Dans sa cellule..

Dans sa cellule..

Post by Daskeil Karan, Ind - December 20, 2007 at 1:56 AM

Perché du haut de son matelas, le tiefling tuait la plupart de son temps à donner des coups de pattes dans le vide, à épier les légionnaires qui sécurisaient sa porte, ou encore, à traqué la souris qui venait le provoquer à chaque fois qu’un garde daignait lui apporté de quoi se repaître. Pourvu de fines et longues oreilles, d’un large museau, d’éminentes griffes d’argent ainsi que d’une modique fourrure, il se fit communément appelé « l’homme-chat » par les gardes de la caserne.

Ses aptitudes cognitives ainsi que ses préférences semblaient similaires à celles qu’il avait préservées lors de sa vie d’homme libre, hormis peut-être une affection soudaine pour le lait de vache. On disait aussi qu’il avait, malgré les évènements, conserver sa sociabilité et qu’il appréciait bien qu’on vienne le visiter de temps à autres. Certains vigiles un peu plus mesquins s’amusaient également à ses dépends, notamment sur le fait qu’il aille maintenu son identité ouverte suite à la prise de sang. Dans tous les cas, il restait là, silencieux, recroquevillé sur le lit du haut. Assez ambigu, on devait l’admettre !


Post by Daskeil Karan, Ind - December 24, 2007 at 11:17 PM

Cela faisait maintenant un mois que Daskeil avait été incarcéré sous la vigilance des gardes du Soleil.
Une aura. Irréductible, blanche de pureté. Elle éclairait le corridor depuis sa cellule malgré les ténèbres qui l’enveloppait. Brève, cette soudaine aura suffit à attirer l’attention du garde en poste vers le détenu. Il plissa fortement les sourcils, cherchant en vain de distinguer quelque chose à travers la grille, tapis dans l’obscurité.

<< Karan, qu’est-ce que tu fou là-dedans ? >>

Sans réponse. Il inséra l’extrémité de son chapelet à l’intérieur du verrou, puis s’emboîta doucement dans le silence.

Toujours rien. Ses yeux ne lui permettaient pas d’apercevoir quoique ce soit. Il devait continuer à s’approcher ; son cœur, lui, battait aussi promptement que l’engrenage d’un train. D’une main oscillante, il alla exercer une pression sur l’allégorie qui demeurait sous constance attachée à sa taille. Il savait que le détenu possédait des griffes sous sa forme tiefling, et ne souhaitait pas s’y faire surprendre. Daskeil avait, jusqu’à maintenant, maintenu un comportement typiquement humain, mais qui saurait prévoir les intentions d’un être au sang démoniaque ?

Dans un grand souffle de soulagement, il remarqua une forme humanoïde étendue sur le lit du bas. Cela semblait pourtant contraire aux habitudes du tiefling, qui se prélassait depuis des semaines sur le lit du haut.

<< Thaar, dans son altruisme incommensurable, m’accorde son pardon. >>

La parole du détenu avait déchiré le silence d’un trait, sans avertissement. Le garde continua à s’approcher. Alors qu’il ne se tenait plus qu’à un demi mètre de l’individu, il remarqua que celui-ci avait ses griffes dégainées. Il eut un mouvement de recul. Daskeil le fixait de ses grands yeux incarnats, ses yeux de prédateur. Il avait gravé une cinquantaine de symbole en croix contre le béton.

<< Thaar me pardonne. >>

L’homme se hâta de quitter la cellule, les nerfs à bout. Jambes vacillantes, il parvint laborieusement à barrer de nouveau la grille.

<< Par tous les dieux et les démons... Cet homme a perdu raison. Il est devenu fou ! >>

<< Je vais devoir parler de son cas à l’archevêque. >>

Pourtant, il ne pouvait nier avoir vu le coloris du détenu, désormais doré.
Il jeta un dernier regard derrière lui ; il y avait aussi cette lanterne, au sol. C’était elle qui avait attiré son attention ici. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là ?


Post by Daskeil Karan, Ind - January 20, 2008 at 10:56 PM

C’était la seconde fois. La seconde et peut-être la dernière fois qu’il y mettait pied. Daskeil fut enchanté de constaté que la cathédrale avait restaurée sa prestance d’auparavant, malgré l’austère noirceure qui s’en était emparée il y a quelques semaines. Il escalada jusqu’à l’étage d’un pas nonchalant, puis déposa une modeste donation aux maîtres des lieux. En chemin, il redécouvrit avec autant d’allégresse que la première fois l’étendue de Thaar en Systéria. Une centaine de gens différents pouvaient venir se recueillir à la cathédrale, chaque jour. L’idée de ce que la religion philantrophique prenne davantage de position dans l’empire lui plaisait bien.

Il réintègra ensuite sa chambre, à se méprendre dire une cellule. Elle paraissait identique à comment il l’avait laissée avant de quitter les lieux sous ordre d’Arthas. Maintenant que tous semblaient de nouveau hors de danger, l’acolyte devait se resoumettre à sa première obligation, soit celle de répentir la vergogne qui l’habitait. Bien qu’à ses yeux chaque questionnement avait finalement aboutit, il ne semblait pas à l’aise de palabrer la parole des instances. Il s’en remit donc de nouveau au jugement de l’archévêque. Dans sa chambre, il porta de larges gants d’anneaux conçus d’or, revêtit sa longue toge et arbora un masque tribal qui recouvrait l’intégrité de ses faciès. L’excentricité de sa tenue se démarquait façilement des foules, par le fait même. Il quittait rarement sa chambre, si ce n’était pour manger et s’entrainer.