l'Hydre a perdu toutes ses têtes?

l'Hydre a perdu toutes ses têtes?

Post by Coordinateur Apoc - July 17, 2010 at 6:31 PM

Il semblerait que l'Hydre se soit fait tuer à Bregunia pour sauver qu'un minable bègue de l'Association... Plusieurs rumeurs couraient dans les couloirs, était-ce vrai?


Post by Lys, Gdo - July 19, 2010 at 1:55 AM

Cela faisait déjà plusieurs heures que la nuit était tombée. Plusieurs heures que les ruelles de la surface de Systéria n'étaient parcourues que par quelques oiseaux de nuits et mystérieux chats de gouttières. Les couloirs sinistres quant à eux, enfouis dans les entrailles du monde, s'éveillaient sous les odes et chants macabres, destinés à celle qui était disparue.

Un cri perçant déchira alors les louanges et malédictions adressées à l'esprit de la créature défunte. Le froissement des chaînes sinueuses sur la pierre froide et humide résonnait à travers les murs étroits qui conduisaient à la petite chapelle sombre où déjà plusieurs ombres étaient rassemblées. L'individu gémissant et râlant tout comme ses liens de fer était traîné au sol par deux créatures démoniaques colossales, implorant la pitié et le pardon à quiconque pourrait l'entendre.

Au sommet des marches conduisant l'autel des damnés, la prêtresse elfe noire, enrobée de drapées légères d'un blanc immaculé, patientait amèrement l'arrivée de l'offrande. Lorsque les brutes écartèrent les rideaux et que les complaintes de l'humain dénudé comme un ver se firent plus distinctes, son regard rougeoyant se riva vers l'être chétif impuissant.

Les chants s'arrêtèrent systématiquement alors qu'il fut finalement déposé à la base de l'autel sombre. Les pieds nus d'ébène du Lys descendirent les courtes escaliers jusqu'à en venir caresser la peau crasseuse et en sueur de l'homme frémissant. Les yeux clos, la sombre silhouette gracieuse s'inclina vers le martyr, main au dessus de son visage tordu par la peur et ses précédentes douleurs. Elle souffla d'une voix à la fois douce et sinistre les mots spirituels :

- Anh Mi Sa Ko -

Un silence long silence s'en suivit alors que la prêtresse de l'ombre sondait l'âme de sa proie pétrifiée. Ses paupières s'agitèrent sous les mouvements oculaires incontrôlés, puis aussi brusquement que cela avait débuté, elle se redressa, désignant d'une main gracile la table de pierre ensanglantée aux deux serviteurs.

L'homme malgré ses vaines résistances y fut enchaîné contre sa volonté. L'ode sombre religieux repris dans l'assemblée alors que le Lys se dirigea langoureusement vers l'humain, armé en main d'un fouet à plusieurs têtes qui raclait le sol de ses pointes acérées. Les premiers lambeaux de chair vinrent caresser les lames gourmandes de l'instrument de supplice sous la force du premier coup porté.

Mère ténébreuse, Reine des supplices,
Entend notre prière.
Enfants de l'ombre, nous vous saluons et vous apportons présent,

Un second coup retenti dans l'air humide enchaîné soudainement d'un hurlement prolongé.

Que votre cruauté emplisse nos coeur et noircisse nos âmes,
Que votre volonté résonne à travers les limbes et la chair de ceux qui se dressent devant nous.

Les lambeaux volèrent encore en éclat sous les sifflements du fouet sans pitié. Teintant les habits frêles habits de la prêtresse noire.

Martyre de l'ombre, entend l'appel de ta maîtresse, elle te réclame parmi les siens!
Que tes maux soient garants de notre demande et apaisent la soif de notre Mère.

Cette fois ce sont ses doigts longs, munies de bagues aux griffes tranchantes comme des rasoirs qui vinrent caresser la peau de l'être épuisé.

Que l'âme de notre soeur défunte s'éveille d'entre les morts,
Que la voix de l'Hydre se manifeste à travers cette misérable créature,
Mère nous te l'implorons!

Un silence de mort régna alors pendant de longues secondes sans qu'il ne se produise rien. Agacée par les seuls mouvements de l'homme enchaîné, les poings et la mâchoire de l'elfe noire se resserrèrent fermement. Ne sachant pas s'il devait être heureux d'être toujours vivant, ou encore s'il devait craindre le pire, l'offrande n'eut brutalement plus à ce soucier de cette question. Son corps parcouru de spasmes nerveux, tremblait sur l'autel sombre, une dague d'ombryque gisante droite dans son orbite oculaire.

Le Lys redressa alors son regard vif et glacial sur l'assemblée, ajoutant tout simplement :

Elle est toujours vivante.


Post by Passeur d'Âmes, GdO - July 23, 2010 at 1:04 AM

Cela faisait un moment déjà que le Passeur s'était mis à réfléchir. L'hydre l'avait jadis déçu, elle avait semé chez cette jeune ombre un doute. En se dévoilant à un influent personnage de la surface, en attirant l'attention vers elle en partant au secours de cet idiot de bègue. Il en était venu à croire que son retour allait devenir une menace pour la discrétion de la guilde des des ténèbres. Tout était devenu si flou, si incompris. Longtemps on lui avait enseigné à taire son existence, que tout était si fragile. Il ne pouvait pas tolérer qu'on brise cette fragilité.

De nombreuses fois il cherchait des réponses dans ses prières fanatiques, le père des vices et la reine des supplices ne lui offrait pas cette chance. Il devait forger sa propre idée. Cette idée, il l'avait forgée. Il en était venu à la conclusion que sa disparition était ce qu'il y avait de mieux pour les porteurs de la goutte et que si elle revenait indemne, il devait faire son travail.

Alors que le silence planait sur l'assemblée et que tous attendait un quelconque signe, le Passeur posait ses yeux sur chacun de ses pairs. Il savait ce que signifiait ce silence. Elle était toujours. Mais son identité de la surface n'était plus? Ce qui était flou devenait tout simplement obscur.

Elle est toujours vivante.


Post by Lys, Gdo - July 31, 2010 at 8:40 PM

Des questions nécessitaient des réponses avant que quoi que ce soit entrepris. Juger l'âme d'un pair sans explications n'étaient pas dans leurs habitudes. Les ombres patienteraient le retour de l'Hydre si toutefois elle était dans les capacités de retrouver son nid.