Elazul, Cyriel, Saevan, Nimorah, Jasmine
Post by Vorace, GdO - March 6, 2012 at 1:46 AM
Parce que c'était la période des tirs groupés, tout le monde souhaitait envoyer des missives aux guildes officielles. La Vorace avait elle aussi, envie de jouer à ce jeu là. Les parchemins envoyés étaient de cuir humain, l'encre du sang. Aucune trace de doigt, seulement des mots, pour leur signifier à quel point elle les aimait. Bien entendu la vorace avait prévu en remettant les parchemins à des messagers différents, pour effacer les traces.
Commençons par l'Ordre du Soleil, voulez vous?
ElAzUl,
QuE J'AiMe cE CôTé FéMinIn. MoI qUi SuIs aNdRoGyNe cOmMe ToI,
Tu mE DoNnEs DeS eNvIeS De BoIrE tOn SaNg.
EnViE dE mE NoUrRiR dE Ta VeRtU pRoFoNdE.
SlUrP sLuRp.
uNe AdMiRatRiCe.
Continuons avec les tires aux flancs du moment, les capes dorées.
Ô PoUbElLe La CyRiEl,
Un JoUr Je BrUleRaI TeS cHeVeUx.
jE t'ArRaChErAi LeS YeUx.
En AtTeNdAnT jE fANtAsMe, uN jOuR ViEnDrA...
uNe AdMiRaTeUR.
Et une véritable déclaration pour une certaine déserteuse s'ensuivait. Mais... Demandons la main au père avant!
SaEvAn,
J AiMeRaI DeMaNdEr La MaIn De Ta FiLlE eN mArIaGe,
MaInTeNaNt ElLe nE LuI SeRT PlUs à RiEn.
SoN CoEuR AuSsi PuIs-Je PrEnDrE?
CaR jE pRéFèRe LeS FeMmEs, MoRtEs.
DoUcE sAeRiL.
uN AdMiRaTeUr.
Une touche de violet pour la destination suivante, dont la destination s'en venait à Jasmine.
DoUcE JaSmIne,
FiNiRa Tu ComMe DanS cES MillES ConTeS?
J'Y chAnGeRaI lA FiN PouR QuE Tu pEriSses,
EtouFFeE PaR leS pAgeS deS lIvReS.
Un AdmiratEur.
Et enfin au tour de l'assemblée druidique de recevoir une lettre d'amour, adressée spécialement pour la si belle et si gentille nimorah.
NiMoRaH,
tU Es sI PaRfAiTe. sI JoLiE.
A qUaNd UnE RenConTrE QuE jE t'EviScèRe?
Tu fInIrA éCaRtElé DaNs MoN LiT.
UnE AdMiRaTriCe.
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - March 6, 2012 at 1:52 AM
La demoiselle éplucha son courrier.
Sans sourciller, elle entreposa les menaces de mort avec les autres lettres.
Une journée comme les autres, ainsi, la missive du pauvre admirateur sanglant était accueillie dans l'indifférence. La révolution qui mijotait, les rumeurs qui couraient sur qui finirait sur l'échafaud ou éviscéré par les rebelles, avait-elle émoussé les sens de la Baronne? À moins que l'absurdité de Systéria et la fragilité de la vie qui y avait cours, entre les pantalons tueurs, les gens écrasés de chiffres colossaux, les citoyens dévorés par des monstres extraplanaires de tout poil, entre autre, aient blindé la jeune rouquine.
Entre les insultes, ou les menaces, le ton de l'échange épistolaire à sens unique lui avait, de toute évidence, quelque chose de familier, au vu de la désinvolture avec laquelle elle traitait ce courrier.
Post by Saevan Al Kazar, AdM - March 6, 2012 at 2:55 AM
La lettre finit dans un feu quelque pars, gageons que Saevan avait vu (et lu) d'autres.
Post by Elazul d'Ambrefeu, OdS - March 6, 2012 at 3:44 AM
Être tant désabusé n'était néanmoins pas le cas de tous les systériens.
Le jeune homme aux allures féminines fut tiré de ses prières par l'un de ses frères de l'Ordre, qui le prévint qu'il avait du courrier. Son regard triste se leva non sans surprise pour observer le pli qui l'attendait. Il n'étaient pas en Systéria depuis longtemps et veillait à ne pas attirer l'attention, aussi peu de gens communiquaient avec lui. Il prit possession du document et s'installa à l'écart, sur un banc de pierre dans un coin des jardins du temple de Thaar, pour en prendre connaissance.
Sa voix normalement assurée se cassa dans un cri clair lorsqu'il réalisa ce qu'il tenait entre ses doigts délicats. Son teint laiteux plus blême qu'à l'habitude, il fit la lecture des quelques lignes ensanglantées, et se dirigea prestement vers les quartiers des protecteurs de l'Ordre, souhaitant intérieurement que le sang soit au moins celui d'un animal, et non d'une pauvre vie écourtée. Dans un souffle, quelques mots franchirent ses lèvres, adressées à lui-même et à son Dieu.
« Mais de toutes les cibles possibles.. pourquoi moi... »
Et, soudain, tout en réalisant qu'il ne quittait pratiquement jamais le Temple et les Églises, un frisson de dégoût glissa sur sa peau immaculée alors qu'il parcouru l'endroit autour de lui d'un regard horizontal, le chérubin aux cheveux dorés et à la silhouette fragile se sentant tout d'un coup franchement épié.
La surprise passée, son visage avait repris ensuite sa contenance usuelle. Il offrit même un sourire chaleureux et sincère aux prochains passants qu'il croisa... tout en pressant le pas pour les distancer.