Phase II: La récolte des cinq sacrifices

Phase II: La récolte des cinq sacrifices

Post by Hydre, gdo - March 7, 2009 at 5:14 PM

La première victime.

Les résultats du leurre...

Les geôles furent préparées pour accueillir cinq individus. Il fallait les garder en bon état, et pour cela, elles devaient être propres à souhait. Rien ne devait pouvoir leur donner la possibilité de mettre un terme à leur propre vie, absolument rien.


L'écailleuse créature était sortie, seulement pour voir et ressentir le tulmute que créait les effluves de la phase I de leur plan. Le chaos qui vibrait sur Systéria était délicieux. Le vent venait caresser son visage, perchée sur un petit quai en hauteur, pour mieux observer, de loin, toutes les petites fourmis, indolentes, qui cherchaient un peu vainement à régler une situation qui, pourtant, pourrait être si simple à contrer.

"Madame... voulez-vous..?" s'insurgea la jeune dévouée de la chapelle.

"Hors de mon chemin, misérable!" tonna une noble qui se rendait en direction du monastère, par les chemins de la basse, accompagnée d'un impressionnant cortège de gardes du corps.

"Monsieur, une fleur pour quel..." avança timidement la jeune vendeuse de fleurs.

"À ces prix là, c'est pas une plante que je t'achèterais, ma jolie..." siffla un autre.

La jeune femme, à peine sortie de l'adolescence, alla s'asseoir sur les marches d'une chaumière en poussant un profond soupir. Il était si difficile de gagner honnêtement sa vie dans la basse ville. Mais jamais elle n'aurait pu imaginer que l'attention qu'elle avait attiré serait celle de sa fatalité. Une ombre se leva devant elle, et à contre-jour, elle ne pouvait discerner les détails de la créature qui se dressait devant elle.

"Vous... vous...?" commença la belle jeune pucelle.

"Oui, je les prend toutes."

La jeune servante de la chapelle eut alors un sourire qui pu alors réchauffer le coeur du plus misérable des hommes. Mais ce n'était pas ce qui se trouvait devant elle à ce moment.

"Pourriez-vous les emporter jusqu'à mon domicile, mes bras sont faibles et je dois déjà porter mon propre sac..." L'Hydre imposa plutôt que demanda, mais sous l'effet de l'émotion, la belle brunette ne se posa aucune question. Ce ne fut qu'au détour d'une ruelle, dans le noir absolu que la belle et jeune femme tomba raide endormie et disparu de la surface de Systéria.


Ainsi Lucie, quinze ans, dans la fleur de l'âge. Ses yeux marrons et brillants -désormais de larmes- comme ceux des biches implorait dans la cellule plus que propre qu'on ne la relâche.

"Je suis innocente, je n'ai jamais rien fait de mal, s'il vous plaiiiit..." suppliait-elle en larmoyant.

Mais justement... c'était exactement ce qui avait fait en sorte qu'elle fut choisie. Le Lys s'occuperait sans nul doutes de la majorité des autres sacrifices à récolter, cette prise ne fut que trop tentante et trop facile pour passer à côté.

Il n'en manquait que 4.


Post by Lys, Gdo - March 8, 2009 at 12:02 PM

La seconde Victime.

Tard en soirée, alors que les derniers auditeurs quittèrent la chapelle de la basse-ville où s'était déroulé plus tôt une cérémonie, le Lys déambulait de manière chaotique les ruelles telle une pétale de fleur fanée porté par le vent.

Enveloppée d'un long manteau à capuchon dépravé, elle s'avança près du lieu saint à l'aide de son bâton noueux qui s'enfonçait comme chacun de ses pas dans la boue. Tapis dans l'ombre d'une chaumière, elle jaugea dans l'obscurité les individus sortants. Elle s'attarda un moment sur un jeune garçon aux cheveux blonds qui n'hésitait pas à apporter son aide aux aînés qui avaient de la difficulté à se déplacer.

Plus tard, alors que les averses reprirent de plus bel et que la foule s'était dissipée, elle s'avança feintant un pas boitant vers l'avant de la petite église. Trébuchant dans une marre vaseuse, elle attira si tôt le regard bienveillant du jeune garçons sans famille.

Ses longs cheveux blancs et crasseux pendant dans le vide, elle garda la tête basse et donc le visage voilé à celui qui lui porta main forte. D'une main tremblante recouverte de bandes qui masquait sa peau ébène, elle repris son bâton puis s'adressa au garçons d'une voix aussi faible tout en se relevant péniblement...

"Mer..Merci jeune homme. Je vais rentrer avant qu'il ne soit trop tard."

François déposa alors sa main dans un geste tendre sur l'épaule de la "vieille" dame puis s'imposa toujours de manière bienveillante.

"Permettez moi de vous accompagner madame. Je serais davantage rassuré de vous voir retrouver seine votre demeure en cette nuit si sombre."

Le Lys accepta volontiers cette aide offerte par le jeune orphelin à l'âme pure. C'est au détour de quelques ruelles qu'ils s'enfoncèrent définitivement dans les ténèbres de la nuit. Malheureusement la demeure de la vieille dame n'était guère ce dont il s'attendait. Dans les tréfonds obscures des cachots des ombres, une nouvelle litanie pouvait se joindre dès à présent à celle de la jeune Lucie, tous deux dans l'attente de leur dernière aurore...

Au petit matin, un passant mit la main sur l'écharpe du jeune garçons qui étreignait une magnifique fleure de Lys blanc... Plus jamais on ne le revit.


Post by Hydre, gdo - March 9, 2009 at 10:23 PM

La troisième victime

Le jeune Philippe travaillait durement à nettoyer les flacons et les outils que laissaient derrière eux la directrice Minh Yu et le chargé de recherches Esméral. Bien qu'il devait travailler beaucoup plus d'heures que lorsqu'il était sous l'égide du noble qui l'employait en haute ville, il était bien heureux de changer d'air et d'être traité différemment. Sa nouvelle maîtresse était sèche et amère, et son nouveau maître était étrange et lui semblait un peu fêlé, mais il était bien mieux traité qu'au manoir où, depuis au moins dix ans, il travaillait d'arrache-pied.

Dix-sept ans. Son duvet de jeune homme l'avait récemment quitté pour qu'une barbe drue et plus fourni ne commence à peupler son fin et mince menton. Il avait l'entrain d'un jeune étalon ainsi que sa fougue. Cependant, il respectait docilement les enseignements thaariens, et avant l'heure du repas, les deux responsables du laboratoire Yu pouvaient l'apercevoir, à l'ombre d'un regard, effectuer la prière de la bénédiction. Les deux laborantins ralentissaient leurs recherches, il devenait évident que les efforts fournis étaient vains. Bien sûr, tous deux le savaient, mais en plus devaient-ils le faire croire au reste de la masse. Le subterfuge était efficace, et il était temps de mettre leurs efforts ailleurs.

Bien qu'il n'était pas un parfait Thaarien, Philippe aimait à prendre un coup lorsqu'il terminait son quart de travail, il reluquait les jolies demoiselles -et, malheureusement pour lui, sa nouvelle maîtresse aussi- et il mentait à l'occasion. Cependant, il ne manquait pas l'heure de la prière. Un rituel sacré auquel il s'adonnait depuis la tendre enfance.

Cette journée-là, la gracieuse et non pas moins froide Sinriia vint visiter le laboratoire. Elle devait aller faire des courses et était venue surveiller d'un regard différent le travail d'Esméral, l'ombre qui serait à intégrer sous peu. Prétextant devoir aller faire une course et offrant de ramener quelques outils particuliers, la maîtresse des lieux envoya le domestique suivre le Lys dans sa course, afin qu'il ne ramène divers objets particuliers...


Post by Lys, Gdo - March 11, 2009 at 7:48 AM

Suite...

À peine sortis du laboratoire, l'heure se faisait déjà tardive. Les marchands commencèrent à fermer boutique alors que la marquise débuta la marche d'un pas vif intransigeant. Arpentant les rues telle une tigresse traquant sa proie, le jeune Philippe avait peine à suivre l'elfe noire dans sa démarche folle.

"Dépêchez-vous Philippe! Votre maladresse nous fera arriver aux marchés trop tard!"

Injuria la noble au jeune homme qui fut bousculé à nouveau par quelques passants qui n'avaient pas la même obligeance de s'écarter tel qu'ils firent pour la marquise. Les idées de Philippe se plongèrent alors dans d'amères souvenirs de servitude. Néanmoins il ne se plaignait guère d'être au côté d'une personne aussi reconnue. Et bien entendu, il la regardait "toujours" dans les yeux...

Arrivés devant les kiosques près des Thermes, le duo se heurta à la fermeture. L'elfe noire foudroya le jeune valet d'une manière que l'on ne souhaite guère d'une personne aussi importante.

*"Mes félicitations Philippe, votre incompétence n'a tel donc aucun égal? *Dit-elle d'une pointe irritée. Je vous laisse une chance de vous racheter en me conduisant à un endroit qui n'aura pas encore fermé ses portes... Tâchez de ne pas me décevoir une seconde fois."

"Je..Je ne... La basse ville votre magnificence!Bégaya le jeune homme après avoir eu cet éclair de génie?Les kiosques ferment un peu plus tard en fin de journée il me semble."

"Effectivement Philippe vous avez raison. Je vous laisse prendre les devants cette fois. Ayez l'obligeance de ne pas nous faire rater les vendeurs à nouveau."

Le jeune homme qui craignait davantage le courroux de l'elfe noire se fraya un passage dans la masse, n'hésitant guère cette fois à bousculer à son tour quelques passants. C'est n'est qu'une fois arrivé dans les tréfonds de la basse qu'il freina ses ardeurs alors que la raclure commençait à surgir dans les rues.

C'est le Lys qui reprit l'avant marche dans une assurance qui troublait l'homme derrière alors qu'ils empruntèrent quelques ruelles qui se faisaient de plus en plus sombres. Une partie de la conscience du valet lui dictait de rebrousser chemin. Après tout, les marchés étaient dans la direction opposé, mais jamais au grand jamais il n'aurait osé affronter le chemin du retour seul.

À cet instant, chaque des pas de l'elfe noire semblaient faire écho dans les ténèbres qui grandissaient à la fois dans la citée, mais aussi dans le cœur de Philippe. La marquise dégageait une prestance oppressante, de son regard, une lueur rouge écarlate s'y échappait, déchirant ainsi le voile d'obscurité qui entourait son visage ébène.

Sans avertissement, elle s'arrêta devant une vieille demeure délabrée dont quelques carreaux de fenêtres étaient brisés. Elle poussa la porte qui grinça de sorte à causer des frissons au garçons qui s'interrogeait davantage sur l'endroit que l'elfe la conduisait. Une fois entré, la porte se referma sèchement derrière lui, ce qui eu pour effet de le faire sursauter.

"Dame Mel'Viir je ne trouvv.... "Spak!!

À peine il eu le temps d'ouvrir la bouche pour souffler ces paroles qu'il reçu une gifle du revers de la main de l'elfe noire qui le fit basculer vers l'arrière. Acculé contre la paroi murale, il ne trouva répit de se débattre uniquement que lorsque la poigne du Lys l'étouffa presque au bord de l'inconscience.

Enchaîné au mur pour quelques heures, il était proie aux machinations sadiques de l'elfe noire qui semblait prendre un plaisir fou de rendre gloire à la mère noire en cette heure sombre. Quelques hurlement purent s'échapper de la vieille demeure, mais les drogues utilisés sur le corps de l'homme eurent tôt fait de le plonger dans une profond léthargie. À son éveil, ses yeux se plaquèrent avec impuissance sur les barreaux d'une cellule d'une humidité glaciale où l'on pouvait entendre les complaintes de d'autres jeunes cœurs brisés...


Post by Hydre, gdo - March 11, 2009 at 6:21 PM

Quatrième victime

Igor arpentait les allées entre les nombreuses rangées de pierres tombales. Fidèle à son poste, il surveillait le cimetière de la moyenne ville afin qu’aucun trouble fête ne vienne perturber le sommeil des morts. Seul à occuper tous ces quarts de travail, de jour comme de nuit, il ne s’en plaignait pas. Au contraire, ce fut lui qui avait demandé, quelques années par avant d’occuper ce poste sans auxiliaire. Les servantes du temple venaient trois fois par jours lui porter sa pitance. Un bon ragoût de chèvre arrosé d’un petit verre de vin. Il prenait le temps qu’il fallait pour discuter avec la pure vestale, le temps de terminer son repas, puis elle repartait, le laissant à son travail.

Igor était un homme très renfermé, seul. Il était plus confortable dans sa solitude qu’en compagnie de gens. Un ancien acolyte prometteur, il y a de cela plusieurs années. Un exemple vertueux de ce qu’un paladin devait être. Il avait épousé une jeune paysanne qu’il aimait par-dessus tout. Un amour si vrai, si pur, comme rares ils existent. Il était courageux, honnête, fidèle, en plus d’être un bon croyant. Mais sa brillante carrière s’était brusquement interrompue lorsque sa femme mourut en couches, emportant l’enfant avec elle vers l’autre monde. C’est en homme brisé, mais toujours vertueux qu’il était venu voir l’évêque, à ce moment, demandant humblement de pouvoir continuer de veiller sur sa femme et son enfant sur leur lit de mort. De protéger ainsi tous les morts qui, pour certains, injustement partis, contre les blasphémateurs ainsi que les profanateurs. Ne pouvant plus quitter les grilles du cimetière, il avait fait de cet endroit sa maison, son havre de paix. Tous les jours, il allait sur la tombe de ses défunts amours, vivant avec leurs fantômes, pour leur raconter le fil de ses pensées, de sa philosophie. Ne pleurant désormais plus leur perte, il considérait que par le royaume sacré de Thaar, il pouvait continuer de communiquer avec eux. C’était là sa seule rédemption.

Rares sont les individus connaissant l’histoire de ce gardien de cimetière. L’ignorant lors des visites ou bien le brusquant lorsqu’il venait trop près d’eux lors de leurs visites aux défunts qui avaient un jour partagé de près ou de loin leur vie. Mais qu’importe réellement?

Ce soir là était un soir sans lune. La cape dorée brillait sous le faible halo qu’envoyait la lanterne qu’il traînait avec lui. Il ne pouvait voir beaucoup plus loin que le bout de ses pieds. Dans ces temps là, Igor se fiait davantage à son ouïe, qu’il avait pu développer au fil des ans à repousser les voleurs de tombe et autres voyous. Un bruissement de feuilles l’interpela au loin. Alors qu’il tournait le pas de sa ronde près des grilles de l’entrée du cimetière. Il hâta le pas, cherchant à héler qui se serait introduit sous sa supervision dans le lieu sacré de repos.

« Qui va là? »

Silence.

« Montrez-vous! »

Silence, toujours. Méfiant de nature, Igor avançait prudemment, lanterne levée bien haut, observant l’ombre qui se formait derrière chaque pierre qu’il dépassait. Alors qu’il allait devancer la tombe de sa femme, il s’arrêta abruptement. Le sang sembla alors quitter son visage, devenant blême comme s’il avait vu un spectre. La pierre chérie, la sépulture sacrée, celle à laquelle il avait consacré tant d’années de sa vie portait la marque blasphématoire du prince des ténèbres, tracé grossièrement à l’encre noir.

Rien dans ce monde n’aurait pu fragiliser le calme dont faisait toujours preuve cet homme, à l’exception d’une telle chose. Puis, alors que le sang se mettait à bouillir dans les veines du gardien, blessé de chagrin, le grincement d’une grille lui parvint. Les grilles de la grande crypte. Alors c’était à cet endroit que les infidèles se cachaient. Sans contenance, Igor agrafa la lanterne à sa ceinture et prit sa pelle de ses deux mains, se dirigeant vers l’endroit de pied ferme. Qui que ce soit, il donnerait à l’impertinent la raclée de sa vie, croyait-il…

Arrivé au pied de l’entrée de l’endroit, une main jaillit des ténèbres et l’entraîna à l’intérieur sans aucune forme de procès. Le pauvre bougre avait cherché à se débattre, frappant l’Hydre du tranchant de sa pelle sur l’épaule, ce qui lui arracha un couinement douloureux ainsi qu’une giclée de sang qui vint joyeusement décorer le mur de pierre de l’endroit. Mais malheureusement pour le gardien, l’écailleuse créature n’était pas seule. Il fut rapidement maîtrisé par le Lys, qui, tout au fond avait attendu.


Lorsque le robuste homme ne reprit conscience, il était à demi couché dans une des cellules des geôles des sombres couloirs. Entendant la triste mélopée que pleuraient en choeur les trois autres victimes, il entreprit, tant bien que mal d'essayer de les rassurer. Cherchant à leur transmettre les réconfortantes paroles de Thaar... même s'il savait pertinemment que jamais il ne reverrait les rayons doux de l'astre qu'il vénérait.


Post by La Brume - March 13, 2009 at 2:24 AM

La cinquième victime.

Elle est des notre! Elle a bu son verre comme les autres!

Et les bières s'alignent pendant que les aiguilles de la grande horloge tournent.

Et bois et bois et bois comme un trou et bois et bois et bois!

L'ivresse arrive en même temps que les derniers fêtards, le tenancier des lieux a fait de cette soirée quelque chose de spécial, lorsqu'il paya sa tournée. Deux fois. Trois fois.
Nul ne peut plus les compter.

Elle aime a rire,
elle aime a boire,
elle aime a chanter comme nous
OUI COMME NOUS!

Les lumières se troublent, les sons se font lointain, et la soirée ne fait que commencer. Une rixe éclate dans le fond de la salle entre deux invrognes sur une histoire de bières, le premier jure que c'est une Langue Du Dragon Blanc, l'autre que c'est de la Poussière de Feu. C'est un éclair qui les séparre, et qui sort du doigt d'un homme au bar.
L'homme, c'est lui. Il porte un long manteau rouge vif, des gants de cette même couleur, son pantalon et sa chemise sont blancs comme neige.

chef un petit verre on à soif
chef un petit verre on à soif
Une petite bière, on à soif
on à soif, on à soif

Elle, elle boit. Elle, s'est Madeleine, elle est belle Madeleine. Elle porte une robe toute simple, celle de la classe populaire. Les miséreux. Mais elle est belle, Madeleine. Il en est certains qui s'étonnent qu'elle ne soit pas catin, d'autre qui sont sur qu'elle l'est. De toute façon, ce soir, elle boit.

C'est à boire, à boire, à boire,
C'est à boire qu'il nous faut, oh! oh! oh! oh!

L'homme qui s'avance vers elle, c'est Urk. Urk, c'est un orc, il est vert, il sent mauvais, c'est un orc. Il boit. Ce qu'il lui propose, c'est indécent, c'est certain, mais alléchant, globalement. Ça l'aurait été, si ça n'était pas un orc. Mais Urk, c'est un orc.
Madeleine, elle est belle. Elle boit. Mais elle ne veut pas boire avec Urk, parce que Urk, c'est un orc.

S'il est bon, s'il est agréable,
j'en boirai jusqu'à mon plaisir.
J'en boirai, oui, oui, oui,
J'en boirai, non, non, non,
j'en boirai jusqu'à mon plaisir.

Urk, c'est un orc. Ainsi, il insiste, comme tous les orcs. Ca n'est pas qu'il est bête, ou méchant, ni même bête et méchant, c'est un orc, et chez lui, on insiste. Et Madeleine, elle ne veut pas de son corps, ni de son verre, qu'il lui propose si gentillement. Parce que Urk, il boit. Il boit et il insiste.
Madeleine elle, elle n'a pas envie, vraiment pas. Alors Urk sort son arme, et fait comprendre a Madeleine que le choix se limite a sa dignité ou sa vie. Pas avec ces mots la. Urk, c'est un orc. Et l'homme au manteau rouge, il n'aime pas ce genre de choix.

Amis, il faut faire une pause
J'aperçois l'ombre d'un bouchon

Alors l'homme en rouge, il pointe son index vers Urk, l'orc. Urk ne boit plus, Urk a envie de tuer l'homme en rouge. Un mouvement sec du doigt. Urk est calmé, il ne bouge plus. Il ne boit plus. Urk n'est pas calme, Urk est un orc. Mais Urk est paralysé. Et reconduit dehors.

Plantons la vigne
La voilà la jolie vigne
Vigni, vignons, vignons, le vin

Madeleine regarde son sauveur, l'homme en rouge. Il boit. Maintenant, elle boit, mais elle se rapproche de lui. Elle est belle Madeleine, mais c'est pas une catin. Lui, il est pas beau, mais il est grand, et musclé, et il lui a sauvé la vie... rginité. Parce qu'elle est pure, Madeleine.
Pure, mais elle boit. L'homme en rouge la regarde, il l'attire, c'est sur, mais il ne doit pas faire d'érreur. Parcequ'elle est pure, Madeleine, et même si elle boit, elle hésitera avant de se faire ôter sa pureté.

Et tout s'accélère. L'homme en rouge lui offre un verre, puis un autre. Ils boivent. Puis il sort, avec elle, avec Madeleine. Ils marchent, a travers la basse ville, vers la maison de l'homme en rouge.
Ce soir, c'est le grand soir, elle va s'offrir a lui, Madeleine, et demain, ses parents l'enverrons vestale a l'ordre, pour la punir.
La punir d'être sortie en cachette, pour boire. Parce qu'elle boit, Madeleine, elle est belle, elle boit, mais elle est jeune.

Mais demain, ses parents ne la puniront pas. Parce que l'homme en rouge, il ne veut pas sa virginité. Il la voudrait, mais la, il ne la veut pas. Parce que l'homme en rouge, il boit, mais il pense encore.
Et il l'emmène a l'auberge.
Elle, elle est toute excitée. Ce soir, c'est le grand soir. Elle est belle, Madeleine.
Elle est belle, mais ils ne vont pas dans une chambre. Ils vont dans la cuisine.
Tant mieux. Madeleine elle a bu, mais elle n'a pas mangé. Elle a faim...