[BG] Un voyageur bien malgré lui

[BG] Un voyageur bien malgré lui

Post by Job Arlamzeim - August 22, 2005 at 2:26 AM

C'était par un tiède matin d'autonme où l'air sèche venait agacer les narines de la poignée de soldat restants du capitaine Corello. L'air soufflait en bourasques entre les branches des arbres morts, et les feuilles qui en tombaient virevoltaient longuement dans l'air, comme si elles avaient peur de finalement toucher le sol et de terminer leur vie sur le sol froid qui n'attendait que de les absorber avidement. Job Arlamzeim, un des hommes de confiance du capitaine, leva la tête hors de la tranchée puante où les frères d'armes s'embusquaient depuis maintenant un peu plus de dix heures. C'était un risque à prendre, l'ennemi ne devait pas être très loin, probablement dans le sous-bois à une centaine de mètres de là. Des hommes s'étaient relayés toute la nuit au poste de garde qui consistait en un trou un peu moins profond afin de peut-être appercevoir des mouvements hostiles, mais sans résultat. Les soldats étaient sur le gros nerfs, mais la confiance qu'ils avaient en leur capitaine ne risquait pas de flancher pour autant. Rashim Corello était un guerrier qui avait vu mainte batailles en combattant au nom du Duc de Stuartshire contre des ennemis toujours plus voraces et inhumains, et pour cela ses hommes avaient une fidélité et une obéissance remarquable en lui. Cependant, dans des conditions aussi intenses, combien de temps cette confiance durerait-elle. Le courage des hommes finit toujours par flancher, et toute la nuit durant des cris de morts, des volées de flèches enflâmées et des détonations avaient alimentés ce cauchemard éveillé.

Job jetta un coup d'oeil aux alentours, bien que fatigué, il ne devait pas faillir à sa tâche. Se frottant les yeux un moment, il cru appercevoir des mouvements dans le bois droit devant. Il se dépêcha de faire signe à ses comparses, puis de saisir son arbalète. Non loin de là, le capitaine, qui était affairé à lire de vieilles carte poussiéreuses d'un regard grave. Cela le mettait véritablement en colère de devoir rester ici, sur le flanc de la bataille, alors que l'action se passait à environ un kilomètre de là, mais il se devait tout de même de suivre les ordres de ses supérieurs. Il n'avait eu la visite d'aucun messager, peut-être les armées du Duc avaient-elle perdues l'engagement et il ne le savait même pas, il devait rester là et attendre. C'est alors qu'il reçu enfin le signal d'un de ses homme, ça bougeait dans le coin. Il leur fit signe de se tenir prêt à tirer une volée de carreaux d'arbalète puis de charger ensuite sur l'asaillant. Cette nouvelle ne pouvait que réhausser le morale de la plupart de ces hommes désireux de combattre aux cotés de leurs compagnons, et ce même si bien sur une bonne part de peur était présente dans chacun d'entre eux. Ils étaient couchés à plat ventre, laissant seuls leurs yeux et leurs armes sortir de la tranché, tout en attendant le moment décisif où ils entendraient enfin l'ordre de tirer.

Qu'est-ce qui pourrait bien sortir de ce bois, après tout on avait fait appel au capitaine pour une mission un peu spéciale et ce dernier n'avait donné que peu de détails à ses hommes. Ils savaient cependant qu'ils devaient éxécuter une tâche d'un importance capitale pour le duché, mais quoi ? Telle était la question que se posaient les soldats, s'ils avaient la chance de penser à autre chose qu'à la bataille qui se déroulait à peine à une lieu d'ici. Tout à coup, les arbres et les buissons, ainsi que la terre même, se mirent à trembler. De cette fôret chambranlante jaillirent alors, comme une horde machiavélique, des dizaines de créatures telles que Job n'en avait jamais vus. Il y en avait de toutes les tailles et de toutes les formes, mais ce quelles avaient eu commun c'est qu'elles inspiraient la plus grande frayeur chez toute personne peu habitué à fréquenter des monstres aussi répugnants et repoussants. C'est un cris puissant poussé par le capitaine, donnant l'ordre d'ouvrir le feu, qui vint cherché Job qui semblait emprisonné dans la stupeur, il pressa avec force la détente de son arme, tentant de viser le crâne d'une de ces immondités. Une pluie de projectiles s'en fut vers ces démons, mais la plupart des traits semblaient se perdre dans leurs corps décharnés dans des bruits d'éclaboussement à en faire dresser les cheveux sur la tête. Job réussit à atteindre un de ces monstre au cou, arrachant la moitié de la chair et du sang qui le constituaient. On pouvait lire sur le visage des soldats, non seulement la peur, mais aussi l'étonnement de voir leurs armes aussi innéficaces contre cette menace qui se rapprochait maintenant à la course vers leur planque.

''CHARGEZ !!!

C'était enfin l'ordre ultime du capitaine, sans même penser à ce qui leur arriverait car ce n'était de toute évidence pas le temps, les hommes saisirent lance, haches et épées puis fondirent tels des désespérés à la rencontre de cette horde maléfique. Job Arlamzeim courrait à en perdre haleine vers son destin, alors qu'il savait très bien que le combat le plus important qu'il avait à mener était celui contre sa propre peur. Sa hallebarde à la main, une frénésie était évidente sur son visage à présent défiguré par cette rage montante. Cette sensation d'avoir à ses cotés ses compagnons d'armes ainsi que leur bien-aimé chef livrant combat ensemble était bien suffisante pour affronter ses craintes jusqu'au choc décisif. Tout cela semblait se passer à une vitesse folle, une seconde avant de recevoir la charge d'une créature hideuse, il plenta solidement son arme au sol afin d'avoir un point d'appuis solide. La bête, qui devait mesurer prêt de deux mètres, vint s'éventrer d'elle même dans ce piège. À ce moment, son expression faciale fut telle que Job ne pourrait plus jamais l'oublier. Il était en premier plan pour voir le visage aux yeux exorbités exprimer une douleur attroce comparable à celle que doivent ressentir les damnés du pire des enfers. Son arme principale devenu inutile, il saisit rapidement l'épée qui reposait à son fourreau. Prenant son élan afin d'expédier un autre de ces monstre aux abysses, il fut percuté si solidement qu'il en perdit le souffle pendant un long moment. Le guerrier fut projeté à quelques mètres de là, aboutissant par terre dans un petit nuage de poussière. Profitant de ce moment de répis pour regarder ce qu'il en était du combat, il était presque impossible d'en discerner quoi que ce soit tellement l'action était brutale. C'est alors qu'il vit un homme en robe noire, dont il était difficile d'appercevoir le visage. Ce dernier, gueulant tel un diable, pointa un des camarade de Job. Le jeune guerrier, qui brandissait courageusement son arme, sembla alors prit de convulsion. Sa peau se déchira dans un mouvement violent afin de laisser sortir son squelette qui explosa en dizaines de morceaux, au plus grand effroie des hommes du capitaine Corello. Prit d'une peur indescriptible, Job ne se rendit même pas compte qu'il venait de reçevoir un coup au visage, puis il s'effondra...

...Il resta longtemps dans un état semi-comateux, à moitié dans un monde, à moitié dans l'autre, sans trop avoir conscience de la réalité. Il lui semblait qu'il était le sujet d'une expérience étrange, du moins, c'est ce que les suppôts disaient, ces hommes en toge.

''Nous devrions les tuer, abréger leurs souffrances, ca ne fonctionnera pas de toutes facon... dit un homme à la voix caverneuse.

-Non !! j'ai besoin d'eux, qui ne risque rien n'a rien...
De plus, ce n'est pas la première fois que nous ouvrons la porte, il n'y a pas de raison pour que ça échoue, conclut l'autre homme, d'un ton très expéditif et convaincu.

Cela devait être le jour de l'expérience, car même si Job était à peine conscient, il lui sembla être projeté au travers d'un vide infini...

...et cela lui sembla durer l'éternité, quand tout à coup, il heurta une surface solide.

Il n'ouvrit pas les yeux tout de suite, laissant plutôt les sons de la cacophonie environnante pénétrer ses oreilles. Il reprenait peu à peu conscience du réel. Cela semblait bien être une ville autour, il souleva les paupières afin de confirmer. Il était bel et bien au milieu d'une ruelle, et à ses yeux s'offrait le spectacle d'une cité remplie d'agitation. Nul signe d'aucun de ses compagnons autour... ces derniers avaient-ils vraiment existés ? Sa mémoire avait prit un sale coup. Il était inutile de se lamenter ici, il fallait explorer cet endroit, et plus Job en franchissait les premiers lieux, plus il avait l'impression qu'il n'en sortirait jamais.