[Expérience] Créations de sorts

[Expérience] Créations de sorts

Post by Saël El'Idhrin, Mort - May 25, 2006 at 1:04 PM

Le Magistère El'Idhrin, malgré la crise que traversait l'Empire, était revenu à l'Académie et avait reprit les nombreuses recherches qu'il avait dû mettre en suspend le temps de son séjour dans le quartier de la Horde. Il retourna à son bureau, sous la grande salle du Conseil et reprit quelques ouvrages qu'il y avait laissé. Une fois ses notes et ses grimoires retrouvés, il se dirigea vers le laboratoire de la Bibliothèque Pourpre, l'esprit en proie à une intense réflexion. Sa fille était actuellement atteinte de la fièvre jaune et les médecins, malgré leurs soins attentifs, étaient impuissants à la guérir.

Il se pencha donc sur un moyen d'éliminer plus efficacement les poisons et les maladies d'un organisme quelconque, qu'il soit humanoïde ou animal. Il se concentra déjà sur l'antithèse de ce qu'il voulait, à savoir le sortilège du poison. Il sortit de son sac la belladone, connue des médecins pour être un excellent curatif, mais aussi le pire des poisons. Il étala devant lui tous les ingrédients qu'il possédait et les examina un à un. Un mot de pouvoir sortit de sa bouche, un seul et unique mot, qui contrôlait à lui seul toute l'influence de la magie d'altération :

- Nox !

L'elfe constata alors que la belladone n'était pas la seule plante qui réagissait à la stimulation magique du Mot. L'ail, le ginseng et la mandragore s'étaient alliés eux aussi et les courants énergétiques qui les reliaient semblaient les attirer les unes aux autres, mais l'effet fut éphémère car la combinaison des Mots n'était pas complète et achevée. Ce que recherchait Saël, c'était le moyen d'annuler l'effet des poisons ou des virus, il fallait donc retourner l'effet du poison et le rendre curatif. Le sort d'antidote commun permettait d'arriver à ce résultat mais il n'était guère assez puissant, il en fallait un qui soit plus fort, qui puisse guérir beaucoup plus efficacement. Vaste, voila le mot, voila la clé ! Le Magistère réunit alors les trois ingrédients qu'il avait observé et incanta :

- Vas An Nox !

Les plantes disparurent alors, l'énergie magique qui les parcourait les ayant totalement consummée afin qu'un effet surnaturel se produise. Une vague de chaleur l'effleura puis le percuta de plein fouet. Une sensation douce et apaisante étreignit son corps, la purification de son organisme avait commencé, chaque germe ou virus néfaste qui aurait pu s'y trouver fut littéralement dissout. Sa fille, qui avait la fièvre jaune, lui avait transmit le virus, il savait que l'incubation touchait à sa fin. Cependant, il n'était plus en danger, une véritable guérison opérait par l'intermédiaire des plantes et des Mots de Pouvoir. Le sortilège de Grand Soin avait été redécouvert, Saël consigna alors les instructions sur un parchemin qu'il ferait copier plus tard.

Il entreprit alors de continuer en utilisant des bases sur la magie naturelle, en modifiant le principe énergétique pour l'adapter à la Sorcellerie, ce serait assurément plus compatible qu'avec les arcanes. Il se souvint de l'appel à la foudre que des Druides elfes lui avait montré dans sa jeunesse. Or, la magie arcanique pourrait aussi y arriver il en avait conscience. Il devait réfléchir et prendre conscience des différents Mots à manipuler, il devait être prudent s'il ne voulait pas se retrouver foudroyer sur place. La foudre... il devait commander au ciel pour l'appeller et la faire venir. Non, non justement, c'est ce que faisait les druides elfes de sa cité natale.

La foudre c'était de l'énergie pure, de l'énergie qu'il devait déplacer pour lui désigner une cible, quelqu'elle soit. Il réfléchit et songea aux Mots de Pouvoir de la magie naturelle, ça ne pouvait être cela, l'énergie manipulée serait différente. Déplacer l'énergie magique afin de créer une force, un champ d'énergie contre un éventuel ennemi... Les Mots arrivaient dans son crâne, il les sélectionna et les étudia un par un, étape par étape pour trouver ceux qui conviendrait. Il réunit aussi plusieurs ingrédients et plaça la cendre sulfureuse près de la mandragore. La cendre fera naître l'énergie et la mandragore réussit à la canaliser.

- Por Ort !

Rien ne se passa, hormis une légère décharge d'énergie qui grilla la mandragore et la cendre. Il avait pourtant déplacé l'énergie magique, il lui avait donné une dynamique, pourquoi est-ce que ça n'avait pas marché ? Il prit plusieurs minutes pour réfléchir et alla à la fenêtre, un orage se préparait. Il observa les éclairs strier l'horizon et illuminer la nuit de leur langue de feu. Tout près de l'académie, un arbre fut foudroyé. C'est à cet instant que Saël comprit et analysa le mécanisme de la foudre. Il avait trouvé !

- Por Ort Grav !

Les deux plantes fusionnèrent alors et une décharge électrique violente foudroya un livre devant Saël. L'elfe éteignit les flammes. Il avait trouvé, c'était pourtant simple. La dynamique ne suffisait pas, il fallait trouver une cible, quelque chose sur quoi lancer le sort et l'énergie magique, l'envoyer vers quelque chose de précis. Il attrapa un autre parchemin sur lequel il inscrivit le sort. Il l'enroula d'un ruban symbôle de la Sorcellerie et l'entreposa à côté du sortilège de Grand Soin nouvellement créé. L'Eclair avait vu le jour dans les bureaux du Magistère El'Idhrin, enfin. Finalement, sa famille n'avait pas réussit à tarir complètement la magie qui coulait dans ses veines...

[HRP : Voila le Arch Cure des Arcanes et le Lightning de la Sorcellerie.]


Post by Ex-Mélodie - May 25, 2006 at 9:13 PM

[hrp k. sitot que je regle ce probleme technique je les summon en spawn ]


Post by Ex-Mélodie - May 29, 2006 at 5:22 AM

[hrp : Activé ]


Post by Saël El'Idhrin, Mort - May 29, 2006 at 6:22 PM

Saël arpenta les marches de l'Académie Pourpre afin de se rendre dans le nouveau laboratoire qui venait d'y être construit. Arrivé en haut de la tour, il prononça la formule. Il sentit alors que son corps entier était aspiré par la magie, chaque cellule de son corps demandant à rejoindre l'autre là où la magie les menait. Il arriva dans une grande et splendide salle en marbre où étudiaient plusieurs apprentis des archives. Il les salua un par un et attrapa un registre où étaient consignés la plupart de leurs découvertes. Le Magistère acquiesça lentement et s'entretint avec chacun des apprentis, afin de leur remettre une promotion si leur travail avait été assez conséquent.

L'elfe était cependant amusé par les nombreuses lumières et étincelles de la pièce. Quelle débauche de magie pour un simple décor ! Il arrangerait cela, les arcanes et la sorcellerie ne devraient pas être utilisées à des fins si frivoles, c'était indigne de la Confrérie et de ce qu'elle représentait. Cette place du savoir avait autant de lumière et d'ornements inutiles que les maisons-closes de la Basse-Ville. Tout du moins, il le supposait étant donné qu'il n'y avait jamais mit les pieds. Bref, une journée de recherche l'attendait et il avait déjà perdu trop de temps. Il s'était fixé un objectif : 2 sortilèges des arcanes et 2 de sorcellerie. Il s'attabla alors et rassembla plusieurs notes. Les apprentis grouillaient autour de lui afin de se voir confier une tâche précise.

- Maître Saël, j'aimerais me voir confier les recherches sur l'absorption de l'énergie, je vous prie, il me serait très intéressant de l'étudier.

- Magistère, magistère ! Laissez-moi étudier les malédictions, je suis sûr que je pourrais vous être utile ! S'il vous plait, s'il vous plait !

- Du calme, voyons. Nous ne sommes pas à une compétition, gardez à l'esprit que ce que vous manipulez est très dangereux et volatil. Un simple erreur, un acte irréfléchit peut avoir de graves conséquences. Jehan, allez donc tenter de percer les mystères du mana. Quant à vous Amédé, je ne saurais que trop vous conseiller d'étudier les mystères de la Grand Protection, avec la passion que vous mettez à travailler sur les sorts, vous risquez de vous blesser. Allez-y et faites-vous aider de vos confrères.

Le Magistère désigna le reste des élèves pour qu'ils travaillent sur un domaine précis pendant que lui-même poursuivait ses propres recherches. Il rassembla plusieurs ingrédients et se mit à étudier l'art de l'invocation en sorcellerie. Une perle noire fut plongée dans une étrange mixture faites à base de belladone et de mandragore. L'elfe savait ses ingrédients en osmose, ils réagissaient très bien entre eux, encore fallait-il trouver les mots qui créeraient des liens importants entre eux. Saël désirait créer pour les Sorciers de la légion un esprit qui leur était dévoué et qui serait un danger pour leurs ennemis... Mais avant d'invoquer un esprit qu'il ne connaissait pas, il traça un pentagramme au sol et appela les énergies des points cardinaux et des éléments pour lui donner sa vigueur.

Il plaça les ingrédients au centre du pentagramme et en sortit. L'étoile à cinq branches seraient la prison qui contiendrait l'esprit des lames. Fermant les yeux, il se mit à psalmodier plusieurs mots de pouvoirs. Leur puissance était difficilement contrôlable, cela lui prit énormément de temps. L'énergie semblait pénétrer la pièce entière. Le Magistère resta concentré sur l'esprit qu'il désirait invoquer et sur les Mots qu'il prononçait, malgré la vacarme ambiant, les autres mages créant soit intentionnellement soit par mégarde diverses petites explosions. Finalement, il concentra toute son attention sur le dernier mot, et la formule fut complète :

- In Jux Hur Ylem !

Un vide se créa au coeur du cercle tracé au sol et de ce néant apparut un pilier fait de lames, toutes plus acérées les unes que les autres. Déchaînées, elles rebondirent sur chacune des parois du cercle. Si la protection n'avait pas été tracée, la lame aurait tout détruit sur son passage, le laboratoire comme les laborantins. Malheureusement, alors que Saël se prépara à bannir l'esprit nouvellement créé, l'apprenti du nom de Jehan tenta de contrôler le sort d'absorption de l'énergie sur lequel il travaillait. Il prononça les paroles sans penser à trouver une cible adéquate ce qui provoqua une rupture dans la trame de la réalité. Le laboratoire fut secoué d'une secousse et le jeune apprenti fit disparaître l'énergie du cercle de protection, ce qui libéra la lame...

- Ort Rel !

Les lames unies commencèrent à renverser des bouteilles en train de chauffer, détruisant des meubles, des étagères et plusieurs ouvrages anciens et précieux. Saël tenta de la bannir, mais la surprise lui avait fait perdre sa concentra, son sort resta donc sans effet. Alors que la lame fonçait tout droit vers le pauvre Jehan, aussi étonné que les autres, le jeune apprenti du nom d'Amédé lança en l'air de l'ail, du ginseng, de la mandragore et des cendres sulfureuses. Armé de son esprit uniquement, ce dernier parvint à stopper toute action de la lame en assurant la protection de toutes les personnes présentes dans le laboratoire :

- Vas Uus Sanct !

Une intense lumière brilla et entoura chacun des membres de la Confrérie. L'esprit des lames n'arrivaient plus à les approcher, la protection dont semblait pourvue les mages leur servant de bouclier. Aucun blessé ne fut alors à déplorer, Saël réussit enfin à reprendre ses esprits et à bannir l'invocation. Il félicita ensuite le jeune Amédé pour le courage dont il avait fait preuve en voulant protéger à tout prix les autres. Il sermona légèrement Jehan qui avait mit en danger tous les membres du laboratoire, mais ne put que constater de l'efficacité de ses recherches en ce qui concerne l'absorption d'énergie. Les trois résultats, le sort de Grande Protection et de Fuite d'Energie des Arcanes et enfin celui de Lame Spirituelle, en Sorcellerie.

Mais Saël n'en avait pas terminé, il restait un dernier sort à trouver, il était près du but mais l'épisode avec la lame, les heures passées à étudier et à remettre en état le laboratoire l'en avait empêché. Il demanda donc à Jehan et à Amédé de mettre leurs travaux en commun. La manipulation de l'énergie en rapport avec les protections que peut octroyer la magie. Il congédia les autres apprentis qui avaient bien travaillés et ils continuèrent tous trois leurs recherches. Chacun étudia un aspect précis d'un sortilège de résistance à l'énergie et ils en arrivèrent à la même conclusion :

- Maître Saël, nous avons trouvé un moyen de renforcer notre puissance face aux sortilèges d'un ennemi connaissant la magie. Cependant, nous sommes formels, si nous déveleppons cet aspect par un sort, la protection physique en sera diminué, il y a effet de balance.

Amédé acquiesça en silence aux paroles de son confrère. Ils n'avaient pas réussit à déterminer les ingrédients qui seraient utiles au sortilège, Saël les guida donc. La mandragore était essentielle, c'était un des ingrédients les plus courant qui assurait un contact quasi permanent avec la magie. L'ail de par sa nature protectrice devait aussi être utilisée. Enfin, il ne manquait plus que la soie d'araignée qui servait à tisser une fine mais puissance protection autour du lanceur de sort. Les Pourpres n'avaient plus qu'à créer une protection contre les dangers de la magie. Les Mots de Pouvoirs s'imposèrent d'eux-même dans l'esprit du Magistère :

- In Jux Sanct !

Une douce énergie magique sembla se tisser petit à petit autour des lanceurs de sort. Saël exigea des apprentis qu'ils lancent un sort d'attaque sur lui. D'abord ils refusèrent puis finirent par accepter les impératifs de l'elfe. La boule de feu arriva tout droit vers Saël et le percuta de plein fouet. Ce dernier ne sembla pas gêné par l'impact et ne bougea pas d'un pouce. La protection magique sembla briller plus intensément au moment de la rencontre des deux énergies. Elle avait absorbée le sort à la perfection, protégeant Saël d'un sortilège assez douloureux. Le résultat des recherches fut indiqué dans un parchemin avec les avertissements quant à son utilisation. Les chercheurs furent remplacer par d'autres archivistes qui venaient prendre la relève, les créations avançaient vite...

[HRP : Magic Reflection et Blade Spirit en Sorcellerie, Mana Drain et Arch Protection en Arcane.]


Post by Saël El'Idhrin, Mort - September 8, 2006 at 9:07 PM

Saël, qui venait tout juste de réintégrer son statut de Magistère, pénétra dans le laboratoire des créations de sortilèges. Son regard sévère se posa sur les différents chercheurs qui travaillaient. Après un long moment à fixer les rapports de création, le Magistère demanda à tous de cesser leurs activités et de se rassembler autour de lui. Son visage impassible avait perdu cet air pourtant sympathique que tous lui connaissait. C'était la dureté et la sévérité qui se reflètait dans l'elfe. Les chercheurs semblèrent s'écraser un peu plus sur eux-mêmes, redoutant la colère de l'elfe. Et pourtant aucun cri ne sortit de sa bouche, ses paroles étaient glaciales :

- Voila que je reviens après de longs mois passés dans les Cités Elfiques. Me voila de retour, bien décidé à reprendre les choses en main. Cependant, qu'est-ce que je constate ? Aucun d'entre vous n'a fait quoique ce soit. Aucune expérience. Rien du tout. Aucun rapport de création, même ratée. Il ne s'est absolument rien passé. Pouvez-vous m'expliquer ce que vous avez fait pendant mon absence ?

Un lourd et pesant silence s'abattit sur la petite troupe de chercheurs autour de Magistère. Le regard de Saël passait de pourpre en pourpre et chacun détournait les yeux, gênés. Le Magistère, silencieux, passa entre les tables et examina les différents établis sur lesquels ses consoeurs et confrères s'étaient remis à travailler, dès l'annonce de son retour. Il retrouva différents travaux déjà effectués, que certains tentait d'améliorer, ou au contraire, de contrer. L'elfe tomba sur un intéressant modèle de révocation des invocations. Des notes sur des lames spirituelles étaient apposées sur le document.

- A qui appartiennent ces travaux ?

- Moi, Sire, à moi !

- Jehan. Au moins vous apprenez des erreurs que nous avons faites ensemble précédemment. Cela vous remonte dans mon estime. Et vous n'avez pas travaillé que sur ce sujet. Bien, nous allons travailler nous deux à votre expérience.

- Sire El'Idhrin, attendez ! J'ai une petite question. Vous m'aviez interdit de travailler sur les malédictions, cependant j'ai grandement amélioré mes talents dans ce domaine ! J'allais justement en profiter pour vous en faire la démonstration. Il ne me reste que quelques petits détails à régler et tout sera parfait.

- Je reste sceptique, Amédé, mais je vous fais confiance. Tâchez de ne pas me décevoir. Pendant que vous vous occupez de cette malédiction je travaillerais avec Jehan. Tous ! Reprenez vos travaux, et cette fois-ci je veux du zêle et de l'efficacité !

Après un long débat avec Jehan, le jeune chercheur, sur les différentes possibilités de création d'une formule de révocation, Saël se mit à son bureau avec l'homme pour commencer à travailler la matière magique. Des ingrédients furent associés, des mots de pouvoirs prononcés, des étincelles fusaient. Parfois une lumière éclatante envahissait le laboratoire, parfois c'était la nuit noire. Mais il n'y eut aucun blessé. Cependant, les recherches piétinnaient, ils ne trouvaient rien. Jehan persistait à lancer des mots de pouvoirs avec des ingrédients pour tenter d'en comprendre les effets. Saël eut une idée...

- Je vous en prie, Jehan, ce que vous faites est totalement inutile. Il nous faut diriger nos pensées vers un but précis et non partir à l'aveuglette sur les nombreuses branches de l'Arbre qu'est la manipulation magique. Que voulons-nous faire exactement ?

- Et bien, nous voulons renvoyer ce qui a été créé. La dernière fois, cette lame a faillit vous tuer, ce genre d'esprit doit pouvoir être renvoyé facilement.

- Bien, en cas, quel est le mot de pouvoir associé à la disparition, à la négation ?

- An ! Et donc... ce que nous voulons c'est faire disparaître un esprit ou monstre invoqué à l'aide de la magie ?

Saël hocha la tête, une vive lueur brillant dans son regard. On pourrait penser que cela lui donnait un air amusé, voir malicieux.

- An Ort !

Alors qu'il tenait en main de l'ail, de la mandragore et des cendres sulfureuses, cela provoqua un tout petit nuage de fumée près de sa main. Saël désigna alors un petit diablotin des plans inférieurs sur lequel travaillait un chercheur pourpre avec concentration. C'était un petit démon qu'il avait lui-même invoqué. Jehan incanta alors le sortilège en concentrant son esprit sur cette larve des abysses. Il disparut aussitôt, sans un bruit, juste dans un petit nuage de fumée qui fit tousser l'autre chercheur. Il fusilla du regard le Magistère et Jehan et partit ronchonner dans son coin.

- Félicitations Jehan, vous voila Haut-Chercheur Pourpre. Gardez toujours à l'esprit qu'une recherche doit être faite consciencieusement et habilement. Ne vous lancer pas sur tous les chemins en même temps au risque de vous blesser vous ou vous collègues. Je vous laisse aller rédiger les instructions du sortilège.

Bouche bée à cause de cette promotion non attendue, le jeune chercheur s'inclina en signe de remerciement et retourna à l'écriture des sorts. Le Magistère posa ensuite son regard sur Amédé qui finalisait ses malédictions. Il approcha lentement de l'homme grassouillait et attendit que ce dernier eut fini, le sentant trembloter sous son regard inquisiteur. Et enfin, le petit homme se tourna et fixa Saël, un sourire aux lèvres. Il avait manifestement trouvé et cela le faisait jubiler. L'elfe resta impassible à le fixer. Le petit homme invoqua encore un diablotin, ce fut le même apparemment qui répondit à l'évocation, se dit Saël, car en revoyant les Pourpres il poussa un soupir désespérant.

- Alors, regardez ça, Magistère ! Vous n'en croirez pas vos yeux.

Il tremblait d'excitation, tenant en main de l'ail, de la belladone et des cendres. Prenant un air théâtral, devant un diablotin de plus en plus blasé - cela se voyait sur son visage - il prononça ces mots :

- Des Sanct Rel !

Saël regara crépiter les ingrédients dans sa main et le diablotin éclater d'un rire strident, se tapant dans les airs ses petits cuisses maigrelettes. Apparemment le chercheur s'était trompé. Amédé avait une mine totalement décomposée. Il avait échoué. Saël posa sa main sur son épaule, pour le réconforter, et lui murmura quelque chose à l'oreille. Amédé sourit un bref instant et persévéra dans son effort :

- Des Sanct !

La mine du diablotin se crispa dans un "Oh Non !" silencieux. Ses petites ailes semblaient faiblir et ne pouvait plus l'élever dans les airs. Au même moment il tomba sur le sol, incapable de bouger, les yeux louchant.

- Ca fonctionne ! Ca fonctionne ! Je vous l'avais dit Magistère ! Merci, merci ! Vous voyez, ça affaiblit son intellect, sa force et son agilité pendant un temps limité. Un jour, ça sera permanent, mais je dois améliorer le sort, avant !

- C'est une grande avancée que vous avez faites là, Amédé. Souvenez-vous qu'il est inutile d'en faire trop. Parfois, un mot de pouvoir peut suffire là où on veut en mettre deux. Vous voila Haut-Chercheur. Depuis le temps que vous travaillez ici avec Jehan vous méritez une promotion.

Amédé n'eut pas le temps de répondre. Un chercheur arriva en tromba, les bouscula tous les deux et se précipita sur le diablotin en maugréant. Il repartit le mettre dans la petite cage où il l'étudiait tout en continuant de gromeller dans sa barbe. Saël fronça les sourcils mais laissa faire. Amedé le remercia et partir rejoindre Jehan. Il se tourna vers deux chercheurs, un vieux gnome et une jeune demi-elfe. Ils discutaient avec énergie sur une étrange recherche sur le transport de corps vivant dans l'éther. Intéressé, Saël s'approcha et leur demanda de s'expliquer. Le vieux gnome prit la parole en premier :

- C'est très simple Magistère. Je me nomme Théodore, je travaille à la Confrérie depuis 40 années maintenant. Mes recherches sont axées sur les arcanes du transport et je travaille en collaboration avec Elenwen depuis le mois dernière. L'Ancien a estimé que nos travaux se complétaient.

- Ce que nous faisons est simple, en théorie. Il suffirait de marquer un objet, une pierre gardienne, plus précisemment une rune magique pour ensuite invoquer sa magie et déplacer son corps jusqu'à l'endroit-carte d'où la marque a été lancée. En gros, il suffit de marquer le parc sur la rune pour pouvoir s'y retrouver instantanément en rappelant la rune.

Saël fut grandement intéressé par les recherches. Assit à son bureau, il les surveillait en train de créer des prototypes de runes qui puissent supporter de tels sortilèges. Le vieil homme incantait des sorts, en vain. La jeune demi-elfe, elle, avait l'esprit plus vif et la fougue de la jeunesse. Elle réussit à créer le sort de marque qui modifiait la structure de la rune, cela se voyait à sa couleur et à l'intense lien de mana qui l'unissait au lieu dont elle était marquée. "Kal Por Ylem !" Quelle excellente idée, Saël n'y aurait absolument pas pensé. Associé aux perles noires, à la mandragore et à la mousse de sang, il y avait assez de propriétés magiques pour assurer à la rune une dépense moindre en énergie magique. Le Marquis approcha enfin et examina la rune. Elle débordait de magie, cela se sentait, c'était presque palpable.

- Bon, nous avons la marque, c'est indéniable. Mais il nous faut un moyen pour rappeler la magie à soi, où plutôt se rappeler au lieu. Cela ne sera pas aisé de le découvrir, j'en ai bien peur. Kal Por Ylem ! Très intelligent de ta par Elenwen.

- Je pense que vous avez encore à faire sur ce sujet, c'est indéniablement une grande avancée que ce sort de marque. A vous de trouver comment associer vos compétences en vue d'une exceptionnelle trouvaille. Je vous fais confiance, vous avez toutes les qualitiés exceptionnelles pour réussir dans cette tâche ardue que je vous confie.

Au même moment, alors que Saël allait rajouter un mot :

- In Flam Grav !

Un gigantesque mur de feu jaillit du sol et menaça d'embraser totalement le laboratoire. Saël fit de son mieux pour invoquer un esprit d'eau tandis que ses confrères invoquèrent le tout nouveau sort de dissipation. Après avoir sauvé une partie des parchemins du laboratoire et éteint cet étrange mur de feu, Saël balaya du regard l'assistance. Tous les mages présents effectuaient le même geste, sauf un, tout rouge, qui ne savait manifestement plus où se mettre. C'était le fameux chercheur qui n'avait cessé de bougonner.

- Que signifie tout ceci, Gerdezel ? Que croyiez-vous faire en déchaînant ainsi les flammes dans le laboratoire ? Nous impressionner ? Certes, vous avez réussi, vous nous avez impressionner par votre manque de responsabilité.

L'homme honteux ne répondit pas. Le Magistère avait mit dans le mille. Il voulait leur faire voir à tous que ses sortilèges étaient tout aussi important que les autres et dans son narcissisme, avait manqué de tuer bon nombres de ses collègues. Les yeux de l'elfe le fusillaient.

- Vous êtes dégradez au rang d'apprenti, Gerdezel. Vous serez de nouveau confié à la tutelle d'un Maître afin qu'il vous apprenne que l'égoïsme et le narcissisme ne sont pas les bienvenues dans notre Confrérie. Votre essence sera supprimée du laboratoire, vous ne pourrez donc plus y rentrer tant que vous n'aurez pas fait preuve de sagesse. Malgré l'utilité indéniable de votre sortilège, vous n'aurez aucune récompense pour votre acte totalement inconsidéré.

Il s'en était fallut de peu, mais le pire avait été évité. Saël retourna à son bureau et mit à jour le rapport de création de sortilèges. Avec son retour, les choses allaient s'accélérer, c'était bon signe pour la Confrérie. Enfin elle se relevait de sa torpeur. Il alla vers le bureau de Gerdezel. Soie d'araignées, cendres sulfureuses et perles noires. Un mélange hautement volatil. Il transmit toutes les données aux scribes pour la rédaction des sortilèges et repartit à ses propres recherches.

[HRP : Création des sorts arcaniques Dispel et Mark, et des sorts de sorcellerie Curse et Fire Field. Merci d'activer les spawners dans le laboratoire pourpre.]


Post by Saël El'Idhrin, Mort - September 19, 2006 at 7:28 PM

La Magistère Aumenia venait de rentrer avec perte et fracas dans l'Académie Pourpre avec une immense troupe de légionnaires derrière elle. Les uniformes sentaient encore le roussis de la bataille qui venait de se dérouler à l'extérieur de la capitale, dans des ruines jusqu'alors inexplorée et remplies de dangers, mais aussi de mystères. Saël descendit de son laboratoire personnel et avança à sa rencontre. Marie-Amélie brandissait avec fièreté un étrange parchemin recouvert d'étranges runes...

- Je l'ai ! Saël nous l'avons enfin trouvé ! Les portes de transports, à tout le coup le secret est ici, dans ce parchemin.

- Félicitations, Magistère Aumenia. Nous n'aurons finalement pas besoin de travailler en collaboration avec les druides, étant donné que nous avons déjà toutes les instructions dans ce parchemin. Il va me falloir du temps pour l'examiner, vous pouvez disposer.

La jeune femme inclina la tête pour toute réponse et se retira avec ses légionnaires pour se remettre du terrible combat qu'ils avaient menés pour obtenir le parchemin. Saël remonta dans son laboratoire privé et entreprit de déchiffrer seul les runes de l'ancien parchemin. Un savoir antique venait d'être exhumé et la Confrérie saurait l'utiliser comme elle le devait. Il alluma les lumières et examina les différentes écritures sur le papier. Il y avait au moins 3 langues différentes, si ce n'est plus. Les runes semblaient évoluer sur le vieux parchemin, pourtant elles restaient immobiles. La magie contenu dans le sort était puissante, très puissante, il faudrait être extrêmement prudent.

Il amassa donc des perles noires ainsi que des mousses de sang, car c'étaient les ingrédients communs à la téléportation et au rappel, récemment découvert par l'équipe de chercheur de Laelia Maern. Mais il manquait quelque chose pour un sortilège à grande échelle qui altérait avec une efficacité redoutable la trame de la réalité. Les cendres sulfureuses étaient souvent utilisées pour ce genre de sortilège à grande échelle. Saël rassembla les ingrédients devant lui et tenta de déchiffrer les runes. Il y en avait qui provenait du Futhark, il pouvait aisément les lire et les transcrire dans le langage commun à Systéria. Cependant, autre chose le troublait...

Mais oui ! Ce devait être assurément des runes d'origines naines. Provenant d'une époque antique, cependant. Fouillant les bibliothèques d'Arvane, il réussit à trouver un vieux livre épais que l'ancienne magistère appréciait par-dessus tout. Et enfin de l'elfique ancien. Trois races s'étaient alliées pour créer un sort d'une telle envergure. Systéria et les guildes devraient en prendre de la graine, songea-t-il, légèrement soucieux. Le Magistère passa donc des heures et des heures à décrypter les runes naines et réussi à déchiffrer les mots de pouvoirs. Et il vit enfin la réponse se profiler à l'horizon. Il attrape une rune marquée du laboratoire de l'Académie et incanta :

- Vas Rel Por !

Des étincelles jaillièrent de nulle part et se concentrèrent sur la rune. Une lumière bleue puissante apparue et se forma petit à petit autour de la rune qu'il tenait dans la main. Une déchirure dans la trame... Ainsi il avait réussi à la créer. Les ingrédients s'étaient consumés, une porte sur un autre endroit, un autre espace s'ouvrit. Saël la franchit non sans une certaine appréhension et se retrouvé nez-à-nez avec des chercheurs près à le foudroyer de leurs plus puissants sortilèges. Il les calma et leur expliqua l'expérience. Après s'être entrenu avec plusieurs de ses apprentis, ils réussirent à inclure dans le sortilège une façon de stabiliser la porte pour éviter les dérives. Les Portes pourraient être utilisées, il pourrait l'annoncer à Sa Majesté.


Post by Lenne Vespari, CP - September 26, 2006 at 6:40 PM

*Elle demanda d’abord une fois de plus l’assistance de l’Obèse et du Nerveux. Néanmoins, cette fois elle s’assura de leur demander à titre d’égal et pris soin de préciser qu’elle ne leur volerait aucun mérite. Elle laissa quelques jours à l’Obèse, connaissant ses talents. Un laboratoire secret fut choisi, l’Obèse et le Nerveux mis au courant de sa location pour le moment.

L'Obèse, une cuisse de poulet à la main dont le gras ne manquait pas de couler directement sur le sol, parcourait les livres de la bibliothèque qui l’avait toujours tant fasciné. Ayant mémoriser par cœur plusieurs passage, il passait ses doigts difformes sur une reliure, puis décidait d’opter pour une autre et recopiait un passage en poussant de légers grognements dus à sa respiration difficile.

Lenne et l’Obèse arrivèrent au laboratoire peu après que le Nerveux ait terminé de le préparer avec une rigueur mécanique. Par simple paranoïa, il avait imaginé le moindre détail pour être certain de veiller à la sécurité et à la réussite de l’expérience. À leur entré, celui hurla de panique, pris par surprise et s’écroula un fracas de fioles, de béchers et de réfrigérants. Le verre ramassé, le Nerveux calmé, les livres de l’Obèse étudié et le laboratoire finement préparé, l’expérience pouvait commencée.

Lenne retira le drap qui recouvrait la table, dévoilant le corps d’un jeune apprenti décédé à peine la journée précédente des suites des complications d’une enquête dans laquelle il avait tenté de trop faire seul. Le Nerveux s’attabla, il prendrait les notes de chacun des détails que ses yeux exorbités et veinés pourraient voir.

La télépathe commença par rompre tous les contacts qu’elle avait pu accumulé jusque là et purifia son esprit pour obtenir la totalité de sa force brute. Elle se mit ensuite à réciter un langage ancien qu’elle avait appris lors de son étude de la magie divine. Les lieux devinrent très lourds à mesure que les âmes du passé s’y accumulaient, appelés par la force de guérison et de l’au-delà qui s’unissait dans le laboratoire.

Un peu dérangé, l’Obèse commença tout de même sa tâche. Le Nerveux avait préalablement prépare un étrange liquide à l’aide d’ail, de ginseng et de mousse de sang. Il avait mélangé ces ingrédients avec un catalyseur de réaction et divers petites roches broyées en fines poudres qui avaient la propriété d’augmenter les effets magiques. L’Obèse s’employait, malgré son manque de finesse, à injecter le plus uniformément possible, ce liquide dans les veines inanimées du corps.

Vue sa mort abrupte et peu souhaitée, l’âme du jeune en question fut retrouvée plus facilement qu’espéré. Lenne utilisa toute la force de son esprit pour communiquer à l’âme à travers la barrière de la vie et de la mort pour le diriger vers sa chaire délaissée.

Le Nerveux se leva alors, vint disposé un parchemin qui brillait déjà des ingrédients dont il avait été altéré et des mots magiques qui y étaient écrit et il joint ses mains osseuses aux mains graisseuses de l’Obèse. Ensembles, ils prirent un temps pour réunir une énergie considérable. Sachant la force magique que demandait ce qu’ils tentaient d’effectuer, Lenne reprit ses esprits et sortit une longue forme cylindrique aplatie recouverte par un tissu violacé.

Le tissu retiré, un bâton recouvert de symboles cabalistiques, trésor puissant de la Confrérie Pourpre utilisés pour la barrière du quartier, prêt généreux du magistère El’Idhrin, brillait déjà entre les mains de Lenne. Elle frappa le sol trois coups du bâton et ne put elle-même réprimer sa surprise lorsque sa magie s’amplifia de façon difficilement contrôlable.

Elle sentit toute sa force la quitter, entre le sommeil et la réalité, elle joint la magie ainsi exprimée à celle de ses congénères pour amplifier le tout à l’aide du bâton. La magie à caractère très divine fut transformée sous sa forme pure et arcanique pour être ensuite projetée dans le corps du jeune homme et de réagir vivement avec les ingrédients qui l’englobaient.

Le trio hurla d’une voix unique une formule unique, l’âme du jeune garçon devint complètement folle, se déchirant sur elle-même.* « An Corp ». Puis, ce fut la voix unique de Lenne, seconde, peu naturelle qui résonna dans le laboratoire alors que l’énergie magique faisait briller le parchemin de mille feux.

« Résurrection »

*L’explosion fut fracassante, l’Obèse fut projeté sur un mur, sa masse corporelle et la vitesse de propulsion détruisant littéralement une partie de la pierre de ce dernier. Le Nerveux, beaucoup moins corpulent, vola beaucoup plus loin. Lenne, déjà inanimée par l’excès de magie utilisée, fracassa sa tête contre une table.

Un long silence s’entama, rien n’étant conscient dans le laboratoire.

Le jeune homme sur la table ouvrit les yeux en premier, étonné lui-même, les larmes aux yeux. Le Nerveux, malgré sa constitution chétive, avait bien résisté, il fut second et se dépêcha d’aller porter assistance à l’Obèse. Les soins préliminaires terminés, l’Obèse remerciait sa graisse de servir de tel pare-chocs et se promit de manger d’avantage à l’avenir. Réveiller Lenne fut plus long et sa blessure était tout de même assez considérable, située à l’arrière de sa tête.

Elle usa de ses forces pour serrer le bâton, recueillir le parchemin et demander à ce que rien de ce qui ne s’était produit ne soit répété : un tel sort devrait passer au jugement du haut conseil. Sa nature fortement arcanique ne justifiait pas nécessairement son usage vu ce qu’il était. Elle quitta, non sans difficulté, pour remettre le bâton à qui de droit.

L’Obèse et le Nerveux acquièrent, promettant d’oublier jusqu’à l’emplacement du laboratoire. Pour le jeune homme, trop occupé pour entendre, le Nerveux lui fit boire un sérum et l’Obèse lui lança un enchantement. Quelques heures plus tard, il se réveilla dans ses quartiers sans se souvenir de ce qui lui était arrivé pendant les derniers jours.*


Post by Saël El'Idhrin, Mort - November 1, 2006 at 3:23 AM

La nuit étendait son épais manteau sombre sur l’Empire Systérien. Les pâles rayons de la lune illuminaient les rues désertes de la cité. Une grande et fine silhouette, vêtue d’une sombre toge à capuchon, marchait d’un pas lent et mesuré vers le laboratoire de la Confrérie Pourpre. A quelques mètres du bâtiment, d’une main aux longs doigts fins, il esquissa un geste vers la porte, qui s’ouvrit à la volée. La pièce n’était illuminée que par quelques bougies éparpillées aux quatre coins de la pièce. D’un geste lent, la silhouette baissa sa capuche et révéla ses cheveux d’un blanc neigeux. Les yeux bleus pâles du Duc Saël El’Idhrin brillait dans la pénombre. Ce dernier ce dirigea vers un mur solidement construit et posa la main sur une pierre quelconque en prononçant quelques mots. Il disparu du laboratoire.

Arrivé dans une grande salle de marbre blanc, le Magistère de la Branche des Recherches alla trouver un grand pupitre devant lui sur lequel était posé un grimoire qui paraissait très ancien. Passant sa main au-dessus, l’elfe en ressentit l’aura magique qu’il dégageait. Le Conseil Pourpre L’avant enfin trouver. Ce Grimoire parmi tant d’autres. ‘’Les Eléments’’, de Justinius Evereth qui avait été dérobé bien des années auparavant par on ne savait qui… Mais peu lui importait, il avait du travail. Il se dirigea vers un grand bureau taillé dans le marbre le plus pur. Au fur et à mesure qu’il avançait, les lumières du lieu diminuaient, pour finalement s’estomper totalement. Saël déposa l’ouvrage sur la table et resta debout à l’observer. Tournant délicatement les pages d’une main, il réunit des ingrédients de l’autre.

Le livre du fondateur de la Confrérie affirmait que pour accéder aux sphères les plus élevées en matière de magie, soit la Haute-Magie, il fallait apprendre à maîtriser les éléments et à les incorporer dans ses incantations. On ne pouvait totalement assimiler les pratiques ésotériques et en attendre le summum en se moquant éhontément de l’essence même de la vie et des courants énergétiques entre chaque être. C’est ce qu’avait comprit Justinius et qui avait été oublié bien après lui. Le grimoire, néanmoins, n’offrait pas de réponses directes, mais invitait à chercher et trouver des indices permettant de mener à bien sa propre quête spirituelle. Le Magistère reconnut bien là la touche spécifique de celui qui avait permit à la guilde de naître. L’elfe décida de se concentrer alors sur deux éléments particulier avec lesquels il se sentaient en harmonie : l’air et la terre.

Après plusieurs heures de recherches le duc eut une idée. Ce n’était pas l’élément brut qu’il fallait invoquer mais un représentant, un émissaire des plans élémentaux. Appeler à soi les essences élémentaires auraient pu provoquer un terrible déséquilibre sur le Plan Primaire, qu’il fallait à tout prit éviter. Se détournant du vieil ouvrage, l’elfe alla examiner un étrange cristal, translucide. Tendant la main en avant, il plaça la partie la plus fine de ce minerai sur sa paume tendue. Le cristal resta à la verticale en parfait équilibre. Plongeant son regard à l’intérieur, Saël fit le vide dans son esprit et se concentra sur une seule et unique pensée : la vision de l’appel. Une image apparut alors dans le cristal, celle du plus haut pic de Systéria, situé au nord de la cité. Se focalisant sur la vision, il psalmodia un sort de téléportation.

Le cristal n’était plus dans sa main. Le vent fouettait ses cheveux et sa toge, qui virevoltait au gré des courants d’air froid. Fermant les yeux un moments pour reprendre ses pensées, un plan naquit dans son esprit. Il devait appeler à lui une créature du plan élémentaire de l’air, une créature assez forte pour lui être utile mais pas assez faible pour être un serviteur. Ce serait une créature du vent qu’il appellerait. Plaçant une mousse de sang, une racine de mandragore et une soirée d’araignée devant lui, il leva les bras bien haut vers le ciel, son regard se perdant dans le paysage secoué par le vent. Il hurla alors les Mots de Pouvoirs qui lui serviraient à mettre à bien ce sortilège perdu et oublié qu’était l’invocation des éléments :

- Kal Vas Xen Hur !

Le vent s’agita de plus en plus vite au fur et à mesure que les paroles du mage étaient prononcées. Lorsque le dernier mot sortit de sa bouche, Saël regarda l’air se condenser devant lui, s’agglomérer pour prendre des contours légèrement humanoïdes : une tête, des bras, mais un corps en tornade. A ce moment, il comprit qu’il avait réussi, mais le plus dur était encore à venir et il le savait très bien. Ce genre d’esprit était particulièrement retors. En signe de respect profond, il laissa l’entité prendre la parole en premier, pour lui faire comprendre clairement que le but n’était pas de la réduire en esclavage mais d’établir une sorte de partenariat. Un long silence s’installa, la créature fixant de ses non-yeux le Magistère qui se tenait devant elle. Finalement, elle parla. Ce n’était pas une voix, c’était un son puissant, revigorant et sévère.

S’ensuivit une longue discussion entre l’elfe et l’entité. L’un assurait l’autre de sa totale bienveillance, l’autre assurant l’un qu’il ne pourrait être floué. Finalement, les deux êtres finirent par se mettre d’accord, en échange d’un perpétuel soutien. Saël remercia l’entité et lui demanda de retourner dans son Royaume, celui de l’Est. Le Magistère avait réussi à concrétiser le sort et à obtenir de l’accord d’un allié de l’air qui pourrait l’aider dans de futures situations difficiles. Il descendit par un chemin escarpé pour rejoindre la base de la montagne, ce qui lui prit une semaine, tant elle était haute et la voie dangereuse. Il arriva dans une profonde forêt vierge, que personne auparavant n’avait osé pénétré. Il le sentait, les arbres étaient différents, ils semblaient si liés, un puissant langage les unissait.

Saël marcha longtemps, s’abreuvant des murmures sylvestres, marchant au gré du chant des arbres. Il songea à Elyanne, son épouse, qui passait beaucoup de temps dans la forêt à s’imprégner de la Nature. Bien entendu, le duc avait l’habitude de le faire, mais moins souvent que sa tendre femme. Durant ce pèlerinage, son lien avec Lathan se renforça puissamment. Arrivé devant un grand chêne, il s’arrêta net. L’arbre dégageait une incroyable aura de vie, elle était presque palpable. Il devait appeler la terre maintenant, pouvoir lui parler, être lié à elle encore une fois. Tendant le bras vers l’écorce, il prononça des Mots de Pouvoirs :

- Kal Vas Xen Ylem !

Les racines semblèrent onduler dans le sol, les branches s’agitèrent. A l’endroit où il avait posé sa main, l’écorce sombre et ridée se mit à ondoyer. Un corps se forma et se détacha du chêne. Saël retira sa main mais elle fut rattrapée par la dryade qui éclata d’un rire rauque. Sa voix semblait contenir une grande sagesse, elle possédait un je-ne-sais-quoi d’ancestral. Le même dialogue s’établit entre lui et la dryade, qui finit par relâche la main du Magistère délicatement. Après de longues discussions sur l’essence des éléments, de la terre, de l’Energie Vitale, cette dernière mit fin à leur discussion. Elle siffla et un magnifique destrier apparut. Saël l’enfourcha, la salua et retourna à la Confrérie. Il y rédigea un bref rapport indiquant la marche à suivre pour appeler les éléments. Il notifia cependant de faire bien attention lors des discussions avec les éléments, ces derniers possédaient une intelligence hors du commun.


Post by Lenne Vespari, CP - November 1, 2006 at 5:18 AM

*La douleur. Les couleurs n’avaient même pas encore frappé l’iris de ses yeux qu’elle en était parcourue. Ouvrir ses paupières lui sembla une tâche monumentale. Elle prit un moment à distinguer et à identifier l’infirmerie qui l’hébergeait. Elle voulu se redresser et quitter rapidement, mais son corps lui rappela le lien étroit de sa dualité avec l’esprit. Lentement, les souvenirs lui revinrent, imprégnés dans sa tête, immuables témoins du passé.

La nuit était noire et sans lune. Un petit groupe de cinq personne se mouvait rapidement à travers les quartiers pourpres. Leur marche rapide, mais parfaite et sans erreur trahissait qu’ils étaient des habitués des lieux. Une blonde reconnaissable entre toutes était à l’avant, à ses côtés une femme aux traits qui semblaient neutres, mais triste, même dans la nuit la plus sombre. Deux hommes, l’un d’eux d’une constitution fragile et sèche, l’autre un vétéran évident de la légion, les suivaient de près. Un gros obèse tentait de les suivre en boitant.

Les formules, les runes et les clefs s’enchaînèrent les unes après les autres pour passer les nombreuses protections magiques qui assuraient le secret du lieu recherché, atteint par un portail, aux limites de la réalité. Celui-ci était très vaste pièce vide avec un autel légèrement surélevé en son centre sur lequel se trouvait une table de pierre noire et des torches éteintes le long de ses murs. Chacun se mis à son devoir sans qu’aucun mot ne soit échangé.

Le Nerveux traçait sur les sol de nombreuses runes, les gravant à même les dalles magiques à l’aide d’un instrument forgé dans un métal rougeâtre avant de tracer une large étoile entourée d’un cercle autour de l’autel. L’Obèse se dépêche de placer sur l’autel une petite boîte violacée ainsi que de nombreux textes anciens, cédés par les archives pourpres après de longues heures à justifier les thèses pour lesquelles ils étaient utiles. Le Légionnaire alluma cinq torches, une à chaque extrémités de du pentagramme.

Lenne monta sur l’autel près de la table et y déroula lentement un parchemin à l’odeur volatile des ingrédients desquels il avait été altéré. Elle murmura quelques mots pour en activer sa magie et celui-ci brilla légèrement, des mots s’y gravant lentement à mesure que la cérémonie se poursuivit. Marie-Amelie prit place à la tête dominante pointant vers le nord du pentacle et elle débuta ses incantations, bâton en main, une incroyable magie se formant autour d’elle. L’Obèse, le Nerveux et le Légionaire, rejoignant chacun une autre pointe, tentèrent de l’imiter, dans un résultat beaucoup moindre.

Lenne sorti lentement le cœur de la petite boîte et le déposa, telle une offrande, au centre de la table. Elle leva les mains, paumes ouvertes, vers le plafond de roche en forme de dôme, la lumière y jaillissant lentement. La magie divine de création baigna bientôt l’autel avant de se condenser une sphère lumineuse volant au-dessus de la table. Maintenant le lien qui unissait l’espace de la sphère aux plans divins de par la nature de la magie, Lenne rejoint lentement la sa pointe d’étoile pour rejoindre les autres dans leur effort de réunir de la force magique.

La magistère pris la relève, beaucoup plus puissante et expérimenté en matière de ce genre de magie, comme il lui avait été indiqué, elle amplifia les flux des lieux et unit la magie de chacun en un seul épicentre situé au même emplacement que la sphère. Lenne se concentra sur le lien divin et Marie-Amelie pointa la force des arcanes directement contre l’autre flux. Le contact provoqua une première onde de choc qui propulsa le Nerveux au sol, incapable d’y résister.

La seconde attaque de la magie arcanique fut encore plus brutale, forçant la magie divine à faire céder la stabilité même de l’existence qui sépare la réalité des Dieux de celles des mortels. Un portail s’ouvrit très lentement, une onde magique incroyable qui sortirait de leur sommeil tous les mages expérimentés sur l’île se propagea à travers la pièce. Le cœur est les ingrédients sur la table furent consumés en un instant alors que chacune des cinq personnes utilisèrent toute leur volonté pour unir leur voix comme une seule, chaque syllabe bien détachée, résonant contre les murs noirs puis comme absorbée par le vortex central.*

«Kal Vas Xen Corp»

Lenne diminua lentement l’importance de la magie divine pour laisser la sorcellerie dominer la situation. Une force violente déformait le visage des quatre pourpres encore debout, alors que la voix de Marie-Amelie, forte et seule, imposa sa volonté.

«Nous t’invoquons, Démon !»

*Une explosion violente balaya Lenne plus loin et propulsa le Nerveux contre un mur, la brutalité de l’impact lui rompant le cou et le tuant immédiatement. Une première patte rouge brisa le sol à son contact, provoquant un tremblement qui fit trébucher l’Obèse. Lentement la tête cornue, écaillée et rouge se fit voir. Les yeux enflammés du démon se rivèrent sur chacun des êtres qui avaient participer à son appel, brûlant leur âme du coup par les feux les plus endiablés des mondes du dessous. Le démon déploya ses ailes alors que le portail se rompit, hurlant sa dominance et sa force, la pièce même menaçant maintenant de s’effondrer.

Essoufflés, la constatation fut brutale ; le démon ne serait pas contrôlable. La tête du Légionnaire se sépara très rapidement de son corps, resté vertical telle une fontaine de sang, lorsque le démon l’arracha pour la faire éclater contre un mur à la façon d’un œuf au liquide rougeâtre. Marie-Amelie réagit rapidement, et s’attaqua au démon faisant voler les sorts de destruction les uns après les autres. Moqueur, le démon retourna chacun des sorts lancés vers lui contre l’Obèse qui, malgré sa constitution étonnante, ne résista pas lorsqu’une explosion le carbonisa et le sépara de ses membres. Puis, saisissant Lenne, le démon la projeta au mur près de l’entrée, la réduisant à l’état d’une marionnette, la plupart de ses os se rompant.

La magistère se dépêcha d’agripper le parchemin magique retombé avant de courir vers l’entrée, attrapant la sage pourpre au passage, pour enfin quitter la pièce avec elle par le portail d’entrée. Unissant leur magie, les deux femmes détruirent le portail et l’existence magique même qui permettait à la pièce d’exister, le démon volant dans l’oubli immédiatement. C’est après quelques heures de comas que la magistère s’éveilla. Retournant à la civilisation, non sans mal, elle confia Lenne pour qu’elle soit soignée et s’assura que le parchemin d’invocation de démon ne tomberait pas entre n’importe qu’elles mains avant de finalement se reposer. Le secret serait gardé, pour le moment.*


Post by Laelia Maërn, CP - December 2, 2006 at 10:55 PM

L'obscurité régnait en maître au-dessus de la cité de Systéria. C'était une nuit sans étoile, sans lune, où les nuages dissimulaient toute source de lumière céleste. En ces moments, pas une ombre qui rampe dans les ruelles, pas un chat qui marche, maître équilibriste, sur une poutre quelconque, pas un rat qui ne pousse un couinement pour rappeller son existance. Tous étaient terrés, terrifiés par ce ciel à la couleur plus obscure que la plus noire des encres, par cet air plus lourd que la plus pesante des charges. Mais pourtant, du haut d'une tour de l'Académie Pourpre, tous pouvaient apercevoir, peu importe leur localisation à l'intérieur ou à l'extérieur des murs, une faible lueur, telle une unique étoile, signe d'espérance dans ce lugubre temps où la crainte et le désespoir trônaient sur tout le continent.

Dans cette dernière salle éclairée à la lueur d'une unique torche posée dans un reposoir du mur, la Sage Pourpre Laelia était penché par-dessus une montagne de parchemins. La salle était pourvue de maintes bibliothèques, dans un ordre parfait mais si serré que plus une seule feuille ne pouvait s'y ajouter, d'une massive table de pierre, accompagnée d'un siège, tout de pierre aussi, et où la jeune elfe s'était laissée choir. Parmi les parchemins qu'elle avait devant elle, plusieurs portaient d'étranges inscriptions : runes, pentacles, cercles, caractères elfiques, le tout dans un étrange mélange qui pouvait sembler presque chaotique à un nouvel arrivant. L'oeil averti aurait cependant réussi à trouver de précédents rapports du Magistère El'Idhrin, notamment sur les éléments, de la Sage Vespari et de maints autres auteurs qui avaient travaillé par le passé sur la création de sorts, l'invocation et les éléments en particulier.

Depuis des jours, Laelia ne quittait plus cette salle, sans manger ni boire : la seule nourriture qu'elle engouffrait était la connaissance, et ce de manière quasi continue depuis le moment où elle avait verrouillé la porte, empêchant ainsi quiconque de venir la perturber. Elle avait dessiné de multiples schémas, représentations graphiques, tableaux, placé de nombreuses notes, pour finalement arriver à deux petites expressions syllabiques, d'apparence simple fort trompeuse. Visiblement satisfaite du résultat, elle enroula les différents parchemins, referma les différents livres, et les remit chacun à leur place respective, dans un ordre presque obcessionnel qui régnait dans le bureau qu'elle avait réquisitionné pour cette recherche et dont elle avait passé quelques moments à mettre à sa main, puis elle amena la clef à elle, déposée sur une petite table à proximité de la porte, la poussa dans la serrure, la fit tourner et, saisissant la poignée avec une certaine force, força la porte à s'ouvrir, dans un grincement sinistre qui n'était pas sans rappeler l'atmosphère ténébreuse qui régnait partout dans la cité. Laelia la referma par la suite, laissant la luminosité de la torche s'éteindre d'elle-même.

Elle descendit maints escaliers, parcourut de longs couloirs, pour finalement atteindre un cheval qu'elle avait demandé pour l'occasion. Montant en selle, elle jeta, avant de partir, un dernier coup d'oeil vers la pièce où la Sage Pourpre avait vécu les derniers jours que ces landes avaient portés : la lueur s'était éteindue, laissant désormais la plus parfaite obscurité régner sur Systéria. Donnant un léger coup au flanc de la bête, celle-ci commença son trajet, le bruit de ses sabots se répercutant aux alentours. Laelia quitta la cité, un seul petit sac avec elle, sans qu'aucun témoin ne puisse l'apercevoir : même les gardes étaient cachés dans leur tour, préférant dormir que de risquer la moindre partie de leur corps dans cet air empli d'eau et cet environnant hostile, où la sainte lumière de Thaar semblait avoir disparu pour laisser la place à toute la cruauté de la Vierge des Douleurs.

Une fois hors de la cité, la Sage donna un coup unpeu plus puissant au cheval, lui ordonnant de la sorte de partir au galop. Ils eurent tôt fait, autant de par la vitesse du cheval que de la connaissance de Laelia sur les chemins les plus courts à emprunter, l'endroit tant désiré pour ce livrer à cette expérience dont elle attendait la venue depuis maintenant presque une semaine : un volcan. Se concentrant, elle commença à s'élever à quelques centimètres du sol, puis en ajouta tranquillement plusieurs autres pour finalement planer au-dessus de la paroi rocheuse et arriver au sommet, au cratère bouillonnant de matière en fusion qui dégageait dans la froideur de la nuit une intense chaleur qui envahit rapidement la Pourpre. Fermant les yeux, elle fit une courte prière à Aerduyn, lui demandant de couronner de succès son entreprise, puis les ouvrit et, une main déposée sur un sac contenant de la mousse de sang, des racines de mandragore, de la toile d'araignée et de la cendre sulfureuse, elle déclara, d'une voix forte et presque grave, dont l'elfe fut elle-même surprise :

- Kal Vas Xen Flam !

Un intense bouillonnement se produisit, lâchant de la lave un peu partout autour du cratère, laissant s'élever une épaisse volute de fumée, le tout obligeant Laelia à aller se cacher derrière une paroi rocheuse. Jetant de brefs regards à l'événements qui se déroulait sous ses yeux presque ébahis, elle put voir du magma s'élever tranquillement un être tout de flammes fait, ne faisant qu'un avec l'épaisse matière en fusion, mais vraisemblablement doté d'une grande intelligence et constitué de membres visibles. Lorsque le tout sembla s'être stabilisé, elle sortit de sa cache, et, tâchant d'avoir l'air le plus neutre possible, se déplaca tranquillement vers la créature. Celle-ci engagea une conversation, de sa voix puissante et sévère, description même qui correspondait à celle du rapport du Magistère Saël.

Laelia, tout comme le Magistère l'avait fait avant elle, assura qu'elle ne voulait aucun mal à l'entité, qui bien évidemment, lui répondit qu'elle ne tolérerait pas un affront. Après longue discussion, la créature plongea dans le cratère, s'engouffrant dans les entrailles de Systéria, où elle saurait en ressortir plus loin. La Sage Pourpre, encore légèrement sous le choc, descendit la paroi de la même façon dont elle l'avait escaladé, reprit place sur son destrier et les deux se mirent en course vers le second endroit que l'elfe désirait visiter avant le lever du jour.

Plusieurs minutes plus tard, elle se retrouvait sur une longue plage de sable fin, les bottes touchant l'eau froide de la mer qui s'étendait à perte de vue en face d'elle. Adressant de nouveau une prière à Aerduyn, elle posa sa main sur un sac contenant des racines de mandragore, de la mousse de sang et de la toile d'araignée, puis prononça, toujours avec stupéfaction, les mots suivants d'une voix grave qui semblait provenir du plus profond de sa poitrine :

- Kal Vas Xen An Flam !

Un grand vent s'éleva autour de la jeune elfe, qui dût placer une main devant son visage pour empêcher les goutelettes d'eau ainsi soulevées d'atteindre ses yeux. Ses longs cheveux claquaient violamment au vent. Des vagues de plus en plus grandes atteignaient progressivement la Pourpre : tout d'abord aux chevilles, puis au genoux, aux cuisses, et maintenant presque aussi grandes que sa personne. Elle résista, plongeant à chaque fois dans les remous de l'eau, respirant un grand coup entre les pics qui tenaient de plus en plus du raz-de-marée. Et soudain, lorsqu'une vague menaçait sérieusement Laelia, une créature apparut des eaux, formée de cette même eau, ne faisant qu'un avec cette dernière. Elle arrêta la vague, et la fit renflouer dans la mer, sans même s'y opposer. Puis, l'être se tourna lentement sur lui même, fixant l'elfe avec un regard qui eut tôt fait d'intimider la jeune Sage mais dont elle réussit à ne pas laisser transparaître. À nouveau, elle eut une longue discussion avec la créature, qui, sitôt le tout terminé, laissa mourir sa voix puissante résonnant partout aux alentours et plongea dans la mer, laissant tomber une dernière vague sur Laelia, qui retourna s'asseoir sur son cheval, sa toge Pourpre mouillée en entier.

Ce fut totalement glacée qu'elle arriva à l'Académie Pourpre. Elle déposa un rapport sur les événements, puis se dépécha de trouver une source de chaleur afin de faire revivre ses membres frigorifiés.