À la Haute-Aristocratie.
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 14, 2011 at 5:45 PM
Demoiselle prit du temps. Beaucoup de temps. Pour rédiger ces missives qui avaient tant de destinations disparates. Mais, on ne saurait l'accuser de tenter.
Le premier pli prit la destination du port. Un navire avait été affrété pour Zanther : l'occasion était trop belle, ainsi un messager de l'Association vint porter au navire le courrier de la demoiselle, et s'embarqua lui-même sur le bateau. Ce zanthérois, et ils étaient pourtant rares sur l'Archipel, profiterait donc de petites vacances du poste harassant de colporte et s'épargnerait la vue de Vath Vloss'Killian pour livrer du courrier. Ce pli, qui arriverait à Exophon et passerait par voie de terre pour aboutir à Medelia, avait une longue route devant lui. Écrivait-elle à sa famille, formulait-elle quelque requête à sa génitrice, la Dame Selaquii qui siégeait au Conseil? Certainement pas. À missive systérienne, destinataire systérien. Mais ce Systérien impliqué dans tant de jeux politiques Enryens, ne serait-il pas surpris de recevoir du courrier d'une Selaquii?
Votre Grâce Thomas Halvadius Bolton, je vous présente mes salutations et respects.
Malgré votre présence à l'étranger, l'Institut des Arts Systérien, nouvellement fondé, aimerait vous offrir ses services. L'Institut accueille en son sein de nombreux artistes : bardes, lettrés, sculpteurs, et surtout peintres. Nous serions donc à votre service s'il vous prenait l'envie de commanditer certaines oeuvres à votre mesure.
L'Institut développe, pour l'art pictural, un penchant pour le classicisme zanthérois que vous apprécierez peut-être. Néanmoins, nous explorons davantage un courant artistique contesté qui ne fait pas l'unanimité au sein du Conservatoire d'Exophon : soit l'imprégnation magique d'oeuvres, au moment de leur conception.
Également, Monsieur Bolton, nos dramaturges travaillent à la conception d'une pièce concernant le règne de Mala. Par malheur, peu de gens osent parler des jours sombres de cette période, ployant sous le chagrin ou encore craintifs que la seule évocation du nom le fasse revenir la Régente. Comme vous avez bien connu la Régente Mala, j'aimerais savoir s'il serait possible d'obtenir, de votre main ou de votre bouche, un récit de première main concernant les événements.
Ainsi, nous demeurerons donc en attente de vos nouvelles. Le messager que je fis venir à votre demeure, malgré la longueur du voyage, saura éviter les diverses embuches et regagner le port d'Exophon, puis de Systéria, sans encombre. Ainsi, sentez-vous bien aise de formuler une réponse.
Mademoiselle Cyriel S. Selaquii. Pour l'Institut des Arts.
Un autre pli, cette fois, n'aurait à parcourir que quelques coins de rue. Au quartier de l'Ordre, un elfe drapé de la cape doré aux insignes de colporte livrerait ce pli. Pourquoi un elfe? Sans doute pour faire digérer ce pli à l'encre violette, rendre la noble dame plus affable. Et surtout car la Zanthéroise n'avait guère envie de voir un individu honorable de sa race bafoué par l'insupportable mèche blanche.
Madame la Marquise Taur'Amandil, recevez mes salutations et respects,
J'ai la joie de vous annoncer que le mécénat partiel que vous avez versé à porté fruit. L'Institut des Arts a donc pu voir le jour, et accueille en son sein tout artiste en formulant le souhait. Bardes, sculpteurs, peintres, et érudits aimeraient donc vous proposer leurs services, si tant est que vous espériez une nouvelle oeuvre à votre mesure.
Nous demeurerons donc à votre disposition, si vous venait à l'esprit une nouvelle commande, peu importe sa nature. Soyez certaine, votre diligence à aider la cause des arts ne sera pas oubliée.
En attente de vos nouvelles.
Mademoiselle Cyriel S. Selaquii. Pour l'Institut des Arts
*À madame d'Orbrillant, un pli particulier fut délivré, avec quelques pâtisseries fines. *
Votre Grâce d'Orbrillant, recevez mes salutations et respects.
L'Institut des Arts, comme vous le savez peut-être, a ouvert ses portes. Ainsi, nous aimerions proposer la contribution des artistes s'y trouvant afin de créer des oeuvres à votre image et votre mesure. Bardes, écrivains, sculpteurs et peintres seront dès lors votre oreille pour toutes vos requêtes concernant l'art.
Certaines toiles, selon un style instauré au prestigieux Conservatoire d'Exophon, pourront à votre demande être empreintes d'attributs magiques.
Ainsi, nous demeurerons en attente de vos nouvelles, vous remerciant par avance,
Mademoiselle Cyriel S. Selaquii. Pour l'Institut des Arts.
*Et les autres, nommons ici, la Duchesse Ellewëne Shandrawësse, Ancienne de la Confrérie, le Duc Saturus Vemeros, Commandant des Mercenaires, le Marquis Orlan Barenton, le Marquis Vincent de Gremory, reçurent un exemplaire similaire du pli de la Dame d'Orbrillant. Pâtisseries fines en moins. La balle était donc dans le camp de la haute noblesse, maintenant, d'agir comme mécènes et de faire valoir leur titre méritocratique pour le bien-être artistique de Systéria. Ne disait-on pas, à tous les coins de rue, qu'on ne valorise pas assez les artistes? *
Post by Thomas Bolton, Emp - November 16, 2011 at 11:34 AM
Le duc Thomas Halvadius Bolton, alors qu'il avait quitté le service de l'Impératrice, était reparti vers Zanther. C'était de notoriété commune. Néanmoins personne, sauf quelques individus triés sur le volet, savait ce qu'il y tramait. Sans doute participait-il encore à d'obscures intrigues. D'aucuns murmuraient qu'il continuait à lutter contre l'impérialisme brégunien et plus particulièrement contre sa tête de proue, Miran De Brouxg.
Venait maintenant la question de savoir s'il avait bel et bien reçu la lettre. Sa Seigneurie avait plus d'un tour dans son sac : les divers réseaux qu'il avait su tisser sur Enrya lui permirent sans doute de la récupérer, quand bien même il en ignorait le contenu.
Est-ce pour autant qu'une réponse parvint à la jeune femme ? Est-ce pour autant qu'une réponse parvint à Ärold Lidenslavsky (car oui, il existait finalement deux lettres...) ?
Non.
Peut-être qu'une réponse finira par leur être envoyée. Peut-être que Sa Seigneurie fera sa réapparition sur le sol systérien, pourraient penser les plus optimistes (et sans doute les plus masochistes...). Peut-être que jamais rien ne se produira.
En tous les cas, ce silence permettrait à coup sûr d'instiller le doute dans l'esprit des expéditeurs : le duc avait-il reçu les documents ?