Le Kraken Noir... pour un concours

Le Kraken Noir... pour un concours

Post by Systran Éclador - February 16, 2007 at 4:35 PM

J'ai écris une version remaniée de mon texte le Kraken Noir IG pour un concours. Je l'envoie aujourd'hui.

«Ma plus grande aventure est sans nul doute celle du kraken noir» dit-elle. Joséphine se plaisait à la raconter à ses amis et même à nombre d’étrangers. À 70 ans, on s’occupe comme on peut. Cette histoire était ponctuée de péripéties diverses et effrayantes. Voici comment elle la racontait, un soir d’été, à des enfants enjoués qui l’encerclaient :
«Cela s’est passé il y a bien longtemps, à l’époque où j’avais encore toute la fougue de la jeunesse. Dans ce temps-là, je vivais dans une ville nommée Systéria, à l’ouest d’ici. Je venais tout juste de m’acheter un bateau, Le Serpent des Mers, et de me constituer un équipage. Figurez-vous donc que j’étais marin! Très peu de femmes pratiquaient ce métier, mais j’étais respectée par les autres. En fait, le seul inconvénient était que j’avais des « atouts féminins » qui m’attiraient les remarques louches et lourdes de sous-entendus des vieux loups de mer.
Donc, ce jour-là, j’étais fébrile. L’Empereur avait annoncé quelques temps plus tôt qu’il donnerait 100 000 écus d’or à quiconque lui ramènerait des trésors d’Orient. J’y avais vu une bonne occasion de donner le baptême du feu (ou devrais-je dire de l’eau) à mon navire tout en m’enrichissant sensiblement. J’avais donc tout planifié, des matelots jusqu’à la date de départ, en ce 12e jour de la troisième lune de l’An du Cerf. Tout était prêt sur Le Serpent des Mers, et il ne restait qu’à larguer les amarres et espérer que le vent nous poussât dans la bonne direction. C’était l’aube, et le cri strident des mouettes avides de nourriture s’ajoutait au doux bruit des vagues qui s’échouaient sur la plage. Nous partîmes quelques heures plus tard, au moment où les rues commençaient à s’emplir de badauds. Il est inutile de vous relater ce qui se passa les trois premiers jours, puisque rien ne vint nous déranger. Le quatrième jour, par contre, fut le plus mouvementé de toute ma vie. »
Joséphine leur montra la quinzième page d’un petit carnet jauni et aux coins écornés qu’elle avait sorti de sa besace durant sa narration. Il s’agissait d’un carnet de bord.

« 16e jour, 3e lune, An du Cerf
Aujourd’hui, nous approchons des côtes ouest. Le trésor est proche, je le sens. Bientôt, nous serons tous riches… »

Le reste de l’écriture de la page était illisible, celle-ci ayant visiblement été mouillée lors de ce qui arriva par la suite. Joséphine poursuivit son récit.
**« Ce jour-là, la mer était agitée. Nous savions que nous approchions des côtes car il y avait des bancs de sable un peu partout. Le vent soufflait puissamment et les voiles menaçaient de se déchirer. Pour agrémenter le tout, un amas de nuages noirs laissait présager une tempête au cours des prochaines heures. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, la hauteur des vagues croissait. La tempête était toute proche, désormais. À travers la noirceur, un peu plus tard, j’aperçu une tache plus sombre. Je pensai d’abord à un banc de sable. Deux minutes plus tard… »**Joséphine prit un ton effrayant.
« CRAC!!! » hurla-t-elle.
Les enfants sursautèrent et Joséphine attendit qu’ils se calmassent avant de reprendre son récit, satisfaite de l’effet produit.
« Le bateau fut ébranlé par une violente secousse. Les marins se regardèrent, effrayés. Je leur criai, car la portée de ma voix avait décru en raison de la pluie battante, que ça devait être un tronc d’arbre à la dérive qui avait percuté la coque. J’espérais de tout cœur avoir raison, alors que je repensais à la tache sombre que j’avais vue plus tôt. Hélas, mes craintes se révélèrent fondées. Quelques instants plus tard, un nouveau bruit de bois qui craque retentit. À présent, l’équipage paniquait : on évoquait toutes sortes de théories sordides, du monstre marin à celle de la colère divine. Il s’avéra que la première fût la plus juste. Dès l’allusion à une créature aquatique, je me rappelai avoir entendu parler de vils êtres s’apparentant à des poulpes géants qui peuplaient l’océan : les krakens. Jusque-là, je n’avais jamais porté attention à ces vieilles histoires de marins ; maintenant, je les comprenais. Une nouvelle secousse fit tanguer le navire, mais cette fois, il semblait évident que la coque s’était rompue. L’eau commença à s’engouffrer par le trou béant et c’est à ce moment que je la vis. Une immense bête noire comme de l’encre émergea de l’océan déchaîné au moment où un éclair s’abattait quelque part aux alentours. La lumière momentanée me permit de distinguer ses traits repoussants : le monstre n’avait pour visage qu’un unique œil globuleux et une bouche ronde emplie de dents aiguisées comme des couteaux. Des dizaines de tentacules sinistres accompagnaient un corps dépourvu d’orifice, si ce n’est une bouche, et de toute forme de couleur. Figée par la terreur, je le fixai un long moment avant de me précipiter vers la cale en lançant l’appel aux armes. J’empoignai fermement mon sabre et ressortit sur le pont glissant. Une odeur désagréable me fit suffoquer; même la pluie ne pouvait atténuer la puanteur de l’haleine fétide du kraken noir. Dans un geste que je crus d’abord héroïque, puis, après mûre réflexion, complètement idiot, je pris mon élan et sautai d’un bond spectaculaire sur sa tête. Le monstre rugit et j’eus tout juste le temps de lui enfoncer mon sabre dans l’œil avant d’être projetée à l’eau. Beuglant, sans doute à cause de la douleur provoquée par le corps étranger fiché dans son organe oculaire, l’abomination océanique s’enfonça dans les flots. Avant d’être complètement submergée, elle envoya un de ses tentacules percuter le navire. Rompu en deux sur le coup, celui-ci se mit aussitôt à couler. Épouvantés, les hommes couraient partout sur le pont, certains glissant et sombrant dans l’abîme des eaux froides. Je nageai jusqu’à l’une des nombreuses planches qui flottaient, éparses, et m’y hissai, haletante. Jetant un coup d’œil furtif par-dessus mon épaule, j’aperçus une île : je jubilai intérieurement. Aucune bête n’avait obstrué ma vue, ce qui semblait vouloir dire que le kraken était retourné d’où il venait, dans les profondeurs abyssales de l’océan. Les nuages étaient partis au loin, et le soleil brillait de nouveau. Les cris des derniers marins qui étaient emportés sous l’eau par les remous parvenaient à mes oreilles, mais je ne pouvais plus rien faire pour eux, à mon grand dam. Vous savez, ouïr l’agonie de ses camarades n’est pas une chose facile. Effrayée et seule au beau milieu de la mer, je sombrai dans l’inconscience.
Je me réveillai sur une plage de sable doux et chaud, trempée jusqu’aux os. Les vagues de la mer toute proche venaient s’effacer sur la rive. Les piaillements des oiseaux marins me semblaient terriblement amplifiés et le sifflement du vent dans les feuilles des palmiers accompagnait cette cacophonie émanant de la gorge des volatiles. Mon crâne était en feu et j’étais complètement desséchée. Je me levai au prix d’un terrible effort. Je n’avais plus sur moi comme preuve de cette horrible aventure que le petit carnet que je vous ai montré il y a quelques instants. Mes jambes flageolaient tant que je dus m’appuyer contre le tronc d’un arbre pour arriver à rester debout. Je mis ma main au-dessus de mes yeux afin de les protéger de la lumière crue et scrutai plus ou moins attentivement l’horizon. Je vis les débris dispersés du Serpent des Mers. La gorge serrée par l’émotion, j’éclatai en sanglots. J’avais échoué sur une île qui, apparemment, n’était pas habitée. C’était la seule chose positive dans toute l’affaire. Au bout d’un instant, je séchai mes larmes. « Joséphine, ressaisis-toi » me dis-je. Je passai la nuit entière recroquevillée sur la plage, totalement épuisée. Le lendemain, à mon réveil, j’étais rétablie du choc physique mais pas du traumatisme subi. Dans un moment de lucidité, j’eus l’idée de construire un radeau avec les restes de mon navire qui s’étaient échoués sur la rive et de voir si les vagues ne seraient pas assez clémentes pour m’emporter à Systéria à nouveau. J’entrepris donc sur le champ la construction de mon embarcation de fortune. Cela me demanda tout un mois de dur labeur, je ne vous raconterai donc pas tout en détail. Puis, un jour, je décidai de quitter enfin mon île déserte. Je poussai mon radeau à l’eau, m’y assis et me mis à prier pour arriver à destination saine et sauve. Je n’avais pour provision qu’une outre d’eau douce remplie sur l’île et des fruits rouges acidulés qui avaient d’ailleurs constitué mon unique source de nourriture depuis mon naufrage. Je mis mon petit doigt dans ma bouche, le couvrant de salive afin de déterminer la direction du vent. Par une chance inouïe, il soufflait vers l’est, d’où j’étais venue. Je sommeillai pendant un laps de temps que je ne saurais définir, exténuée par tout ce qui m’était arrivé au cours des derniers jours. Lorsque je rouvris finalement les yeux, miracle : les côtes de Systéria, que je connaissais bien, se dessinaient à l’horizon! J’étais soulagée, comme un si très lourd fardeau venait de quitter mes épaules. J’arrivai près des côtes et quelqu’un qui passait par là m’aperçut en bas du massif de rochers. Aussitôt, il m’aida et me ramena sur la berge. J’étais certainement pitoyable à voir : desséchée, éclopée, contusionnée, essoufflée. Voilà comment se termine mon incroyable histoire.
Quelques années plus tard, j’étais mariée à mon sauveur et nous avions trois jolis bambins. Lorsqu’ils eurent tous l’âge de nous quitter, je repartis à la conquête des mers avec mon époux. Et devinez quelle créature mythique nous rencontrâmes lors de cette toute première traversée…? »

Joséphine laissa cette phrase en suspens. Elle savait que tous ceux à qui elle avait raconté l’histoire avaient été fascinés par ses aventures rocambolesques. Elle sourit intérieurement. Tout cela n’était évidemment qu’une calembredaine destinée à effrayer les enfants et à distraire la populace. Jamais elle n’avait vécu tout cela. Major e longiquo reverentia, comme on disait : L’éloignement augmente le prestige.

Qu'en pensez-vous?


Post by Angélia Miriah, ind - February 24, 2007 at 10:50 AM

J'trouve sa bien ^^ le contexte de phrase est bien, sauf fait attention.. tu commence a faire parler ton personnage normalement, et par après tu ajoute des mot comme "Nous partîmes" Tandis que ton perso ne parlait pas trop trop comme sa ^^ appart sa, je trouves sa très bien