Phase I - La malédiction (Phase accomplie)
Post by Hydre, gdo - February 18, 2009 at 8:54 PM
Les ombres s’accrochaient avec désespoir aux remparts des murs de briques de la bibliothèque des sombres couloirs. Une odeur de vieux papiers, de moisissure, d’encre et de cire chauffée emplissait la pièce, rendant l’atmosphère lourde, l’air pesant, donnant à chaque individu qui y entrait ce sentiment d’oppression. Mais les créatures qui avaient normalement à entrer dans cet endroit s’y retrouvaient avec un plaisir sans égal. Jamais ce lieu n’était visité par simple courtoisie ou par curiosité. Toujours, toujours on y trouvait un ouvrage utile, rempli d’informations confidentielles aux yeux du reste du monde. Les grandes étagères, remplies de livres, anciens comme nouveaux, portaient de drôles de visages. Les reliures semblaient étirées par le peu de lumière que cherchait, timidement, à envoyer le chandelier de la table de travail. Un livre était ouvert sur la table de pierre, et derrière lui, l’Hydre, dont les écailles renvoyaient le reflet des éclats des flammes, parcourait les lignes de l’ouvrage de son court, mais néanmoins délicat index de la main gauche. Immobile, on pouvait, aux premiers abords la confondre avec les chimères sculptées qu’on retrouvait parsemés ici et là dans les sombres couloirs où se trouvait la bibliothèque maudite. Seul le mouvement de son index et de ses yeux noirs luisants trahissaient le soupçon de vie qui habitait encore cette enveloppe de chair. Installée à l’étude, elle griffonnait parfois dans un carnet, installé de biais, près de l’énième ouvrage qu’elle parcourait, afin d’échafauder la phase première du plan qu’elle avait mis en œuvre. Une malédiction ne s’envoyait certes pas sans réflexion, sans préparation ni procédure stricte. Trop de sorciers avaient mis fin à leur existence en prenant les petits détails trop à la légère. Erreur qu’elle ne comptait certes pas recréer.
Carnet de préparation :
Le bouc à tête renversée.
Autant Thaar a pour lui la pure brebis, Yagshul a le bouc noir. Créature considérée comme vicieuse, mauvaise et dominatrice, elle représente explicitement les forces d’action du prince des ténèbres. Mais ne faut-il pas seulement que le bouc soit noir, mais que sa tête soit renversée. En cette idée que le menton se retrouve au sommet et le front à la base du cou. Créature rare dirons-nous. Oui, très rare, mais qui a une force théologique incomparable.
Dans la ligne de Zanther, au creux des abondantes forêts tropicales qui parcourent le territoire d’un bout à l’autre vit naître, il y a de cela des centenaires, ce qui fut, et est encore considéré comme l’émissaire de Yagshul lui-même. Un petit village anodin, comptant tout au plus cinquante habitants. Une jeune femme esseulée par un nouveau mari, mort éventré par une créature féline sauvage, devait mettre au monde le seul enfant que leur union de courte durée ne lui avait permise. Mais qui aurait pu savoir que la tragédie qui avait touché le mari n’était qu’une prémices à ce qui allait arriver. Nombreuses femmes du village étaient venues assister la jeune veuve à son douloureux et impossible accouchement. La jeune femme ne pu survivre à telle épreuve, et mourut avant même que l’enfant ne soit sorti de son frêle corps. Avec l’espoir de sauver l’enfant, à défaut de n’avoir pu garder la mère en vie, les anciennes du village décidèrent de couper le ventre de la jeune décédée. Mais ce qui en ressorti remplit les femmes d’horreur. L’enfant difforme portait le corps d’un jeune bambin, mais il avait la tête d’un bouc noir, la tête renversée. Prises d’horreur, elles décidèrent de laisser l’enfant seul plus loin dans la jungle, avec l’espoir que les créatures sauvage y vivant ne le dévorent, car elles n’avaient pas la force de mettre un terme à l’aberration qui naquit en ce jour. L’enfant maudit survécu une année avant d’être retrouvé. De nombreuses maladies vinrent ravager le village ainsi que leurs rares pâturages et sources de nourriture. Toutes les femmes qui eurent à donner la vie offrirent des enfants mort-nés portant des stigmates effrayants. Un groupe de guerrier, au bout d’un peu plus d’un an découvrirent l’enfant bouc endormi dans une grotte à serpent, où il était confortablement emmêlé aux corps des créatures à sang froid. Pour le bien du village, ils décidèrent de tuer l’enfant difforme, de le décapiter et de faire brûler les cinq parties de son corps aux cinq extrémités du village, pour le protéger désormais des malheurs que le démon pourrait créer en tentant un retour.
De nombreuses histoires rapportent également l’apparition du bouc noir à tête renversée. Principalement sous forme humanoïde. Un corps d’homme, puissant qui porte la tête maudite, ravageant les pucelles s’aventurant trop loin des regards avisés des gardes de leurs villes et villages. De ces viols naissait des créatures difformes qui, pour la plupart, furent remises à des instances cléricales qui purifièrent ces enfants démons dans le feu sacré de Thaar. Mais on dit qu’encore à ce jour, certains de ces tieflings sont toujours vivants et propagent la force et la foi du prince des ténèbres d’un continent à l’autre d’Enrya.
Pour incanter la force du démon à la tête de bouc renversée, il faut savoir préparer adéquatement le pentacle du bouc noir. Ses yeux doivent regarder en direction du lieu à maudire. Puisque la malédiction voulue en est une maladive, il faudra inclure au pentacle la présence de la mère serpent qui a nourri le démon avec son lait poisonneux. Par-dessus les traits de l’étoile satirique, il faudra retracer le tout avec un poison mortel et prononcer la litanie des louanges au démon Satyre. Pour compléter le rituel, le sorcier devra avoir avec lui un objet servant de catalyseur pour démarrer l’envoi de l’onde pestilentielle sur les lieux visés. Le bâton de poison ici fera parfaitement le travail, au risque de le défragmenter de toute énergie magique. Il aura accompli son travail, après tout, c’est ce à quoi une relique doit servir.
La puissance d’un sorcier seul sera-t-elle suffisante, cependant, je l’ignore. Je devrai trouver assistance auprès de la Brume. Deux sorciers ne sera pas de trop. Pour les lieux, nous avons deux choix. Soit l’intérieur du bâtiment du traitement des eaux de Systéria ou bien installer le pentacle sous la table de réception de l’agora de la haute ville. Dans le cas du premier choix, il faudra songer à éliminer deux ou trois paladins de l’ordre du soleil. Les faire disparaître complètement de la surface de la cité, et de ce monde. Ils pourront alors être capturés dans nos geôles et servir ensuite de sacrifices pour la phase II du projet. Dans le cas échéant que cela se trouve à l’agora, il ne faudra éliminer qu’un seul garde du chemin, soit celui qui garde l’escalier menant la haute ville à l’échiquier géant. Ce qui serait plus aisé, mais l’endroit est problématique par son manque de logique tant qu’à l’émission de gaz.
Post by Hydre, gdo - February 21, 2009 at 5:27 PM
Les recherches de l’Hydre menaient bon train. Nombre d’ouvrages avaient été empilés sur la table de travail de la bibliothèque. Montés comme de sombres tours, ils cachaient presqu’entièrement le petit être qu’était l’écailleuse créature. La bibliothécaire des couloirs venait parfois jeter un coup d’œil par-dessus l’épaule de la voix de la maîtresse. Rarement les ombres s’étaient arrêtés aussi longtemps, pour accomplir des recherches aussi ardues que celles qui étaient en cours. Mais cela faisait le bonheur de la libraire, imaginer qu’un nouvel ouvrage viendrait naître dans sa bibliothèque. Pour ces raisons, elle laissait la serpentine créature à sa concentration.
Le sceau du serpent
Le serpent, figure controversée dans ses significations auprès du panthéon d’Enrya, est un élément clé pour assurer le bon fonctionnement du pentacle du bouc. Les significations qui lui sont assurées sont très disparates et les moins avertis pourraient voir en sa figure une créature de neutralité.
Sur les terres de la Théocratie de Nguelundi, plusieurs histoires racontent à quelques différences près l’histoire du démon serpent Shesha. Craint et adulé par de nombreuses tribus, son histoire s’est promenée dans de nombreux dialectes jusqu’à traverser outre-mer. Selon ces légendes, Shesha serait arrivé sur le plan des mortels déjà géant. Le père des peuples nagas et ophidiens. Ce serpent à sept têtes mesurait aisément trois trolls de haut et son corps avait la circonférence d’un tronc d’arbre. Sous son passage, il laissait un sillon où les rigoles d’eau s’accumulaient lors des rares pluies diluviennes. Qui s’y abreuvait tombait instantanément malade, empoisonné par les fluides qui recouvrent le corps du serpent démon. Les habitants de la Théocratie considéraient ce démon comme un génie du sol, l’associant à la terre et tout ce qui se trouve au dessous. En effet, Shesha érigea une cité en pierres de sable pour les créatures auxquelles il donna vie, en outre les ophidiens, puisque les nagas préféraient la vie marine à la vie désertique. Longtemps, ce démon et ses suivants terrorisait les villages Nguelundi, exigeant d’eux des offrandes de lait et de fruits en l’échange de la promesse de ne pas envoyer sur eux son souffle maladif et ainsi éradiquer de la surface de leurs terres, villageois et bêtes y aillant élu domicile. On dit de Shesha qu’il était le fils de l’immortalité, vestige des univers détruits et germe de toutes créations futures. Ces allégations ne sont pas surprenantes en considérant qu’il savait faire relever les morts autour de lui, ce qui fut souvent considéré comme la suite de la vie. Cette preuve de nécromancie cependant avait tendance à provoquer sur de nombreux peuples des épidémies de peste noire. Pour sauver de nombreux villages, un vieux shaman vint un jour à la rencontre du démon serpent. Il conclu un pacte avec celui-ci. En l’échange de son humanité et de son âme, ainsi que de vingt humanoïdes au cœur pur, Shesha se diviserait en sept serpents d’une taille considérable, et cesserait de faire régner sur les terres désertiques de la Théocratie son règne de terreur. Le démon maintint sa promesse et lorsque chacune de ses têtes absorbèrent l’essence de trois créatures pures d’âmes, il se transforma en sept créatures serpentines qui quittèrent la théocratie pour aller visiter les divers territoires d’Enrya. C’est d’ailleurs la raison pourquoi on retrouve la présence du serpent dans le mythe du bouc à tête renversée.
Le sceau du serpent qui se mord la queue est une sorte d’invocation de protection pour limiter les pouvoirs du bouc à tête renversée à ceux qui sont voulus. La puissance et l’ancienneté de Shesha étant supérieure au démon Satyre, il saura maintenir les pouvoirs de celui-ci à un flux maladif envoyé dans la direction qui lui sera donnée. Pour faire ainsi, il faut que la tête du serpent, lorsque le sceau est érigé, soit au dessus du sommet de celle du bouc noir à tête renversée afin d’assurer la suprématie et le contrôle de Shesha sur le démon Satyre.
Post by Hydre, gdo - March 3, 2009 at 4:46 AM
Une litanie fut rédigée à la suite des travaux que l'Hydre avait menés, pour conclure le dossier de la malédiction, il ne resterait à la suite qu'à prendre les écrits et à les transformer en actes, et les phases s'enclencheraient d'elles-mêmes.
Litanie et invocation de la puissance des dieux sombres et de leur avatar le Démon-Bouc.
Seigneur, offrez-nous votre puissance
Démon-Bouc, offrez-nous votre puissance
Seigneur, offrez-nous votre puissance
Démon-Bouc, écoutez-nous
Démon-Bouc, exaucez-nous
Prince céleste, ô roi des rois, offrez-nous votre puissance
Avatar des ombres, témoin des souffrances, offrez-nous votre puissance
Vierge damnée, écoutez-nous
Vierge adulée, exaucez-nous
Vierge jalouse, écoutez-nous
Vierge maudite, exaucez-nous
Vierge souffrante, écoutez-nous
Vierge vicieuse, exaucez-nous
Vierge crainte, écoutez-nous
Vierge cruelle, exaucez-nous
Vierge mélancolique, écoutez-nous
Avatar des ombres, témoin des souffrances, offrez-nous votre puissance
Prince céleste, ô roi des rois, offrez-nous votre puissance
Shesha, père des démons, protégez-nous
Envoyez sur les landes marquées votre fiel
Maudissez les landes marquées de votre souffle pestilentiel
Assombrissez les landes marquées de votre sombre regard
Pétrissez l'âme des pécheurs de votre irrévérencieuse colère
Prince céleste, ô roi des rois, offreznous votre puissance
Avatar des ombres, témoin des souffrances, offrez-nous votre puissance
Vierge damnée, écoutez-nous
Vierge maudite, exaucez-nous
Shesha, père des démons, protégez-nous
Serbenet