[Expérience] Fluides de l'araignée
Post by Saël El'Idhrin, Mort - September 10, 2006 at 11:30 PM
Saël pénétra dans le laboratoire des pourpres, là où les recherches alchimiques étaient menées. Il tenait entre ses mains un sac dégageant une aura magique manifeste. Cette petite besace devait renfermer des éléments hautement dangereux dont l'enchantement permettait d'éviter tout contact avec l'extérieur, pour ne rien endommager. Il s'installa à une table en retrait, éloignée des autres alchimistes qui travaillaient à leurs décoctions. Si jamais un événement incontrôlable devait arriver, cela ferait le moins de blessés possibles.
Il ouvra avec précaution le sac et en sortit deux petites fioles à l'apparence annodine. L'un contenait un liquide d'un vert étrangement brillant, l'autre une sorte de fluide visqueux d'un jaune terne. Saël plaça la fiole aux couleurs vertes devant lui et la déboucha lentement, pour être sûr de ne pas en faire gicler le contenu autour de lui. Prenant un tube de verre très fin, il souleva la fiole, fixant l'étrange fluide à la lumière. L'elfe plongea ensuite le tube dans la fiole et en ressortit quelques gouttes. L'odeur était âcre, désagréable, elle prenait à la gorge et persistait. Le Magistère toussa, surprit par cette soudaine effluve. Les gouttes furent plonger dans le petit feu qui servait à chauffer les tubes à essais.
Un petit bruit de crépitement siffla dans la pièce, mais rien de plus ne se passa. Etant donné que tout ces fluides corporels venaient de l'araignée, Saël pensa tout de suite qu'il pouvait s'agir d'un puissant poison, utilisé comme venin afin de paralyser ou peut-être même tuer sa proie. Ne voulant pas blesser d'animaux innocents et offenser la Nature, il invoqua une créature du bas-astrale, une larve plus précisemment, dévoreuse d'énergie. Sitôt qu'il eut donné quelques gouttes à la bestiole, cette dernier fut agitée de convulsion. Puis, pendant environ cinq minutes, elle resta paralyser. Une dernière convulsion et ce fut son dernier voyage qui commença.
Saël nota précieusement ce qu'il venait d'observer dans le rapport. Il rajouta que si la faible larve était paralysé pendant un court laps de temps, la durée de la paralysie serait deux à trois fois supérieure pour des animaux de taille moyenne et quatre fois pour les humanoïdes. Il referma le bouchon de la petite fiole et nettoya le touilleur en verre. Il prit la larve avec lui et entreprit de l'ouvrir à l'aide d'un petit scalpel. Tous les nerfs de la bête étaient presque entièrement dissout, cela expliquait la paralysie. Quel poison efficace ! Sa dangerosité était grande, très grande. Même s'ils parvenaient à sauver un humanoïde adulte d'une atteinte au poison, au bout de la moitier du temps de paralysie il serait quand même figé pendant de longs mois, obligé de recourir à des soins de magie divine tous les jours, pour régénérer les tissus détruits.
Une enzyme était responsable de la destruction des nerfs, elle composait le poison à 10%, le reste étant composé à moitier de poison commun qui ressemblait à l'action de la belladone prise en trop grande quantité ; et enfin d'eau, qui facilitait la transition dans le sang de la victime, rendant le poison très efficace et rapide. Ce qui signifiait que l'enzyme pure devait être encore plus destructrice. L'enzyme permettait de laisser le temps au poison d'agir, la proie ainsi paralysée ne pouvait se sauver. Ces fioles seraient enfermées dans la chambre forte de la Confrérie, où seul les membres du Conseil Pourpre avaient accès. Mais il n'avait pas fini. Après plusieurs invocations de larves, il se rendit compte que l'enzyme seule -qu'il avait réussi à isoler en faisant chauffer le tout - paralysait entièrement la victime et que l'effet était quasi-irréversible. Quasiment car il ne pouvait le tester sur un humain ou toute autre entité consciente.
Le Magistère passa ensuite à l'examen de la fiole au liquide visqueux. Après l'avoir ouvert de la même façon que la précédente et en avoir respiré légèrement, sa vision se troubla. Il reposa immédiatement la fiole pour ne pas en renverser si jamais il venait à perdre conscience. Son équilibre vacilla, tout semblait bouger et onduler autour de lui. Concentrant son esprit comme il avait apprit à le faire, il plongea en lui et tenta de se purifier et de chasser les dérèglements qui venaient de surgir. Il y réussit au bout d'une vingtaine de minute. D'habitude, après des siècles de pratiques, il arrivait à purifier son corps en l'espace d'une dizaine de minutes. Le poison était réellement efficace, rien qu'une simple effluve pouvait destabiliser la victime.
Invoquant encore une fois un cobaye des abysses, il mit du poison directement à l'intérieur de la bouche de ce dernier. Le petit être maléfique hurla, un cri qui glaça les sangs à tous les chercheurs de la pièce. En une dizaine de seconde, la petite chose s'effondra, morte, radicalement morte. En ouvrant le cadavre, après s'être protégé le nez avec un tissu, le Magistère constata avec une surprise mêlée d'horreur que tous les organes s'étaient liquéfiés. Le poison était extrêmement nocif, pire que l'autre car agissant de façon foudroyante. Les deux fioles furent immédiatement remises dans le sac. Le sortilège de protection du contenant fut immédiatement renforcé.
Les chercheurs autour de Saël, absorbés par leur travaux, n'avaient pas remarqués les conclusions du Magistère. Ce dernier emporta le rapport et le mit sous scellé dans une chambre forte de la Confrérie. Toute trace manuscrite de l'expérience fut retirée avant même qu'elle ne soit disponible aux autres membres. Seul le Conseil Pourpre fut informé des conclusions. Les Magistères ne devaient en aucun cas révéler que cette expérience avait eu lieu et les résultats qui avaient été obtenus. Saël ne rendrait jamais les fioles au jeune Isane Morn...