Bg : Sinriia Mel'Viir
Post by Lys, Gdo - March 16, 2009 at 4:07 AM
Bon voilà, puisque je peux pas vraiment présenter ça sur forum général, et tant qu'à écrire, pourquoi pas ici? Je poste provisoirement sur forum ici. Il y aura quelques passages importants de la vie de Sinriia posté cette semaine. Tout ceci dans le but d'une éventuelle surprise ^^.
Prologue…
« Le sang Myrria! Emporte-moi le sang de ce mâle infidèle ! Exigea la matriarche à sa fille aînée de sa voix gutturale. Dans la bouche oui c’est cela, fait lui tout ingurgiter son précieux fluide vital jusqu’à la dernière goûte ! »
La prêtresse s’avançait rigoureusement vers l’autel de pierre sombre où se retrouvait le cadavre de son ancien premier mâle à moitié dévoré par les vers. Caressant ce qui restait des cheveux crasseux sur la boîte crânienne de la dépouille elfique, la matrone contemplait le vestige du combattant qu’il était autrefois. Ayant qu’une simple robe cérémoniale entrouverte faite de satin pour recouvrir son corps, la prêtresse s’assurait que les derniers objets du rituel étaient en place.
Un silence de rigueur planait dans le temple interne du domaine de la famille Mel’Viir. Les trois premières filles de la matriarche Amaürëa toutes exaltées, contemplaient leur mère matrone qui s’apprêtait à finaliser le rituel. Enchaînant les membres de la dépouille à l’autel morbide dédié à la mère noire, elle s’arrêta finalement en face de la stèle de la déesse pour prononcer à vive les incantations dans la langue déchirante de la race.
« Créature malveillante éveil toi ! Des profondeurs des limbes ténébreuses, Tu renaîtras !
De ton sang pourrit et disgracieux, Tu retrouveras ta vigueur dentant. De par celui qui coule dans mes veines, Je t’insufflerai à nouveau cette vie dont laquelle je t’ai jadis privé.
Entend l’appel de ta maîtresse, Elle te réclame parmi les vivants. Ô créature qui fut exclut de se monde de chair, Relève-toi ! »
Sèchement à l’aide d’un poignard de nécrolythe, l’elfe noire entailla la paume de sa main gauche au dessus du visage du macchabée. Refermant son poing fermement, elle déversa son propre sang dans l’orifice buccal de la créature. Ses yeux clos, elle inspira profondément un bon coup puis elle s’abaissa pour lui insuffler une brume bleutée à proximité des lèvres décomposées.
L’air ambiant s’alourdissait à un point tel que les bougies se soufflèrent d’elles-mêmes. Plongeant ainsi le lieu damné et ses quatre prêtresses dans les coulisses de l’obscurité. Un grondement surgit alors du néant, suivit des cliquetis des chaînes aux poignets du mort qui se brandirent jusqu’à leur extrémité. Étouffé par le sang contenu au fond de sa gorge qu’il régurgita violemment en une pluie sanglante, le grondement se transforma en un hurlement désaxé alors que l’âme tourmentée des limbes retrouva son chemins vers son ancien hôte.
Les femelles assistantes échangèrent des sourires sinistres alors que leur ancien géniteur retrouvait la vie dans ce corps difformes. Amaürëa longeait en silence l’autel sombre où l’être « zombifié » se débattait dans sa douleur infini. Observant la matriarche d’un regard remplit d’haine qui semblait se moquer tout bonnement de lui, il lui hurla :
« Traîtresse ! Pourquoi ! Pourquoi !? »
« Tais-toi insolent ou je te tranche la langue ! Si je t’ai fait revenir d’entre les morts ce n’est certainement pas pour t’entendre recracher tes plaintes et souffrances. Répliqua froidement la matrone. »
Le mâle réanimé garda le silence, mais probablement dû davantage à la souffrance qui l’incombait. Faible, il ne voulait pas paraître aux yeux de toutes ces femelles. Cela leur ferait trop plaisir, mais de le voir résister était d’autant plus savoureux à leur esprit machiavélique. Impuissant il se sentait, telle une marionnette aux membres retenus par des cordes, il n’était pas maître de ses actions. Depuis trop longtemps il n’avait inspiré l’air frais, goûté à la vie. Ses souvenirs s’embrouillaient dans les tumultes de son esprit. Dans un profond sommeil, il succomba.
Plusieurs heures plus tard…
« Éveil toi petit moucheron… Non tu n’es pas mort… Pas encore… Lui souffla Myrria à l’oreille. »
Le regard ensanglanté du zombie se détourna sur sa propre fille. Bien que si ce n’était que de lui, il l’aurait envoyé tel que toutes les autres prêtresses embrasser Yhagshul en personne. Examinant les lieux « saints » de fond en comble, puis le lit de sacrifice en pierre qu’il était étendu. Un sourire mélancolique se forma sur ses lèvres déshydratées. Il savait très bien que son séjour dans le monde des vivants ne serait que d’une courte durée.
« Qu’attends tu de moi cette fois Amaürëa. Tu veux que je tues pour toi à nouveau. Il se peut bien cependant que cette fois ton arme se retourne contre toi. Dit-il soudainement amusé par ses propres propos. »
« Je vois que même dans la mort tu as su emporter avec toi ton arrogance. J’aurais cru que ton dernier châtiment aurait pu corriger le tire, mais apparemment tu resteras toujours le même. Un espace de silence se glissa dans la conversation alors que tous deux s’observaient d’un regard provocateur… Non cette fois j’aspire à quelque chose de beaucoup plus simple. Tu devrais pourtant même t’en sentir honorer. Ajouta-t-elle tout en laissant sa robe glisser jusqu’au sol. Dévoilant ainsi son corps nu si bien préservé pour une matriarche de plus de trois cent ans au mâle et à sa fille aînée. »
Le mâle toujours aussi imbu de lui-même éclata de rire.
« Tu veux dire que tu n’as toujours pas trouvé un remplaçant après tout ce temps? Toi, la grande Amaürëa auquel n’importe quel mâle serait assez idiot pour succomber à tes charmes ? Perdrais-tu de ta force ? Insinua-t-il d’un ton provocateur jusqu’au bout. »
Elle lui plaqua vivement sa main droite à la gorge. Son sourire hautain se rompit brièvement alors que la poigne de la matriarche l’étouffait, mais ne pu que se reformer alors qu’elle prit place pour exaucer ses fantasmes toujours aussi vivace au fil du temps. Même s’il la détestait plus que tout au monde, il ne pouvait se détourner d’un tel envoûtement.
Ce n’est qu’après avoir terminé son œuvre que la matrone Amaürëa laissa derrière elle une fois de plus le puissant guerrier inerte sur l’autel de pierre, sa dague âprement plantée dans le cœur…
Post by Lys, Gdo - March 16, 2009 at 8:19 AM
Chapitre 1 : Le premier souffle
Neuf mois plus tard…
« Maudite soit cette créature chétive ! Lorsque mon corps l’aura recraché, je l’étranglerai de mes propres mains ! » Hurla la puissante Amaürëa.
Le dos cambré vers l’arrière, la matrone elfique étendue sur sa couche était recouverte de sueur. Son corps tremblait alors qu’elle bouillait intérieurement, tel un volcan sur les verges de l’éruption. Sous chaque contraction, elle exprimait toute sa souffrance à travers quelques gémissements et grognements. Alors que les deux plus jeunes Mel’Viir continuaient de chanter sans cesse leurs louanges à la mère noire pour cet instant de douleur. Bien qu’il était particulièrement difficile de déterminer la condition de l’elfe adulte avec tout le tumulte qu’elle dégageait, Myrria s’assurait que l’état de sa mère ne s’aggravait pas.
« Nous y sommes presque, je vois la tête mère. »
« Arrache-la lui !!! » Hurla à nouveau Amaürëa à son aînée dans une nouvelle poussée.
Bien entendu, l’héritière ignorait les demandes extrémistes de sa mère qui était toujours proie à cette douleur incessante. Les minutes passèrent puis les efforts de l’elfe enceinte vint finalement lui imposer le silence sous le poids de l’épuisement. Puis soudainement, le premier cri de l’enfant perça leurs fines oreilles alors qu’Amaüreä souffla quant à elle son dernier…
« Il s’agit d’une femelle mère… En bonne santé semble-t-il. »
Les visages des filles semblèrent satisfaits de ne pas avoir un mâle pour dernier de la famille. Il était d’ailleurs surprenant que la matrone Mel’Viir sut mettre au monde un cinquième enfant à son âge sans complication. Leurs regards malicieux rivés sur leur nouvelle petite sœur qui exprimait déjà son mécontentement en ne cessant de pleurer comme une Madeleine, examinaient les traits particuliers de l’enfant. Notamment les yeux brillant d’argent du petit poupon… Étais-ce dû au géniteur qui n’était pas en parfaite condition vitale? Peu importe de quoi cela dépendait, ses yeux étaient aussi vifs que des éclairs en semblaient eux aussi en bonne santé.
« Comment la nommera-t-on mère ? » Demanda la plus âgées des filles tout en l’offrant à celle-ci.
« Sinriia… En l’honneur des derniers instants de plaisir qu’aura su m’apporter cette pourriture de mâle… Garde-la, c’est toi qui en prendras la charge, je n’ai plus la patience de m’occuper d’un ver braillard comme celle-ci. » Renfrogna-t-elle tout en repoussant la nouvelle née.
Myrria se redressa donc avec l’enfant dans ses bras. Elle semblait peu ravie de la décision de sa mère mais elle n’oserait guère la décevoir. Elle s’éclipsa donc vers ses propres quartiers. Laissant ainsi la matrone se reposer seule de son laborieux travail
[…]
Post by Lys, Gdo - March 16, 2009 at 9:06 PM
Chapitre 2 : Dissimulée dans l’Ombre à jamais ?
Vingt ans plus tard…
« Je n’arrive toujours pas y croire ! Elle s’est encore défilée avec Nasad! » Beugla Myrria à sa mère qui était assise confortablement sur son trône de pierre dans la pièce centrale du domaine elfique.
D’une humeur aussi « gaie » que les gargouilles finement ouvragées dans son siège, Amaürëa écoutait attentivement les doléances de son aînée au sujet de sa benjamine. Plus les plaintes défilaient, plus le visage de la matrone exprimait son mécontentement.
« Elle ne se présente jamais d’elle-même lorsque je la convoque. Aussitôt que je lui confie ses tâches, elle s’éclipse pour retrouver Nasad à l’académie militaire. Un bon jour nous la retrouverons morte au coin d’une rue. Elle est aussi têtue et insubordonnée qu’un mâle de basse caste. Aussitôt qu’elle est confrontée à un problème, elle disparaît pour ne pas l’affronter. Elle n’a pas l’étoffe de devenir prêtresse ! C’est une honte ! »
« Myrria je suis lasse d’entendre tes lamentations. Je t’avais confié la charge de l’éducation de Sinriia afin de te préparer à jouer mon rôle au sein du clan. Il se trouve que ta grande incompétence commence à m’irriter. J’aurais peut-être dû choisir Vaërna pour prendre la charge des nôtres le moment venu. Si tu n’es même pas capable de te faire écouter par ta sœur, qu’est-ce que ce sera des troupes mâles alors ? »
La matriarche n’eut pas à en ajouter davantage. Bousculant la porte sur son passage, Myrria quitta la salle en maudissant de tous les noms possibles la jeune adolescente. Scrutant attentivement la pièce qui était dès à présent plongée dans le calme, Amaürëa s’adressa une première fois au néant qui l’entourait d’un ton relativement calme mais autoritaire…
« Sinriia, montre-toi… Je sais que tu es là. »
… Rien ne se produisit. Le visage de la matrone se crispa sous une rage soudaine alors qu’elle se répéta de manière beaucoup plus audible.
« SINRIIA ! »
La jeune elfe surgit de l’ombre de la pièce sans plus attendre. Elle se prosterna devant sa mère puis demeura accroupie la tête abaissée.
« Mère je ne… »
« TU parleras lorsque je t’en donnerai la permission ! » Lui ordonna aussi sèchement la matrone qui s’éleva de son siège pour s’avancer face à l’adolescente toujours agenouillée.
« Sinriia, en tant que femelle tu devrais pourtant savoir quel rôle tu dois jouer dans la famille et tout le clan. S’il y a bien une chose qui nous différencie de ces saletés de mâles, c’est que nous affrontons l’adversité de face. Tu dois imposer le respect qu’il t’est dû par tout moyen nécessaire. Néanmoins assure toi toujours d’avoir la force nécessaire derrière toi pour commander un tel pouvoir. Sinon, tu en paieras de ta vie tôt ou tard. »
« Oui mère… » Soupira la benjamine résignée.
« Myrria a échoué à la tâche que je lui avait confié. Et par cette erreur, c’est deux filles que je perds plutôt qu’une. Ta faiblesse n’est pas digne que tu t’élèves au rang de prêtresse. Tu ne bénéficieras hélas plus de traitement de faveur de ma part. Si tu préfères rester ainsi à jamais cachée dans l’ombre, alors soit. Tu seras désormais considérer au même rang que ton frère Nasad. Des demain tu intégreras l’académie dès mâles et tu devras en subir la honte… »
La matrone fixa sa fille d’un regard aussi dur comme jamais elle lui avait adressé. Le déchirement interne de Sinriia était tel qu’elle ne pu retenir quelques larmes qu’elle tenta au mieux de dissimuler en détournant la tête. Sur cette réaction davantage plus répugnante de sa fille, Amaürëa la gifla de toute sa force, projetant ainsi sa benjamine au sol. Se redressant péniblement, le visage chagriné de Sinriia dû se heurter à celui intransigeant de sa mère qui la dévisageait davantage.
Ne sachant trop comment réagir, elle suivit simplement une fois de plus la voie qu’elle connaissait le mieux. Elle quitta la salle en courrant puis disparu dans les méandres des couloirs du manoir.
« À JAMAIS TU RESTERAS CACHÉE DANS L’OMBRE SINRIIA !!! »
Post by Lys, Gdo - March 16, 2009 at 9:50 PM
Chapitre 3 : Un nouveau monde ?
70 ans plus tard…
Les années passèrent, Sinriia était à présent passée à un rôle de second plan au sein de la famille Mel’Viir. Elle passait la majeure partie de son temps auprès de son frère cadet Nasad qui dirigeait les troupes militaires de la famille. Au grand étonnement de sa mère, Sinriia avait au contraire su se tailler une place aisément parmi les mâles. Non pas puisqu’elle imposait son respect, mais parce qu’elle se considérait comme l’une des leurs, ils la respectaient. Bien que son frère Nasad la couvrait de tout les dangers approchants, la belle et gracieuse elfe noire qu’elle était devenue savait très bien comment se débarrasser des gêneurs si nécessaire.
Puis vint le sombre jour…
Cité du Bg d’origine :
L’épaisse fumée noire qui s’échappait du manoir Mel’Viir ne cessait de s’intensifier alors que les sorciers de la maison Hun’Ep continuaient de bombarder la demeure aux pierres sombres de leurs puissantes boules de feu. Les bruits d’éclats de lames se faisaient de moins en moins audible. Les maisons environnantes vinrent jeter un coup d’œil au spectacle sanglant qui tirait sur son apogée, la destruction totale de la famille Mel’Viirr.
Tous savaient que cette maison inférieure ne constituait pas réellement une menace dans la hiérarchie, mais pour des raisons inconnues, la maison d’Hun’Ep décida d’en finir. Telles sont les lois de ce peuple sombre, ce qui constitue une menace, doit être détruit avant d’être frapper sois même par derrière.
Parmi la foule qui admirait la scène, se trouvaient deux jeunes elfes noirs qui tentaient désespérément de se frayer un passage pour avoir une meilleure vue. Contrairement aux autres, ce fût un violent choque qui parcoura leur échine lorsqu’ils virent que leur famille se faisait assassiner. Ils restèrent figés là un moment, seule la haine monta en eux alors qu’ils regardaient pour la dernière fois leur maison et leur famille s’éteindre sous les derniers coups d’épées.
Nasad, dernier fils vivant de la famille Mel’Viir, agrippa la main de sa jeune sœur, Sinriia et l’emporta très loin sur le continent. Il lui expliqua qu’en t’en que survivants, ils pourraient venger leur défunte famille avec l’aide d’autre maison. Certes les autres ne les aidèrent pas au moment du combat, mais une chose qui n’est pas toléré au sein de leur peuple est l’incompétence. La déesse ne mérite pas d’avoir comme serviteurs des elfes qui ne font que leur travail à moitié et pour cela, les autres familles les appuieront le moment venu.
Nasad avait prit connaissance de l’existence de l’île de Systéria. Il savait très bien qu’elle constituait un très bon bastion pour tous les exilés, peu importe quel sang coulait dans leurs veines. Ils quittèrent donc Udossta Thac’zil et naviguèrent vers leur prochaine destination et nouvelle vie le temps de prendre des forces pour venger un jour leur famille.
Il n’était pas facile pour les jeunes elfes noirs de vivre dans ce nouvel environnement. Tout était différent, les gens les dévisageaient pour la plus part et peu leur témoignait du respect. La survie était d’autant plus ardue qu’en Verte-Colline, surtout que Nasad s’était entrepris de combattre pour de l’or. C’est le seul moyen qu’il avait trouvé pour gagner de l’or rapidement pour donner une vie à lui et sa sœur. Sa réputation avait monté très rapidement au sein des gladiateurs puisqu’il était un redoutable guerrier très sournois. Mais le jour arriva, comme tout guerrier, il devait à présent affronter un plus fort que lui …
Seule, elle devait s’avancer des à présent dans la jungle mouvementée qu’est la société de Systéria.
[…]
Post by Lys, Gdo - March 17, 2009 at 9:08 PM
Chapitre 4 : L’ascension
Déjà plus de quinze ans c’étaient écoulés depuis son arrivée sur les landes Systériennes. Quinze années qui passèrent telle une brise tôt au levé du matin. Et pourtant, il s’était produit tant de chose qu’elle avait l’impression d’y avoir vécu près d’un demi-siècle… Probablement dû au fait que les sociétés humaines évoluent beaucoup plus rapidement dû à leur courte longévité de vie. Mais quoi qu’il en soit, cela avait su rapidement apporter ses avantages…
Au commencement, Sinriia déambula désespéramment les rues de la capitale telle une âme égarée à la recherche d’une voie vers l’autre monde. La mort de son frère Nasad faisait d’elle à présent la dernière survivante de sa famille. Il était difficile pour elle de déterminer si cela l’affectait réellement puisqu’elle méprisait la plupart d’entre eux, particulièrement sa mère et ses sœurs. Mais le poids de la solitude lui écrasait momentanément les épaules.
Cette fourmilière, comme elle l’appelait, était constamment en mouvement. Toutes ces créatures qui se déplaçaient à vive allure pour s’acquitter de leurs tâches quotidiennes, comme si chaque jour était sans lendemain. C’était de quoi pour lui donner constamment la migraine. Seuls les ivrognes étaient quant à eux étaient l’antithèse totale des citoyens. Malheureusement pour l’elfe noire, ils empestaient le fond de tonne à deux lieux à la ronde et sans compter qu’ils passaient leur temps à dormir, un filet de bave au coin des lèvres.
Vint le jour particulier où elle fit la rencontre la plus inattendue d’une hybride de la race, croisée de sang Tsen. Seule depuis des mois sans personne à qui s’adresser, cette demi-elfe aussi énigmatique était-elle représentait la seule opportunité potable de tenir enfin une discussion. À cet instant, Sinriia ignorait même que cette première rencontre marquerait le reste de sa vie à jamais. Ce n’est que quelques années plus tard, qu’elle l’appela sous un respect unique réservé à l’être si minutieux, mère…
Cette première rencontre avait eu pour effet de motiver la jeune elfe à davantage comprendre les subtilités de la grande Systéria, tout en s’intégrant à la communauté. Devenant scribe impérial, puis bibliothécaire, Sinriia passait de longues heures dans les écrits de rayons du savoir, au point que ses connaissances même de la culture dépassaient la grande moyenne générale de l’empire.
C’est à cette même époque qu’elle rencontra un mâle de la race répondant au nom de Raz’ol Ka’dred. Un mâle qui jouissait d’une grande influence dans la citée dû à sa forte position au sein de l’Armée des Mercenaires. L’attrait si fit instantanément. Sinriia désirait exploiter la position de Raz’ol afin de se démarquer davantage un peu plus, et quant à lui, le manque de femelle dans la citée était probablement raison suffisante pour qu’il l’accueil sous son toit. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il découvrit d’autres avantages de l’avoir choisit, autre que pour son corps et sa fougue à laquelle n’importe quel mâle rêverait.
Leur union fut d’ailleurs rapidement célébrée par le surintendant en personne, qui à l’époque faisait parti du saint clergé aussi ironique cela peut-il paraître aujourd’hui. Il est d’autant plus ironique qu’entre temps, Sinriia et Thomas se suivirent sur une période relativement longue au sein de l’administration impériale, jusqu’au rang de ministre. Chacun dans leur branche distincte, ils dynamisèrent l’administration et le conseil de la couronne avec une détermination jamais vu.
Chaque évènement se produisant tournait en faveur de l’elfe noire qui gagnait toujours en prestige et en renommé. Sa Majesté Cybelle lui accordait une confiance aveugle, même qu’elle ignora la déclaration que Raz’ol Ka’Dred était en fait nul autre que le terrifiant Ange Noir. La chancelière eu derrière elle longtemps une forte influence dans la citée, même encore aujourd’hui elle s’en laisse rarement imposer. Son patriotisme et son humilité, bien que presque uniquement reconnus par la couronne et l’intendant pour des questions de secret d’état, l’auront préservé dans les grâces de la couronne même après sa disparition suite au passage de Mala la Sanglante.
Aujourd’hui, elle s’est élevée au poste de bureaucrate le plus élevé de l’armée mercenaire. Récemment sacrée Marquise pour ses efforts constants, elle semble tirer encore plus davantage qu’elle l’aurait imaginé. Même davantage qu’au sein de son ancien poste au ministère.
Sa rencontre avec la petite Bel’Labress lui apporta l’occasion d’avoir une nouvelle enfant sans même avoir besoin de la porter. À travers elle, elle arrivait à revoir quelques parcelles de son propre passé ombrageux. C’est avec inconscience qu’elle lui offrira ce dont elle ne pu avoir de sa propre mère, tout en tentant de la préserver comme si elle était sa propre fille…
Tant à dire en si peu de ligne, tout ceci ne sont que relativement les passages importants marquants qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. La petite sœur lui aura apporté un second souffle auquel elle n’aurait pas espéré. Elle aura gagné bien plus de pouvoir qu’elle en aura jamais autant rêvé en Udossta. Il est vrai que le sol Systérien était terre de l’opportunité, ou plutôt, de l’opportuniste…
Post by Lys, Gdo - March 17, 2009 at 11:35 PM
Chapitre 5 : Le surgissement de l’Ombre
Le mal avait été proféré et l’accomplissement de la tâche avait été accompli à merveille, il ne suffisait que d’attendre. Comme toute chose existante en ce bas monde, la voie des sombres semblait elle aussi en constante évolution. Le culte était rétabli. Les derniers traîtres existants en Systéria avaient connu leur châtiment de par la mort inévitable qui les attendait. L’ombre grandissante ne se faisait que s’étaler sur les vastes plaines de la petite sœur alors qu’ils gagnèrent de plus en plus de pouvoir tout en voyant leur position se stabiliser. Leurs actions avaient éveillé le culte du Croisé de sa profonde Léthargie. À l’aube de la guerre, il faut préparer ses plus forts combattants. Le temps de la discrétion avait fait ses preuves et le moment de passer à l’action se présentait à grand pas.
[…]
Assise confortablement dans son fauteuil sous la faible luminosité tamisée par les épais rideaux sombres qui recouvraient les murs de sa nouvelle demeure, Sinriia fixait le néant en silence.
Sa dernière rencontre avec le jeune Esmeral avait ouvert à nouveau une plaie qui n’a toujours pas trouvé moyen de cicatriser. Leur discussion philosophique sur l’amour avait ravivé des souvenirs auxquels elle aurait préféré laisser sombrer dans l’oubli. Oh oui, elle était déjà tombé dans ce piège infernal. Bien qu’aujourd’hui les souvenirs de l’être qu’elle avait si ardemment aimé s’étaient transformés en une sorte de haine venimeuse qui coulait dans son sang tel un poison qu’elle ne pouvait recracher, ses bons sentiments nourrissaient sa rage interne tel un volcan sur le point de l’éruption.
Puis soudainement son passé vint la hanter. Sa sœur aînée qui la fouettait d’abord pour lui avoir désobéit, puis à la fin par simple vengeance dû au sort qu’elle lui avait causé par le rejet de leur propre mère. Son corps était parcourut de violents spasmes alors qu’elle semblait vivre le pire instant de sa vie, où tout ce qui avait été néfaste dans sa vie refaisait surface. Ses mémoires s’entrechoquèrent, elle entendait à nouveau les discours de sa mère et de sa sœur.
« Elle n’a pas l’étoffe de devenir prêtresse ! C’est une honte ! »
« Myrria a échoué à la tâche que je lui avait confié. Et par cette erreur, c’est deux filles que je perds plutôt qu’une. Ta faiblesse n’est pas digne que tu t’élèves au rang de prêtresse. Tu ne bénéficieras hélas plus de traitement de faveur de ma part. Si tu préfères rester ainsi à jamais cachée dans l’ombre, alors soit. Tu seras désormais considérer au même rang que ton frère Nasad. Des demain tu intégreras l’académie dès mâles et tu devras en subir la honte… »
Puis se déroulèrent les nombreuses scènes marquantes où elle n’avait le dessus sur son mâle Halik. Chaque instant de faiblesse qu’elle connu au cour de sa vie semblait se décupler dans son esprit. Ce moment qui ne dura qu’à peines quelques minutes semblait éternel. Elle voulait hurler sa douleur interne mais n’y arrivait pas, elle semblait plus impuissante que jamais, un cauchemar sans éveil.
« À JAMAIS TU RESTERAS CACHÉE DANS L’OMBRE SINRIIA !!! »
Puis soudainement elle renversa la petite table au sol tout en se redressant puis projeta à l’autre bout de la pièce sa coupe qui se brisa centaines d’éclats sur le mur de pierre.
« NON C’EST FAUX ! C’est vous les faibles qui êtes tombés ! Je te maudis, toi et le reste des nôtres ! Je te démontrerai un pouvoir tel tu n’en auras jamais rêvé ! Je prierai pour que ton âme damnée reste à jamais dans les griffes de la mère noire pour que tu y connaisses des souffrances éternelles ! »
S’écroulant au sol sur les verges de l’inconscience épuisée comme si elle aurait lutté pendant des heures, elle sombra petit à petit dans un sommeil un peu plus réconfortant. C’est à son éveil que le grand changement commença.
Les semaines qui suivirent furent plutôt mouvementées. Monopolisant plusieurs soldats mercenaires à tous les matins, elle les convoquait dans la salle d’entraînement où ils devirent affronter la consule, parfois en paire, parfois même en trio. Même si elle ne pouvait gagner toujours ses joutes, il en restait néanmoins que ses capacités aux combats se virent décuplés. Déjà que pour une ancienne adepte de l’ombre elle était une adversaire redoutable, elle gagna une force de frappe impressionnante qui s’ajoutait à sa grande agilité.
Le soir où elle ne trouvait guère plus de repos, toujours alimentée par la rage de se surpasser et De dépasser celle de sa mère d’origine, elle étudiait dans les profondeurs des couloirs humides des ombres les textes anciens et les écrits maudits. Les quelques bases qu’elle avait jadis apprises auprès de sa sœur refirent surface progressivement jusqu’au point où elle les surpassa également…
Jamais son cœur n’avait été aussi noircit par la haine, jamais elle ne s’était sentie aussi épuisée. Ce mal qui lui rongeait ce qui lui restait d’humanité avait pour effet de détruire ce qu’elle était. Elle en était même au point de se détester encore plus que les responsables de cette chute vers les profondeurs.
Puis soudainement, tel un baisé d’une amour maternelle glissé sur son front, ce sont ses souvenirs de sa nouvelle mère, l’Hydre, qui la sortit de sa torpeur. Elle était la seule qui l’avait reconnu pour se qu’elle était, la seule qui la comprenait réellement. Sur le point d’être consumée par cette colère inépuisable, elle prit un peu de recule de ses activités. Consacrant bon nombre d’heures à la méditation et à la prière, elle retrouva un équilibre lui permit de préserver ses forces et son esprit serein.
Elle avait emprunté une nouvelle voie, laissant derrière elle son ancien mode de vie ou elle se masquait continuellement dans l’ombre. Sa force de caractère s’était une fois de plus élevée d’un cran alors qu’au fond de son cœur sommeillait un mal terrible qui hurlait pour ressortir.
Inconscient sera celui qui osera l’éveiller…