Échange épistolaire aux divers destinataires

Échange épistolaire aux divers destinataires

Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 30, 2011 at 1:09 AM

L'un de ces plis parvint au Manoir Minh Yu. Sa calligraphie correspondait à l'origine des deux demoiselles. Il était à destination de Yuri.
L'autre, au Manoir Mel'viir. À destination de Sinriia.
L'autre, au Laboratoire Yu. À destination d'Esméral.
Et un autre, à la demeure de l'honorable Clan Maeda. À destination du chef de famille, Maeda Shigeru. En calligraphie T'sen, lui aussi.
Encore un autre s'en fut vers l'opulente demeure de l'éminent forgeron, Lidenbrock. Il ne pouvait avoir qu'un destinataire, qui, à la connaissance de la demoiselle, occupait la vaste demeure. Seul.

Et un dernier s'en fut vers Sainte-Élisa, cherchant un homme autrefois brisé, dont la hideur il semblait égalait la douceur. À destination de Malbruck.

Tous portaient le sceau du clan Eringyas. Et tous semblaient bien parcellaires.

À l'honorable demoiselle Yuri Minh Yu,

Les fleurs se laissent porter par le vent
Comme tant d'esprits volages
Accueillera-t-on l'éternel absent
Ou l'oubli serait-il plus sage

Vous vous souviendrez d'un semblable jour
De retrouvailles de soeurs lointaines
Je vous annonce un proche retour
Des terres de mon clan, du lointain T'sen.

Eringyas, Surumë.

Dame Mel'viir,

Les obligations de nos respectifs lignages sont parfois comme tant de contraintes
Que nous nous oublions nous-même, et sommes oubliés à notre tour
Aurais-je, amie d'autrefois, laissée quelque empreinte
Qui marquerait les prémisses d'un éventuel retour?

J'accomplis en T'sen, au nom de mon lignage et du Savoir pur, ce que le devoir m'imposa.
D'une ile à une autre, je pourrais aller
Mais que pourrais-je retrouver dans la blanche Systéria?
Y retrouverais-je seulement, ce que j'y ai laissé?

Eringyas, Surumë.

Esméral,

Les adieux se sont faits sans mots
Vous m'auriez fait changer d'idée
J'ai porté au coeur le songe sot
Que vous me retrouveriez.

Tant d'années se sont lentement écoulées
Où donc aurez-vous suivi vos passions?
Aurais-je la chance, de vous retrouver?
Ou serez vous cruel et sans pardon?

Eringyas, Surumë.

Maeda-san,

Il est de ces fleurs qui ne s'épanouissent pas
Il en est d'autres qui fleurissent et fanent à l'insu
Sur l'odorant parcours du karma
Il faut choisir quelle fleur cueillir, par laquelle on est mû

J'ai cueilli la fleur du savoir, me poussant de ci de là
Loin des choses et des êtres. Loin de certaines promesses.
Le souffle du vent et la mouvance des flots me pousse vers Systéria
Serait-ce, pour vous, affliction ou ivresse?

Je vous présente excuses, pour tout préjudice.
Eringyas, Surumë.

Lidenbrock,

Ami pragmatique, devrais-je vous épargner mon étrange soliloque en vers?
Je ne puis, pourtant, puisqu'il se peut que la nouvelle vous importe
Je ferai bientôt route lente vers vos landes insulaires
Que direz-vous, ami, lorsque je cognerai à votre porte?

Ou pourrais-je encore vous recevoir à Zon'Jiru? Vous savez beaucoup des choses et de leur état.
Savez-vous seulement si le Laboratoire est encore. Ou si l'endroit est le bien d'un autre.
Au prélude de mon arrivée, vous assureriez-vous de l'état de mon bien, pour moi?
Si ce n'est le cas, qu'importe : de l'immatériel plutôt que du matériel je suis l'apôtre.

À bientôt,
Eringyas, Surumë.

Malbruck,

J'ai eu l'inconvenance de laisser beaucoup de choses inachevées
Dont l'oeuvre d'une vie, hélas, la vôtre
Saurez-vous, coeur brave, m'en pardonner?
Car je serais prête à racheter ma faute.

Je reviendrai, sans titre ni gloire
Passerai d'un archipel à un autre
Je pourrai poursuivre l'oeuvre, au laboratoire
Si tant est que le désir soit aussi vôtre.

Eringyas, Surumë.


Post by Shigeru Maeda, Adm - July 30, 2011 at 3:09 AM

à la réception de la lettre, le Tsen retint le messager un instant après en avoir l'essence. Suite à quoi, il écrivit une réponse qu'il tendit au messager, le regard sévère et froid du guerrier croisant le sien, l'invitant à ne pas se perdre... ou perdre la lettre.
Escaladant lentement les marches de sa demeure en moyenne-ville, la missive de la jeune Eringyas trouva le chevet d'une autre Eringyas choyée. Une caresse tendre sur son épaule dénudée accompagnée d'un baiser délicat à l'entrée de sa nuque. Peut-être la trouverait-elle à son réveil.

Eringyas Surumë,

Il est des pensées qui ne vivent qu'un été,
Aucune fleur que l'automne n'ait su faner.
L'hiver a fait son oeuvre, le deuil,
Le printemps invitant à la renaissance des feuilles.

Votre cousine vous attendra à ma demeure,
Quant à moi, j'ignore encore quelle sera mon choix.
J'ai cru en nous mais ce n'était qu'un leurre,
Je place maintenant ma décision aux mains de ma foi.

Maeda Shigeru


Post by Lidenbrock, AdC - July 30, 2011 at 8:45 AM

Surume,

Je suis toujours domicilié a Systéria, et de ce monde en plus, alors il me fera plaisir de te recevoir quand tu voudras lorsque tu seras de retour.

Pour ce qui est du laboratoire en basse ville, aux dernieres nouvelles il serait toujours entre les mains de ton clan.

Fais attention a toi lors du voyage.

Lidenbrock


Post by Hydre - July 30, 2011 at 3:11 PM

Lorsque le vent porte ses semences...

L'une des oeuvres scandées fit beaucoup de chemin avant de parvenir au destinataire. D'une maison désertée vers le temple de l'Ordre du soleil, pour ensuite bifurquer vers la longue route se rendant au monastère Systérien. Il fallait faire toute la route sur les sentiers de terre battue, et entrer là où le clocher ouvrirait les épaisses portes de ce lieu de méditation.

Le bourdonnement des "hum" moniaux emplissait l'établissement. Les mouvements étaient privilégiés à la servitude d'un Dieu manifeste qui ne s'occupait qu'à dorer la peau de ses fidèles, lorsqu'ils daignaient s'y découvrir et accepter la teinte de la divine lumière. La novice, cependant, restait à l'ombre de l'infirmerie. Guettant ce corps qui fut appelé un jour "Malbruck". Cette pauvre créature, ni morte, ni vive. Maintenue, tout au plus.

Il paraissait une évidence à la moniale de renvoyer un courrier au seul proche de son mourrant qui se soit manifesté...

L'écriture était étrangement familière. Les traits rappelaient ceux de la contrée natale de Surumë, avec une rigueur, une discipline exemplaires. Les lettres du langage commun étaient légèrement penchés vers la droite et la fluidité (même si rigide) pouvait se retracer sur de très longues décennies d'échanges.

Eringyas, Surumë,

Votre ami Malbruck repose, ma foi pour cette vie. Bien que son souffle n'ait pas cessé, rien de médical ne pourrait le sauver.

Personne jusqu'à présent n'a sû s'intéresser au sort de l'homme.

Le monastère de Systéria est désormais son toit, sa dernière résidence.

Vous y serez la bienvenue.

La Novice


Post by Esmeral, Adc - July 30, 2011 at 4:45 PM

A contre courant

Une lettre au ruban bleu et aux odeurs salines parvint entre les mains de la très particulière Eringyas

Marée haute ou marée basse l'eau est toujours présente.
Cherchez moi et vous me trouverez, néanmoins il vous faudra plus qu'un barque pour me ramener.

Esméral.