Une prêtresse en déchéance...?
Post by Hydre, gdo - July 27, 2009 at 11:08 PM
Une prêtresse comme point de mire...
Belle Nikita... je te veux...
Alors que les disciples étaient nombreux, rassemblés, une créature, à première vue, anodine, s'était installée derrière le clerc Nikita. Rares les fois où ce n'était pas elle qui servait la messe. Le soleil était bien haut dans le ciel. Cette chose au coeur sombre avait pu s'approcher au point d'humer les blonds cheveux de la magnifique jeune femme. Humer... et toucher? Oui. Au point de lui couper un bout de mèche.
Mais pourquoi? Le savait-on? Pourquoi une femme aussi innocente, pure et vertueuse pouvait attirer tant d'attention. Si le clerc était suffisemment curieuse, elle le devinerait, un jour.
Hydre:
Triste vie que de voir ce magnifique bouton de rose se faner avant même de s'être épanouie. Qu'est-ce qui pouvait troubler à ce point cette magnifique prêtresse. Qu'est-ce qui venait ternir son teint et rétrécir ce sourire si particulier qui savait autrefois orner son angélique visage. Cette vague mélancolique vint transpercer le coeur de l'infâme créature qui s'attardait au coin de la rue où la religieuse passait. Bien sûr, lors de ses sorties en public, elle passait, au plus clair de son temps, inaperçue.
Elle regardait ces magnifiques boucles blondes rebondir. Celles qu'elle avait humées avec une tendresse malsaine. Rebondir au flot des pas de cette femme qui les portait. Ce fut plus loin que la douce Nikita pu voir sur le sol, devant elle, une rose noire dont les épines avaient été soigneusement retirées, à l'exception d'une. Cette épine transperçait un petit bout de papier que très légèrement froissé.
Voici le message qu'il contenait:
"Belle."
Oh, c'était bien peu. Même insignifiant. Rien ne pouvait expliquer que ce message s'adressait à la destinataire qui avait atterit sur ce specimen rare. Mais quelque chose vibrait, comme si le destin l'avait mis sur sa route... Un aura étrange qui restait autour.
Nikita:
Ce jour là, le soleil était parsemé de filaments orangés, une brise de vent frais soufflait allégrement sur l'Empire Systérien qui paraissait anormalement paisible et silencieuse. La jeune Prêtresse était sur le chemin du retour, se dirigeant vers les quartiers de l'Ordre du Soleil d'un pas morose et nonchalant. Elle observait ce soleil qui tardait à disparaître sous l'horizon pour céder sa place à la nuit placide qui s'amorçait. Pour le peu de gens qu’elle croisa sur sa trajectoire, Nikita fut étonnée de voir que la plupart d’entre eux semblaient craintifs à l’idée de croiser son regard ou de se risquer à la saluer. Il faut dire que cette femme de foi, qui était de nature un pur synonyme de douceur et de sagesse, semblait avoir fait place à une femme blessée, tourmentée, au regard intransigeant et froid. Elle était devenue son opposé presque parfait, en si peu de temps.
Sur sa route, alors qu’elle marchait dans un quartier peu achalandé, Nikita rencontra un obstacle de bien petite taille certes mais qui ne manqua pas de susciter chez elle, une grande curiosité empreinte même d’une touche de nervosité. C’était une rose noire, dépourvue de la totalité de ses épines … Enfin presque … Il n’en restait qu’une seule et unique qui piquait un morceau de papier légèrement froissé. Son premier réflexe fut de jeter un regard scrupuleux sur les environs de plus en plus plongés dans l’obscurité au fur et mesure que le voile de la nuit s’installait au dessus de sa tête bouclée. Une sensation étrange l’envahit soudainement, elle ne voyait personne mais elle sentait une présence dérangeante autour d’elle, peu avenante.
Qui est-ce qui avait posé cette fleur aux sombres aspects sur ce chemin?
À qui était-ce destiné?
Tant de questions, personne pour y répondre, hormis peut-être, le papier joint à cette rose. La jeune femme agrippa son chapelet d’une main et de l’autre, dans un geste lent et calculé, elle agrippa la dite rose avec précaution. Sur ses gardes, elle fit tournoyer la fleur dans sa main pour mieux l’examiner, habitude acquise à Sainte-Élisa probablement, puisqu’elle y travaille à titre de Médecin. D’ordinaire elle aurait limité ses observations à ce simple geste mais Nikita l’huma un instant pour l’on ne sait quelle raison. Peut-être était-ce pour tâcher d’y décelé une trace de poison? Qui sait? Visiblement, elle ne sentit rien qui pouvait l’inciter à relâcher cette trouvaille pour le moins étrange car elle s’empara doucement du morceau de papier pour en entamer la courte lecture.
‘’ Belle.’’
Paniquée, littéralement prise d’une angoisse grandissante, la Prêtresse dégaina sa fine lame d’acier qu’elle portait le plus clair de son temps à sa taille. Une combattante? Oh certes elle en était une, initiée au combat depuis sa tendre jeunesse, se perfectionnant davantage de jours en jours afin de pourfendre les impies. Pourquoi ce simple mot suscita une réaction aussi vive de la part de la jeune femme? Après tout, le présent malicieux ne lui était pas directement adressé. Mais à la lumière des récents événements, Nikita ne pouvait que comprendre qu’il s’agissait de la même créature qui se plaisait à torturer les esprits de l’Inquisiteur De Nogar en le fusillant de menaces et d’insinuations toutes aussi ténébreuses les unes que les autres, certaines visant directement la pauvre Nikita. D’un air rageur, la voix rauque, celle-ci s’écria :
- Montrez-vous! Qui que vous soyez, montrer-vous Pardi!
Aucune réaction, aucun bruit. Pourtant … elle se sentait mirée.
- Qu’attendez-vous? N’avez-vous donc pas assez de courage pour affronter une simple femme? Seule de surcroît! Espèce de lâche!
Aucune réaction, aucun bruit.
La jeune humaine semblait bel et bien seule. Cependant, Nikita connaissait ses conditions. Elle se savait à bout de nerfs et fortement éreintée mais elle ne doutait pas de la lucidité et avait apprit à suivre son instinct. Si elle sentait une présence étrangère dans les environs c’est parce qu’il y avait de fortes chances qu’il s’en cache une sous le couvert de l’obscurité. La Prêtresse espérait tant qu’il s’agisse de la créature aux sombres desseins qui osait s’en prendre à Brehan, l’homme dont elle est toujours aussi éperdument amoureuse malgré qu’ils ne se soient jamais retrouvés aussi loin l’un de l’autre que depuis leur récente dispute qui avait anéanti toutes ses chances de conserver la confiance et l’estime de celui-ci. Elle ne pouvait laisser filer cette opportunité de lui faire passer son message. Alors, bien qu’il fut possible qu’elle soit vraiment seule sur cette route, elle ajouta d’un air déterminé et provocateur ...
- Cessez cette mascarade! Je vous attends d’un pied ferme! Amenez-vous que je vous fasse goûter à ma justice! Si c’est Brehan que vous voulez il va falloir me passer sur le corps avant de pouvoir toucher, ne serait-ce qu’à un seul de ces cheveux! Compris! Si vous croyez que je vais vous laisser vous en prendre à lui si facilement, vous ne savez pas à qui vous avez envoyé cette infâme offrande! Je suis la Prêtresse Nikita, et je n’ai peur ni de vous, ni de l’heure de mon trépas!
Aucune réaction, aucun bruit.
Nikita poussa un long soupir, l’air abattue. Un toussotement se fit entendre non loin. Il s’agissait d’un tenancier qui dévisageait la Prêtresse de par la fenêtre entrouverte de son auberge, recluse et d’ordinaire délaissée par les citoyens. Nikita rengaina sa lame immédiatement, puis poursuivit sa route en adoptant une démarche hâtive après avoir jeté un dernier coup d’œil aux alentours.
Hydre:
Il était une nuit...
Ou... les rencontres qui se font de plus en plus fréquentes.
La chambre trois. Son épaisse porte de fer était fermée. La brume s'était levée à l'extérieur et s'était lentement infiltrée dans le temple. Le temps était humide, comme à son habitude, mais avec la variation de la température soit la fraîcheur qui redescendait sur l'air encore chaud de la précédente journée, cette brume se fit plus épaisse qu'à son habitude. Très doucement, elle se glissait sous la fente de la pesante porte. Comme des doigts qui cherchent a tout prix à toucher l'objet de sa convoitise. Seul un peu pouvait pénétrer à la fois. Cette vapeur donnait à la chambre un aspect à la fois féérique et effrayant. Les volutes du brouillard remontait en spirales, en nuées, en boucles. Caressant les jambes de la prêtresse. Dormait-elle ou bien était-elle réveilllée? Qu'importait, après tout...
Alors que cette vapeur naturelle venait lécher les pieds de la damoiselle, une impression s'empara d'elle alors qu'elle crut ressentir des mains -douces- lui caresser les pieds. Un toucher doux, comme du velours qui à la fois pouvait donner de nombreux frissons cependant pas toujours agréable. Et lorsque la jolie prêtresse devint soudainement plus alerte, sur l'objet métallique le plus près, elle cru apercevoir une ombre qui lentement disparaissait. Un murmure se perdit alors dans la nuit et la brume se dissipa. Quelques pétales de rose noire étaient entrées sous la porte, dont quelques unes y étaient restées coincées.
Post by Hydre, gdo - July 27, 2009 at 11:11 PM
Une tendresse grandissante...
Une invitation vers les ombres.
Après le présent, après ce rêve étrange, voilà que du courrier lui était directement adressée. Sans cachotteries, avec les moyens que chaque personne ordinaire pouvait se permettre. La créature savait se montrer galante après tout... Une écriture que la Prêtresse avait déjà vu prenait forme sous ses yeux. Une odeur particulière s'échappait du papier -vieilli- comme une fraîcheur cadavérique. Quelque chose d'étrange, à la fois douce et légère qu'appelant à la mort.
Un sceau noir entourant une goutte refermait la lettre sous des plis distingués.
À toi créature de la vie,
Puisque tu as sû captiver la créature de la nuit.
Toi dont le regard, Aquamarine
Obsède ma peau, mon regard, mes pensées.
Tes boucles dorées dans lesquelles j'aimerais me baigner.
Glisser mes lèvres -nécrosées- contre le satin de ta peau, douce.
N'apprécies-tu pas tous ces présents?
Je pourrais te couvrir de tout ce qu'un coeur désire.
Me laisseras-tu te montrer combien je t'aime.
Je veux goûter à tout de toi.
Hurleras-tu à nouveau ton délicat message dans les rues, à mon attention?
J'ai envie de te voir,
Comme l'aqual qui observe le bout de ton orteil entrer dans son lac.
Désires-tu te baigner dans mon eau?
Je ne te ferai pas mal, c'est promis.
Laisses ton coeur épancher ses désirs.
Ce monde est si court, les années sont des secondes.
Ne rêves-tu pas d'éternité?
Je te promet mon amour à jamais.
La créature n'avait pas besoin de signer, la destinataire savait pertinemment qui ou... enfin, presque, lui envoyait ce message empreint d'une terrible tendresse.
Post by Hydre, gdo - August 3, 2009 at 10:45 PM
Après avoir installé un "tonnelet aux lettres" dans les bois, près de Sainte-Élisa, L'Hydre avait invité la prêtresse à correspondre...
Nikita:
La Prêtresse, recluse et isolée, avait finalement reçu la seconde missive de la sombre créature qui semblait prendre un vil plaisir à tourmenter ses esprits.
Sur le doux visage de la jeune femme, s'étendait un mince sourire, réaction plutôt inhabituelle après avoir terminé la lecture de cette lettre disons ... peu avenante. Elle tenait l'invitation dans ses mains, tout en observant le soleil qui faisait son apparition miraculeuse comme à toutes les aurores. Elle resta longuement ainsi, à contempler la lumière qui ne tarda pas à inonder la pièce dans laquelle la Prêtresse se trouvait. Un silence maître règnait aux alentours, aucun bruit, aucune parole, aucun geste ...
Que faire?
Évidemment, la créature sous-estimait Nikita en croyant qu'elle s'y rendrait seule, sans avertir personne, à cet endroit où elle trouverait probablement la mort, ou la captivité.
- À partir de Sainte-Élisa, marchez plein Nord Ouest jusqu'à la pointe de la montagne ...
Cette phrase résonnait dans la tête de la Prêtresse, sans cesse.
Or, une fois l'emprise du silence brisée par un long soupir, Nikita se dirigea vers la demeure de Séphir, un vieil ami de Juliette qui semblait être le meilleur dresseur de tout Systéria. Elle lui tendit une généreuse bourse remplie d'écus en or pour obtenir, en échange, un magnifique faucon. Une bête sublime, aux plumes somptueusement bien disposées, aux porportions majeusteuses rappelant la grâce et la force de cet oiseau de proie renommé. Elle rédigea une courte missive destinée à l'individu aux sombres desseins. La Prêtresse prit soin d'attacher à la patte du faucon, un petit paquet qu'elle lui réservait et dans lequel il saurait trouver la dite missive. Alors que la bête prit son envol, Nikita la regarda prendre de l'altitude et la suivi du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse au dessus des nuages, aussi lointains soient-ils. Lorsque le faucon arriva à destination, il faisait nuit sombre. L'oiseau massif et furtif se libéra de son colis à l'aide de son bec tranchant puis s'envola pour retrouver son propriétaire.
Lorsque la créature ouvrira le paquet, elle y trouvera une pierre d'un blanc pur et scintillant, taillée avec finesse et brillant de milles feux. C'était du Lumerca à l'état pur et il eut tôt fait d'illuminer l'endroit presque entièrement. Cette lumière bienveillante se montrait tout aussi aveuglante alors qu'elle chassa l'obscurité des lieux. La missive qui l'accompagnait, aussi courte fut-elle, se lisait comme suit ...
Missive
À vous, étranger,
Vous ne me rebutez guère sombre créature, j'ai plutôt l'impression que c'est la Lumière du Divin qui vous rebute pour chercher à m'attirer dans la noirceur des lieux qui vous servent de cache.
Me croyez-vous assez sotte pour vous suivre aveuglément à ce point de rencontre alors que j'ignore ce qui m'attend?
Cessez de tourner en rond, dites-moi ce que vous attendez de ma personne et je vous ferai savoir s'il me plait de vous accommoder ou non.
La missive n'était pas signée et ne portait aucun sceau officiel. Son destinataire saurait très certainement reconnaître l'auteure de cette lettre plutôt franche et dépourvue de protocoles superficiels.
Post by Hydre, gdo - August 3, 2009 at 11:29 PM
La réception du courrier ne pu que remplir ce coeur si sombre de joie. La créature attendait cette réponse avec plus de ferveur encore qu'un jeune thaarite en prières. Étrangement, la pureté de la pierre qui lui parvint ne l'effraya pas. Peut-être y avait-il quelque chose de bon, tout au fond de son coeur, après tout. Cependant, dans l'idée de rassurer la femme qu'elle convoitait, cette étrange créature laissa l'objet sur place, pour n'en détacher que le message.
"Prêtresse Nikita! Prêtresse Nikita!"
Appela une jeune servante de l'ordre.
"Un enfant muet est venu porter ceci à votre attention."
La lettre portait le même cachet qu'au par avant.
Douce Nikita,
Je vous en prie, ne soyez pas si effrayée. Rendez-vous en cet endroit, puisque pour vous, j'y ai laissé une délicate attention. Allez, avec tout un régiment de l'ordre s'il le faut.
Accompagnée de vingt mercenaires, de douze pourpres et d'une cinquantaine de paladins. Vous ne trouverez alors absolument rien qui puisse mettre votre personne dans un danger quelconque.
Belle prêtresse, jamais je ne ferai le voeu de blesser votre personne. Tendre et douce Nikita. J'ai fait voeu de vous honorer, comme ma déesse, si belle, si sombre. Si douloureusement magnifique. Croyez-vous vraiment que même les créatures des ombres sont incapables d'un amour pur et courtois? Je vous baiserai les mains et les pieds pour si peu que vous acceptiez ma présence en votre coeur.
Votre Hydre
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - October 14, 2009 at 4:27 PM
*La Luciole laissa à l'Hydre un souffle, un mot. *
L'existence d'une potion de métamorphose est connue, sa recette est des nôtres.
Peut-être pourrait-elle vous être utile, afin d'alourdir encore les tourments de cette fidèle?