[BG] Une enfance

[BG] Une enfance

Post by Calliope Denape, OdS - March 17, 2006 at 7:56 PM

Sa tante vint la trouver en début de matinée. Après avoir discutée la veille avec sa mère et d’en être arrivée à une conclusion viable, elle se fit un devoir d’annoncer à la jeune fille ce que lui réservait l’avenir.

Lorsqu’elle apprit la nouvelle, Calliope se leva d’un bon en fracassant, d’un coup sec, l’embout de sa flûte contre la table. Elle lâcha au sol la partie centrale de l’instrument, toujours intacte, et se réfugia dans sa chambre pour s’enfouir sous les couvertures de son lit.

Ses parents allaient disparaître, la quitter, sans doute à jamais en l’abandonnant dans cette citée méconnue. Plusieurs questions tourmentèrent alors son jeune esprit. Pourquoi ses parents devaient-ils la laisser ici ? Est-ce qu’ils l’aiment toujours ? Avait-elle commit une faute ? Est-ce qu’Alexyspe resterait ici avec elle ? À cette idée, l’enfant éclata en sanglot. Comment la vie pourrait-elle lui être supportable sans sa sœur unique, l’unique amie qu’elle eu jamais possédée…

Cela ne devait pas être ! La jeune Calliope se leva donc et épongea de sa manche les larmes coulant à ses joues. Décidée, la jeune fille se rendit devant sa mère ou elle exprima son dilemme sans employer le moindre détour…

La danseuse pouvait lire aisément la détresse chez sa fille et s’empressant de la consoler, elle lui expliqua les motifs menant à une pareille décision. Rassurée, mais toute de même affligée par le dépars prochain de ses parents, Calliope se retira à sa chambre ou elle consuma son chagrin d’enfant. Trop jeune, elle n’arrivait pas à percevoir ce que ses parents lui destinaient : Une vie plus stable ou elle pourrait finalement s’épanouir dans une existence normale.

La journée se terminait et la soirée s’entamait. Calliope tranquillement se résignait à la perspective de perdre ses parents. La présence d’Alexyspe serait un baume contre cette meurtrissure spirituelle. Soudainement, elle eu l’irrésistible envie de retrouver et rejoindre sa sœur. La jeune fille se précipita à l’extérieur et couru jusqu'à ce que l’épuisement la restreigne à s’asseoir dans l’herbe. Le souffle court, Calliope se concentrait sur le feu gitan pour éviter une nouvelle poussée de larme naissante. Par enchantement, Alexyspe fit son apparition, s’agenouillant auprès de sa jeune sœur. La main de Calliope vint serrer celle de son aînée. La lune était haute maintenant dans le crépuscule et Calliope après tant de bouleversement ne prit pas de temps à s’endormir, en sécurité, près de sa sœur qui jamais ne la quitterait.


Quelques mois s’étaient écoulés depuis le dépars de ses parents et Calliope encore amère, vagabondait comme de coutume hors du campement gitan. Sa tante lui interdisait de s’aventurer aussi loin en forêt, mais ces promenades rebelles lui apportait un peu plus d’entrain et sa tante devait bien le reconnaître…

La matinée avait été pluvieuse, mais les nuages étaient maintenant dissout et le soleil de nouveau visite. Le bois, après la pluie semblait retrouver une nouvelle fraîcheur, chaque odeur y était plus distincte. Celle des feuilles, de l’herbe, des fougères, de l’écorce, des pins… Calliope, ravie, ne prit pas gare au chemin empruntée et après quelques détours fut rapidement désorientée.

Il ne lui était pas nécessaire de dramatiser. Sa tante savait où elle avait habitude de se rendre lorsqu’elle partait pour la journée. Elle s’inquièterait une fois la nuit tombée et enverrait à sa rescousse les guides utilisés lors de grandes migrations.

L’attente serait longue, mais ici la vie lui était agréable. Calmement, Calliope prit place sur une pierre, bien en vue, qui dépassait des fougères. Elle plaça sa besace contre une branche voisine avant de lever les yeux au ciel. D’après ce qu’elle en savait, la journée n’était qu’entamée, midi à peine. Pour s’occuper, le temps que durerait l’attente, Calliope retira de son sac l’un de ses cahiers à dessins. Elle débuta une esquisse, la clairière où elle prenait sa pause. Elle n’avait pas tout le talent de sa sœur, mais arrivait tout de même à reproduire une image avec fidélité.

Elle s’acharna sur son œuvre jusqu'à ce qu’un bruit suspect capture son attention. Un bruit croissant, celui d’une fuite…

À suivre ...