[BG] Nao Nyano [Accepté]

Post by Nao Nyano, Ind - August 22, 2005 at 6:44 AM

Nao Nyano s'arrête un moment, relevant la tête tout en replaçant une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux, de sa main libre. L'autre main supporte 3 assiettes empilées d'une main experte, vidées partiellement de leur contenu par les trois humains qui conversent sur un ton fort à la table qu'elle s'apprête à nettoyer rapidement de son torchon humide, pendant à sa ceinture. Son regard fixe la fenêtre la plus près, quoique encrassée, qui laisse passer quelques rayons de soleil.

Nao songe à une nouvelle mélodie qu'elle pourra pratiquer dès qu'elle aura terminé son travail. Les notes lui résonnent aux oreilles, le brouhaha de la taverne s'étant tu pour elle un moment, du moins ne l'entend t'elle plus.

Un des humains remarquant son air absent lui tapote la main, lui faisant signe qu'il attend la note. Elle s'empresse de terminer sa besogne et repart chercher le billet du sieur, les joues en feu. Elle connaît son manque de constance et le patron l'a déjà sermonnée quelques fois à ce sujet, il ne faudrait pas qu'elle perde encore son emploi de serveuse car "son art lui bourre trop le crâne", comme son patron se plaît à le lui rappeler.

Elevée en compagnie d'enfants humains, Nao a longtemps cru que sa petite carrure était due simplement au fait qu'elle était une fille. Certes plus petites que les autres petites filles, mais tout de même. Quand elle fut en âge de comprendre, sa mère, une Elfe, lui raconta comment sa famille l'avait rejetée quand celle-ci avait osé donner son amour à un humain, soit le père de Nao.

À ce moment là Nao sentit une rancoeur l'envahir. Comment avaient ils pu rejeter une femme si bonne comme l'était sa mère? Cette rancoeur allait expliquer pourquoi elle éviterait la compagnie d'Elfes par la suite, exception faite de sa mère et d'autres rejetés.

Son père payant difficilement les frais de leur nombreuse famille, Nao partit très jeune sur le marché du travail, mais garda sa passion pour la harpe malgré la dure vie de labeur qu'elle débutait. Ayant la main agile, cette demi-Elfe au cheveux noirs dérobait de temps en temps quelques bouts de pain et autres maigres pitances afin d'aider à nourrir ses frères et soeurs plus jeunes.

Son esprit lui jouait par contre quelques tours, s’égarant de temps à autre, sans qu’elle ne s’en rende compte sur le fait. Cette « tare » lui donnait quelque fois un air perdue, voir illuminée, qui l’avait fait mettre de côté par les gens de son âge. Elle gardait espoir malgré tout qu’un jour elle serait en mesure de joindre l’Union des Gitans, avec qui elle espérait pouvoir enfin faire épanouir son art.

C’est ainsi qu’allait sa vie de labeur, en quête d’une vie meilleure et mieux remplie.