Attention, ce texte renferme des expressions pouvant choquer

Attention, ce texte renferme des expressions pouvant choquer

Post by Azmaïl, Mort - July 25, 2006 at 10:29 PM

Un instant

Je n'ai eu qu'un instant, et pourtant...

Un instant pour répliquer, un instant pour me retourner: un instant pour fuir. J'avais la clef en main, il ne me fallait que l'insérer dans la serrure et ma tendre Toyota m'aurait reconduit en des contrées plus saines que devant ta porte.

Ce n'était pas ton habillement, il était si alléchant; tu l'étais tout autant. Sous l’emballage 100% coton qu'était ta robe de chambre, j'imaginais sans pudeur tes dessous rougis par la chaleur de ta peau et le sang de nos aventures antérieures. J'imaginais, carnivore, ta chair (Je, seul, sais combien tu en as), ta peau, même tes poils s'hérissant sous la froideur de mes lèvres. Ils auront tout le temps de se hérisser à présent.

Ce n'était pas non plus le temps. Cette nuit glaciale où le vent censurait mes cris, taisait tes pleurs. Il était froid ce vent, tu t'en rappelles? Bien sûr que tu t'en rappelles tes magnifiques seins n'ont jamais autant pointés l'horizon que cette nuit-là. Et pourtant, je ne les ai même pas touchés. C'était calme comme nuit, trop calme peut-être. Le type de nuit où on s'attend à entendre le tonnerre. Eh bien, il est venu.

Ce n’était pas non plus les circonstances. Moi qui frappe à ta porte, mon frère qui vient répondre. J'entends, à l'étage, les ressorts du matelas se détendre lorsque tu le quittes et j'entrevois ton pubis souillé tandis que tu laces ta nuisette. Je n'ai pas crié sur le moment. Ma tête effaçait toute trace de ce deuxième enfant que ma chienne de mère avait eu le culot de mettre au monde. Il n'a pas essayé de s'expliquer. Il est remonté tout bêtement en te glissant une parole du genre ''ne me fais pas trop languir'' ou ''fais vite, sinon je termine seul''. À dire vrai je n'ai rien entendu, mais il me semble qu'il est assez sadique pour le faire.

Et nous voilà à présent dehors, dans le froid. En froid aussi.

Ce n’était pas la raison de ma visite qui m'a poussé à l'acte. Je venais te dire, et te prouver à jamais que c’était fini. Tu avais bien dissimulé ton jeu ma chère sidéenne. Eh oui, je suis heureux porteur de ton bébé immunodéficient. Remarque que les chances étaient assez minimes pour que je ne l'attrape pas. Avec moi, tu as eu droit à 4 avortements, 15 points de suture (moi aussi d'ailleurs)... mais curieusement, aucun hymen déchiré. Je n'étais donc pas le premier? Petite garce, je venais m'assurer d'être le dernier.

Mais à présent, cette traîtrise de ta part m'a laissé sur mon appétit. Répend ta sale nouvelle jusqu'à l'intérieur de l'être fraternel. Lors du partage de mes biens, il pourra lire dans mon journal à quel point tu es virulente et pleurer cette sottise de sa vie et, qui sait, de la tienne aussi.

Je n'ai eu, et il n'en a fallu qu'un seul, instant pour sortir mon revolver et lui faire une fellation. Contrairement à moi, il éjacule terriblement vite. Mais comme toi, j’ai tout avalé.

À bien y penser, ce devait être la chance qui l'a mis sous ton toit cette nuit-là. Car sans cette aventure, cette balle aurait été pour toi.