Maudite, la Fraternité?

Maudite, la Fraternité?

Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 16, 2009 at 5:01 PM

Dans les tréfonds du temple provenait lithanie
Langage sifflant, paroles emportées
De la vestale d'Izanami

Elle tenait en sa paume un bâton cendreux, qu'une petite flamme vascillante parait,
Tiré du feu destiné à durer l'éternité
À ses genoux, postant en position seiza, ailes étendues, au devant
Un lys délicat, immaculé, ayant sûrement poussé en leur quartier
À coté de celui-ci, une motte de terre
Et la carcasse ouverte d'un chien, l'oeil vitreux, tripes à l'air
Jouxté de près par une pomme, magnifique fruit.
Et finalement une fiole au contenu rouge, sang bouillonnant.

Autour crystaux de nox, bougies vascillantes, et autour de la chimère ainsi assise, poudre d'os et de cendres.

Certains comprenant le langage de ses Ancêtres purent y entendre ceci :

"...Nuisible à tout dessein, parasite indigne de nuire à l'Ombre comme à la Lumière
Qu'Izanami, mère des souffrances, prodigue caresse tendre
Que le Feu qui, à ton sens, t'éclairera toujours, s'éteigne..."

Alors la flamme ornant le bâton s'éteignit, comme par magie.

"...Que les fleurs que tu chéris, l'herbe que tu foules
Jaunisse et se fane, comme au temps de la terre empoisonnée
Le poison est là, endormi, tu ne saurais le chasser. -In Nox-..."

*La fleur immaculée, lentement se flétrit, devint chicot pathétique et brunâtre, alors que la tourbe à coté devenait noire. *

"...Que les bêtes que tu chéris s'enragent, se retournent contre toi. Que le cycle que tu ne comprends pas te retourne en son coeur, pour te faire apparaitre, grâce au Ki, sous une moins sotte forme. Que ton ami devienne némésis, que ton compagnon s'enrage, que ta bête se rebelle. Sabots, griffes, crocs, qu'ils te piétinent et lascèrent, avant que vos coeurs communs ne s'arrêtent..."

Le cadavre béant du chien, côtes brisés et flanc ouvert, releva pourtant sa tête, ses yeux vitreux, pour pousser un aboiement furieux, sinistre avant que cette tête ne retombe au sol.

"...Que l'eau, le vent et la terre dévorent la récolte de cet an. Noie le blé, balaie les cultures et les fasse dépérir, fasse pourrir sur place toute récolte que tu vends à prix d'or en te rengorgeant. Que la faim pèse sur chacun et qu'on t'en reconnaisse coupable. Que pèse le poids sur tes épaules de ta sottise et passivité..."

La pomme, jusqu'alors irréprochable, vint en un instant à pourrir sur place. Puis entre ses doigts osseux, elle prit la fiole au contenu rouge. Cette fiole étudiée par l'Érudit Zibeline, longtemps oubliée... Qui pouvait faire apparaitre un élémental de sang à chacune de ses gouttes. Un sourire, fugace, sur les lèvres de la créature aux écailles noires, alors que ses ailes se secouaient d'un léger battement, faisant danser les flammes des chandelles l'entourant.

"...Et pour la fin de la saison, qu'une pluie ranimant le sang des tiens, hommes comme bête, tombé, le sang se dressera contre toi pour enfin tout achever, errera et hantera toujours ces si jolis quartiers, que pourtant tu ne mérites pas. Bête passive, animal de sottise, d'inconscience entretenue, nuisance pour le clair-Obscur, faux avatar d'Équilibre, Fraternité, je te maudis. "