Discussion avec monsieur Thiss
Post by Thomas Bolton, Emp - March 13, 2008 at 5:29 PM
Un orchestre répétait déjà en prévision du retour à la normale, afin de se perfectionner avant les festivités sur la naissance de Maemor III. Malheureusement, ces mises en jambe avaient lieu près du consulat, dans une des salles de réception adjacentes. Thomas Bolton entendait les rires et les pépiements des courtisans qui se pressaient pour écouter la musique. Avec le temps glacial, impossible de chasser, il fallait trouver une nouvelle distraction.
La musique joyeuse et entraînante adoucissait l’humeur et invitait à la danse. Le diplomate devait être le seul qui gardait un visage de marbre, travaillant sur divers dossiers qui nécessitaient un traitement immédiat. L’heure passait. Derrière la porte de son bureau, dans l’étroit couloir, Olios Thiss attendant, sur un banc, en compagnie des tintements singuliers d’une lourde horloge au balancier défaillant.
Tic, toc, tic, toc... Tic... Toc… Tictoctictoctic… Toc… Tic, toc, tic, toc…
Thomas Bolton aurait dû le recevoir depuis déjà dix minutes, mais le fonctionnaire n’était visiblement pas à cheval sur l’horaire. Faisait-il exprès ? Ou n’était-ce qu’un bref oubli devant la masse de travail dont il avait à s’occuper ? Impossible à dire, mais l’elfe était fortement tenté par la première hypothèse. Une minute plus tard, il fût sorti de ses rêveries par un appel derrière la porte de bois.
« Entrez ! »
Le diplomate avait rassemblé ses dossiers qu’il avait visiblement classés, les uns dans l’étagère de la bibliothèque, les autres sur un coin de son bureau. Il l’attendait, de dos, son regard détaillant par la fenêtre les étendues gelées de la capitale enneigée. D’un bref signe de main, il autorisa Olioss à s’asseoir. Quelques secondes plus tard, se retournant, Thomas posa son regard gris sur l’elfe.
« Salutations, aide-diplomate. Comment allez-vous ? Je vous ai convoqué pour que nous puissions parler plus amplement de votre présence dans l’administration. Vous devez avoir des doléances, j’en suis persuadé. »
Ne lui laissant pas le temps de répondre, il se dirigea vers une armoire à alcool de fine facture, qui devait déjà être en place depuis des décennies. Sur un plateau d’argent, il plaça deux verres ainsi qu’une bouteille de cognac et une de vin. Revenant à la table, il servit le liquide ambré dans le premier verre et le vermillon dans le second, le tendant à Olioss. Sirotant une gorgée de son cognac, il se rassit sur sa chaise.
« Je crois que vous appréciez les millésimes bréguniens si j’en crois vos origines. Parlons. Le baron faisait grand cas de vos compétences, mais je ne les remarque pas. Qu’est-ce qui vous bride, monsieur Thiss ? »
Le dos bien droit contre le dossier, Thomas continuait de fixer l’elfe d’un regard inquisiteur. Toujours aussi avenant et inexpressif…
Post by Omère Sarazin - March 13, 2008 at 9:45 PM
l'impatience gagnait Olioss. Assis dans le corridore depuis plus d'un quart d'heure il déplorait le manque de rigueur du Diplomate Bolton. Systématiquement, le demi-elfe Olioss replaçait les pans de sa toge ou encore des mèches de cheveux, ses gestes machinal - voir presque obsessif - lui donnait l'air impatient et superficiel.
Finalement, on le fit entré. Il pénétra dans la pièce de sa démarche rigide et droite puis prit place tout en déposant un dossier près de sa chaise. Il écouta les paroles du Diplomate et accepta le verre qu'on lui offrait avec un sourire et un signe de tête courtois. Tout chez lui semblait voué à respecter l'usage et le protocole. Lorsque Thomas lui posa enfin la véritable question, Olioss esquissa une mine hautaine et désaprobatrice, il semblait à la limite vexé qu'on remettre en doute ses compétences ou enfin, qu'on cherche à le provoquer pour quelconque raison.
- J'ai en effet été négligent depuis votre arrivé. Vous êtes apparut au sein de l'empire comme un sauveur alors que moi je n'étais qu'un Brégunien sans nom. La tournure des choses m'a d'ailleur déplut si vous voulez tous savoir, revendiquer le dossier que je traitais avec l'ordre du soleil sous prétexte que vous étiez un ancien membre m'a parrut quelque peu déplacé. M'enfin passons, je ne suis pas un elfe rancunier et vous semblez vouloir de moi pour vous assistez maintenant que vous avez été nommé pour être mon supérieur alors je m'exécuterai sans discuter d'avantage.
Le ton léger, Olioss leva légèrement le nez en l'air, son attitude aristocratique le rendait souvent détestable, mais nul doute qu'un homme comme Thomas savait gèrer ce genre d'individu. Puis calemement, il trempa ses lèvres dans son verre et reposa son regard calme et hautain sur son interlocuteur.
Post by Thomas Bolton, Emp - March 13, 2008 at 10:07 PM
Thomas ne perdait pas une miette de chacun des gestes d'Olioss. La réaction de l'elfe ne le surprenait pas, il savait qu'il y avait une certaine inimitié entre eux. Sirotant quelques gorgées de son cognac, il accompagnait parfois le discours de l'aide-diplomate par des hochements de têtes. Ça ne lui donnait pas l'air compréhensif, non, cela signifiait tout simplement qu'il écoutait.
« Soyons directs, voulez-vous, monsieur Thiss ? »
Son ton n'était pas acerbe, ni emprunt d'une haine particulière. Il était juste neutre et monocorde, ne tirant ni sur la sympathie, ni sur l'antipathie.
« Je vais être clair, monsieur Thiss. Je ne veux pas que vous m'aimiez. Je suis sûr que vous ne le voulez pas non plus. Ce que je veux, c'est que nous puissions travailler efficacement ensemble. En cela, je pense que nous sommes d'accord. N'est-ce pas, monsieur Thiss ? »
Là encore, tout était rigoureusement neutre, énoncé de façon claire, nette et précise. Thomas Bolton allait droit au but, ce qui éviterait sans doute de passer par de nombreux détours langagiers.
Post by Omère Sarazin - March 13, 2008 at 10:19 PM
l'aide diplomate garda son visage stoïc et empreint d'une sorte de retenu constante quant à ses réactions pendant tout le temps où le diplomate parla. Finalement, il pris une petite inspiration, comme s'il s'apprêtait à s'attaquer à un gros morceau puis se lança de cette même voix neutre et polie.
- Vous êtes direct, clair, précis et conscit. Des qualités indispensables pour un homme qui prône le protocole et l'efficacité. Je puis être l'elfe qu'il vous faut. Néanmoins, il faudra établir certaine norme. Vous êtes mon supérieur et je sais respecter l'autorité et la hiérarchie, mais je n'accepterai pas qu'on me retire un dossier sans un motif EXTRÊMEMENT (il insista sur le mot) valable.
Le demi-elfe croisa ses jambes et s'appuya à son tour contre le dossier de sa chaise dans une posture droite et fière.
Post by Thomas Bolton, Emp - March 13, 2008 at 10:39 PM
Un sourire sans joie apparut sur les lèvres du diplomate alors qu'Olioss commençait à évoquer ses doléances. Le style l'avait mis à l'aise visiblement car Thomas ne pensait pas qu'il se dériderait si vite. Un élément qu'il ne manqua pas de noter et de placer quelque part dans un coin de sa mémoire. Il le réutiliserait quand le besoin s'en fera sentir.
« Je compte bien à ce que vous respectiez votre hiérarchie, monsieur Thiss. N'ayez crainte, je ne manquerais pas de vous le rappeler si jamais vous outrepassez vos prérogatives. »
Il laissa l'information pénétrer le cerveau de l'elfe avant de reprendre, après une très brève gorgée de cognac :
« Votre volonté de conserver vos dossiers est acceptable, monsieur Thiss. Je dirais même nécessaire, si vous suivez l'affaire depuis son commencement, il est normal que vous l'accompagniez jusqu'à sa fin. Je vous accorde ce point. Maintenant, parlez-moi des projets qui attirent votre attention, car vous en avez, à n'en point douter, monsieur Thiss. »
Reposant son verre sur le bureau, Thomas restait attentif aux réactions de l'aide-diplomate.
Post by Omère Sarazin - March 13, 2008 at 11:26 PM
Sans se faire attendre, Olioss répliqua poliement :
- Très bien ! Et non, pour revenir à votre précédente question, je ne pense pas que nous puissions développer un lien d'amitier particulier, mais j'ai confiance en nos compétances et j'entend bien les mettres à profit dès maintenant. Pour l'instant vous semblez être très polyvalent et êtes donc impliqué dans nombre de dossier. Je suis près à vous seconder jusqu'à ce qu'une nouvelle affaire me soit confier. Si vous souhaitez vous libéré d'un cas en particulier je vous écoute, il est sans doute possible dans certaine circonstance de me transféré un de vos dossiers superflux.
Olioss bue une gorgée de congnac et attendit la réplique du vieil homme.
Post by Thomas Bolton, Emp - March 13, 2008 at 11:44 PM
Se renversant dans son fauteuil, Thomas répondit très simplement à Olioss.
« Bien. Je vous félicite pour votre professionnalisme, monsieur Thiss. Je vais vous confier un dossier et voir ce que vous arrivez à en faire. Celui de la fondation VonBrochert et de son projet caritatif pour les démunis. »
Se penchant en avant, il attrapa son verre qu'il termina en une gorgée.
[H.R.P. : Déjà, tu bois du vin. Relis le début. Et ensuite, je ne suis pas vieux, j'ai quarante-trois ans. Non mais !]
Post by Omère Sarazin - March 14, 2008 at 6:25 PM
Après avoir pris une gorgée du délicieux vin que le Diplomate Bolton lui avait servit, Olioss redéposa sa coupe sur le bureau devant lui. Il se pencha ensuite et mis le dossier qu'il avait apporté avec lui pour le déposer ensuite sur ses genou.
- Excellent, excellent. Il ne me reste qu'à me procurer ce dossier et à prendre connaissance de l'état de la question actuel. Auriez vous des directives quant à ce dossier avant que je ne m'y lance?
[Pour le vin, navré, j'ai fait mon dernier poste rapidement puisque je devais quitté. Et 43 c'est vieux! (l'âge de mon père XD) Enfin, prend sa léger, je corrige pour l'histoire du vin]
Post by Thomas Bolton, Emp - March 14, 2008 at 7:55 PM
Thomas Bolton se leva, attrapa sa canne et se dirigea vers une des bibliothèques près de son bureau. Son index gauche levé, son regard parcourait la tranche des dossiers. Quelques secondes plus tard et le voila qui le posait devant lui et le faisait glisser vers Olioss.
« Vous avez votre dossier en main, monsieur Thiss. Le contexte est simple : le baron veut créer sa fondation. Le Juge de l'Economie le voit d'un mauvais œil mais n'a pas souhaité renouvelé son refus. En d'autres termes, continuez de suivre et d'encourager le projet. »
Se rasseyant et après une petite minute de réflexion, voyant qu'Olioss attendait plus d'explication, il annonça :
« Le reste, c'est votre travail d'aide-diplomate, tout simplement. A vous de voir ce qu'il convient de faire au moment opportun, monsieur Thiss. Tenez-moi informé de toutes vos démarches. »
Puis il se tut, fixant l'elfe en vue de pouvoir répondre à d'autres interrogations de sa part.
Post by Omère Sarazin - March 14, 2008 at 8:27 PM
- Bien. Je prendrai connaissance du dossier.
Olioss termina sa coupe de vin et replaça une mèche de ses longs cheveux.
- En ce qui attrait au dossier pourpre dans l'affaire Datant, il y a de l'avancement. J'ai reçu la réponse du Major. Les éléments du Baron sont interessant, mais je reste sceptique sur certain point. Je vous conseille de prendre connaissance du dossier, simplement pour avoir votre avis, c'est très délicat et je sais que vous êtes en charge du dossier l'Armée donc, vous devez avoir une opinion. Je vais pour ma part rencontrer un représentant de la confrérie dans les plus bref délais.
Olioss plaça le dossier sur le bureau du Diplomate Bolton et attendit patiament qu'on lui réponde.
Post by Thomas Bolton, Emp - March 14, 2008 at 8:36 PM
Thomas se releva pour tourner le dos à Olioss et laisser son regard se perdre à nouveau dans les étendues enneigées de la cité qui s'offraient à lui... Ça ne l'empêcha pas de répondre à son subalterne.
« Il n'y a aucun dossier Datant, monsieur Thiss. Je considère que l'affaire est close. Les légionnaires ont été d'une folle imprudence et le Chef d'Etat-Major était en droit d'agir comme il l'a fait. J'ai eu plusieurs témoignages dont celui de Monsieur le Chancelier des Universités. »
Se retournant, il lança à l'aide-diplomate un regard tout aussi froid que d'habitude.
« De plus, il est clair que l'Armée ne faisait que suivre les directives d'un traître et d'un criminel, monsieur Thiss. Leurs arguments juridiques sont de toute façon nuls et non avenus comme j'ai eu l'occasion de le dire au Seigneur Minh Yu. »
Thomas passa sa main sur la fine barbe taillée avec soin qui lui encadrait le visage pour ajouter, au final.
« Le Seigneur Datant ne doit plus être inquiété par de tels dossiers qui sont extrêmement maladroits. Vous vouliez respecter la hiérarchie, vous en avez ici l'occasion, monsieur Thiss. »
Se faisant, il resta debout, ne cillant pas, aussi immobile qu'une statue pouvait l'être.
Post by Omère Sarazin - March 14, 2008 at 8:49 PM
Olioss écouta ce bref monologue avec attention, son air léger et aristocratique avait laissé place à un visage plissé et sérieux. À la fin, il se leva, pris le dossier Vonbrochert et le plasse entre son bras et son torse. De son autre main il replaça un pan de sa toge et regarda Bolton d'un regard redevenu plus neutre et commmun.
- Très bien Diplomate Bolton. Je vous laisse donc déposé ce dossier aux ordures et je ne prendrai pas compte des nouvelles plainte à son intention. Souhaitez vous que j'informe la confrérie du dénouement de l'affaire tout en prenant bien soin de ne pas les révolter?
Olioss attendait maintenant sur le bord de la porte, son nouveau dossier en main la réponse du Diplomate.
Post by Thomas Bolton, Emp - March 14, 2008 at 9:00 PM
Thomas agita la main d'un signe négatif.
« Non, bien au contraire, monsieur Thiss. Si vous recevez des plaintes, veuillez m'en informer. Il est primordial pour un membre du Conseil Impérial d'avoir des ennemis visibles, afin d'éviter les incidents comme celui de feu le comte d'Alastore. »
Se rasseyant dans son fauteuil, il ajouta :
« Quant à la Confrérie, faites ce qui est nécessaire. Excuses officielles au nom de la Garde Impériale, pas au nom du Chef d'Etat-Major. S'il y a des complications, tenez-moi au courant. Montrez-moi vos capacités, monsieur Thiss. Vous pouvez disposer. »
Puis le diplomate replongea dans un dossier qu'il venait de saisir et qui reposait auparavant sur un coin de son bureau.
Post by Omère Sarazin - March 14, 2008 at 9:05 PM
Olioss sortit sans plus attendre du bureau de sa démarche raide et droite. Il se dirigea directement vers son tout petit bureau au bout du couloir.