(BG) Par le fer et le sang

(BG) Par le fer et le sang

Post by Astria, AD - April 15, 2006 at 1:33 AM

Par le fer et le sang

20 ans c’est long, très long. 20 ans de solitude, 20 ans d’incertitude et de questions. 20 ans de mensonge et pour quoi? Pour rien, que pour des larmes. Elle n’imaginait pas la vie et le monde ainsi, dur et cruel. Elle venait d’avoir 20 ans mais pourtant, elle commençait à peine à vivre… Son histoire commence comme toutes les histoires… Il était une fois…

Ses pas frénétiques martelaient le vieux plancher de bois qui craquait à chaque pression. Tournant en rond, encore et encore, sa nervosité s’amplifiait et la gagnait de plus en plus. Quelques grommellements sortaient de sa bouche crispée de colère puis, un cri.

Tournant encore et encore en rond, coup de poing contre la porte, elle s’acharnait à vouloir sortir, sa colère semblait êtres de plus en plus grande.

Et plus le temps passait, et plus elle frappait la porte en grognant de colère. Un dernier coup de poing se fit entendre puis plus rien, le silence, elle s’était effondrée de fatigue, genoux au sol. Elle leva la tête vers le plafond.

Sa colère était tombée comme une tonne de briques, faisant place à l’épuisement. Elle ne bougeait plus, restant là, dans le noir de sa chambre puis, un cliquetis de clef se fit entendre et la porte s’ouvrit lentement en grinçant. Elle se redressa, regardant la porte longuement puis se leva et marcha vers la sortie. Une vieille femme attendait non loin de la porte dans le mince corridor, ses vieux traits tordus de douleur. La vieille fixant la créature avec mépris.

Les traits de l’être se dessinaient à la lumière des chandelles, dévoilant alors le visage et les courbes d’une jeune femme, son seul œil visible, le gauche était luisant de peine et fixait la vieille femme sans rien dire. Elle avança vers la chambre du fond, lentement pas à pas. Elle jeta un regard noir à la vieille puis entra dans la pièce. Elle posa son regard sur un vieil homme gémissant sur son lit de mort et le guérisseur qui s’occupait de lui. Le guérisseur échangea avec elle un regard terrifié par la jeune femme, ayant l’allure d’une tueuse, son oeil rougi par ses larmes. Il se leva, prit ses affaires et sortit en vitesse, ne voulant rester dans la même pièce qu’elle. Le vieil homme ouvrit alors les yeux difficilement, et posa son regard sur la jeune fille.

Lentement, elle vain à ses côtés, s’assoyant sur la chaise du médecin.

Le vieil homme gémissa un moment de douleur, il souffrait atrocement. Elle l’observa longtemps, fermant les yeux et soupirant. C’est vrai, elle ne voulait pas le pousser dans les escaliers, elle regrettait ce geste. La colère lui faisait souvent perdre la tête et en revenait à la violence. Elle ignorait pourquoi, elle aurait voulu comprendre le comment de ses crises. Parfois c’était un vase qui prenait ses coups, parfois un bibelot, une porte, un meuble mais cette fois, elle avait attaqué son grand-père, un geste impardonnable, surtout pour lui qui agonisait.

Sans attendre, elle se leva et alla vers la commode de sapin non loin d’eux et ouvrit les deux petites portes. Elle observa longuement le fond puis de son poing, elle cogna 2 fois. Un petit compartiment s’ouvrit, contenant à l’intérieur une lettre dont le sceau qui la gardait avait été cacheté à la cire noire. Elle l’a prise avec délicatesse.

L’homme ferma les yeux, son temps était fini, sa vie s’envola. Elle l’observant un moment, s’en approchant quelque peu.

Rapidement, la jeune fille se recula, le cœur serré par la scène qui se déroulait sous ses yeux puis sorti en courant de la chambre pour dévaler les escaliers à toute vitesse, poussant le guérisseur au passage. Elle piqua la cape et le chapeau de sa grand-mère arrivée au rez-de-chaussée. Elle jeta un dernier regard à la maison qui l’avait vu grandir, vivre pendant 20 ans… 20 ans de solitude, 20 ans d’incertitude et de questions. 20 ans de mensonge et pour quoi? Pour rien, que pour des larmes. Elle n’imaginait pas la vie et le monde ainsi, dure, cruel. Elle venait d’avoir 20 ans mais pourtant, elle commençait à peine à vivre… Elle ouvrit la porte et sorti, pour la première fois, à l’extérieur… Elle coura, coura à travers les rues sombres, bousculant les rares fêtards et gens se promenant à la belle étoile. Puis avec un dernier effort, elle grimpa sur un toit, l’escaladant du mieux qu’elle pouvait.

Elle se laissa choire sur l’un des plus haut toits possibles, à bout de force, elle resta ainsi un très long moment, couchée sur le sol, terrorisée par le cri des gardes qui la cherchait. Son histoire commence ainsi. Une histoire de haine de peine. D’une jeune femme n’ayant connu rien de la vie que solitude, enfermée entre les mures du destin. Se redressant contre un mur, elle s’y accota le dos, assise. Elle pris entre sa main la lettre étrange, l’observant de tout les cotés puis sur l’endos vu son nom en lettres stylées

D’un geste brusque, elle l’ouvrit, et se mit à lire la lettre avec attention.

‘’À ma fille…

                       Si tu lis ces quelques mots, ce doit être parce que la vie t’a amenée au seuil de ta  véritable nature. J’en déduis alors que tu dois être à l’âge de raison, où tes véritables sens ressortent enfin. J’ignore en quelles circonstances tu as reçu ma lettre mais tu dois absolument t’en débarrasser au plus vite. Les informations qu’elle contient te seront nuisible si elle devait être remise à l’Ordre du Soleil. Ton nom deviendrait alors une cible potentielle pour eux…

Ma fille, mon trésor, tu dois te poser tant de questions… Si tu savais à quel point je suis désolé de t’avoir ainsi abandonnée chez tes grands-parents. Mais j’avais mes raisons, je devais le faire pour toi, pour ta vie… Tu dois savoir avant tout que tu n’as, comme tu as du t’en rendre compte, rien d’une personne ordinaire. Tu dois savoir ma fille que tu n’appartiens pas au monde des hommes ni à aucune autres races connues en Systéria. Tu as leur apparence, leur forces, leurs qualités mais ton esprit n’est pas le leurs. En tes vaines coule le sang des hommes mais aussi, celui de créature mythique…

Il y a de cela plusieurs années avant ta venue au monde, je devais avoir 17 ou 18 hiver, je connu ton père lors d’une mission de reconnaissance en les terres sauvages au nord de la ville, en Malebois… Il faisait nuit et un vent glacial se leva. Je m’étais cachée dans un arbre pour me reposer quand je le vu passé, juste sous ma branche, à quelques mètres de moi. Je l’observa longuement, du haut de ma branches, intriguée par cet homme apparaissant de nulle part. Mais, avant même d’avoir eu l’idée de le suivre, il leva la tête vers moi, il m’avait repérer puis, il me sourit gentiment comme si je n’étais pas une menace pour lui… Il m’adressa la parole, et sans aucune malice, nous avons discutés durant un très très long moment… J’appris alors qu’il était le chef d’une bande de barbares nomades indépendants de la Horde pour des raisons qu’il ne voulut pas me dire et qu’il avait établit un campement pour la nuit, non loin. Finalement, je descendis de mon arbre et le rejoint pour le suivre à son campement de fortune. J’étais affamée et complètement glacée et c’est avec joie qu’ils m’accueillirent permis eux, me donnant un peu de leurs ragoût et partageant leurs feu. Bien sur, ils étaient tous trop entreprenant, mais le chef les tenait en respect et ce durant toute la nuit ou nous avions fêtés et bus. Je trouva à leurs cotés un peu de chaleur et quand le jour se leva sur la forêt, j’avais rejoint leurs rangs comme vigie de nuit, étant habituée à l’ombre, je leur étais d’une grande utilité dans le noir. C’est ton père qui assura ma protection contre ses mâles trop insistants et ce durant 5 ans et ce fut les 5 plus belles années de ma vie, les dernières…

Puis un jour, je vu mon ventre grossir, tu étais en chemin… Ton père voulait de moi un fils, un futur guerrier fort et vif. Nous étions de passage en ville ou je lui présenta mes parents et mon frère accompagné de sa fiancé. Il avait été accepter et nous avions reçu la bénédiction de mon père, tout était parfait… Tout…. Non… Jusqu'à ce moment, je n’avais connu de lui qu’un barbare ordinaire mais cultivé qui aimait un peu trop l’alcool et la bagarre. Je n’avais jamais été confrontée à sa véritable nature qui est tout autre… Un nature qu’aujourd’hui, tu as en toi. Peu de temps avant notre retour en forêt, je su par ma belle-sœur que ton père m’avait trompé avec elle, qu’il avait pris de force ce qu’elle gardait pour mon frère en vu de leur mariage. Profondément blessée par cette trahison, en colère et perdue, j’alla voir ton père pour tenter de comprendre sa tromperie si méprisante. Il me révéla alors ne pas être humain et qu’il n’avait aucun regret face à son viol, qu’elle l’avait provoqué. Complètement hors de moi, je dégaina ma dague et tenta de le poignarder mais à chaque coup que je donnais, il les bloquait avec rapidité puis il me jeta au sol avec force, je ne faisais pas le poids contre lui, il était simplement colossal et peu importe ce que j’aurais tenté, il m’aurait sans problème repoussé. Je me releva avec misère, puis je le laissa seul, sans même me retourner. J’allais mettre au monde une magnifique petite fille quelques mois après notre séparation, à la maison familiale. Ton oncle alors jura de nous venger mais ton père avait disparu, on ne le retrouva plus jamais… Plusieurs rumeurs disent qu’il aurait été aperçus quelque part dans Malebois…

Maintenant que tu sais notre histoire, tu dois être très prudente. Les hommes sont parfois si méchants… Ton père était puissant et très intelligent, il savait dès le premier regard mes faiblesses et s’en servis pour me séduire. Ton père ma fille, n’était pas humain, mais un démon qui avait profité de moi… de mon amour pour lui. Toi aussi tu es comme lui, comme tu dois être belle maintenant, ma fille, comme tu dois être forte, forte d’accepter ton destin… Tiefling tu es, ma fille… Je te regarde en ce moment, tu dors tranquillement dans ton berceau… Tu viens à peine de naître et déjà… Je dois te laisser… Quand tu liras cette lettre, je ne serai plus de ce monde… Car je vois mes jours s’envoler de plus en plus rapidement… Au moment ou j’écris ces mots, tu n’es qu’un bébé sans malice mais… Désormais, tu dois être une femme à l’aube de sa destinée. Je sais combien cela doit êtres dur pour toi, tu découvres peu à peu cette flamme qui bouillonne en toi et qui toujours te pousse vers l’avant. Tu n’as pas à avoir honte ou peur de ce que tu es. J’ai aimé et partagé durant 5 longues années, la vie de nomade, aux cotés de ton père qui avait toujours pris soin de moi, en douceur. Il n’était pas mauvais en soi, simplement, il écoutait un peu trop ses pulsions…

À présent, ma fille… Vie, vie comme tu ne las jamais fait, vie ta vie sans aucun interdit, comme tu l’entends et comme tu le veux. Mais sois simplement prudente… ne dit jamais à personne qu’en toi, coule le sang des démons…

Ta mère qui t’aime, Daéna de Vael’’

Elle ferma les yeux lentement, soupirant faiblement.

Lentement, elle passa sa main sur les cotés droits de son visage, puis regarda sa main, quelques écailles argentées étaient rester collées… Les premiers rayons du matin inondèrent le toit où elle se trouvait puis lentement, elle se redressa pour se lever et marcher vers la corniche. Elle fixa la géante boule de feu se lever au-delà de Systéria. Un nouveau jour se levait pour elle, une nouvelle vie commençait… Ses cheveux d’argent volaient au vent du matin lentement…


5 ans s’était passées depuis, et on avait oublier la jeune fille qui avais tuer son grand-père. Plus personne ne se souvenaient d’elle et c’était tant mieux. Maintenant, à l’aube de ses 25 ans, elle se mêlait sans peur au monde des hommes, ayant apprise à se débrouiller seule comme une enfant de la rue. Sharas était son nom, un nom inconnu pour le reste du monde, jeune guerrière chasseuse de gibier ayant continuer à vivre dans l’anonymat mais pour combien de temps encore?