Une disparition remarquée ; le trône vacant !
Post by Ex-Lumina - October 3, 2008 at 10:37 AM
*Les multiples sorties incognitos de l'impératrice, d'ailleurs parfois imitée par son jeune fils, n'étaient pas un grand secret pour la plupart des gens au palais.
Ainsi donc, c'est seulement lorsque cette absence se prolongea que les murmures sur une éventuelle disparition de l'Impératrice Cybelle de Systéria s'élevèrent pour devenir une réelle préoccupation..*
Post by Thomas Bolton, Emp - October 3, 2008 at 12:58 PM
L’Intendant fut le premier à être informé de la disparition de l’Impératrice. Leur dernière rencontre avait marqué un tournant, il le savait. Alors qu’il réfléchissait aux différentes possibilités qu’offrait l’avenir, son secrétaire particulier, monsieur Cressen, pénétra dans la pièce avec sa sempiternelle pile de dossiers à traiter.
« Bien le bonjour, monsieur Cressen. »
« Monseigneur. Belle matinée, n’est-il pas ? »
« Certes, certes. Hormis la disparition de Sa Majesté et l’épais dossier des irrégularités de l’Armée des Mercenaires, tout est pour le mieux, monsieur Cressen. »
Le secrétaire hocha pensivement la tête un moment avant que la première partie de la phrase ne vienne à sa conscience. A ce moment, il manqua de lâcher les documents qu’il avait en main et ouvrit la bouche, estomaqué.
« Pardon ? Sa Majesté ? Disparue ? Votre Seigneurie en est sûre ? »
« Ses sorties sont plus courtes, d’ordinaire. Notre dernière rencontre sonnait comme un adieu, je pensais néanmoins qu’elle allait suivre mon plan. »
C’est un secrétaire toujours déboussolé, mais qui cherchait à reprendre contenance, qui s’exprima une nouvelle fois.
« Votre plan, Monseigneur ? »
« Lorsqu’elle n’aurait plus supporté le poids des responsabilités, je lui aurais permis de retrouver la liberté à laquelle elle aspirait. Elle a agit impulsivement et maintenant la stabilité de l’Empire est menacée. J’ai pour charge de protéger les héritiers, mais je ne pourrais mener cela à bien si elle laisse la situation se désagréger. Je vais devoir prendre les mesures qui s’imposent, monsieur Cressen. »
Thomas se détourna de l’immense baie vitrée de son bureau et fixa son secrétaire dans les yeux, le visage toujours aussi neutre, le regard sévère.
« Faites dire à tous les membres de l’administration qu’une fuite au sujet de l’absence de Sa Majesté l’Impératrice sera considéré comme de la haute-trahison. Ca ne doit pas sortir des murs du palais. Quant à moi, je me charge de contacter la famille impériale. »
« Vous ne parlez pas de la sœur ou du Prince-Consort, je présume, qui sont déjà au courant ? »
Le baron esquissa un sourire sans joie, une étrange lueur dans le regard.
« Mais si, monsieur Cressen. Disposez. »
Et le secrétaire repartit aussitôt. Quelques minutes plus tard, une note confidentielle fut envoyée à tous les membres de l’administration impériale, qu’ils soient gardes, diplomates ou greffiers. Personne ne fut oublié. Elle stipulait que toute fuite d’information au sujet de la disparition de la Bonne Impératrice serait considérée comme de la haute-trahison.
L’Intendant, quant à lui, envoya une missive à tous les princes de sang De Systéria et un copie au Prince-Consort.
Vos Altesses Impériales,
Par la présente, je vous informe que votre présence est nécessaire au palais, le plus tôt possible. La situation politique actuelle nécessite votre venue. Sa Majesté Cybelle Ière de Systéria a échappé à la surveillance de ses gardes et il semblerait qu’elle ne soit pas en mesure de nous indiquer où elle se trouve pour des raisons que je souhaite vous indiquer de vive voix. Oncles, tantes, cousins, en tant qu’Intendant et chef du Conseil Impérial, je souhaite vous rencontrer personnellement.
Je suis conscient que cette demande est incongrue, néanmoins, en tant que membres de la famille impériale, vous avez un devoir envers votre nation. Devoir que je n’ai pas à vous rappeler car je connais votre sens de l’honneur et de la loyauté qui coule dans vos veines depuis l’ascension de Sa Majesté Impériale Maemor Ier de Systéria.
Lors de cette entrevue, il sera question de la stabilité impériale, de sa gouvernance ainsi que de la question des héritiers et de Cybelle Ière. Ayant été un des confidents de celle que le peuple surnomme affectueusement la Bonne Impératrice Cybelle, je serais en mesure de développer plus avant ma thèse sur les différents chemins qui s’offrent à l’Empire.
Je prie Vos Altesses Impériales d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
Post by Ex-Lumina - October 4, 2008 at 11:04 AM
*..À défaut des autres, au moins ll'Intendant se préoccupait de la disparition de Cybelle !
Les rumeurs allèrent de bon train au Palais et la menace de haute trahison de l'intendance était une lame à deux revers ; elle empêchait les racontars de quitter la cour du roi, mais elle leur confirmait aussi la gravité de la situation.
Un vent de panique froid et silencieux s'abattit donc doucement sur le Palais et sur ses nobles ; le doute s'installer chez les gens pour différentes raisons.*
« Paraîtrait qu'elle est morte.. c'est horrible non ? »
« Ses enfants sont trop jeunes pour régner.. qu'adviendra-t-il de mes titres avec un autre souverain ? »
*Malgré la flagrante opportunité, étrangement, une seule missive, bien prévisible, fut offerte par un membre de la famille royale en réponse à l'Intendant.
L'excitation qui ponctuait sa rédaction avait eu du mal à être contenue..*
À l'Intendant de l’Empire Thomas H. Bolton,
La disparition soudaine de ma sœur me trouble au plus haut point. Je me doute que vous vous y affairez déjà, mais il vous faut mettre toutes nos ressources sur cette affaire, bien entendu sans l'ébruiter.
Nous devons néanmoins envisager le pire et nous tourner vers le futur. C'est ce pourquoi, étant l'héritière la plus légitime au trône de Systéria, descendante aînée de l'Empereur Maemor II de Systéria, me propose pour accéder au trône de l'Empire.
Néanmoins, je reste consciente de la situation précaire et je ne voudrais pas passer pour une opportuniste. C'est ce pourquoi je voue serment que advenant un retour de ma sœur cadette, l'Impératrice Cybelle de Systéria, je lui rendrai immédiatement sa place. De même (advenant le cas plus triste qu'elle ne soit pas retrouvée), dès la majorité du dauphin de Systéria, mon neveu le prince Maemor III de Systéria, je lui céderai le trône.
Nous devons prendre les mesures avec le Grand Maître de l'Ordre du Soleil pour mon couronnement le plus tôt possible afin de ne pas laisser la nation systérienne sans figure de proue. Je suggère de prétexter une maladie chez ma sœur et de rendre publiques les deux conditions de mon règne afin de rassurer tous et chacun.
Son Altesse la Princesse Mala de Systéria
La seconde lettre qui avait été envoyée en guise de réponse était plus teintée de colère.
Baron Bolton,
L'irresponsabilité de mon épouse me sidère. J'aurais au moins cru qu'elle aurait eu le bon sens d'attendre que nos enfants soient en âge de lui succéder avant d'en faire à sa tête, au moins pour le bien de Systéria. Cette disparition est néanmoins très claire ; c'est une fuite et elle ne reviendra pas d'elle-même après s'être replongée dans la liberté.
Il ne me semble pas possible d'accéder au trône avec la famille des de Systéria autour de moi et je m'interroge sur le rôle légitime d'un prince-consort lorsque son épouse abdique d'une telle manière. En ai-je seulement un ?
Je vais tâcher de rester près du Conseil Impérial pour lui fournir mon soutien et mon aide avant que mon influence ne s'effrite, vous risquez d'en avoir besoin contre les membres de sang impérial.
Alur'indel El'Aglar
Et les rumeurs qui se nourrissaient d'elles-mêmes, décidément....
Post by Thomas Bolton, Emp - October 4, 2008 at 1:18 PM
Les deux lettres furent réceptionnées au même instant par monsieur Cressen, qui les transmit directement à son supérieur hiérarchique. Ce dernier attendait devant l’immense fenêtre de son bureau, son regard sévère observant le paysage qui s’offrait à lui…
« Bonsoir, Monseigneur. Vous avez reçu les réponses que vous attendiez au sujet de Sa Majesté l’Impératrice. Vous n’en avez que deux. »
L’Intendant se retourna pour fixer le secrétaire droit dans les yeux. Lentement, il retourna s’assoir et fit signe au fonctionnaire d’approcher.
« Je suppose qu’elles proviennent de la princesse Mala et du Prince-Consort. Les autres membres de la famille n’ont pas envie de se frotter de trop près au pouvoir. Il est vrai qu’ils risqueraient beaucoup à le faire, monsieur Cressen. »
« Très perspicace, Votre Seigneurie. »
Il disposa les deux documents sur l’épaisse table pierre et laissa le baron les examiner. Aucune émotion ne s’imprima sur le visage de l’Intendant alors qu’il lisait les deux courriers. Une heure plus tard et deux réponses furent rédigées et envoyées vers leurs destinataires respectifs.
« Revenez me voir une fois que vous aurez donné les missives, j’ai une autre tâche pour vous. Nous allons préparer le peuple à la perte de Sa Bonne Impératrice. »
Pour l’héritière autoproclamée…
À Son Altesse Impériale la Princesse Mala De Systéria,
Par la présente, j’accuse bonne réception de votre courrier au sujet de la disparition de votre bien-aimée sœur et impératrice. Sachez que j’ai été touché au plus au point par votre altruisme et votre volonté inébranlable de secourir l’empire que votre dynastie a su préserver de si nombreuses années. Je reconnais en vous cette force et cette détermination qui coule dans les veines de votre lignée depuis des siècles. Vos aïeux seraient fiers de vous.
Je tiens aussi à vous affirmer qu’à aucun moment votre lettre ne m’a semblé opportuniste. Bien au contraire, bien peu sont ceux qui iraient aux devants de telles responsabilités. Votre serment plaide aussi en votre faveur et prouve votre honneur et votre loyauté envers nos lois, nos traditions et nos valeurs Ô combien importantes en ces temps de troubles.
Néanmoins, vous devez comprendre que le soin de confier la régence et la tutelle de l’héritier à une tierce personne est un choix extrêmement complexe qui nécessite une longue procédure. Nous ne pouvons du jour au lendemain vous donner le droit de régner, il doit d’abord y avoir un vote du Conseil Impérial. Comme le définissent les articles 62 à 67 de la Constitution, des votes doivent avoir lieu.
Sachez que je vais faire tout mon possible pour accélérer la procédure. Pendant ce temps, vous conviendrez avec moi qu’il va falloir préparer le peuple à accepter la disparition de son Impératrice Bien-Aimée. Aussi vais-je publier une annonce officielle informant les citoyens que votre sœur cadette est au plus mal et que rien, si ce n’est un miracle, ne peut la sauver. Cela nous laisse la possibilité de préparer aisément une transition dans le pouvoir impérial.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
Et la seconde pour l’époux de l’Impératrice fugueuse…
À Son Altesse Impériale le Prince-Consort Alur’Indel de la Famille Royale El'Aglar,
Par la présente, je vous informe que l’attitude de votre épouse m’a également déplu. Nous avions convenu en privé que des mesures pourraient être prises pour la libérer du pouvoir sitôt que la situation le permettrait : majorité de l’héritier ou désignation ferme et unilatérale d’un régent. Il s’avère que j’ai sous-estimé les émotions et sentiments qu’éprouvaient votre femme. Erreur fâcheuse mais qui ne m’empêchera pas de continuer mon œuvre en ce qui concerne la stabilité impériale et la force de Votre Couronne.
Comme vous vous en doutez, Son Altesse Impériale Mala De Systéria a d’ores-et-déjà présenté sa candidature pour succéder à sa sœur en tant que régente, m’affirmant lui laisser le trône si Sa Majesté Cybelle Ière revenait. Ou le quitter dès la majorité du votre premier-né. Or, vous savez tout comme moi ce que signifierait l’accession au trône de votre belle-sœur, les conséquences sociopolitiques qui s’ensuivraient…
Votre rôle est simple. Votre femme n’étant pas morte, vous gardez votre statut de Prince-Consort tel que définit par l’article 51 bis de la Constitution, à savoir : « Si Sa Majesté Impériale est une femme, lors de son mariage, son époux prendra le titre de Prince Consort, qui aura les mêmes pouvoirs et le même statut que l'intendant. » Vous pouvez donc continuer à œuvrer pour la politique systérienne.
Néanmoins, je songe à vous confier la Régence. D’ordinaire, le Conseil Impérial assure ce rôle jusqu’à une session privée où les ministres désignent un seul individu pour ce rôle. Ces dispositions sont présentes dans les articles 62, 64, 65, 66 et 67. Sachez que lorsque votre fils aura douze années révolues il pourra accéder au trône, comme stipulé dans l’article 63. Il sera alors majeur.
Vous êtes selon moi tout désigné pour assurer la régence et la tutelle et je vais faire voter le plus rapidement possible une résolution légale pour que vous puissiez régner. Même si vous n’êtes pas du sang De Systéria, vous êtes une figure plus appréciée que votre belle-sœur auprès du peuple. Votre légitimité serait fragile, mais suffisante pour vous accorder de telles fonctions en attendant l’accession au trône de votre fils.
Néanmoins, vous conviendrez tout comme moi qu’il faut préparer le peuple à une transition du pouvoir impérial. Aussi vais-je publier une annonce officielle informant les citoyens que votre épouse est au plus mal et que rien, si ce n’est un miracle, ne peut la sauver. Cela nous laisse la possibilité de préparer aisément une transition dans le pouvoir impérial tout en nous permettant de revenir en arrière si elle revient parmi nous. Je vais également participer à renforcer votre image auprès des citoyens.
Je ne saurais que trop vous conseiller de renforcer votre garde personnelle.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
P.S. : Assistez ce soir à la remise de la Croix de la Valeur Militaire pour le Templier de Nogar. Cultivez votre image publique.
Et le temps que les lettres furent livrées, l'Intendant Bolton réalisa un autre travail. Une annonce officielle fut accrochée sur le panneau général de l’administration impériale pour les fonctionnaires. Et dans quelques minutes, elle serait diffusée dans toute la cité…
Avis à tous les citoyens,
Par la présente, je vous informe d’une terrible nouvelle. Sa Majesté l’Impératrice Cybelle Ière de Systéria est mourante. Une maladie subite a assailli notre bien-aimée souveraine depuis une semaine et rien ne semble pouvoir la sauver.
Les meilleurs médecins, mages et prêtres de Systéria comme d’Arnad’Idhren sont venus à son chevet pour l’examiner et aucun remède, aucune solution, n’a pu être trouvée pour la guérir de cet état. Seul un miracle peut désormais la sauver, sa vie est entre les mains de la Lumière Eternelle.
Son Altesse le Prince Consort et moi-même vous invitons à prier chaque jour que le Croisé fait pour la sauvegarde de la santé de celle qui nous a gouvernés avec bonté et bienveillance pendant de nombreuses années, pour celle qui nous a sauvés de la tyrannie de la démone Aldae Zamae.
Le Prince-Consort Alur’Indel annonce officiellement la gratuité des soins de l’hôpital Sainte-Elisa pour le peuple le temps que sa femme l’Impératrice se remette de cette terrible maladie. La santé est un bien précieux, tous les citoyens doivent en bénéficier. Une baisse conséquente des tarifs suivra le rétablissement de notre souveraine, après cette période de gratuité.
En attendant que la situation évolue, le Conseil Impérial assurera la régence. Dans les prochains jours, une nouvelle annonce suivra pour vous informer de la désignation d’un régent par les ministres, conformément à l’article 66 et 67 de la Constitution de notre glorieuse nation.
T.H. Bolton, Intendant de l’Empire
Post by Ex-Lumina - October 4, 2008 at 8:15 PM
C'était la seule opportunité qu'elle aurait ; la première lettre le prouvait bien, elle ne démordrait pas.
À l'Intendant Thomas H. Bolton,
Je suis ravie que vous ayez compris mes intentions qui auraient pu être mal perçues.
Je viens de prendre connaissance des articles de la Constitution dont vous me parlez. Il est vrai que jusqu'à la constitution officielle d'une régence au trône, le Conseil impérial doit prendre les décisions qui s'imposent concernant la cité.
Néanmoins, rien n'indique que c'est le Conseil impérial qui doit nommer le successeur au trône. Vous outrepassez vos droits à décider du sort du trône alors qu'il appartient à la famille de Systéria de le faire, qui prime avant tout dans la nation qu'elle a créé.
Malgré toute mon affection pour elle, je vous rappelle que vous avez tous été nommés par ma sœur qui a abandonné son peuple et ses fonctions d'une manière plus que disgracieuse. Il ne faudrait pas que le peuple soit confronté à cet horrible manque de crédibilité de sa part, sans quoi elle perdrait bien évidemment son image et son statut de "bonne impératrice" par cet acte égoïste, et vous votre légitimité.
Je prends dès maintenant contact avec l'Ordre du Soleil pour organiser mon couronnement, sous les conditions énumérées plus tôt. Ce sera ensuite un plaisir de travailler avec le Conseil impérial de ma sœur s'il réalise l'intérêt pour l'Empire de ma démarche.
Son Altesse Mala de Systéria
La seconde lettre, plus posée. Elle était marquée par une touche d'insécurité et de malaise, mais le prince-consort était connu pour être un homme en contrôle.
Baron Bolton,
Je ne doute pas pouvoir réunir le soutien du peuple face à la Princesse Mala, néanmoins je remets en question mon propre rôle s'il avérait que le secret de Cybelle quitte les murs du palais.
Je reconnais cependant l'intérêt impérial et pour assurer un règne prospère à mon fils aîné, je vais me au mieux de mes possibilités concurrencer mon effroyable belle-sœur à la régence du trône.
Maintenez votre fidélité à l'Empire quoi qu'il arrive, désormais. Il en aura bien besoin. Puisse les Dieux nous protéger pour les temps à venir.
J'assisterai à la cérémonie ; je comptais déjà le faire pour minimiser l'impact de la fuite de mon épouse.
Prince-Consort Alur’Indel El'Aglar
Post by Thomas Bolton, Emp - October 4, 2008 at 10:59 PM
L'Intendant ne fut pas surpris de la réponse de Mala. A vrai dire, il se doutait qu'elle allait tenter d'organiser en grande pompe un couronnement de régence qui n'envierait rien à celui des empereurs et impératrices. Il n'avait rien fait pour saper la crédibilité de la princesse après son coup d'éclat, cela aurait plus de poids face à l'Ordre du Soleil.
Un messager vint ensuite porter une lettre à la princesse.
À Son Altesse Impériale la Princesse Mala De Systéria,
Sauf votre respect, je vois qu'il y a incompréhension des textes de lois. Bien que je sois persuadé que votre esprit est dans le juste et que votre sagacité est établie, j'ai pris la liberté de convoquer à nouveau la Garde des Sceaux Alssaël, comme me l'avait demandé votre sœur avant de nous quitter. Elle seule, personnification de la loi, saura démêler et établir une interprétation correcte et plausible de la loi. Aussi vais-je vous demander de patienter le temps que le dossier soit traité par la plus haute autorité judiciaire sous l'Intendance et la Couronne.
Aussi ai-je pris la liberté d'informer l'Ordre et de lui demander de suivre les procédures normales et habituelles avant qu'une décision trop hâtive et préjudiciable au bien-être de votre futur peuple. Je reste, quoiqu'il arrive, à votre entière disposition pour vous aider à effectuer les démarches nécessaires à la bonne marche de l'Empire, en accord avec le serment que j'ai passé devant Thaar et votre sœur. Je saurais être fidèle à mes devoirs envers votre famille et envers les héritiers légitimes.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
La seconde lettre se rendit auprès du Prince-Consort par un messager fiable.
À Son Altesse Impériale le Prince-Consort Alur’Indel de la Famille Royale El'Aglar,
J'ai bien pris note de votre lettre concernant la succession et vous fais savoir que vous avez tout mon soutien. J'ai d'ores-et-déjà commencé à enrayer les diverses tentatives de votre belle-sœur pour obtenir le pouvoir. Sachez néanmoins qu'auprès de l'Ordre, mon pouvoir et mon influence ne pourront rien à long terme contre la force de la lignée De Systéria.
La Princesse a déjà tenté de se faire couronner, outrepassant les devoirs constitutionnels des textes de loi établis par notre ancienne noblesse, aujourd'hui disparue. Vous savez quoiqu'il arrive que ma fidélité à l'Empire ne faillira jamais. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous faire remarquer positivement par toutes les couches sociales de notre nation : noblesse, guilde, clergé, citoyens, tous doivent se rendre compte de votre dévouement et de votre efficacité pour Systéria.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
Post by Ex-Lumina - October 5, 2008 at 6:19 AM
La lettre avait changé de ton, la femme avait visiblement remarqué les prémices d'une opposition.
Bolton,
Nous ne nous sommes pas compris. Les textes de lois ne me donnent un pouvoir explicite sur la sélection de la succession du trône, mais il ne vous en donne certainement pas non plus. Dans cette optique, il semble clair que c'est à la famille royale de Systéria de choisir lequel des leurs prendra place sur le trône -qui leur revient- et absolument pas au Conseil Impérial.
Les votes du Conseil Impérial n'ont rien à voir ici, nous sommes dans une monarchie et il est absolument hors de question que le processus de passation des pouvoirs du monarques soit démocratique. Sachez que je vais prévenir tous les de Systéria de votre tentative d'usurper le pouvoir ancestral de notre famille.
De plus, ne me forcez pas à révéler au peuple la fuite déloyale et irresponsable de ma sœur pour appuyer à quel point ses choix n'étaient pas tous réfléchis pour le bien de l'Empire, remettant ainsi fortement en cause la légitimité des conseillers qu'elle avait choisi. Je ne voudrais pas la discréditer, mais "la bonne impératrice" perdrait assurément des plumes si on savait comment elle a abandonné les siens pour ses ambitions personnelles. Ne me forcez pas à révéler au peuple le mensonge du Conseil Impérial et le pouvoir qu'il s'octroie en le faisant.
Mon couronnement aura lieu sous peu. C'est inévitable. Je vous suggère de vous en rendre compte et je vous laisse une dernière fois la chance de me laisser faire plutôt que de me retarder futilement, sans quoi vous perdrez vos privilèges dès que j'accéderai à la Couronne plutôt que de continuer votre administration sous mon règne.
Veuillez agir en conséquence.
Son Altesse la Princesse Mala de Systéria.
Post by Thomas Bolton, Emp - October 5, 2008 at 1:45 PM
Deux nouvelles lettres furent envoyées par l'Intendant. La première fut pour la princesse.
À Son Altesse Impériale Mala De Systéria,
Par la présente, j'accuse bonne réception de votre lettre concernant votre régence. Je m'étonne de votre irritation, sachez qu'à aucun moment le Conseil n'a tenté de retarder une quelconque procédure.
Il y a visiblement eu méprise. Jamais les ministres et moi-même avons tenté d'usurper le pouvoir de la famille régnante. Nous, conseillers, avons tenté de suivre scrupuleusement les directives de la Constitution validée par votre père, Sa Majesté Impériale Maemor II de Systéria.
Devant les réclamations justifiées que vous m'avez transmises et celle de votre oncle, le Prince Archibald Leonius, j'ai décidé d'appliquer la dernière directive de Cybelle Ière et de rappeler au Conseil la Garde des Sceaux Alssaël qui a su nous éclairer sur les procédures à suivre. C'est pourquoi je vous annonce que l'ensemble du corps législatif se joint dernière vous afin de vous aider au mieux pour votre future gouvernance.
Je regrette que l'interprétation des lois ait été source de désagrément, mais tout ceci a été fait dans l'intérêt de la nation et n'aura retardé l'accession à la Régence que de quelques jours.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
La seconde fut une explication au Prince-Consort.
À Son Altesse Impériale le Prince-Consort Alur’Indel de la Famille Royale El'Aglar,
Par la présente, je vous informe que le Conseil a choisi de se plier à la volonté de la princesse Mala. Soyez néanmoins assuré que cette soumission n'a rien d'avilissant. La pression exercée par la famille impériale aurait fini par craqueler les velléités des guildes et aurait ébranlé l'influence des conseillers. Sa prise de fonction sera effective dans peu de temps. Dans l'intérêt des citoyens de notre nation, j'ai décidé de ranger le Conseil à ses côtés : cela évitera un retour à l'ancien régime les ministères seront conservés. C'est en restant auprès d'elle que nous pourrons réduire l'impact de sa politique. De l'intérieur nous serons plus efficace.
Conservons notre influence et nos pouvoirs, c'est de cette manière que nous réussirons à inverser la tendance et à maintenir Systéria dans des conditions correctes le temps de trouver de nouvelles solutions. Etant donné que vous allez devoir retourner auprès de Sa Majesté Royale Feredìr El'Aglar, je pense qu'il est plus sage d'agir de l'intérieur pour saper sa politique belliciste vis-à-vis du peuple. Sauvegardons dès maintenant ce qui nous permettra de combattre le caractère ignominieux de la Princesse.
Sachez que votre statut de Prince-Consort vous garantit une place de choix à mes côtés au sein du Conseil. Sitôt votre deuil terminé, vous serez en mesure de revenir auprès de nous. J'ai promis à votre femme de veiller sur vos héritiers, c'est une promesse dont je ne me défierai pas. Soyez certains que vous bénéficierez de mon soutien. J'ai conscience que vous n'appréciez pas les actions cachées et discrètes comme celle-là, mais elles sont parfois nécessaires pour régler une situation.
Je prie Votre Altesse Impériale d'agréer l'hommage de mon profond respect,
T. H. Bolton, Intendant de l’Empire
Post by Ex-Lumina - October 5, 2008 at 6:47 PM
Les cris de jouissance et d'euphorie de la Princesse Mala fusèrent à travers tout le Palais. Elle était dans une joie hystérique.
" Je vais avoir le trône !! Je vais avoir le trône !!! "
Post by Thomas Bolton, Emp - October 5, 2008 at 8:44 PM
Et de son côté, l'Intendant regardait la ville du haut des remparts, un étrange sourire dansant sur ses fines lèvres pâles. La Princesse agissait comme une enfant gâtée et capricieuse. Le tout était d'arriver à profiter de sa personnalité immature. C'était comme jouer avec le feu, mais c'était possible.
Possible aussi de la dégoûter du pouvoir.