Du remue-ménages dans les appartements

Du remue-ménages dans les appartements

Post by Mundus, près de Thaar - April 10, 2007 at 12:13 PM

Après s’être occupé de renforcer la sécurité aux cuisines, Mundus continua d’assurer la continuité de son plan. S’assurant que Sa Majesté était partie, il rentra dans ses appartements et regarda les domestiques en pleine activité. Toujours dans la même optique, il demanda à voir la femme de chambre et l’habilleuse de Cybelle. A la différence du milieu des cuisiners, il n’était que peu connu des servantes de l’Impératrice. Après tout, elles n’aimaient ni les cartes, ni le boudin, alors à quoi bon aller leur parler ? Se plantant au milieu de la chambre et croisant ses pattes d’ours sur son torse, il demanda :

- Alors, qui c’est Mildred, la gouvernante ? Celle qui s’occupe de tout ce foutoir, je veux dire ?

- Heu, c’est moi monsieur. Vous êtes ?

- Chancelier Recaedre. Bon, d’où ils viennent les draps ? Et puis les vêtements que vous mettez à Sa Majesté ?

Son regard passa du lit, aux mannequins portant des robes luxueuses mais aussi aux bougies qui éclairaient la pièce. Le mage fronça les sourcils, une idée venait manifestement de lui traverser l’esprit. Il ne laissa pas le temps à la gouvernante de répondre quoique ce soit.

- Et les bougies, aussi ? Vous vous les fournissez où ? C’est important aussi les bougies.

- Heu. Bien monsieur. Les draps passent tous les jours par la blanchisserie du palais où des personnes sont spécifiquement en charge de cette tâche, monsieur. Pour ce qui est des robes, nous les faisons confectionner par les meilleurs tailleurs de la cité, parfois même nous les recevons en cadeaux d’admirateurs anonymes, monsieur. Et enfin, les bougies, j’avoue ne pas savoir, monsieur. Un revendeur de luxe de Haute-Ville, je suppose, monsieur.

- Non, mais vous vous foutez de moi, foutredieux ?! Vous acceptez les robes quand vous les recevez d’on on ne sait où ? Va falloir faire du changement. Déjà la blanchisserie, c’est surveillé par la Garde Impériale ? L’alchimiste qui prépare les produits, il est engagé uniquement par l’Empire ?

- Oui monsieur, c’est exact monsieur. Dix membres de la Garde Impériale qui supervisent chaque secteur. Impossible d’y faire quoique ce soit. Quant à l’alchimiste, monsieur, c’est un ami personnel du Docteur Patreck. Loyauté à toute épreuve, monsieur.

- Et pour les robes, il n’y a aucune sécurité. Ca ça me tue quand même, d’entendre des âneries pareilles ! Bon. Ca va être simple. Vous qui vous chargez du personnel, vous allez me rechercher dix alchimistes qui ne sont pas liés entre eux, d’horizons différents. Chaque fois que vous recevez une robe, vous la faites analyser par les dix, qu’ils recherchent toutes les traces de poisons possibles. Comprit ? Je veux que ça commence demain. Et pour les bougies, faites vérifier aussi celles que nous avons. Prenez-en une au hasard dans le stock.

- Heu bien, monsieur. Si vous voulez, monsieur. Monsieur ? Pourquoi toute cette activité, monsieur ?

- A votre avis ? Faut protéger Sa Majesté et je ne veux pas qu’un zigoto à sang chaud déboule ici avec son poison et ce genre de conneries. Autant prendre toutes les précautions nécessaires. Allez au boulot maintenant.

Mundus repartit dans son bureau. Il passa en revue tout ce qu’il avait fait la matinée et eut l’air satisfait. Comme ça, pensait-il, la sécurité du palais ne pourrait que se renforcer et celle de l’Impératrice aussi. Si ce n’était qu’une aigreur d’estomac, ce qu’espérait le Chancelier, ça ne sera de toute façon pas plus mal. Si c’était un empoisonnement, elle serait à l’abri. Dans tous les cas elle serait protégée.

Bien évidemment, l'information se propagea comme une traînée de poudre, au palais.