soleil. Ses doigts se portent à son visage, lissant ses traits, puis descendent le long de son corps, jouant avec le tissu soyeux de sa robe.
Un rire cristallin s'égraine dans l'air aux saveurs de printemps alors qu'elle exécute une ronde gracieuse. Surpris le garde en faction lui jette un regard réprobateur avant de reprendre son apparence impassible.
Elle se mord la lèvre inférieure retenant un nouveau rire, puis suivant son impulsion elle poursuit la route jusqu'aux lotissement du centre. S'arrête le temps de vider son sac sur les marches face à une porte. Elle en sort un trousseau et après avoir essayé moult clef trouve finalement la bonne. Un bref coup d'œil aux affaires éparpillées, elle les pousse de la pointe de sa sandales dans les fourrés aux bords pied des escaliers.

Elle bondit vers l'étage et trouve ce qu'elle cherchait et savait y découvrir. Le chevaler trône au milieu de la pièce, au sol les pinceaux délaissés et les peintures oubliés prenent la poussière. Ôtant ses chaussures, elle avance ses pieds laissant des marques sur le parquet sali. Ses mains frôlent dans une caresse aimante la toile vierge, doucement elle prend place et perdant contact avec le monde elle se laisse emporter par les visions hantant son esprit. Elle fredonne, heureuse comme elle ne l'a plus été depuis longtemps.


Post by Tahys Delmaraé - November 24, 2010 at 10:23 PM

Froid et humide l'impacte sur sa peau tiède explose en âme. Une, puis deux, puis le compte s'évapore seul reste les sensations. Myriades piquantes de gouttelette dansantes sur ses joues. Elle bat des cils, ouvre les yeux .. noir sur noir sur fond de pluie. Ses mains reposent paumes contre le sol, assise sur la parvis, le dos accoté à un mur de pierre. Lentement elle s'habitue, perçoit les détails.
Robe froissée, souillée, trempée reposant chiffonnée sur des dalles ruisselantes, embrassant son corps mince comme seconde peau de tissu. Cheveux plaqués, collés sur les joues, les épaules, telles des balafres saignantes aux teintes ternes d'or oxydé. Elle tend ses mains vers le ciel. Vers cette lune pleine, voilée de nuages, au halo d'un argent fantomatique. Doucement, presque tendrement, son rire enfantin s'élève dans le silence brisé de cette nuit pluvieuse.

Lentement, elle se redresse, silhouette gracile et fragile. Ressert les pans d'une toge trop ample contre ses flancs haletants sous l'effort. Fait un pas puis grimace, d'un mouvement leste elle se débarrasse des chausses bien trop encombrantes et reprend sa marche en chantonnant.
Où va t'elle ... elle seule le sait pour une fois... Sans se presser toutefois, elle a dû temps. Celui qu'on a bien voulu lui accorder.