[Théologie] Thèse sur l'hérésie

[Théologie] Thèse sur l'hérésie

Post by Thomas Bolton, Emp - February 3, 2008 at 7:12 PM

Une thèse fut archivée par Thomas Bolton dans la bibliothèque de la salle du Conclave. Un index des documents fut mis à jour pour faciliter la recherche de nouveaux documents.

Hérésie

Introduction

Une hérésie (de l’ancien brégunien hairesis, choix, préférence pour une doctrine) est d'abord une école de pensée. La traduction en nouveau brégunien en est secta, secte. Le sens que nous luis connaissons actuellement, le Vrai Sens est né au début de la Deuxième Ere, faisant suite à une volonté de protéger chacun des fidèles des autres dogmes que celui de la religion Thaarienne, dans l’optique de leur apporter la Vraie Vision, celle de la Lumière Eternelle. Ce n’était pas une brimade contre la liberté, bien au contraire : le concept a été amorcé pour empêcher toute privation de liberté spirituelle par les autres cultes.

Dans un contexte thaarien, et par analogie dans d'autres contextes, l'hérésie qualifie une situation complexe de conflit et de rupture, qui superpose généralement l'hérésie proprement dite (doctrinale : déviance sur le contenu de la foi) et le schisme (disciplinaire : insoumission à l'autorité ecclésiastique légitime). L'hérésie naît d'une divergence entre écoles sur ce qu'est la Vérité, formulée par le dogme. Elle se développe à la fois sur le plan intellectuel, par l'opposition irréductible des thèses, et sur le plan communautaire, par l'impossibilité pratique de vivre en bonne communauté avec les tenants de l'autre école. Enfin, elle s'achève par une situation de rupture : de part et d'autre, on reconnaît que la communion entre les parties antagonistes est impossible en pratique.

La foi étant nécessaire au salut, l'orthodoxie est capitale et l'hétérodoxie fait risquer les peines infernales. L'hérésie est le drame des frères ennemis, à la fois frères et ennemis, chacun revendiquant l'héritage authentique du Père. En ceci elle se distingue radicalement des conflits inter-religieux.

Au début de la religion thaarienne

Le concept d'hérésie s'attache aux nombreux faux Messies qui parsèment l'histoire du culte de la Lumière Eternelle. La plus importante d'entre elles est celle de Gebbadon, fondateur de la communauté appelée les Thaarionite. Au début de la Deuxième Ere, cette hérésie se propagea à une vitesse folle à travers les différentes communautés, encore fragiles faces aux cultes shamaniques de l’époque. Cette odieuse hérésie revendiquait que Thaar n’avait pas forme humaine mais n’était que le Soleil, un astre dépourvu d’esprit.

Culturellement, le culte thaarien de l’époque valorise les discussions et divergences doctrinales, les bases de l’Ordre du Soleil n’ayant pas encore été posées. La divergence d'interprétation est admise voire encouragée. Après une longue discussion, destinée à passer tous les cas en revue, la décision de jurisprudence est votée ; l'avis minoritaire est préservé pour le cas où il pourrait se révéler utile. C’était une pratique archaïque qui ne trouve de justification que dans la trivialité de l’époque. D'une façon générale, une hérésie, au début du culte de la Lumière aboutit à une scission, sans véritable conséquence pour les minoritaires, qui sont toujours considérés comme appartenant au culte.

Hérésie et émergence de l’Ordre

À partir de l'édit de Sire d’Aergauth au milieu de la Deuxième Ere, et plus particulièrement à partir du concile de l’Ordre de l’an 521, un tribunal composé par des membres émérite du clergé est créé. Il est le premier à évoquer la peine d'excommunication. Le dogme a donc été défini avec justesse et clairvoyance comme norme de la Vraie Foi par réaction aux déviances des hérétiques.

Cinq ans plus tard est déclaré hérétique une doctrine divergente à l'enseignement officiel de l’Ordre et à ses dogmes, tel que consacré par son autorité (l’Archevêque) sur la base de l'Écriture et de la Tradition. Une hérésie est toute doctrine contraire à des conceptions jugées établies. Est donc considéré comme hérésie toute pratique ou affirmation qui va à l’encontre des Saintes Ecritures Thaariennes et à partir du moment où l’Archevêque, lors d’un concile, la décrète comme déviante.

La lutte contre l'hérésie avant l'Inquisition Thaarienne

La lutte contre les hérésies n'est pas née avec l'Inquisition, au contraire. Avant l'institution de cette dernière, la recherche des hérétiques est confiée à l'évêque et la punition au juge séculier.

La lutte anti-hérésies n'est pas du seul domaine de l’archevêché : au contraire, en raison de ses dimensions sociales, l’Empire s’en charge lui-même. Il collabore avec l’Ordre. Les premières formes de répression étaient apparues au début du de l’an 600 D.E. : Egamor le Pieux avait fait brûler dix clercs de la cathédrale de Systéria. C'était le premier bûcher de l'histoire de l'hérésie, un moment mémorable préfigurant l’accroissement du pouvoir et du vrai dogme de Thaar.

Conclusion

Ainsi, il est donc possible de définir l’hérésie comme « la croyance, l'enseignement ou la défense d'opinions, dogmes, propos, idées contraires aux enseignements de la sainte parole de Thaar, des Ecritures Lumineuses, de la Tradition et du magistère. » L'Inquisition, tribunal d'exception chargé de la combattre, est l'œuvre de l’Archevêque Grégoire Hicrux, en l’an 589 de la Deuxième Ere.