Légendes T'sen
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 21, 2009 at 5:51 AM
*Un journal écorné avait été retrouvé épars, dans la bibliothèque. Il contenait son lot de légendes, issues des terres orientales. Il était à la fois hybride entre le journal de bord, le récit de voyage, et le livre de conte. *
"L'Ile de Sumishima
L’île d’encre arborait son patronyme car elle semblait, sur la mer des dragons, brumeuse, une gouttelette d’encre noire. Les forêts d’un vert si foncé qu’il en paraissait trompeur et les quelques massifs escarpés qui s’y dressaient donnaient à cette ile ce ton noir de jais contre l’horizon souvent pris dans la grisaille.
Cette ile d’envergure modeste était le fief d’un clan qui arborait le nom de Ika, c’est-à-dire ayant adopté la Pieuvre pour emblème.
Certains expliquaient ce choix étrange par l’abondance des pieuvres près des côtes de l’ile. Mais, pour les habitants de l’ile, un récit plus imagé expliquait l’adoption d’un tel nom. La légende veut qu’une pieuvre géante, nommée Umibozû, soit apparue il y a des siècles, aux abords de l’Archipel.
Cette pieuvre géante entrainait tous les navires qui passaient à proximité de par le fond, frappant inopinément, compromettant l’avenir des marchands et des hommes politiques qui nécessitaient l’usage de la voie maritime. Elle était cent fois plus à craindre que les dragons des mers, créatures féroces pourtant, qui pullulent entre l'Archipel et le continent.
Beaucoup de clans voulurent remédier à la situation. Certains prirent parti d’envoyer leurs guerriers et leurs vassaux les plus preux, pour combattre par la lame et par le feu la bête enfantée de l’écume. D’autres mirent à la tâche leurs vassaux jusqu’au dernier pour créer de nouveaux chemins sur la terre, pour fracasser les barrières des forêts et de la pierre. D’autres encore, clans marins, commerçants et pêcheurs qui ne pouvaient se priver de la mer, mirent au point un système de bateaux leurre, faisant flotter sur l’étendue aqueuse, reliés par des cordages, des radeaux faits de peaux tendues et de bois, le temps de distraire le monstre. Les prêtres à bord des navires envoyaient flotter sur les eaux des parchemins de bénédiction dont l’encre se diluerait dans les vagues, qui imploraient les déités de les laisser vivre sans croiser le Umibôzu.
Mais malgré tous ces stratagèmes, la solution ne venait pas, le monstre hantait toujours les rivages, à l’affût.
Un pêcheur, du nom de Takayuki, eut un jour la naïve idée d’aller parlementer avec le céphalopode gigantesque. L’on se moqua bien de lui, comment un monstre pourrait bien l’écouter. Cette créature avait fait couler les navires qu’affrétaient les chefs de clans, avait noyés sans distinction humbles pêcheurs et princesses que l’on menait à leur mariage. On fut clair avec lui : il ne serait pas écouté et c’est vers l’étreinte de la mort que courrait le fou.
Pourtant, le pêcheur s’en tint à son idée. Il s’en fut vers la pointe la plus avancée de la terre, au plus loin qu’elle ne se rende toute entière à la mer, et aux flots il s’adressa ainsi :
-Pourquoi donc, enfant des abymes de la mer, Umibôzu, cherches-tu noise aux enfants de la terre? Quel mal te font ces navires, qui passent dans tes cieux, sans chercher à te nuire? Parle, toi qui t’es proclamé régent de ces eaux! Parle, et énonce le Pourquoi!
À l’étonnement de tous, une voix jaillit des flots, et tonna sur toute l’étendue de la berge. Ses mots étaient simples, mais tranchés.
-Enfants de la terre, vous mangez mes fils et filles en toute impunité. Aurais-je dû vous laisser agir ainsi, dévoreurs d’enfants, annihilateurs de ma filiation, ruine de mon lignage prospère? J’ai choisi de vous rendre la pareille, afin que nous, enfants des mers, puissions dévorer vos fils et filles à notre tour.
Au terme d’un temps de négoce, Takayuki promit qu’il se ferait émissaire de son clan, et qu’il laisserait les fils et filles de la pieuvre en paix. Il conclut un marché comme quoi Umibôzu serait le passeur des corps des morts, comme les esprits l’était pour les âmes alors qu’ils les menaient à leurs dieux. Les corps seraient rejetés à la mer, pour qu’Umibôzu et sa descendance aient leur tribut de chair. En contrepartie, les hommes préserveraient le droit de pêcher.
À Umibôzu, le marché parut honnête. Il lui plut tant, qu’il choisit d’honorer celui qui avait ramené l’harmonie entre le peuple de la terre et le peuple des mers. Pour la première fois, le gigantesque Umibôzu émergea en entier. Il semblait que son corps étiré pouvait s’étendre sur toute la bordure de l’ile la plus vaste de l’Archipel.
Il fit un mouvement, qui souleva une immense vague, et se propulsa vers le fond, laissant derrière lui une tache d’encre, l’ile de Sumishima.
La voix tonna du fond de la mer, se fit entendre de nouveau sur la rive :
-Takayuki, toi que ton nom fais deux fois roi, acceptes ce présent que je te fais. Toi qui était sans autre bien que ton honneur et ton bon sens. Tu ne m’as sous-estimé alors que je fus ton adversaire. Tu mérites de régir et de posséder, puisque tu le feras avec raison, en jaugeant de la situation. Les idéogrammes de ton nom te font porter les deux couronnes. Voilà, roi, ta terre.
Takayuki changea le nom de son clan, afin d’offrir lui aussi un présent à Umibôzu. Dès lors, naquit le noble lignage Ika, qui possédait la terre de Sumishima. Les gens de l'ile de Sumishima ont toujours orchestré leurs funérailles traditionnelles en renvoyant les corps des disparus à la mer, la cérémonie durant le temps de deux marées. Un repas traditionnel a toujours lieu durant les funérailles, où les convives se passent les aliments, d'une paire de baguette à l'autre. Geste qui est habituellement jugé inconvenant. Les plats qui y sont servis sont généralement constitué de riz, ainsi que de poisson et fruit de mer -les enfants de la mer, autrement dit-, la base de l'alimentation. "
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 22, 2009 at 3:03 AM
"La lune et le soleil - Tsuki et Taiyou
Alors que la Créatrice de Toute Chose rendait ce monde aux premières ébullitions, elle sema quelques uns de ses enfants sur ce monde inachevé.
Tsuki et Taiyou, étaient de ces jumeaux de sexe disparate qui étaient inséparables, dans les lumières et ombres crépusculaires qui se distribuaient au hasard sur le monde naissant, selon les bonnes envies des Princes Sombres et Lumineux. La Créatrice de Toute Chose les avait semés sur une ile où il n'y avait personne, où le frère et la soeur se retrouvaient seuls et reclus.
Seuls, ils apprirent à vivre, unis autant par leur naissance que par la solitude froide de ce monde qui les entourait.
Le Prince Sombre eut idée qui l'amusa hautement. Ayant déjà songé la luxure, il l'insinua dans les songes des deux enfants. Il sema sur leur chemin l'ombre face aux vertus, laissa la lumière sur les choses crues de la passion.
Dans l'ombre que privilégiait le Prince Sombre, les deux enfants s'unirent de corps, transgressèrent les frontières de l'amour fraternel. Ce fut Taiyou qui le premier réalisa le tort, et se couvrant s'enfuit, loin de sa soeur. Après avoir erré longtemps dans les bois, il revint auprès d'elle, les larmes encore aux yeux. Il lui raconta son impression poignante et souffrante, comme quoi leur acte était néfaste, un acte du mal, dont il fallait se repentir. Tsuki elle, ne répondait que de par son sentiment d'amour, peinant à percevoir le mal bien qu'une culpabilité vague l'eut rongé, au chagrin de son frère.
D'un chagrin cassant, Taiyou dit à sa soeur qu'après ce qu'ils avaient fait, ils ne pourraient plus se revoir. Il s'enfuit alors, semant sa soeur lancée à sa poursuite, dans la forêt de l'ile qu'il connaissait mieux qu'elle. Il passa trois jours et trois nuits sous une chute d'eau glacée, frissonnant, cherchant le repentir ou bien la mort par lui, sous l'assaut constant des eaux froides.
Au terme du troisième jour, dans la lueur crépusculaire du monde naissant, un éclat devint plus manifeste, et engloba Taiyou en entier, après qu'il eut fait serment, par mille fois à haute voix, de ne plus jamais revoir sa soeur, ni répéter son horrible crime. Il sut alors que le repentir devrait s'acquérir, que le Prince Lumineux lui avait consenti son aura pour qu'il puisse le faire.
Pour que la promesse de Taiyou s'accomplisse, la Créatrice de Toute Chose eut l'idée de mener ses deux enfants aux cieux, selon une idée que les Princes lui avaient soufflée. Taiyou éclairerait son monde, en cheminant au dessus, il rependrait la lumière dont il avait manqué en un moment si crucial, pour l'éternité, afin que d'autres évitent la faute, selon la suggestion du Prince Lumineux.
Le Prince Sombre, lui, jeta son dévolu sur la fillette qui se complaisait dans l'amour incestueux. Elle laisserait au monde, durant son passage, le repos et l'obscurité partielle de la nuit, rompue uniquement avec une petite lanterne qui sèmerait des ombres. Pour toujours elle chercherait son frère, chercherait à capturer dans une lanterne un peu de sa lumière, pour qu'il daigne revenir à elle. Mais toujours les ombres du Prince Sombre seraient vouées à la gagner, à faire s'échapper les lumières de Taiyou de sa lanterne, en un éternel recommencement.
Les deux enfants se poursuivent encore à ce jour dans les cieux, incapables de se croiser ou de s'entrevoir. Parfois, à travers le rideau du ciel du couchant, on voit Tsuki, pâle, qui espionne son frère, incapable de le rattraper. "
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 22, 2009 at 10:05 AM
"Le périple d'Izanagi - Ou entre deux mondes
La légende veut qu'à la naissance de ce monde, alors que la Créatrice de Toute Chose essaimait en ce monde les premiers de ses enfants, vécurent Izanagi et son épouse, Izanami. Leur vie s'écoula paisible, dans les balbutiements de ce monde neuf. Elle fut longue et fort heureuse, bien qu'au fil des choses, l'ile sur laquelle ils vivaient était de plus en plus peuplée. Leur vie fut longue, forte de leur amour, et promettait d'être sans fin. Il est dit qu'entre eux était un lien si fort, qu'ils pouvaient deviner les pensées et les songes l'un de l'autre.
Un jour cependant, advint un événement tragique qui mit en alerte toute l'ile de de Tsurushima, l'ile à la grue. En donnant naissance à son huitième enfant, Izanami mourut. C'était là la première mort de toute l'ile. On ne comprit pas le phénomène d'abord. On crut à la facétie des cieux et des dieux. On crut que la femme, emportée dans un long sommeil, finirait par s'éveiller, on la laissa dormir, jusqu'à ce qu'on découvrit que son corps sans souffle se putréfiait. Les gens qui vivaient ne comprirent pas immédiatement le choix de la Créatrice de Toute Chose, qui enfanta de Vaerdon l'Instigateur du Trépas.
Sous les cèdres, le visage voilé, on mena donc Izanami dormir, à l'ombre de la montagne de l'ile de Tsurushima, puis on l'abrita de branches coupées. D'autres moururent, ensuite, comme suivant l'exemple de Izanami, au fil des ans, au gré d'incidents. On s'en fut tous porter les corps sous les cèdres, près de la montagne. De branches de cèdre furent aussi abrités les dormeurs de l'éternité. Là, la terre les avalait, ils en venaient à disparaitre en son sein.
Izanagi ne s'était pas résolu à délaisser son épouse. Chaque jour il allait mener les fleurs de saisons près de ce qu'était désormais devenu un ossuaire. Un matin de printemps, il fut surpris de trouver, au flanc de la montagne, une porte ornée d'un visage et d'idéogrammes. Il s'avança et tenta de pousser cette dernière, mais elle était close. Puis, faisant lecture des idéogrammes qui l'ornait, il y vit "La frontière aux deux-visages ne peut s'ouvrir que de l'autre côté, un visage regarde ceux qui vivent, l'autre voit ceux qui ne vivent plus".
Izanagi comprit donc que, par delà cette porte, se trouvait sa femme. Comme antan, il se surprit à parler en ses songes, à prier et espérer l'ouverture de cette porte, comme s'il eut voulu que sa femme l'y entende. Un déclic fut audible, puis pour lui la porte béa à la suite. Leur lien psychique, créé de passion, avait survécu à la mort du corps et était entretenu même dans l'autre monde. C'était par ce lien, ce fil ténu qui existait encore, qu'elle avait entendu, et qu'elle avait envoyé ouvrir.
Izanagi séjourna un temps au monde par delà le flanc de la montagne. Il y revit ceux qui avaient disparu, trouvant dans cet autre monde un reflet de sa communauté, étrangement déformé, empreint d'une étrange mélancolie, une souffrance latente. Il voulut donc rentrer au monde des vivants, et emmener sa femme avec lui.
Ils marchèrent donc vers la porte entre les deux mondes. Les mêmes idéogrammes l'ornaient, ainsi que le même masque, de ce côté des mondes : "La frontière aux deux-visages ne peut s'ouvrir que de l'autre côté, un visage regarde ceux qui vivent, l'autre voit ceux qui ne vivent plus"
De nouveau il tenta de tirer l'anneau de la porte, pour se frayer un passage. Il ne le put pas. Un esprit gardien des lieux lui signifia qu'il avait besoin d'un vivant, pour que la porte s'entrouvre. En contrepartie, Izanagi lui exposa que, étant un vivant ayant pénétré les lieux avant son heure, l'argument de l'esprit était un peu faible. Celui-ci objecta que, nourri des aliments issus du Royaume des Morts, il était considéré comme un mort.
Mécontent de cette décision subjective de la part de l'esprit, Izanagi choisit d'utiliser les arcanes, avec qui il avait pu se familiariser, pour forcer la porte entre les deux mondes. Réussissant enfin, malgré la colère des esprits gardiens qui se déchainait sur lui, il s'en fut dans l'entrebâillement qu'il avait réussi à forcer, entrainant sa femme par le bras.
À la lumière du jour, ses traits harmonieux et pleins se muèrent, son derme devint gris, sa peau flasque et visqueuse, ses yeux se crevèrent en ses orbites, son corps décati comme celui d'un cadavre tiré de terre après des semaines. Ce cadavre vivant, découvrant avec révulsion son état, tenta de retenir Izanagi par un pan de son kimono, afin de le ramener au royaume des morts où ils vivaient dans le souvenir de leurs jours heureux. Horrifié, Izanagi recula, et les yeux écarquillés, énonça la formule afin de répudier cette épouse qu'il avait tant aimé.
Pour cette idylle que l'on aurait cru immortelle, ce fut le coup de grâce. Pointant un doigt décharné vers Izanagi, Izanami maudit les vivants qui auraient tous, sans exception, à faire face à la mort désormais, comme elle maudit les gens de ce monde, elle énonça que les volets de la porte resteraient entrebâillés, que les morts reviendraient parfois hanter ceux qui les avaient courroucés ou torturés, que les vivants pourraient être avalés par le royaume des morts avant leur heure et que les vivants pourraient ramener parmi les leurs des âmes mortes et de par ce geste, en découvrir toute l'horreur.
Que toujours, entre les deux mondes, la porte resterait entrouverte.
Izanami s'en retourna seule, dans le royaume des morts, l'âme au chagrin vengeur et à la souffrance éternelle. Dès lors, on nomma Izanami la Mère Noire, non seulement à cause de son statut de Mère, mais aussi car on la considère comme étant la mère des vengeances, de la corruption et du désespoir. Izanagi fit murer les portes de lourds rochers. Il n'en reste pas moins que la prophétie de Izanami, dite la Mère Noire se réalisa. Izanagi est reconnu désormais comme le précurseur de l'art noir de la nécromancie, et dans beaucoup de bourgades, à l'ile de Tsurushima en particulier, ce nom est maudit. L'ile de Tsurushima a toujours été reconnue comme dégageant une aura malsaine. Beaucoup l'évitent par superstition."
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:54 PM
La mort du fils des 4 vent le couard.
Il était tôt le matin dans la foret de bambous, le son de l'eau qui émanait de la cascade couvrait presque le bruit des feuilles et des pas de l'homme qui s'approchait d'un village fortifié. La mission était simple, signaler au chef de clan que son seigneur était tombé au combat et qu'il se devait de prendre les armes pour combattre le clan assassin.
Arrivé à Quelques pas de la murailles, il héla un gardien afin qu'il lui ouvre la porte et se présenta à lui.
" Eiyachi du clan Godha ! je viens voir Tijiri Omashua, chef du clan des 4 vents, fils de Origu Outa Omashua."
Le gardien le regarda pendant plusieurs minutes avant d'ordonner aux autres d'ouvrir les portes, le village s'ouvrit devant le messager, un village couvert de blanc, chaque hutte en portait un foulard malgré leur modeste condition de paysan, presque aussitot, un garde vint guider l'homme vers la plus haute maison du village ou se trouvait le Seigneur Tijiri Omashua, muni de son kimono blanc, il avait semble t'il été avertit de la défaite de son maître et avait choisi sa voie.
Eiyachi le salua et lui tendis le courrier qu'il portait, on lui tendit un kimono et l'on lui apporta une tasse de thé vert. La fin de sa mission était proche, il lui faudrait apporter à son maître la preuve de la défection du Seigneur Omashua mais cela ne poserait plus trop de probleme, hormis les 5 jours de marche qu'il aurait à accomplir. Le Seigneur pris le courrier et le déroula, ses yeux peu habitués à l'écriture des messagers de champs de bataille, hochant la tête à plusieurs reprises, il se redressa et tendit le document à l'un de ses servants. D'une main, il pris une feuille de bambou sur laquelle il écrivit un Haiku puis se redressa, délaissant le pinceau et l'encre sur le tatami pour se diriger vers une pièce adjacente suivi de son fidèle. Le temps passa doucement, eiyachi contempla pendant plusieurs heures le dessin du tracé du soleil, parcourant le tatami sur lequel il était assis.
Un son de gong rententit dans le village, rassemblant tous les villageois dans un concert de pleurs et de lamentations. Le servant lui apporta la tête de son ancien maître emballée dans une boite laquée du plus bel effet, sa voix était tremblante et il tendit la boite dans un faible tremblement des mains qu'Eiyachi feint de ne pas voir afin de ne pas le déshonorer. Une bride lui fut tendue et le voyage de retour se passa beaucoup rapidement que prévu ainsi équipé d'une monture.
La mort du fils des 4 vents était prévue depuis des années, il était trop couard pour prendre les armes et il n'avait eu la vie sauve uniquement parce que les évenements lui avaient fait grace d'une période d'acalmie.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:55 PM
Le trait salvateur.
Le ciel était noir, le cri des corbeaux lui même s'était atténué sous la menace, un sifflement se fit entendre, le type de sifflement qui vous fait perdre l'ouïe a tout jamais, ensuite le déluge.
Imaginez des milliers de traits qui percent les nuages, tirés par des milliers d'archers situés à plus de 150 pas de distance et vous auriez une vague idée de ce qui s'est passé ce jour la sur la plaine des 10.000 flèches. les traits se fichèrent dans la terre, dans les chairs, dans le métal des armures, dans les lanières de cuirs tendues des tentes dans un concert de sifflements, hurlements, crissements selon la texture dans laquelle elles entraient. Quelques minutes ensuite, ne restaient plus sur le champ de bataille qu'un tiers des effectifs du seigneur Godha, de braves samouraïs qui se dressaient sur la plaine, le corps encore parfois hérissés de flèches.
Le cor du clan Inoy'kji sonna dans le vent, apportant au clan ennemi la nouvelle d'une seconde salve de traits meurtriers, les braves ne bougèrent pas d'un pas, le visage tourné vers la horde de leurs ennemis qui se faisait de plus en plus proche et menaçante. couché sous le poids d'un de ses frères d'armes, Eiyachi tentait de se relever mais avoir le bras percé de part en part d'un trait ne l'aidait pas, les dents serrées, couvert du sang de ses camarades, l'homme parvint à se liberer du poids mort alors que la seconde vague de traits s'abattit encore une fois sur la plaine réduisant le nombre des vivants d'une grosse centaine encore.
La victoire du Clan Inoy'kjii était presque assurée, mais une chose qu'il n'avaient pas prévu allait se produire, un guerrier nommé Ruiga s'était dirigé vers la colline la plus proche à l'opposé de troupes ennemies, certains l'avaient traité de lâche, d'autres l'avaient regardé avec un peu de peine dans les yeux, preuve qu'il s'était a tout jamais corrompu face à la peur mais aucun n'avait compris ce que l'homme voulait faire, Ruiga était un archer d'exception, capable de clouer disait t'on un papillon en plein vol sans en toucher les ailes. D'un cri qui semblait celui d'une bête sauvage, l'archer décocha un trait qui parcourut les 200 pas qui séparait les deux clans, alla se ficher dans le ventre de Inoy'kjii en personne profitant d'une défection de l'un de ses gardes personnels. Un silence de mort s'empara de la plaine, silence uniquement interrompu par le cri de joie du clan Godha.
L'on vit l'armée ennemie entière ou presque s'agenouiller et se passer une lame en travers du corps suite à la mort de leur maître, ne laissant que quelques couards et quelques ronins mercenaires quitter la place. Voila comment sur l'archipel, un seul trait pouvait faire plus de 2000 décès. Le Clan Godha avait une fois encore triomphé sur le champ de bataille et le moment était maintenant au soin des blessures, ils reprirent la route de la cité afin de se faire soigner, Eiyachi venait de faire son baptême du fer.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:56 PM
Un duel au sein du " Le cochon et le corbeau "
Les deux hommes se faisaient maintenant face depuis plus d'une heure, le centre du jardin de la maison de thé " Le cochon et le corbeau" était comme cela une source de profits de tous sens, cette maison de jardin d'habitude si peu fréquentée avait étée choisie par le Clan Minh Yu pour laver un affront, ce n'était pas un choix irréfléchit car elle était posée sur le territoire d'un clan neutre, celui du Seigneur Godha, clan neutre par rapport à celui des combattants, pas neutre réellement mais tellement insignifiant en terme de force par rapport aux deux autres clans qu'il en était devenu neutre.
L'origine de l'histoire et de ce combat était inconnue sauf pour les deux protagonistes, deux combattants sélectionnés chacun par leur école pour représenter l'honneur de leur famille. Celui de la famille Minh Yu était un humain d'un teint fort prononcé, probablement la présence d'un sang elfe noir dans ses veines se trahissait t'elle par ce ton de peau, drapé dans un kimono deux tons, rouge pourpre et bleu marine, il se tenait un peu penché en avant, la main sur son katana. L'autre combattant, de la famille Ryutsuke était un demi elfe, ses oreilles pointues dépassaient de ses cheveux longs, recouvrant la moitié de son dos nu, entierement tatoué au Mon de sa famille, semblant ne pas ressentir le froid des cristaux de neige qui tombaient à un rythme accru sur les deux hommes.
Le seul bruit que l'on entendait était celui du murmure de la foule, couvrant même le bruit de la fontaine qui agitait les flots du petit étang recouvrant un tiers du jardin, cet combat était une aubaine pour la direction de l'établissement qui voyait ses ventes de boissons augmentée de plus de sept fois par rapport au quotidien, malgré le fait d'avoir un mort dans l'établissement cela était une bonne chose pour la pauvre économie de la maison. Alors que dans la rue, les gongs sonnaient l'heure du chat, les deux hommes se déplacèrent avec une rapidité hors du commun, un bref scintillement d'une lame et le représentant des Minh yu s'effondra dans un gargouillement, la gorge tranchée par la lame, déversant le fluide vital sur la neige du jardin de la maison.
Le protagoniste survivant essuya sa lame dans son fourreau de bambou et sans se presser repassa sa tunique sur ses épaules nues, il prit même le temps de finir sa tasse de thé avant de quitter le lieu entouré d'autres membres. Aussi vite que l'endroit s'était peuplé, aussi vite il fut dépeuplé, Eiyachi sur ordre de son supérieur aida à trainer l'homme du clan Minh Yu au dehors du jardin et pris ensuite la route du domaine pour leur annoncer que le corps de leur champion serait disponible au coeur du domaine Godha.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:57 PM
La dernière cérémonie du thé de Iyonj'ga.
La salle de thé était à son comble, plus de cent invités se pressaient aux portes de la maison du Seigneur Godha qui fetait ce jour là la naissance de son second arrière petit fils avec beaucoup de plaisir. L'endroit était à la hauteur de l'évenement, balisé de pétales de cerisiers, éclairés par des lanternes et des lampions, tous les personnages importants de la cité avaient étés conviés à la fête qui avait commencé dès l'heure du rat dans un brouhaha énorme.Les geishas de plusieurs maisons de thé avaient étées recrutées pour le fait, agrémentant la soirée de danses, de concert de shamisen ainsi que de petits plaisirs surprise pour les invités les plus prestigieux. Il était presque l'heure de l'aigle quand un petit feu d'artifice se déclencha dans la cour au grand plaisir de tous, tous quittèrent la pièce principale pour aller admirer les explosions censées éloigner les mauvais esprits. Personne n'aurait raté un tel spectacle de lumière et de sons, un réel plaisir pour les yeux de Eiyachi qui admirait bouche bée les chutes incandescentes de bouts de papier enflammés, c'était tellement beau...
La lune cachée par le peu de nuage ne pouvait pas rendre invisible le groupe de ninjas qui s'était invité à la fête passant par les toits, le groupe de quatre personnes se déplacait avec agilité et silence, accrochés aux toitures comme le sont des araignées à leur toile du matin. Alors qu'une dernière explosion retentit dans le ciel, un forme sombre attira l'attention d'un garde du Seigneur Godha, sans un bruit il se dirigea vers le batiment et ne revint jamais, dans l'agitation son absence passa inapercue jusqu'au lendemain matin. Tous les invités entrèrent à nouveau dans la pièce ou commenca à la cérémonie du thé, tellement appréciée dans l'archipel par tous les aspects qu'elle comportait.
Eiyachi pris son tour de garde vers l'heure du boeuf, assurant sa lame à son coté, un kimono de bonne coupe et de tissu couteux avait été offert à tous les membres du clan à l'occasion de cet évenement, notre homme en appréciait la douceur et le confort, lui qui avait toujours été habillé de tissu rugeux, comprenait le plaisir que pouvaient avoir certains samourais à se vétir de tels tissus et semblait lui même très fier d'en posséder un d'égale qualité. Alors qu'il passait devant la salle de soulagement à la bordure de la salle des fêtes, il vit que le Seigneur Iyonj'ga avait quitté la salle principale pour se vider, ses deux gardes du corps attendaient devant la porte de papier que celui ci soit sortit. Par acquis de conscience, Eiyachi pris la direction de l'étage de la maison afin de vérifier que tout aille bien, il pris bien entendu garde de ne pas ouvrir les pièces qui servaient aux geishas de petites vertus pour satisfaire leurs clients, elles étaient faciles à reconnaitres ces dames, le noeud de leur kimono ne se faisait pas à l'arrière comme toutes les autres, mais à l'avant comme un kimono de combat, c'était plus facile et rapide à fermer ou à ouvrir. Une fois arrivé sur le toit, il resta en poste comme cela plusieurs heures jusqu'a ce que la fête prit fin, de son poste sur-élevé, il vit alors les différents invités quitter peu à peu la fête pour se rendre jusqu'a leur chaise à porteurs et de reprendre la route de leur domaine respectif, le Seigneur Godha n'offrait jamais l'hospitalité de la nuit à ses invités de peur de se retrouver avec un décès provoqué par un assassinat dans ses murs, ce qui l'aurait obligé à suivre son hôte décédé par honneur. Il suivit comme cela du regard la chaise à porteurs du Seigneur Iyonj'ga qui passa le pont de la rivière Xiang Jun et à la grande surprise d'Eiyachi s'arreta sur celui ci. C'était un pont de bonne construction mais qui ne permettait pas à plus de deux chaises à porteurs de s'y croiser, chaque fois qu'il devait se faire une manoeuvre de ce type c'était avec beaucoup de précaution. D'un geste commun et rapide, les porteurs hissèrent la chaise du seigneur à bout de bras et la jettèrent à l'eau, suivirent les corps des gardes du corps qui tentèrent vainement de réagir.
Eiyachi n'en croyait pas ses yeux ! Quelques instants après, il était toujours le regard fixé sur l'endroit ou ne subsistait plus de la chaise et de son contenu que quelques bulles qui crevaient la surface de l'eau, plus aucune trace des porteurs. Quelques heures plus tard, L'on retrouva les porteurs d'origines de la chaise égorgés dans l'ombre et le Seigneur Godha fut fort soulagé que le meurtre se fit en dehors de son domaine, l'on enterra même le corps du garde égorgé dans le domaine avec tous les honneurs et l'on offrit un poste important dans le domaine au fils ainé de la famille. Quand à Eiyachi, cela lui appris de ne jamais monter dans une chaise à porteurs... Tout sert de leçon, parfois plus à celui qui la subit mais aux autres, ce fut lui qui fut délégué pour annoncer la nouvelle au domaine Iyonj'ga.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:57 PM
La première Sanction donnée
Le temps était à la tempête et au vent, celui ci hurlait dans les plaines, s'engouffrant par tous les orifices des demeures pour faire sentir aux habitants qu'il n'était pas à prendre à la légère, pour leur rappeller le peu d'importance que leur vie aurait si jamais il choisissait de faire tomber sur eux le toit de leur maison, dehors, la nuit s'appretait à recouvrir l'ensemble du domaine du Seigneur Godha d'un voile sombre, le même qui amplifie tous les bruits courants et vous fait craindre pour votre vie lorsque vous n'êtes pas en territoire connu.
Sur la place principale, Eiyachi parmis d'autres enfants, était assis sur le sol pavé de la cour, plus de quarante personnes étaient présentes à leurs cotés, c'était une journée importante pour l'accession au rôle de " prétendant défenseur du Seigneur Godha ". La journée était articulée exclusivement sur un theme, le savoir faire, le savoir vivre, la dévotion et le sens de l'honneur, c'était une journée importante pour tous les enfants du domaine et Eiyachi, douze ans, le savait.
Alors que le vent tentait de faire s'éteindre les flambeaux accrochés aux parois murales et protégés de la fine bruine par des bulles de porcelaine, l'on fit avancer ceux qui avaient trahis, les sans honneur, les soldats d'un clan battu qui n'avaient pas osé se donner la mort et que l'on avait capturé avant qu'ils ne deviennent des mercenaires ou des ronins. L'on vint chercher Eiyachi le premier, le prenant par la main et l'amenant au centre de la place, dans un cercle tracé au sol avec des grains de Sel. L'homme qui se tenait devant lui était un homme barbu, à la peau noire comme l'ébène, ses yeux le fixaient alors que ses dents blanches dessinaient un sourire carnassier sur son visage. L'on tendit une lame au jeune enfant, celle ci lanca des étincelles dans la nuit, les yeux d'Eiyachi fixèrent ceux du prisonnier et l'instructeur vint donner de l'aide à son élève, soufflant un mot à son oreille.
" Imagine que c'est lui qui brulé le village de tes parents, regarde le, son manque d'honneur fait honte à nos yeux ! "
Eiyachi ferma les yeux et frappa d'un coup tranversal comme l'instructeur lui avait appris depuis des années maintenant, un filet de sang gicla sur son visage et l'homme chuta au sol sans un cri. Peut être avait t'il vécu comme un couard, mais au moins sa mort fut celle d'un brave, aucune plainte, aucun cri. L'on félicita le jeune enfant et il quitta la scène pour un repas riche. Il était du clan Godha a partir de maintenant, il n'était plus un vulgaire fils de paysan déposé aux portes du domaine car son village avait brulé...
La nuit de l'enfant fut agitée, les larmes coulèrent sur son visage, la tête de sa victime défilait sans arret devant ses yeux fermés dans le noir de la nuit, il renifla une fois ou deux puis ravala ses larmes, c'était un manque d'honneur qu'il ne pouvait pas montrer aux autres, après tout il allait avoir déja 13 ans.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:58 PM
La première lecon d'amour d'Eiyachi.
Le jeune homme allait avoir ses seize années, il venait de passer le rite de l'inscription et son bras gauche arborait maintenant et à tout jamais le sigle du clan Godha, il en avait été malade comme un chien lorsque les pigments de couleur rouge avaient étés insérés sous sa peau, c'était une réaction normale mais la torture avait duré presque douze heures consécutives, le tatoueur avait placé sur la peau du jeune homme une feuille de soie censée absorber le trop plein d'encre.
Son supérieur, un garde du domaine répondant au nom de Eri'da lui avait demandé de se présenter à la tombée de la nuit dans les bains du domaine. C'était un lieu ou il était courant de se donner rendez vous, l'on y retrouvait à cet endroit tous les sujets du domaine, l'on y était en camarades, sans aucun préjugé sur le poste ou sur un autre type de choix personnel, l'endroit était animé jusqu'au petites heures du matin et cela sentait bon le parfum de rose et de jasmin, onguents qui s'épanchaient dans le bassin à plusieurs reprises. Ce soir la, le bassin était calme, uniquement quelques servantes qui aidèrent le jeune Eiyachi à se dévétir et a rejoindre les bains, le corps uniquement orné d'un pagne de tissu blanc qui lui enserrait les reins. On le parfuma beaucoup et on le massa longuement avec une série de baumes qui sentaient tous le camphre, il fut ensuite habillé d'un kimono de soie et dirigé vers la salle des fêtes, il semblait être attendu par une Geisha en tenue légère, habillée d'un kimono aux couleurs du clan qui l'acceuillit avec un air de shamisen. Eiyachi était nerveux, chaque poil de son corps était dressé, ses paumes étaient moites, son teint d'habitude clair était plus basané sous l'effet de la chaleur, la Geisha lui pria de s'assoir et de prendre l'un ou l'autre des tasses de thé qui se trouvait sur la table, il y en avait trois de couleurs différentes.
" Prends l'une des trois et prépare toi, ce soir tu deviens un homme."
Dans un souffle à son oreille, elle lui informa de ce qu'il allait se passer, le programme aurait laissé plus d'un pantois, mais Eiyachi était trop occupé à choisir la tasse pour se rendre compte réellement de ce qui se passait. Il prit la tasse bleue, aux couleurs de son clan et but le liquide qu'il trouva amère à la bouche, quelques minutes plus tard, dans un semi brouillard atténué de son et d'images, il vit son maitre, le Seigneur Godha lui même venir vers lui et se dévétir de son kimono pour s'avancer nu vers lui.
Il se réveilla dans sa chambrée plusieurs heures plus tard, il était maintenant considéré comme une personne de confiance, un homme du clan, un vrai guerrier protecteur du Seigneur Godha. Un garde lui apporta de quoi se restaurer et se laver puis lui signala qu'il était attendu à la salle de garde pour une nouvelle affectation, la mission du soir précédent ayant été un succès, il avait obtenu une promotion au sein du Domaine.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:58 PM
La femme du Seigneur Yria Kadj'ii.
Il était près de minuit quand Eiyachi recu l'ordre de visiter les appartements du seigneur Yria Kadj'ii, premier ministre du canton de Xiao P'jen. L'homme était en déplacement pour vérifier les zones de combats entre les clans et qui possédait quoi pour l'instant au niveau des territoires, il avait fait confiance au Seigneur Godha afin qu'il assure la sécurité de sa nouvelle épouse qu'il devait délaisser pour moins de deux saisons, ce n'était pas l'habitude du Seigneur Godha mais il ne semblait pas avoir eu le choix cette fois. Elle avait donc élu domicile dans le domaine, entourée de toute sa cour ainsi que d'une série de protecteurs du clan Godha.
Eiyachi, agé de la trentaine à ce moment, se réveilla en sursaut quand on lui demanda de s'y rendre et accompagné de deux autres gardes pris la route du batiment ou la dame avait élu domicile, elle n'était pas seule et son médecin personnel était a ses cotés quand les gardes arrivèrent. Celui ci les fit sortir prestement de la salle et leur demanda de prendre poste devant chaque entrée de la pièce, leurs ombres se découpèrent sur les paravents de papier de riz pendant qu'il semblait regarder à la santé de la dame grosse de près de 8 mois, son ventre déformé par l'enfant. Le silence de la nuit fut déchiré par plusieurs cris et les gardes eurent beaucoup de mal à ne pas pénétrer dans la pièce afin de tenter de porter secours à celle qui semblait souffrir le martyr, un pleur enfantin se fit entendre dans la pièce et remplirent le coeur des gardes de soulagement.
Notre homme donna l'ordre d'aller chercher un bac d'eau et des linges propres puis s'annonca à la porte coulissante. L'homme de médecine arriva prestement à la porte et la fit coulisser laissant l'homme entrer après un moment de brève hésitation, la femme était déja habillée d'un kimono rouge, rendant impossible à percevoir les blessures de son corps meurtri par l'accouchement. Quelque chose n'allait pas, ce n'était pas les pleurs de la dame qui avaient mit l'homme sur la piste mais la forme qui posée sur le tapis gesticulait et se tordait à même le tatami. L'enfant ne semblait pas avoir recu l'attention du médecin, il l'avait délaissé dès qu'il fut sortit du ventre de la dame, d'un coup, Eiyachi vit plus clair, c'était une fille...
" Mon mari voulait un fils et c'est le second enfant que je met au monde qui n'en est pas un, je ne puis quand même pas les faire tous disparaitre... Ne me reste plus qu'a mettre fin à ma vie puisque je ne suis pas capable de donner cela à celui qui m'aime et qui attends un héritier."
C'était la dame qui entre deux pleurs ouvrait son coeur à un inconnu et à son médecin personnel qui semblait trouver la sanction correcte puisqu'il hochait la tête à plusieurs reprises aux dires de la dame.
Heiyachi s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole. Dans sa tête toute une série de pensées s'entrechoquaient, la mort de la dame aurait engendré une série de morts au sein du domaine, celle de son médecin personnel, celui des gardes qui lui avaient portés assistance ainsi que celle de leur supérieur hierarchique et la sienne mais cela n'était pas le plus grave, qui sait si le seigneur Godha ne les suivrait pas pour éviter le déshonneur de son nom... Non il ne pouvait pas laisser cela se faire, sa voix s'éleva dans la pièce...
" Peut être pourrais t'on éviter cela par une rapide solution si vous êtes prête à la concevoir, il vous suffit de prendre l'enfant né il y a peu d'une de nos nourrices et qui s'avère être un garcon, votre mari sera fier de la naissance, personne ne se donnera la mort et vous serez liberée du fardeau qu'est le fait de ne pas savoir si la prochaine fois que vous engendrerez la vie ce n'est pas une vie femelle que vous mettrez au monde."
La proposition aurait valu la mort de son auteur, mais si elle aboutissait elle pouvait sauver le seigneur Godha d'un possible déshonneur. Un silence de mort uniquement interrompu par le bruit de pas des gardes qui ramenaient des brocs d'eau se firent entendre, le médecin se chargea du tout sans broncher, il devait être lui aussi fort aise de voir que plusieurs personnes ne souhaitaient pas mourir ce soir. La dame hocha la tête et l'échange fut signé les enfants rejoignant leurs nouvelles familles respectives.
Quelques saisons plus tard, Eiyachi fut appellé au domaine Kadj'ii et recut sur l'épaule et le pectoral gauche le sigle de " protecteur de la famille Kad'jii " sous la forme d'un tatouage représentant un tigre défendant un enfant d'un péril invisible, il fut nommé à un poste de garde qu'il refusa avec beaucoup d'honneur, sa vraie famille était celle du clan Godha, il en avait défendu l'honneur malgré tout et ce sans que le seigneur Godha lui même en soit informé ce qui était la plus grande fierté d'Eiyachi.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 6:59 PM
Un message qui vaut quatre vies.
Le soleil était à son apogée au milieu de la plaine de bambous, impossible sans un chapeau de paille de tenir plus de deux sabliers debout sans tomber d'un coup de chaud, pourtant plusieurs ouvriers, torse nu, une lame à la main parcouraient la zone au grand désespoir des cultivateurs. La chasse avait été ouverte depuis quelques jours déjà et la proie semblait très rapide et habituée de ce genre de jeu. Trois messagers avaient déjà trouvés la mort dans ce jeu, mais aucun d'entre eux ne portait le message que le seigneur Godha avait fait envoyer à la capitale, un message important qui selon les espions du Seigneur Ja'kar devait donner les plans d'une attaque sur son territoire.
Eiyachi était tapis dans les bambous, le nez à ras du sol, tentant de se camoufler dans les amas de feuilles quand soudain un garde de Ja'Kar lui marcha sur les doigts, il ne peut résister à un grognement et le garde sursauta. Se redressant à toute vitesse, Eiyachi donna deux coups bien ajustés qui firent chuter le garde au sol et lui permit de prendre une avance conséquente avant que l'alerte ne soit donnée, courant à travers les plantations, frôlant les bambous dont certains atteignaient déjà la hauteur de deux hommes, il entendit plusieurs fois des flèches voler autour de lui, les frôlant de peu. La sueur coulait sur son visage, comme une cascade sur les montagnes Yig'un, lui piquant les yeux et altérant sa vision, une flèche vint lui siffler à l'oreille un funeste destin mais il continua sa course, tel le lapin qui fait des crochets pour que l'aigle ne puisse pas l'attraper au sol, Eiyachi multipliait des crochets dans les plantations rendant comme cela la précision des meilleurs archers douteuse et soudain... Le vide... le champ de bambous se terminait comme cela à moins de 4 pas d'un précipice, les murailles de la capitales se trouvaient à moins de 60 pas de distance, mais à 400 pas en contrebas. L'homme regarda ses poursuivants s'approcher, il vit même l'un d'entre eux ranger son arc à son dos pour prendre une dague et s'avancer en sa direction. la fin de Eiyachi du clan Godha approchait, la peur lui faisait dresser les cheveux dans la nuque, la sueur qui rendait son visage gras s'était transformée en une sueur froide, c'était donc cela le souffle de la mort que connaissaient les plus brave lorsqu'ils prenaient leurs dernières bouffées d'air.
Un coup de trompe déconcerta un instant tous les protagonistes de la scène, c'était un garde de la capitale qui annonçait que débutait l'heure du porc à la ville entière. D'un mouvement rapide, Eiyachi se retourna, prenant son arc à son dos, le bandant et décochant la flèche qui contenait le message pour le Seigneur de la capitale. L'action n'avait pas pris plus de quelques secondes mais le tir était ajusté, la flèche fendit l'air dans un sifflement de serpent qui va mordre, traçant un sillon sombre dans l'air. Une vitesse accrue par la chute et une réception faite par une matière molle qui se laisse aller puis qui reçoit le corps étranger avec douceur, le laissant pénétrer doucement en lui sans heurt, humidifiant le fut de la flèche. Le coup de trompe s'arrêta aussi sec qu'il avait commencé, la flèche avait trouvé son chemin dans la gorge du souffleur et clôturait comme cela son annonce qu'un autre repris aussitôt. Le courrier était acheminé et les adversaires d'Eiyachi, déçus de ne pas avoir pu rendre service à leur maître, repartirent en maudissant leur manque de rapidité, laissant l'homme au bord du précipice, l'arc toujours levé vers le ciel seul.
A 400 pas de la, l'on repris le trait enfoncé dans la gorge du garde et on aperçu le message scellé du mon du clan Godha, il fut apporté au Seigneur de la capitale qui le recut avec un grand sourire, enfin il la recevait cette composition du thé rouge et moussant que le Seigneur Godha lui avait fait gouter, c'était une très bonne chose...
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 23, 2009 at 7:00 PM
Le soupir d'une courtisane.
La nuit éclairait le domaine du Seigneur Godha, il s'apprêtait à sortir à l'okiya des trois soeurs, une maison de Geisha réputée pour l'art du shamisen qu'elles savaient employer. C'était son okiya, sa maison des plaisirs qu'il finançait entièrement sur la cassette du domaine, cela valait le salaire d'une centaine de travailleurs par semaine mais lorsqu'il est question de plaisir et de culture l'on ne regarde pas à quelques écus. Le cortège pris donc la route de l'okiya, traversant le domaine éclairé par des lampions qui traçait des ronds mouvants au sol au gré du vent. Ils était plus d'une dizaine de gardes lorsque leur maître se décidait à sortir du domaine, non seulement pour assurer sa protection mais aussi parce que c'était un honneur que de risquer sa vie en garde rapprochée pour son maître, leur arrivée fut remarquée et l'on vit une dame accourir de l'okiya pour se prosterner devant le cortège, a genoux devant les gardes elle implorait de ne pas aller plus loin.
D'un geste le Seigneur Godha demanda à Eiyachi d'aller voir ce qu'il se passait, il trouva le chemin de l'okiya et poussa la porte de la maison, devant lui alors que toutes les chandelles et lumières étaient éteintes, il trouva Origato assise dos à la porte, sanglotante. Elle était la plus douée des artistes et son visage était un tel un masque de porcelaine, doux lisse et ou le moindre sourire éclairait votre journée et vous comblait d'un bonheur inestimable, il s'approcha d'elle, prenant le temps de retirer ses sandales avant d'avancer sur le tatami, sur ses gardes comme si un assassin allait sortir de l'ombre.
D'un main sur son épaule, il la força à se retourner, ce à quoi elle résista, il prit alors la parole.
" Le seigneur Godha attends de toi un spectacle de qualité, hors tu le fait patienter dehors alors que tu lui dois une grâce éternelle."
Le seul son qu'elle émit fut le son de ses sanglots redoublés, elle sembla s'écrouler sur elle même et une autre voix pris la parole dans le dos d'Eiyachi, c'était Okubana, la maitresse de maison.
" Elle ne dansera plus pour son maitre, elle ne dansera plus pour qui que ce soit, cette infâme a déshonoré notre maison en recevant un homme en la nuit venue. Je l'ai découverte couchée avec lui et je l'ai chassé mais depuis, le fluide honteux qu'elle répandait chaque mois à cessé."
Eiyachi pris une minute de silence, replaçant son kimono correctement pour avoir une attitude digne puis il courut jusqu'à son maître pour lui apporter la nouvelle. Celui ci hocha la tête à plusieurs reprises avant de faire signe à un autre de ses gardes de prendre quelque chose dans ses bagages. C'était une boite laquée noire, entourée d'un ruban pourpre, d'un geste il la donna à son gardien avec un geste qui signalait de retourner à l'okiya, ce que le jeune homme fit courant à toute la vitesse de ses jambes. Il ouvrit une fois encore la porte ou rien ne semblait avoir changé depuis son départ, la jeune Origato était toujours assise au centre de la pièce et la maitresse la regardait d'un air dédaigneux et dégoutée, a cause d'elle, elle risquait de perdre la subvention et le soutien que le Seigneur Godha lui offrait chaque semaine, leur seule manière de vivre le train de vie qu'avaient les Geishas de sa maison. Le jeune garde apporta le coffret laqué à la geisha qui le regarda avec un faible sourire. D'un geste elle le prit et déballa le nœud pourpre, le déposant précautionneusement à ses cotés, la maitresse de maison voyant le coffret soupira d'aise, c'était un bon signe.
" Tu diras à ton maître que je le remercie de la grâce qu'il fait à ma maison et que ma dernière pensée sera pour lui."
Elle ouvrit doucement le coffret qui même dans l'ombre semblait reluire, le contenu était de l'or, plus ou moins cinq tasses de riz au total d'or, des paillettes légères dont certaines vinrent se déposer sur la peau blanche de la femme. Avec un léger soupir, elle se baissa et mis le contenu de la boite à hauteur de son nez avant de prendre une grande inspiration. Quelques minutes plus tard, elle jeta un soupir de bonheur et s'en alla elle et son enfant rejoindre un autre monde, dans la paix du Seigneur Godha. Eiyachi reprit la boite, la referma doucement et la ligatura avec le bandeau pourpre, il savait que c'était une manière superbe de quitter ce monde, une très belle mort...
L'okiya des trois soeurs fit deuil une journée puis une autre Geisha vint remplacer la manquante, pour le plus grand plaisir une fois encore du bon Seigneur Godha.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 29, 2009 at 6:36 AM
Tomodaore (La ruine commune) - Fable -
Le clan Tzu et le clan Toya furent, sont et seront en éternelle guerre. Les échos de ces combats, entre les seigneuries rivales, se perdent dans le temps, remontent à aussi longtemps qu'on se souvienne. Le fracas du métal des lames des pères se perpétue dans le fracas des lames des fils depuis les temps connus.
Tzu et Toya furent, sont et seront des loups qui s'entre-dévorent, au nom d'une querelle dont on a perdu, au fil du temps, toute la teneur.
Les généraux des deux clans rivalisent d'audace et de bravoure, afin de manger un lopin à l'autre. Les plus tenaces, les plus braves ou les plus efficaces d'entre eux sont entrés dans la légende de ces contrées habituées à vivre sous le joug de la guerre constante, contrées qui n'ont jamais été riches et ne pourraient jamais le devenir ainsi régies.
Un homme du sang du clan Toya fut un de ces éminents généraux. L'histoire le rendit illustre sous le nom de Sanglant : Satsubatsu. Ce surnom éluda son prénom de son vivant comme à titre posthume. Encore, en évoquant le nom de Satsubatsu, la plèbe de Tzu tremble, se remémorant les rizières qui se teintaient de rouge, les villages pillés, réduits à la cendre, sous l'avancée qui semblait sans fin de son armée, qui semait la mort mieux que la peste, sans se soucier de savoir s'il s'agirait de serfs ou de soldats ennemis. Sous son égide, les Toya connurent des ans de prospérité. Le général avait décidé de lancer sa campagne qui devrait s'étirer jusqu'au coeur du fief des Tzu, sous les hospices de la terre brûlée. Lorsqu'on lui parla des lourdes pertes qu'il aurait à essuyer, en opérant ainsi, il ajouta sans une expression :
"Nous perdons mille hommes en un an? Qu'à cela ne tienne. Alors qu'ordre soit donné aux serfs de Toya d'enfanter mille cinq cent enfants par an.. Nous devrons égorger le loup ennemi qui à petit feu nous saigne."
On dit qu'il fit chemin jusqu'à Shugyoku, Pierre précieuse, le coeur et la capitale de Tzu, nommée ainsi à l'égard des mines d'émeraude qui abondaient en son entourage. Là-bas, le choc des armées dit-on souleva la terre elle même, qui se révoltant se mit à trembler sous la foulée de deux géants constitués d'hommes qui s'abattaient l'un contre l'autre.
Au cours de la bataille, le général Satsubatsu fut abattu, et l'armée Toya fut repoussée des terres Tzu, qui eurent au fil des ans diminué de superficie. Le général Satsubatsu fut rapporté en ses terres, et inhumé avec les égards lui étant dûs là-bas.
Il est dit qu'en terre Tzu, dans une plaine près de Shugoyoku, un pantin de paille se trouve depuis des années. Disposé là pour éloigner les esprits malins et permettre aux archers un entrainement adéquat, dit-on. Ces derniers vont parfois s'entrainer, sur cette chose usée par le temps, envoyant leurs traits, s'usant à tuer un homme sur l'effigie de celui qui, parait-il, en aurait abattu cent mille. Une couture laboure le cuir du visage, là où se trouverait les lèvres, alors qu'un orifice semble percé, pour faire office de nez.
Sa tenue est rongée par les éléments de ce monde, le casque qu'il arbore cependant est celui du défunt général dit Sanglant. En approchant, de ce sinistre pantin à la peau tannée par les éléments, simulant les allures d'un homme, il est possible de voir obsidiennes faisant office d'yeux, luisant à la pâleur de la nuit ou lueur du jour. Certains racontent avoir vu s'écouler de ces pierres d'obsidienne, sur les joues grises du pantin, une larme.
Serait-ce la pluie qui se serait fait captive des sinuosités du cuir et de la pierre, ou bien les rumeurs courant sur le fait que les prêtres de Tzu auraient emprisonné à jamais l'âme du sinistre général en cette enveloppe de paille, de cuir et de bois s'avèrerait... ?
La rumeur resterait latente, tant que les deux loups vivraient, et que les charognards ne se seront précipité sur eux pour se partager leur carcasse, savourant la ruine commune de ces deux seigneuries qui viendra, tôt ou tard. Ce dépouillement des deux ennemis anéantis, qui seule, on dit, libèrerait cette âme prisonnière d'une rivalité et d'une haine éternelle.